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Citations de Peter Frankopan (16)


Durant des siècles avant l’ère moderne actuelle, les centres d’excellence intellectuelle de ce monde, les Oxford et les Cambridge, les Harvard et les Yale, ne se situèrent pas en Europe ou en Occident, mais à Bagdad et Balkh, Boukhara et Samarcande.
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Une bonne décennie avant la guerre, un journaliste avait rédigé une critique cinglante du comportement anglais, et soutenu que les Iraniens étaient traités aussi mal que « la Compagnie de l’Inde Orientale était réputée avoir traité les Indiens deux cent ans plus tôt « . L’animosité était exacerbée par la manière dont les officiers britanniques insistaient pour être salués par leurs homologues iraniens quand ceux-ci les croisaient - sans avoir à leur rendre la pareille.
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La tolérance est un trait caractéristique d'une société sûre d'elle et confiante en sa propre identité.
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Au moment où les deux balles quittaient le barillet du revolver Browning de Princip, l'Europe était un continent d'empire. L'Italie, la France, l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne, la Russie, la Turquie ottomane, l'Angleterre, le Portugal, les Pays-Bas, et même la minuscule Belgique, qui ne datait que de 1831, contrôlaient de vastes pans de la planète. Des le moment de l'impact commença le processus qui les vit redevenir des puissances locales. En quelques années c'en fut fini des empereurs s'invitant les uns les autres sur leurs yachts et se décernant de prestigieux ordres chevaleresques ; c'en fut fini de certaines colonies et domaines outre-mer — d'autres aussi entameront leur inexorable progrès vers l'indépendance.
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[U]n schéma se reproduisait régulièrement [dans les conquêtes de Gengis Khan] : l'argent se déversait dans des villes qui étaient reconstruites et redynamisées, en prêtant une attention particulière au développement des arts, de l'artisanat et de la production. La caricature du Mongol barbare et destructeur est loin de la réalité ; c'est le legs des histoires écrites plus tard qui ont avant tout insisté sur la ruine et la dévastation. Cette vision gauchie du passé nous invite à nous rappeler que les dirigeants désireux de rester dans la postérité ont tout intérêt à enrôler des historiographes qui parleront en bien de leur ère ou de leur empire – chose que les Mongols manquèrent visiblement de faire.
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Prologue
Enfant, l'un de mes biens les plus chers étaient une grande carte du monde. Elle était épinglée au mur près de mon lit et je la scrutai chaque soir avant de m'endormir. Avant longtemps, j'eus appris par cœur les noms et situations de tous les pays, noté leur capitale ainsi que les océans, les mers et les fleuves qui s'y jetaient ; les noms des principales chaînes de montagne et des déserts, tracés en impérieuses italiques, excitants d'aventure et de danger.
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On dispersait méthodiquement les individus vassalisée ou conquis sur tout le territoire mongol pour affaiblir les liens linguistique, familiaux et identitaires, de manière à hâter le processus d'assimilation.
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Muhammad déclara que les biens confisqués aux non-croyants seraient conservés pour les fidèles. Les intérêts économiques et religieux étaient donc clairement réunis. Les premiers convertis furent récompensés par une partie plus importante des dépouilles, dans un système pyramidal de fait. La pratique fut officialisée au début des années 630 par la création d’un Diwan, bureau chargé de gérer la distribution de butin. La part revenant aux chefs de fidèles, au calife, était de 20 %, mais la majorité était partagée par ses partisans et ceux qui participaient aux attaques réussies. Les premiers fidèles étaient le plus grand bénéficiaire de nouvelles conquêtes, mais les nouveaux convertis aspiraient à jouir des fruits du succès. Il en résulta une force d’expansion irrésistible.
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La découverte du pétrole fit du morceau de papier signé par le shah en 1901 l'un des documents les plus importants du XXe siècle. S'il constituait la base d'une entreprise destinée à valoir des milliards de dollars - la future British Petroleum -, il ouvrait la voie aux ouragans politiques. Le fait que les termes de l'accord donnassent aux investisseurs étrangers la maîtrise des joyaux de l'Iran y instilla une haine profonde et permanente du monde extérieur, laquelle produisit à son tour me nationalisme et finalement un soupçon et un rejet encore plus affirmé de l'Ouest, dont le fondamentalisme islamique moderne est l'expression parachevée. La volonté de reprendre le contrôle du pétrole serait la cause de bien des problèmes à venir.

La signification pour le monde de cette concession pétrolière est à mettre au niveau de la découverte colombienne de 1492. À cette époque aussi les conquistadors s'étaient appropriés d'immenses d'immenses trésors et richesses pour les envoyer en Europe.
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En 1757, une expédition conduite par Robert Clive fut dépêchée à Calcutta à la suite d'une attaque menée sur la ville par le Nawab du Bengale. Clive se vit proposer des sommes énormes pour favoriser tel ou tel candidat local désireux de remplacer le Nawab. Très vite, il se rendit compte qu'on lui proposait le contrôle du diwani - la recette fiscale de toute la région - et qu'il était en mesure de puiser dans les revenus d'une des parties les plus peuplées, dynamique et riche de l'Asie. En l'espace d'une journée ou presque, il devint l'un des hommes les plus riches du monde.

