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Critiques de Paulo Lins (26)
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Depuis que la samba est samba

J'ai choisi de lire ce roman dans le cadre d'un club de lecture dont le thème était le Brésil. Le résumé était alléchant, malheureusement, je n'ai pas accroché du tout, malgré la qualité de l'écriture... J'ai abandonné sans dépasser les cent premières pages...
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La Cité de Dieu

On n'a l'impression que les 592 pages de la Cité de Dieu enchaînent les redondances autour du trafic et la consommation de drogue, des braquages, des meurtres, des viols, de la corruption des policiers. C'est sûrement une volonté de l'auteur pour montrer au lecteur qu'il n'y aurait pas d'autre horizon pour les jeunes des favelas de Rio en cette deuxième partie de XXème siècle.

Ce roman est intéressant pour deux raisons selon moi.

La première est qu'il y a un lexique très fourni qui permet d'en apprendre beaucoup sur le candomblé (religion afro-brésilienne), les traditions et la société carioca.

La deuxième est qu'il parvient justement à restituer cette ambiance de violence permanente et l'auteur n'applique aucun filtre sur la crudité, la cruauté, la brutalité, la misère qui caractérisent l'environnement dans lequel évoluent Zé Rikiki, Beau-José, Dam et tous les autres. Cela peut paraître désespérant à la longue mais c'est une réalité sur laquelle Paulo Lins avait à coeur d'insister.





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La Cité de Dieu

Âmes sensibles s'abstenir, ce livre n'est pas un biographie sans être une fiction, c'est le résultat d'une analyse sociologique commandée. C'est clairement très violent mais c'est aussi le portrait d'une triste réalité où les options pour échapper à la misère se comptent sur les doigts d'une main : le sport ou la musique mais les places sont rares, sinon, il reste la criminalité et vivre vite. Là encore, il faut faire sa place, se faire accepter, pas question de laisser la sentimentalité prendre le dessus et ça dès le plus jeune âge.

L'adaptation cinématographique est tout aussi cruelle et très fidèle au roman. Les deux m'ont passionnés mais il faut tenir le coup.

J'ai connu une bibliothécaire responsable d'un médiathèque dans le Loiret qui n'a pas résisté et à retiré livres et DVD du catalogue car trop choquée.

A chacun de faire son choix en connaissance de cause.
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Depuis que la samba est samba

Il y avait Jorge Amado qui nous emportait à Salvador. Il nous emmenait dans les rues du Pelourinho, la ville haute et la ville basse et on rêvait.

Paulo Lins, est plus récent. Un chroniqueur d'une autre ville emblématique si ce n'est la ville emblématique du pays, Rio. Son précédent ouvrage, "La cité de Dieu" raconte la création des favelas du dit-endroit et comment le Brésil dictatorial des années 80 était vécu. L'adaptation au cinéma l'a révélé. Avec cet ouvrage, il remonte le temps pour nous faire découvrir une époque ô combien importante pour la ville et son patrimoine immatériel: les années 1920 et la naissance du Samba et des blocos de Carnaval. Ces "fanfares" qui pendant 5 jours défilent et traversent la ville, entraînant toute la population derrière elle.

Ou comment des bas-fonds de la ville une puissante culture populaire s'est formée.

Car c'est toute la magie de ce livre: nous chroniquer les vies de malfrats, bandits et putains en nous montrant que ce sont ces mêmes personnes qui, alcoolisées de bières et de cachaças, ont rassemblé leurs origines, leurs douleurs et leurs allégresses autour des rythmes et des mélodies.

Un hymne à Rio. Cru et sincère.

à lire avec la compilation des musiques citées dans l'ouvrage et d'autres incontournable du genre, à ne pas confondre avec la Bossa-Nova.



ps: En portugais, Samba est masculin.



"Não deixe o samba morrer" Alcione

"ne laisse pas le samba mourir
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La Cité de Dieu

Bienvenue à la Cité de Dieu, Rio.

