La Grèce entière marche à l'emprunt. Prêts au logement, à la consommation, aux entreprises, prêts vacances ; les prêts sont le moteur qui fait tourner la machine. Les banques tiennent en otage plus de la moitié des :Grecs. Et avec la crise, la situation ne fait qu'empirer.
Les gens croient que l’université est le temple de la science, et c’est vrai, mais comme dans tous les temples, on se partage les vêtements. À cela près qu’à l’université on ne les tire pas au sort. C’est la corruption qui l’emporte, les combines et les petits profits.
Personne ne tue un professeur pour cause d’ignorance.
Un avocat ne rapporte pas les confidences de ses clients à la police, même quand le policier est son père.
L’âme de l’homme est une énigme.
Un entrepreneur a des rivaux, monsieur le commissaire, mais pas d’ennemis.
L’argent que j’ai à la banque me permet de tenir trois mois, et je peux même faire traîner un loyer. Mais qui me dit que la suspension prendra fin dans trois mois ? La parole de l’État grec a autant de valeur que celle d’une voyante.
On survit, mais c’est dur. On peut faire bonne figure par fierté, mais c’est dur.
Nous avons traversé des périodes noires avec la drachme et tenu bon. D’accord, mais cette fois, c’est comme si l’on quittait une maison pour un petit studio. Pas facile.
L'ambiance au bureau rappelle un peu celle de 1974,sous la dictature, lorsque les Turcs ont envahi Chypre. Les rumeurs se déchainent et chacun dit n'importe quoi.
Les bureaux de la Banque centrale sont dans la rue Pireos. Je compte passer par l'avenue Alexandra et la place Omonia, l'itinéraire logique, oui mais la logique dans ce pays, ça ne marche jamais. Après l'église Saint-Savvas, je tombe dans une pagaille totale avec tout ce que cela comporte: cris, jurons, gestes, klaxons. Les conducteur devant moi cherchent desespérément à fuit leur destin comme les pickpockets affolés d'autrefois que nos hommes poursuivant à pied dans les rues. A présent, nos sommes en voiture et ils nous échappent toujours
- Des nouvelles de l'Albanais? me demande-t-il.
Rien de nouveau, monsieur le directeur. Nous l'interrogeons encore.
- Des éléments aggravants?
A questions succinctes, réponses succinctes. Juste le minimum, pour montrer qu'il est un chef : débordé, efficace, concret, allant à l'essentiel.