Une commission d'enquête, réunie en 1773 pour examiner les suites de la conquête du Bengale, devait révéler les sommes vertigineuses prélevées sur le budget dudit pays. Plus de 2 millions de livres - soit des centaines de milliards d'euros d'aujourd'hui - avaient été distribués en "cadeaux" qui, presque tous, finirent dans la poche d'employés de l'East India Compagnie. Le scandale fut redoublé par des scènes horribles et révoltantes. En 1770, le prix du grain n'avait cessé de monter, avec des résultats catastrophiques et l'irruption de la famine. La mortalité fut évaluée en millions, le gouverneur général lui-même déclara qu'un tiers de la population avait péri. Les Européens n'avaient pensé qu'à s'enrichir tandis que la population locale mourrait de faim.

Tout cela aurait parfaitement pu être évité. Au bien être du grand nombre on avait préféré le gain personnel. Non sans provoquer des hurlements sarcastiques, Clive se contenta de répondre - tel le PDG d'une banque en faillite - qu'il n'avait eu d'autres priorités que de défendre les intérêts des actionnaires, non pas ceux de la population locale.
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Ne peut-on en voir l`illustration dans l`attribution du Prix Nobel de la Paix a l`Union européenne en 2012 ? Comme il était admirable que l`Europe, responsable d`un état de guerre quasi continu, non seulement sur son territoire mais dans le monde entier durant des siecles, eut réussi a éviter semblable conflit pendant plusieurs décennies ! A la fin de l`Antiquité, l`équivalent eut peut-etre consisté a remettre ce prix a Rome un siecle apres sa mise a sac par les Goths, ou peut-etre aux croisés apres la perte d`Acre et qu`ils eurent édulcoré leur rhétorique islamophobe dans le monde chrétien. Le silence des armes devait peut-etre plus au fait qu`il n`y avait plus rien pour quoi se battre - qu`a la perspicacité d`une suite de faiseurs de paix censément remarquables a la fin du XXe et au début du XXIe siecle - qu`aux miracles d`une pataude organisation internationale d`États européens, dont le budget n`a pas été approuvé par ses propres commissaires aux comptes depuis des années.
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There was good reason why the cultures, cities and peoples who lived along the Silk Roads developed and advanced : as they traded and exchanged ideas, they learnt and borrowed from each other, stimulating further advances in philosophy, the sciences, language and religion.
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L'immense paradoxe, en conséquence, c'est de voir sur quoi reposait le glorieux Âge d'or européen, cette efflorescence artistique et littéraire, ces bonds prodigieux de l'expérience scientifique : il fut forgé par la violence. Bien plus, la découverte des nouveaux mondes accrut l'instabilité de la société européenne. Puisqu'il y avait davantage à conquérir, que les ressources s'accroissaient sans cesse, les enjeux étaient décuplés, redoublant les tensions tandis que la lutte pour la suprématie s'intensifiait.
Les siècles suivant l'émergence de l'Europe comme puissance mondiale s'accompagnèrent d'incessantes fusions et d'une cupidité constante. En 1500, l'Europe contenait quelque 500 entités politiques ; en 1900, il n'y en avait plus que 25. Le fort dévorait le faible. La compétition et le conflit militaire étaient consubstantiels au continent. En ce sens, les horreurs ultérieures du XXème siècle plongent leurs racines dans son passé profond. [...] Avec le temps, la persécution put se perpétrer à une échelle massive. Ce n'est pas par hasard que le principe de guerre mondiale et du pire génocide de l'histoire ont pris naissance et connu leur exécution en Europe ; il ne s'agissait que des chapitres les plus récents d'une interminable histoire de brutalité et de violence.
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Les croisades n'eurent pas pour seul effet de stimuler les économies d'Europe occidentale ; elles enrichirent aussi les intermédiaires musulmans. L'un des plus habiles fut Ramisht de Siraf, dans le Golfe persique, qui fit fortune au débit du XIIe siècle. Son génie fut de servir de truchement pour les marchandises arrivant d'Inde et de Chine. Sa richesse était légendaire - tout comme sa générosité. Il offrit un bec d'or pour remplacer celui d'argent à la Ka'aba à La Mecque et finança personnellement le drap neuf dérapant la Ka'aba quand le premier fut endommagé. Ses bonnes actions lui valurent le rare privilège d'être enterré à La Mecque où sa stèle porte ces mots : "Ci-gît l'armateur Abu'l-Qasim Ramisht ; puisse Dieu avoir pitié de lui et quiconque demande pitié pour lui."
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Pour mettre un terme au débat qui avait tant perturbé les débuts de l'Eglise d'Occident, l'empereur Constantin avait convoqué un concile à Nicée en 325, où les évêques venus de tout l'empire reçurent l'ordre d'unifier quantités d'interprétations rivales, notamment touchant la relation entre Dieu le Père et Dieu le Fils, l'une des questions ayant causé e plus de frictions. Le concile s'y attela en s'accordant sur la structure de l'Eglise, en réglant la question du calcul annuel de la date de Pâques, enfin en définissant une formulation de la foi qui reste toujours valide dans l'Eglise sous le nom du Credo de Nicée.
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Des dirigeants déterminés pouvaient renforcer leur autorité et leur suprématie en introduisant de nouvelles pratiques religieuses.
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