Dans la favela, le lecteur découvre un univers inconnu. Celui où les meurtres par balles, les hold-ups et la consommation de drogues sont monnaie courante. Tellement courante d'ailleurs, que Paulo Lins ne les annonce que par une seule phrase. A la Cité de Dieu, on ne fait pas grand cas de ces choses là. Ça arrive, c'est tout.

Alors, Paulo Lins nous promène dans la favela. Il nous présente les garçons de 18, 16, parfois même 12 ans, qui se battent. D'abord pour de l'argent, puis pour les filles, puis pour le pouvoir. Il nous raconte l'histoire de jeunes garçons honnêtes, embarqués dans les guerres de gang par on ne sait quelle aventure.

Paulo Lins explore la confiance des uns en les autres. Finalement, elle est un peu comme une corde : elle s'use au fil du temps. Jusqu'à craquer. Alors, on assiste aux trahisons, à la mort des garçons qui n'ont même pas 20 ans passés. On assiste à leurs arrestations, à leurs fuites.

Mais de la violence ambiante, on ne retient qu'une chose : avant tout, tous veulent seulement vivre une belle vie.

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Depuis que la samba est samba

Lins ce n'est pas que "La cité de Dieu," comme le montre ce roman vivant et coloré qui remonte à l'origine de la samba et à son développement dans les quartiers populaires de Rio de Janeiro.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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La Cité de Dieu

L'un des plus grands best sellers brésiliens parvenu à percer à l'international. Une chronique passionnante de l'émergence des favelas à Rio de Janeiro mais aussi un roman d'une violence choquante, étouffante et désespérante que les adaptations télévisées et cinématographiques ont grandement atténuée.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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La Cité de Dieu

J'ai eu l'occasion de passer 2 semaines au Brésil et bien sur sans laisser de côté Rio de Janeiro. En nous les montrant de loin, on ne nous a pas emmenés dans les favelas...notre vie a été sauvée cette fois là semble-t-il...Ce livre décrit un milieu difficile à imaginer dans lequel la vie "ne tient à rien". Paulo Lins avec une précision sans ordonnance nous emmène (sous protection littéraire) dans un endroit ou il faudrait être Robocop pour s'y aventurer et faire le ménage.

On vole, mais on tue, sans nécessité uniquement pour faire partie des "grands" et obtenir le respect du gang, on tue pour ne pas l'être avant (un critique parle d'amitié...?!) mais elle n'existe pas puisque l'on tue son meilleur ami en inventant ou en supposant des méfaits ou des trahisons qu'il pourrait commettre...Ici, tuer est une façon aussi bien de vivre que de mourir.

Le braquage à tout va, la drogue en boulette et la cocaïne,

l'alcool et la prostitution constituent la source de revenu et le quotidien...il faut être solidement armé et entouré de "lieutenants et de soldats" pour essayer de durer. Mais tous périssent par où ils ont péché. Le destin des enfants est naturellement tracé puisque les truands craints et respectés les utilisent dès le plus jeune âge...chaque jour les oblige à braquer les passants, les magasins, les bus...car chaque jour ils doivent de l'argent aux "caïds" pour l'achat de l'herbe et de la cocaïne et cela sous peine de lynchage ou de mort en cas de manquement. 8 ans "je ne suis plus un enfant puisque je fume, je sniffe et j'ai déjà tué...je suis un homme ".La guérilla est à chaque coin de rue, les gangs s'entre-tuent pour s'accaparer des "bouches à foin" qui sont les lieux de distribution de la "matière" ou pour éviter de se faire tuer par l'autre. La police attend que "le gros" des fusillades soit passé pour faire une apparition au demeurant pas très musclée, car c'est autant de moins à éradiquer. La police élimine également lorsque l'occasion est inévitable et parfois laisse un petit tribut en homme. Car le but n'est pas non plus de mettre fin à une source de revenu substantielle assurée en complément de leur salaire.

