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Critiques de Philip Norman (15)
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Mick Jagger

Mars 2014, quoi de neuf : Les Rolling Stones. Homme de l’année, grand-père, arrière-grand-père de l’année, homme le plus sexy du XXeme et du XXIeme siècle : Mick Jagger né le 26 juillet 1943 à Dartford à l’Est de Londres. A l’heure où le groupe mythique remonte sur scène, où le chanteur à la silhouette de jeune premier se prépare à électriser les stades des cinq continents posons-nous la bonne question : qui est vraiment Mick Jagger ? Ça tombe bien Philip Norman nous raconte tout et même plus.



Vous imaginiez Jagger fils de prolo révolté, né dans la banlieue d’une ville du nord de l’Angleterre ! Et Non !Il est issu de la classe moyenne, petite bourgeois, brillant élève très facile à vivre en famille.Etudiant en économie et en marketing, toute sa vie sera menée de manière dichotomique : le bon père de famille pour la gestion du portefeuille et le Rock singer au look et au débridé très calculé. Il a le don de déborder sans jamais perdre le control, le secret d’une vie de star planétaire réussie.



Fort du nombreux témoignages de ses compagnons de routes et de ses compagnes de vie, le livre regorge d’anecdotes impossibles à détailler dans une chronique : les Beatles, Bowie, Godard, la prison de Brixton, le festival d’Altamon et les Hells Angels, La reine Elisabeth, Marianne Faithfull, Amy Winehouse et la vie d’un châtelain sur les bord de la Loire, havre de paix d’un certain Michael Philip Jagger.



Biographie exhaustive de près de huit cent pages comme seul les anglo-saxons savent en écrire, le livre de Philippe Norman est une mine à ciel ouvert. L’auteur, très fin limier, enquête, fouille, explore, traque le détail, et devant nous, déconstruit puis reconstruit le mythe du plus bel animal de scène que le Rock’n Roll ait produit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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John Lennon : Une vie

Excellent ouvrage de Philip Norman qui est un biographe que j'apprécie énormément. C'est de nouveau bien écrit et très complet. Pour vous donner une idée, on entame la vie de John Lennon au sein des Beatles qu'à partir du 2ème quart du livre. Évidemment on ne peut jamais donner aveuglément plein crédit au récit forcément subjectif qu'un auteur fait d'une personne, quelle qu'elle soit. Pourtant j'ai eu tendance à prendre la main tendue de Norman car il évite quasiment tout le temps le manichéisme, ce qui est important avec John Lennon qui est tout sauf fade. Il est des moments où il est vraiment détestable et d'autres où il force le respect. On apprend énormément de choses sur l'artiste, le musicien et surtout sur l'homme. Pas facile de garder les pieds sur terre quand on est porté aux nues depuis ses 22 ans et qu'on a le compte en banque un peu plus fourni que le mien (rires). Philip Norman a eu accès à des interlocuteurs privilégiés comme Yoko Ono qui semble ici loin de l'image de "briseuse de Beatles" qu'on lui a donné (et à mon avis qu'on lui donne toujours); on a même l'impression qu'elle se donne un peu le beau rôle face à un John Lennon hyper jaloux (tiens, ça me rappelle une chanson). Je continuerais écrire des heures tant j'aime la musique des Beatles mais je pense que je vais rapidement devenir chiant donc je vais arrêter… Bon, c'est une brique de quelques 830 pages qu'il faut se farcir mais si vous êtes curieux de la vie de John Lennon, c'est LE livre qu'il vous faut.
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Paul McCartney

Ce bouquin est vraiment impressionnant avec ses près de 820 pages de lectures et ses deux encarts photographiques.



Philip Norman réédite l'exploit accompli avec Lennon, en s'en prenant cette fois à l'ami/ennemi McCartney.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur Macca, Norman excellant dans l'art de la synthèse (sur 820 pages...) de tout ce qu'il a pu rassembler à travers toutes les sources disponibles (même si probablement, il a pu se louper, les exégètes de McCartney sauront bien corriger ou se diriger vers les ouvrages de Mark Lewisohn). Il ne s'agit pas d'un livre d'entretiens, mais on sait ce que valent souvent ces derniers.



