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EAN : 9782213701592
288 pages
Fayard (03/10/2016)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Le massacre des Yazidis par l’État islamique n’a pas d’autre nom : c’est un génocide.
Dans les camps de réfugiés du Kurdistan irakien, Le Père Desbois et Nastasie Costel ont interviewé plus de cent survivants. Ces esclaves de Daech ont observé leurs tortionnaires et vu les lieux tenus secrets de l’organisation.
Sexe, meurtres et argent, leurs révélations fracassent les apparences. Ceux qui se présentent comme des « soldats de Dieu » n’ont pour ambition... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est un cri, comme je souligne l'auteur à la fin de son récit. Ce cri nous permet grâce aux témoignages recueillis de prendre connaissance d'un génocide perpétré à notre porte, par Daech sur le peuple Yazidi.
Qui en en vraiment entendu parler ? Tout comme la fabrication d'une machine de guerre terroriste redoutable, très organisée le père Desbois nous fait partager ses réflexions et détaille leur progression, il nous montre aussi comment Daech utilise les ressorts de la domination absolue d'un peuple au nom de Dieu qui offre un sentiment d'impunité absolue. Les yazidis peuvent ainsi être enfermés dans des camps d'entraînement, dans des familles, réduits à l'état d'esclaves, vendus revendus. Chacun peut ainsi en achetant une enclave jouir de la domination totale à domicile...
Ce livre bouleversant devrait nous inciter à regarder mieux et plus clairement ce qui est à l'oeuvre, la fabrique des terroristes doit être beaucoup mieux connue, analysée car comme le souligne le père Desbois il n'y a pas « de génocide sans voisin » et en entrant dans le détail, sur la base des témoignages directs, nous fait découvrir les aspects contrastés de Daech : archaïque et sachant utiliser la science, fanatique et aussi très pratique.
Reste aussi la lourde question de l'après camp de réfugiés et à rendre possible le procès des coupables de ce génocide, nos gouvernants et nos instances internationales ne l'organiseront pas spontanément... Action yazidis créée par les auteurs de ce livre s'y attèle courageusement et concrètement, si vous le pouvez , cette lecture que je vous recommande, en constitue le premier soutien.
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La première réflexion qui m'est venue en terminant ce livre c'est "mais est-ce que ce monde est vraiment sérieux? quand est-ce que cela va s'arrêter?".

Les siècles passent et les humains continuent à se conduire comme des barbares sanguinaires destructeurs et ravageurs.

Je ne sais pas comment les deux auteurs font pour avoir un tel courage d'entendre les témoignages de ces victimes et d'attester de tous ces malheurs mais je ne peux que les féliciter parce qu'il faut bien en passer par là pour laisser des traces, pour qu'on n'oublie jamais, pour que la justice fasse (peut-être) un jour son travail, pour que cela ne recommence pas (quand je vois la situation des Ouïghours, j'ai de gros doutes) ...

Plusieurs livres existent sur les massacres des Yézidis mais ici, le livre est construit non pas sur un témoignage isolé mais plutôt sur une multitude de témoignages recueillis par les auteurs et leurs retranscriptions mais également une certaine analyse des faits et une comparaison avec d'autres génocides.

Parce qu'il faut bien le reconnaître et c'est démontré, il s'agit bien d'un génocide orchestré et planifié pour détruire certaines catégories de populations dont les Yézidis.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les génocides ne doivent pas engendrer des musées, mais mobiliser la communauté internationale, qui doit tout faire pour qu’elle cesse.
Je suis à la fois fasciné et effrayé par la capacité de l’espèce humaine à continuer son histoire alors qu’une part en elle même est massacrée. L’archaïsme meurtrier et prédateur ne semble n’obstruer en rien la bonne marche des institutions, l’administration des peuples et la réflexion de ceux qui les gouvernent, nombre de penseurs préfèrent ne pas y penser. Les valeurs des démocraties modernes s’accoutument des meurtres de masse dès lors où ils prennent leurs racines en dehors des territoires où elles règnent. L’homme moderne ne peut éviter n’avoir connaissance des crimes de masse; néanmoins, de la même manière que ses prédécesseurs, il supporte que le sang coule tant qu’il ne tache pas son territoire.
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Le surhomme existe, en images tout du moins, le temps d'un tournage. Mais l'arrière-plan est bien différent. En 1942, marcher au pas devant le Führer et violer des filles juives dans les campagnes soviétiques. En 2016, couper des têtes au couteau, fièrement, fusiller en invoquant la soumission au califat et payer un souteneur pour violer une jeune Yazidie. On n'échappe pas si facilement aux marécages de son humanité.
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Sur le territoire de Daesh, un homme peut être condamné à mort pour avoir fumé une cigarette; une femme pour être sortie tête découverte. Mais un tueur habillé de la pureté islamique ne craint pas d'être décapité lorsqu'il paye pour entrer chez une prostituée ou dévaliser une maison.
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L'invité du 12/13 Père Patrick Desbois pour son livre La fabrique des terroristes, les secrets de Daech, écrit avec Costel Nastasie aux éditions Fayard
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