Pour le lecteur toujours "voyeur", la Cité de Dieu devient son lieu de vie au milieu de tout ces personnages qui pour autant qu'éphémères parviennent à créer une sorte de dépendance tant leur monde paraît être une autre dimension sans foi ni loi.Le lecteur passe un moment intense en observant le déroulement des évènements et au final est content de "s'en être sorti indemne" si ce n'est moralement, au moins physiquement.

Laura Smith
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La Cité de Dieu

« La Cité de Dieu (Cidade de Deus) » – qu’on aurait du mal à confondre avec l’opus théologique du même nom de Saint Augustin- est un roman en partie autobiographique de Paulo Lins qui a grandi dans ce favela à l’ouest de Rio. Violence, drogue, loyauté et trahisons, amitiés et amour : les gamins des favelas deviennent très vite des gangsters, mènent une vie haute en couleur à défier la police et les bandes rivales, mais certains, secrètement, rêvent de s’établir calmement avec femme et enfants.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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La Cité de Dieu

Violence, règlements de compte, misère humaine et culturelle, La cité de Dieu est une lecture très éprouvante tant le pire de l'être humain est exacerbé. J'ai sauté des passages car c'était trop pour moi (les passages sur les enfants notamment). Bref âmes sensibles s'abstenir
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Depuis que la samba est samba

Enfin un écrivain brésilien qui m'a fait vibrer au son de la samba. Car en dehors de l'excellent Jorge Amado, j'ai eu du mal à trouver des auteurs brésiliens appréciables (mais je n'en ai pas lu beaucoup, je suis dans une période d'exploration).

Je découvre donc Paulo Lins avec "depuis que la samba est samba" et je viens de terminer ce roman alors que je suis en voyage au Brésil. Il m'a permis de mieux comprendre ce pays, ses racines africaines, sa musique, ses favelas et ses cariocas.



Paulo Lins nous emmène dans le Rio des années 20, dans les quartiers pauvres sur les morros ou petites collines, appelés "la zone" dans le roman mais qui est synonyme de favelas.

Les portraits croisés d'hommes et de femmes nous plongent dans la vie quotidienne, au temps où les proxénètes, prostituées ou capoeiristes, entre autres, ne fréquentaient pas que les bars mais aussi les Mères-de-Saints dans les terreiros d'umbanda, religion afro-brésilienne dérivée du candomblé, pour trouver le droit chemin. Ce chemin c'est surtout celui d'une nouvelle musique pour dire des choses que personne n'avait encore dites.

Les jeunes avaient envie d'entendre autres choses que la scottish, la valse ou la polka considérées comme des musiques d'un temps passé et surtout éloignées de leurs origines africaines.

On va donc assister à la naissance de la samba qui allait donner la fièvre à tous ceux qui avaient envie de danser, chanter et défiler dans la rue. le carnaval allait être réinventé en 1928 et la première école de samba créée. Ceux qui étaient des exclus sociaux ont ainsi marqué une page de l'histoire du Brésil.

La samba étant aussi une histoire de rythme, de nouveaux instruments ont été inventés comme la cuita, le reco-reco ou le surdo ou modernisés comme le tambourin transformant ainsi les percussions brésiliennes.



Les personnages sont présentés en introduction de chapitre par une description biographique un peu classique mais intéressante pour moi pour le côté documentaire.

La naissance de la samba dans les années 20 est essentiellement une histoire d'hommes mais on croise aussi dans ce livre de beaux portraits de femmes comme Valdirène la prostituée, tante Almeida la Mère-de-Saints venue de Bahia ou encore la chanteuse Carmen Miranda.