Dès le prologue, il avoue avoir longtemps considéré McCartney "comme un poids plume trop satisfait de lui" avant de reconnaitre qu'il "a bel et bien donné tort à tous ceux, moi y compris, qui le dénigraient". Et pour faire amende honorable, il met le paquet.



Ceux qui ne supportent pas (encore) Shaved Fish éviteront ce pavé, les autres resteront ébahis devant la foule d'informations -pas toutes indispensables loin s'en faut- qu'ils y trouveront, là où ils pensaient tout savoir. (sans doute quelques passages, par exemple sur la fin de son mariage catastrophe avec l'ahurissante Heather Mills, auraient-ils gagné à être raccourcis et certains détails écartés - quel est l'intérêt d'indiquer que sa nouvelle femme doit sa fortune à une compagnie nommée New England Motor Freight ", soit NEMF et de la rapprocher de NEMS, celle de Brian Epstein ? Et que dire de ce passage où on apprend qu'il appréciait de se faire coiffer les jambes qu'il a poilues...)



L'image du gentil Paulo est parfois égratignée, son souci maladif de plaire aux femmes et au public est patent (Jane Asher était patiente...ou naïve). On pourra noter également que l'image d'Harrison, une nouvelle fois, ne sort pas spécialement grandie, l'auteur doutant de son talent réel, de son sens de l'humour et attribuant la participation du Beatles à l'entreprise Anthology, au fait que sa boite de Production cinéma avait fait faillite. Après ce qu'on pouvait déjà lire dans le livre de Geoff Emerick, il y a des dents qui vont encore grincer....



il faut souligner quand même le talent de Norman qui parvient à dresser, grâce à l'accumulation de détails parfois anodins, un portrait très complet et contrasté. Qui plus est, la période post-Beatles qui n'est pas celle sur laquelle les journalistes se sont le plus penchés jusqu'à présent, est ici traitée avec autant de soin (à peu près la moitié du livre).



Une phrase à retenir tant elle sonne juste. Elle émane de Macca après la mort de son complice Lennon : "Il est mort en légende, et moi je vais mourir en vieil homme. C'est vraiment du John tout craché !"



Un monument, à ressortir le jour où ayant passé définitivement la basse à gauche, viendra le moment de la réhabilitation d'un compositeur de génie et d'un homme avec ses qualités et défauts.
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John Lennon : Une vie

Une très intéressante biographie de John Lennon. Dense mais très complète. J'ai particulièrement aimé l'objectivité de l'auteur qui n'hésite pas à écorner le mythe.
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John Lennon : Une vie

Une personnalité complexe !



C’est ce qui ressort de la lecture de ce livre. L’homme qui a chanté « All You Need Is Love », « Imagine » et tant d’autres perles de la Pop culture était un être tourmenté. Abandonné par ses parents dès son plus jeune âge, puis confié à sa tante. Il ne retrouvera sa mère à l’adolescence que pour la perdre de nouveau, fauchée par un chauffard (je ne m’étalerai pas sur le sous-texte incestueux avancé dans le livre).

Au delà de l’activiste et chantre de l’amour universel, Lennon était aussi un être tyrannique avec à peu près tout le monde. Que ce soit ses compagnes (Cynthia Lennon), ses compagnons musiciens (George Harrison), managers (Brian Epstein), producteurs (George Martin). Tous ont eu à subir sa violence verbale et parfois physique.

Le chanteur était bien conscient de ses propres travers et travaillait constamment sur lui-même afin de s’améliorer. La fameuse thérapie du cri primal fut une des solutions mises en œuvre pour y remédier.

Évidemment le livre ne dresse pas uniquement un portrait négatif du fameux Beatle. Ne manquant pas de souligner son génie mélodique, ses engagements politiques etc

Mais il est bon de rappeler, à l’heure où on nous demande constamment de « séparer l’homme de l’artiste » ou « l’oeuvre de son auteur », que le génie habite le plus souvent des êtres borderlines, asociaux voir même carrément antipathiques. Car c’est en allant sonder les recoins les plus sombres de leur personnalité qu’ils accouchent d’œuvres qui font la gloire, la richesse et la fierté de l’humanité.
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John Lennon : Une vie

Qui est réellement John Lennon ?? Sur les photos nous le voyons lunaire avec ces lunettes rondes cerclées de métal. Il semble doux et absent. Le portrait qu’en trace Philip Norman est très loin de cette image.



