Rio de Janeiro, fin des années 20. Brancura est un malandro, un beau gosse, arnaqueur et proxénète. Bien sûr, il voudrait être honnête, travailler, épouser une vierge et écrire les meilleures sambas du pays, comme le fait déjà Silva dont une samba a été enregistrée par Alvès, la voix d'or du Brésil. Mais la Zone l'attire comme un aimant et ses bonnes résolutions fondent devant Valdirène, la plus belle prostituée du quartier qui rend fous tous les hommes qui la croisent. C'est souvent que Brancura doit sortir son coupe-chou pour éloigner les amoureux transis de la belle. Son rival, son ennemi même, c'est Sodré, un employé de banque, blanc, portugais, qui voudrait lui piquer sa belle et sa place dans la Zone. Valdirène les désire, les aime, les trahit, est incapable de les départager. Tout cela empêche Brancura de se donner entièrement à la musique comme le font Silva, Bide et tous les autres. Entre deux parties de bonneteau truquées, deux bagarres avec la police, deux tournées de cachaça, tous réinventent le rythme de Rio. Ils font fi des vieilles musiques, se fabriquent des percussions pour créer la samba d'avant-garde, sensuelle, troublante, entraînante.
Tel un ethnologue, Paulo LINS nous offre une plongée dans le creuset d'un quartier mal famé de Rio. Dans la Zone se côtoient malfrats, proxénètes, mafieux juifs, artisans, employés de banque, poètes et chanteurs en vogue, descendants d'esclaves ou de colons portugais, noirs et blancs. S'inspirant de la capoiera, des traditions du condamblé, puisant dans leur quotidien difficile les paroles de leurs chansons, ils innovent pour créer une samba capable de rameuter les foules lors de chaque fête. La police veille au grain. Les noirs ont interdiction de se rassembler, la samba est interdite aussi. Qu'à cela ne tienne ! Ils vont s'associer, se donner un statut en formant un ''bloco'' (association de quartier qui défile au carnaval) et faire naître les premières écoles de samba. Moyen d'intégration, la musique est aussi source de conflits. Apparaissent les premiers contentieux au sujet des droits d'auteurs, les rivalités entre ceux qui réussissent et les autres, les vols de musique.
Roman foisonnant, enfiévré et truculent, Depuis que la samba est samba est une fresque où bouillonnent le sang, le sperm, la sueur et la musique sous le soleil langoureux de la Cité Merveilleuse. Amours passionnelles, rivalités obsessionnelles, rythmes endiablés...un roman qui emporte le lecteur dans un monde inconnu et pittoresque. A découvrir.
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La cité de dieu est le nom donné à une cité des Favelas de Rio de Janeiro. Entre les années 70 et 80 c'est l'apogée de la cocaïne et Zepekenio prend les commandes de la cité et beaucoup de personnes meurent chaque jour. On voit donc le coté néfaste de la consommation de drogue et les conséquences que cela peut avoir et cela nous fait réagir. (KALASH)
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Presque fini mais vraiment pas emballant, y' a rien dans ce bouquin ! Des histoires sans queues ni têtes, certes qui racontent ce qui se passe dans ces favelas du Brésil, mais quel est le but ici ? Montrer que tout le monde s'en sort comme il peut ? Non ce n'est pas vrai, la seule chose qui intéresse ces gens c'est de faire la loi. Mais ça, c'est pas nouveau et dans une autre mesure ça ne se passe pas qu'au Brésil. Vraiment déçue.
J'attends de voir le film quand même pour parfaire mon opinion mais je ne sais même pas si pour l'instant je finirai le bouquin.
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La Cité de Dieu, c'est le nom attribué à l'une des favelas de Rio de Janeiro. Une favela dont Paulo Lins va nous montrer des instants de vie tout au long des années 70 à 90, instants passés essentiellement aux côtés des jeunes truands qui sèment le trouble et souvent la peur dans les rues.
Ainsi, l'action ne rapporte pas ce qu'est la vie de chacun au sein d'une favela mais s'attache avant tout aux exactions des trafiquants de drogue et autres petites frappes. Un règne de violence, dans lequel l'amitié tient une place importante.
Ces jeunes se livrent également à une lutte contre des policiers qui usent d'une justice expéditive, n'hésitant pas à tuer sans aucune forme de procès.
Le roman est découpé en trois volets qui mettent en avant les personnages de Dam, puis de Piaf, et enfin de Zé Rikiki.
On s'aperçoit également que cette environnement citadin est marqué par les traditions et les superstitions; un glossaire figure d'ailleurs en fin d'ouvrage, bien utile pour définir les termes brésiliens qui parsèment le texte.
Une lecture que l'on pourra compléter avec l'adaptation cinématographique réussie de Fernando Meirelles ainsi qu'avec la série télé "La cité des hommes", qui s'intéresse davantage à la vie de tous les jours dans les favelas et dans laquelle on retrouve les personnages d'Acerola et P'tite Orange (Laranjinha).
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Avis aux amateurs, ce roman est une plongée dans le crime et la criminalité. Les récits qui émaillent le livre sont réels et sont issus d'un travail d'étude qui avait été commandité pour évaluer la violence dans la ville. C'est proprement terrifiant. J'ai eu beaucoup de mal à le terminer tant tout est sans espoir et le style empêche toute identification aux personnages. On ne s'attache à rien ni à personne, c'est une approche chirurgicale. Les femmes y sont violées, enterrées vives avec leurs amants, les enfants brutalisés dès leur naissance, les jeunes ne savent pas lire et tuent à tour de bras pour une montre, quelques dollars, tous se droguent et boivent. Le pire de tout est la violence institutionnalisée de la police qui rackette l'ensemble et tue sans aucun risque... Cette mal nommée Cité de Dieu est un enfer sur terre. Avis aux amateurs.
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Une jolie symphonie de personnages avec un fil directeur ténu dont la chronique se focalise plus sur le lieu que sur ses habitants.
L'ensemble est excellent mais peut rebuter par moment car l'absence d'un point de vue réellement intérieur est susceptible d'empêcher l'empathie.
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