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La Cité de Dieu

On ne peut pas rester indifférent face au célèbre roman de Paulo Lins. Ce livre est le résultat de plusieurs années d'études sociologiques et ethnologiques de la part de l'auteur, qui s'est également nourri de sa propre expérience puisqu'il a grandi dans la favela la Cité de Dieu. C'est tout simplement le quotidien des habitants de cette favela que nous raconte ici Paulo Lins. Sans mettre aucun personnage en avant (personnages d'ailleurs fortement inspirés de la réalité et dont les noms ont du être changés), l'auteur nous raconte la misère, la violence, la haine et l'amour qui règne dans ces quartiers de fortune. La force et la puissance de ce témoignage sont d'autant plus flagrants qu'on sent que le regard de l'auteur est distant de la réalité qu'il raconte. Certains passages sont absolument horribles et donnent la nausée, d'autres m'ont laissée plus indifférente et certains, enfin, m'ont beaucoup touchée en me faisant comprendre que ces personnages, ces caïds n'étaient que des êtres humains à qui la favela avaient arraché leur humanité. Un romans aux faux airs de documentaire, profondément marquant et sanglant.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Depuis que la samba est samba

Quel voyage ! Quel plaisir !

Si vous rêvez de Rio, de son soleil, de ses plages au sable doré et surtout de sa musique, alors ouvre ce livre et laissez-vous guider. Vous ferez un voyage hors norme au début des années 1920, en compagnie de quelques personnages attachants et hauts en couleur, telle Valdirène la belle prostituée dont le cœur est partagé entre Brancura le noir et Sodré le blanc.

Le tout bien sûr rythmé par des airs de samba, la toute nouvelle musique inventée par Ismaël Silva qui est présent tout au long du livre.

L’amour, le sexe, la prostitution, l’alcool et… la samba. Quel cocktail enivrant !

Le langage est truculent, cru parfois, on est souvent à la limite de l’émotion.

Je referme ce livre avec le pincement au cœur que l’on éprouve à la fin des vacances.



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Depuis que la samba est samba

Le temps de ce livre, nous voilà partis au Brésil, dans le quartier mal famé de l'Estacio, entre 1916 et 1930. malandros et mauvais garçons, proxénètes, filles de joie, vrais trafiquants et petits maquereaux se côtoient dans les bars de nuit et les ruelles de la Zone. La débrouille dans un monde misérable, les vrais mauvais coups, le cannabis (pas encore les drogues dures), les raclées et les filles qu'on achète et qu'on vend comme n'importe quelle marchandise, qu'on fait venir d'Europe avec leur cote plus ou moins bonne (un bon point pour les juives et les françaises, marre des filles de l'Est), les dieux obscurs venus d'Afrique et les rituels secrets, tel est le paysage culturel qui nous est présenté sur fond de samba.

Car toutes ces gouapes ou authentiques truands aiment le rythme, le « son » comme on dira à Cuba . Et on invente des musiques, on y fait coller un texte, on retravaille jusqu'à ce que l'ensemble se tienne. On vit samba, on respire samba.



Il y a là comme une revanche des petits-fils d'esclaves, les instruments de torture ont donné naissance par la musique à la création de nouveaux instruments de musique, façonnés par les musiciens eux-mêmes et un rythme nouveau en est sorti. Malgré les tracasseries policières qui voient d'un mauvais œil cette nouvelle danse qui agite et trouble les corps. Le bon ordre catholique est mis à mal et les coups de matraque vont pleuvoir.



Tel est le sort de Ismael Silva, ancien étudiant en philosophie, miraculeusement sorti de sa tuberculose du jour où le célèbre chanteur Alves lui achètera son « Me faz carinhos ». ce sera le début de l'industrie du disque. Bide, Silva, Brancura sont de vrais sambistes, à la recherche de la bonne musique, celle dont ils pourront, peut-être, vivre. Malheureusement, Brancura se laisse mener par l'amour (ou le sexe?), entre sa femme toute jeune et bien classique, Yvette, et sa « femme », la prostituée hyper-douée, Valdirène.



Comme dans tout bon drame, la jalousie mord au cœur, car il a en la personne du Portugais Sodré un rival sérieux, véritable homme d'affaire du sexe tarifé.