Quel pavé, quelles recherches, quel beau travail !!!!



John Lennon est élevé par sa tante Mimy après la séparation de ses parents, sa mère ayant été jugée un peu « immature » et, surtout, Mimy, ne voulait pas se séparer de John. Norman nous décrit un John batailleur, cherchant noise, ironique et moqueur, rebelle, toujours inquiet et peu sûr de lui. Il pouvait tout aussi bien se montrer très attachant…. Surtout lorsqu’il voulait faire céder sa tante et obtenir ce qu’il voulait.



Nous le voyons, comme tous les enfants de cet âge, jouer aux cow-boys et aux indiens, mais sa préférence allait toujours vers le plus faible.



Au fil des pages et de l’enfance de John Lennon, nous voyons apparaître the Strawberry Field, immense demeure gothique près de Woolton. Plus loin, Eleanor Rigny nom gravé sur une tombe (Eleanor Rigby, Epouse bien-aimée de Thomas Wood et petite-fille des susnommés…)





Malgré la séparation de ses parents et le fait qu’il ait grandi loin d’eux, John n’a jamais manqué d’amour et de tendresse :



« Pensez à toutes ces chansons sur l’amour que John a écrites avant même d’avoir vingt et un ans, dit-elle. Comment aurait-il pu le faire s’il n’avait pas connu beaucoup d’amour dans sa vie » (commentaire de sa cousine Leila)



Somme toute, c’était un petit garçon qui n’aimait pas l’école, préférant garder l’argent des dons pour le foyer du Docteur Bernardo, grand lecteur et bon dessinateur. Un myope qui refusait, comme beaucoup, ces affreuses lunettes. Bref, un gamin de l’après-guerre normal de la working-class.



Arrive le temps de l’adolescence avec diverses formations musicales, petits contrats de quatre sous dans les kermesses et autres bars de Liverpool jusqu’à partir à Hambourg.



Je n’ai pas encore terminé cet ouvrage, mais je pense que cette partie est la plus importante. Pour l’instant, je fais « relâche » avant l’overdose, mais je le reprendrai volontiers car, ce n’est ni ennuyeux ni roboratif, pas trop de dates…. Cela se lit comme un bon roman.



Je tiens à remercier Libfly et les Editions le Points pour ce beau cadeau et cette belle ledture pas encore terminée. Un bel ouvrage en tout cas.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Les Stones

The Stones

Traduction : Danièle Laruelle



A ce jour et bien qu'elle se termine au début des années 80, la biographie consacrée aux Stones par Philip Norman demeure, avec celle du Français François Bon (que je compte relire un de ces jours et qui est parue au Livre de Poche), la meilleure que j'aie lue sur le sujet.



Elle débute lors du concert d'Altamont, voulu par Jagger pour faire pendant à celui de Woodstock et où cet incorrigible égomaniaque entendait bien tenir le premier rôle. Pour on ne sait quelles raisons, les Stones avaient accepté que les Hell's Angels assurassent le service d'ordre parmi cette assemblée de jeunes adeptes du flower power, qui fumaient de l'herbe et consommait force drogues (dont le fameux LSD) tout en s'abreuvant de bières. La réaction ne tarda pas : alors que Jagger faisait son numéro, un Hell's Angel agressa un jeune Noir, lequel devait décéder à l'hôpital.



Dans l'histoire des Stones, le concert d'Altamont, qui date du 6 décembre 1969, confirme le tournant amorcé par la mort de Brian Jones, trouvé mort dans la piscine de sa propriété de Hartifield, dans le Sussex (l'ancienne maison du créateur de Winnie l'Ourson : A. A. Milne) le 3 juillet précédent.



