Citations de Patrick K. Dewdney (290)
Il y a la caresse des gouttes. Elles se logent dans les lambeaux de chemise, s'infiltrent et coulent, fraîches et amicales sur ma nuque brûlée. Les cieux tonnent et la pluie murmure. Des promesses.
Les hommes aiment le son de leur propre voix. Les hommes de dieu plus que tous les autres, et il y a aussi que le troupeau est suffisamment niais pour trouver ces échos impressionnants.
Le clapotis discret de la rivière s'éparpille avec douceur, raconte des histoires d'eau entre les galets et les racines. C'est une nuit à merveilles, ce soir. Une nuit à fées.
Il est des tentations qu'il vaut mieux contempler de loin, tant qu'on n'est pas certain de savoir s'en écarter.
Je ne suis qu'un conglomérat de matière. Un tas d'atomes à qui l'on a appris à gesticuler en direction d'un univers sourd et aveugle. Un amalgame de viande qui n'est là que pour un temps, une chose avortée qui parvient à peine à se souvenir des rêves qu'il aurait voulu devenir.
Comme l'homme aime courber ce qu'il peut, je me dis tout bas.
Même usé et chancelant, même quand il n'a plus de dents pour mâcher, plus de force pour saisir ou bander, et que son sang pourrit dans ses veines grasses, toujours il voudra soumettre, ordonner et faire sens.
L'illusion de la puissance doit être maintenue jusqu'au bout.
Je soupçonnais le bonheur d'être un état, un état transitoire qui n'admettait jamais d'être saisi, seulement d'être vécu. Par brèves étincelles.
Les champs étincellent sous le rayonnement bienveillant. Les araignées ont tissé leurs toiles par-dessus ces cratères que les vaches ont creusés. Il y en a des centaines. Des voiles délicats qui capturent la rosée en joyaux éclatants, les emprisonnent pour les offrir au ciel. Des fragments. Des échos étoilés.
Je ne sais pas si c’est plus facile de crever quand on n’a pas le choix.
Elle me sourit, un vrai sourire sincère et un peu triste. Et moi j'attends. Une explication, de la part de cette tueuse étrange, une explication de son humanité, de son essence, si vivante, alors qu'elle donne la mort