Musique, amour, maladie, rythme, gangstérisme, un livre très dépaysant qui n'aurait rien perdu à ce que la traductrice donne les textes des sambas en français et précise certains mots du quotidien brésilien. Les détails obscènes ne rajoutent rien non plus d'essentiel, il me semble...
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Depuis que la samba est samba

Appréciant beaucoup la musique latino, particulièrement la salsa et la samba, j’ai été assez tentée par ce roman, dont je ne connaissais pas l’auteur, mais sur lequel j’avais lu cet été un entrefilet dans Le Monde des Livres. Or j’ai eu la chance de me le voir attribuer lors d’une opération Masse critique proposée par le site Babelio.

Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas été littéralement transportée par ce récit, qui présente néanmoins de l’intérêt ainsi que quelques atouts.



Dans un style plutôt vivant, Paulo Linz dépeint le Rio de Janeiro des années 1920. On y découvre plus particulièrement les quartiers chauds de cette mégapole et on y rencontre une population bigarrée. Prostituées et proxénètes y côtoient modestes blanchisseuses et dockers, adeptes de l’umbanda et du candomble - des religions afro-brésiliennes - y croisent les descendants d’Européens catholiques, et, bien sûr, Noirs et Blancs y cohabitent avec plus ou moins de tolérance et de respect mutuel.

C’est dans cette ambiance cosmopolite qu’est née, donc, la samba. On saisit parfaitement comment les rythmes existants se sont entremêlés pour donner naissance à cette musique nouvelle, populaire et festive. De jeunes hommes plus ou moins marginaux, mais créatifs, qui avaient envie de donner un grand coup de pied dans la fourmilière, ont apporté fraîcheur et nouveauté dans le paysage musical brésilien. Leurs créations furent récupérées par des vedettes en panne de créativité et dont le seul mérite fut de diffuser cette musique nouvelle à l’échelle internationale, tandis qu’elle se répandait au niveau local au travers de bals de quartiers et de cérémonies religieuses.

Cet aspect-là est brillamment mis en scène.



Ce qui m’a un peu gênée, en revanche, c’est l’omniprésence du sexe, dans sa dimension la plus primaire. Les femmes sont constamment réduites à des «chattes» roses ou noires, tandis que les hommes ont «la queue qui se durcit» à toutes les pages. Les différents personnages de l’histoire semblent exclusivement mus par leur instinct sexuel, les réduisant à mon sens à des individus totalement privés de libre-arbitre et de capacité de réflexion, leur ôtant par là de la crédibilité et finissant par installer une certaine lassitude.

C’est dommage, car le roman recèle aussi de bons moments et propose une lecture assez riche du contexte de la naissance de ce genre musical qu’est la samba.



Ajoutons que les éditions Asphalte ont eu la très bonne idée de proposer en fin d’ouvrage des références de morceaux musicaux sélectionnés par l’auteur lui-même et d’offrir un lien vers leur site afin de pouvoir les écouter.
Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Depuis que la samba est samba

La samba est née au début du XXe siècle, dans les bidonvilles de Rio de Janeiro. Ce sont les anciens esclaves, enfin libérés, qui en trouvant du travail dans cette ville portuaire, ont amené leur sens du rythme et les percussions africaines. Depuis que la samba est samba raconte les années charnières, à la fin des années 20, où cette musique encore considérée comme celle du diable, s'est peu à peu imposée, avec de nouveaux instruments et des compositeurs de génie tel Ismael Silva, l'un des personnages clés du roman de Paulo Lins jusqu'à la création de la première école de samba du Brésil, quelques années avant qu'elle ne devienne la musique officielle du carnaval. Si la samba fait vibrer le texte du livre, elle sert aussi de bande originale à une plongée vertigineuse dans les quartiers populaires, pour ne pas dire les plus mal famés, de Rio. Une communauté hétéroclite où se côtoient trafiquants en tous genres, malandrins, souteneurs, artistes, fumeurs de cannabis et prostituées. L'une d'elle est le caractère le plus attachant du roman : flamboyante, sensuelle et ... amoureuse au grand coeur, suffisamment en tous cas pour y abriter deux hommes, mauvais garçons dont l'affrontement sentimental prend parfois un tour violent. L'écriture de Lins est très crue, sexuée et poétique. Elle décrit avec fièvre et passion le métissage qui fit et fait toujours la richesse du Brésil.
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Depuis que la samba est samba