C'est Jones qui avait fondé le groupe en 1962, lui donnant dès le départ une connotation puriste de R&B. Le nom du groupe vient d'ailleurs du répertoire du blues. Peu à peu évincé par Mick Jagger et Keith Richards, s'enfonçant de plus en plus dans les drogues et l'alcool, menant une vie sentimentale chaotique, l'abandon d'Anita Pallenberg, sa compagne, en faveur de Keith Richards, semblait l'avoir achevé. Ce musicien d'un génie incontestable, capable de maîtriser très vite n'importe quel instrument et qui possédait de rares dons de mélodiste, mourut à 27 ans. Janis Joplin et Jim Morrison devaient le suivre, au même âge.



Philip Norman, c'est très clair, préfère de beaucoup le fondateur des Stones à leur chanteur-vedette. La seule chose qu'il admire chez Jagger - peut-être n'est-ce au fond que la seule chose admirable chez lui - c'est son indéniable sens des affaires mis au service d'une égomanie soigneusement calculée. Mais pour Norman, les seuls vrais musiciens du groupe mythique sont Jones, Richards et Charlie Watts, à la batterie.



Solidement documentée, sa biographie ne tombe jamais dans les paillettes people et nuance les portraits, notamment celui de Keith Richards. Si vous ne deviez lire qu'un seul livre sur les Rolling Stones, c'est celui-là que je vous conseillerai.
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Mick Jagger

Une biographie un peu trop convenue et avec des allusions peu subtiles parfois. Mais si on est fans de jagger on le dévore assez rapidement car on apprend beaucoup de choses sur la personne et le groupe. Cela lève le voile aussi sur des passages un peu troubles ou peu clairs de son histoire, et surtout cela complète ou éclaircit l' autobiographie de Keith Richards, à mon sens il faut lire les deux ! Certains de ses comportements ou déclarations deviennent aussi plus cohérents grace à la plume de l'auteur même s'il s'agit parfois d'extrapolations. Un beau portrait qui ravit les fans dont je fais partie car cela rend justice aussi à l'artiste qui n'est pas assez souvent présenté sous son meilleur jour alors qu'il semble être intelligent et curieux de nature.
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Paul McCartney

C'est une somme ce livre. L'auteur nous dresse la chronologie détaillée de 60 ans de la vie d'une des plus grande rock-star. C'est bien, c'est documenté, on y retrouve pas mal d'anecdotes et on y croise la plupart de ceux qui ont compté dans l'aventure des beatles, et plus loin, dans la carrière solo de Paul. Au final, je suis tout de même un peu partagé dans l'appréciation de ce récit trop linéaire, sans relief ni point de vue. L'auteur conduit son affaire sur une route balisée et à sens unique. On y apprend certes des tas de choses, mais finalement pas beaucoup sur la personnalité de Paul, je trouve. Il y a quelque chose de trop simple dans la description du personnage qui est toujours abordé par la chronologie des anecdotes. Il en ressort un Paul un peu froid, pas trop sympathique ; alors certes la biographie psychologisante, c'est vite pénible, mais tout de même un peu d'analyse psychologique, fut-elle orientée et subjective, ça fait pas de mal, je trouve.
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Paul McCartney

Paul McCartney s'est notamment illustré à l'occasion de l'enregistrement de Let it be en 1970 qui s'est fait en l'absence de John Lennon dont on a repris

des contributions des Twickenham Sessions de l'hiver 1969. Il s'est adjoint à l'époque des services de l'arrangeur américain Phil Spector pour masquer l'inachèvement des compositions de Let it be. Sir McCartney a fait éditer une version épurée sous le titre Let it be Naked en 2003. Les mélomanes et mixeurs ont la possibilité de récupérer sur le Net des versions plus rythmées et plus gaies de chacun des titres de Let it be pour lui donner une coloration sonore proche des productions du duo Lennon-McCartney. C'est dommage, car le projet Get back aurait pu être le chant du cygne des Fab Four, alors que celui-ci a été l'album Abbey Road en fin d'été 1969.
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John Lennon : Une vie