Ils sont les descendants d'esclaves Africains, sont venus de la Province de Bahia pour s'installer dans les années 20 dans l'un des quartiers les plus chauds de Rio : l'Estacio. Ces gens, par leurs anciens rites, leur rythme dans la peau et aussi par leur musique ont révolutionné le monde artistique Carioca, Brésilien voir au delà.

La samba, pour ne citer que celle-là est née dans ce quartier de l'Estacio où se côtoient trafiquants, prostituées et leurs proxénètes.

Là-bas, en cette période, la loi sur le quartier est assurée par deux individus : Sodré, le Portugais et Brancura le Noir. Ces protecteurs, amis autrefois, sont aujourd'hui les pires ennemis surtout quand il s'agit de posséder la magnifique Valdirène, la plus belle prostituée de la « Zone ». Si Sodré sait gérer sa double vie de trafiquant et de bon citoyen Brésilien, Brancura est, par contre, souvent empêtré dans ses mauvaises combines. Sa seule issue de secours reste la samba.

Et, celle-ci est le lit même du livre de Paulo LINS, qui nous emmène dans un rythme ardent, fiévreux et carnavalesque. Son roman nous fait vivre un lieu et une vie où la communauté a une grande importance, où personne n'est laissé sur le côté sauf peut-être les autorités locales qui voient d'un sale œil ces musiques et ces danses peu conformes aux usages.

Original et singulier que ce livre qui vous donne envie de taper du pied en permanence tellement la cadence est de mise.
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Depuis que la samba est samba

Le roman de Paulo lins se déroule dans le Rio des années 20, et plus précisément dans le quartier de l’Estàcio, où se croisent des malfrats, des proxénètes, des prostituées, des homosexuels, des immigrés .On y trouvent également des artistes, des musiciens susceptibles d’incarner la bohème locale. Ismael Silva est compositeur , il aspire à changer la musique, à l’adapter à la culture de tous les Brésiliens , autrement dit , d’incorporer dans la musique les traditions issus des origines indienne et africaine du Brésil .



Son ami , Brancura ,ambitionne d’écrire des sambas ; il apparaît très vite beaucoup plus doué pour le, proxénétisme, qu’il développe dans son quartier , en proie aux bagarres dans les bars, au trafic de drogue , aux descentes fréquentes de la police . Brancura a un rival, Sodré, fils d’immigré portugais ayant passablement bien réussi. Ils aiment la même femme, Valdirène, l’une des plus belles filles de l’Estàcio, prostituée de son état. Sodré est banc, Brancura est noir, descendant d’esclaves.



Il y a dans le roman toute une description du Rio populaire des années vingt, de ses endroits de perdition, de création, d’excès en tous genres .L’auteur y décrit l’addiction sexuelle qui semble avoir atteint beaucoup de personnages avec une grande truculence, un vocabulaire cru , direct , réaliste .Pourtant , le récit de Paul Lins éveille l’intérêt par l’éclairage qu’il apporte , à de très nombreuse reprises , sur le passé du Brésil , sa culture .Ainsi , sur la naissance de l’Umbanda, religion nouvelle d’origine indienne : « La charité … L’amour fraternel est notre devise, L’Evangile du Christ notre parole, et Jésus notre maître suprême .On ne fera rien payer .Cette religion s’appellera l’Umbanda .Umbanda !Un mot d’origine sanscrite qui signifie « Dieu à nos côtés « » ou « aux côtés de Dieu ».

L’influence de la culture de Salvador de Bahia est aussi soulignée .L’un des personnages du roman, Tante Almeida est imprégnée de ces composantes culturelles : « Tante Almeida était née dans l’état de Bahia en 1854. (…) On doit aux Bahianais le maxixe, le candomblé, la réinvention de la cuisine carioca. La culture était pour eux une soupape de sécurité après ces années d’esclavage. »



L’auteur met en évidence dans ce récit le lien entre la naissance de la samba, composante culturelle rappelant le caractère multiethnique de la nation brésilienne, il pointe à certains passages la différenciation de considération manifestée selon le degré de pigmentation de la peau de l’individu concerné .Les dernières lignes du roman sont très éloquentes à cet égard. Silva a réussi à composer, ses œuvres sont jouées et de plus en plus populaires , elles vont être radiodiffusées : « La force du ventre engendrait des idées , des émotions, la naissance de tout ce qui est poésie et qui se créait ici-bas , pendant que la population rendait la danse plus sensuelle, transformait les mots dans la torpeur d’une musique créée à l’Estàcio pour réchauffer les corps .(…) Le peuple noir de l’après-esclavage se servait de sa culture comme arme pour reconquérir sa dignité . »

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Depuis que la samba est samba

Comment la lie de Rio de Janeiro créa la samba. Crûment et magnifiquement étourdissant.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/03/note-de-lecture-depuis-que-la-samba-est-samba-roberto-lins/

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Depuis que la samba est samba

Rio de Janeiro, fin des années 20. Brancura est un malandro, un beau gosse, arnaqueur et proxénète. Bien sûr, il voudrait être honnête, travailler, épouser une vierge et écrire les meilleures sambas du pays, comme le fait déjà Silva dont une samba a été enregistrée par Alvès, la voix d'or du Brésil. Mais la Zone l'attire comme un aimant et ses bonnes résolutions fondent devant Valdirène, la plus belle prostituée du quartier qui rend fous tous les hommes qui la croisent. C'est souvent que Brancura doit sortir son coupe-chou pour éloigner les amoureux transis de la belle. Son rival, son ennemi même, c'est Sodré, un employé de banque, blanc, portugais, qui voudrait lui piquer sa belle et sa place dans la Zone. Valdirène les désire, les aime, les trahit, est incapable de les départager. Tout cela empêche Brancura de se donner entièrement à la musique comme le font Silva, Bide et tous les autres. Entre deux parties de bonneteau truquées, deux bagarres avec la police, deux tournées de cachaça, tous réinventent le rythme de Rio. Ils font fi des vieilles musiques, se fabriquent des percussions pour créer la samba d'avant-garde, sensuelle, troublante, entraînante.





Tel un ethnologue, Paulo LINS nous offre une plongée dans le creuset d'un quartier mal famé de Rio. Dans la Zone se côtoient malfrats, proxénètes, mafieux juifs, artisans, employés de banque, poètes et chanteurs en vogue, descendants d'esclaves ou de colons portugais, noirs et blancs. S'inspirant de la capoiera, des traditions du condamblé, puisant dans leur quotidien difficile les paroles de leurs chansons, ils innovent pour créer une samba capable de rameuter les foules lors de chaque fête. La police veille au grain. Les noirs ont interdiction de se rassembler, la samba est interdite aussi. Qu'à cela ne tienne ! Ils vont s'associer, se donner un statut en formant un ''bloco'' (association de quartier qui défile au carnaval) et faire naître les premières écoles de samba. Moyen d'intégration, la musique est aussi source de conflits. Apparaissent les premiers contentieux au sujet des droits d'auteurs, les rivalités entre ceux qui réussissent et les autres, les vols de musique.

Roman foisonnant, enfiévré et truculent, Depuis que la samba est samba est une fresque où bouillonnent le sang, le sperm, la sueur et la musique sous le soleil langoureux de la Cité Merveilleuse. Amours passionnelles, rivalités obsessionnelles, rythmes endiablés...un roman qui emporte le lecteur dans un monde inconnu et pittoresque. A découvrir.
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