Cette bio de l'auteur Philip Norman est un pavé foisonnant que j'apprécie beaucoup, car il brosse un portrait quasi complet. Et bon point, on est axé sur Lennon en entier, pas encore zombifié par sa participation aux Beatles, parce que je le trouve plus intéressant en solo. Évidemment, on ne peut jamais donner carte blanche, à un récit subjectif qu'un auteur écrit sur une personnalité. Mais, j'ai eu envie à prendre la main tendue de Norman, car il est franc dans son style, et John Lennon n'a laissé personne indifférente. Il a des faiblesses et des forces, ce qui le rend plus humain. On apprend plein de choses sur l'artiste, le musicien et surtout sur l'homme. Philip Norman a eu accès à sa compagne Yoko-Ono qui lui a donc soufflé nombre d'histoires perso. Mais sont ils tous véridiques ? Les 830 pages se lisent bien, quoique des fois, il y ait des lourdeurs inévitables, car trop long. Je conseille en conséquence de le poser, et de le reprendre un autre jour. Si vous êtes, comme moi, un curieux de la vie de John Lennon, c'est la bio qu'il vous faut.
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John Lennon : Une vie

De manière assez paradoxale, ce livre de Philip Norman est formidable.



Paradoxale car pour qui s'intéresse un peu aux Beatles, cette "vie" de Lennon a déjà tellement été diffusée, que tout est connu ou presque (j'ai quand même appris des choses et notamment sur la vie sentimentale de sa mère, Julia et plus incroyable encore, de sa tante Mimi).

Paradoxale surtout parce que le portrait dressé par Norman est à la fois bienveillant et terrible.



A la fin du livre, l'auteur semble étonné de la réaction négative de Yoko Ono à la lecture des épreuves.

Soit il est très naïf, soit très hypocrite.

Car le profil du John Lennon qui ressort de ces pages est plus ou moins celui d'un psychopathe tant il présente pratiquement tous les signes de ce trouble de la personnalité :

- L'intolérance à la frustration : on lui a volé sa mère, son père, son groupe'Il ne supporte pas de ne plus être le premier...

- L'absence de remise en question et le rejet de la faute sur les autres : il ne réussit pas à l'école car elle est inadaptée à son intelligence, il contribue largement à la fin des Beatles en introduisant Ono auprès des 3 autres dans des conditions suicidaires (on imagine la tête de Macca quand Yoko lui dit que son jeu de basse n'est pas juste), tout en leur reprochant de ne pas l'avoir acceptée, ses disque new-yorkais ne rencontrent pas le succès, c'est injuste...c'est lui contre le monde qui ne le comprend pas.

- Il est irresponsable : il cherche en permanence à enfreindre les règles tout en se montrant d'un conformisme affligeant et d'une obstination infantile. Il se montre intransigeant et aveugle quand il s'agit de sauver l'empire financier des Beatles, il fraye avec des extrémistes et s'étonne d'avoir le FBI aux trousses, prône la révolution avec un permis de séjour, tout en vivant dans le luxe, se montre longtemps incroyablement misogyne, antisémite et homophobe, fait le salut nazi à un balcon devant la foule à Liverpool'.

- Il est souvent dans l'indifférence ou la réponse inadaptée : il se moque cruellement de son ami Stu, il humilie sa femme Cynthia, il néglige Julian, il méprise Brian Epstein, voire George Martin, il a des réactions « anormales » par rapport à la maladie, la mort ou le handicap'Ne l'a t-il pas écrit : Comment puis-je avoir un sentiment, quand je ne sais pas si c'est un sentiment ? (How)



Icing on the cake : il offre un parfait exemple de complexe œdipien : il regrette de ne pas avoir couché avec sa mère et menace de mort son père. La totale !



Et que dire de Yoko telle qu'elle apparaît dans le livre ?

Philip Norman ne tarit pourtant pas d'éloges : artiste importante, musicienne accomplie...

Pourtant, comment voir en elle autre chose qu'une artiste conceptuelle fumiste, exposant des petits mots, mettant en scène des happenings snobs et ridiculisant le Beatle en l'entraînant dans de puériles courses en sac et autres bed-in, l'orientant vers des albums aussi prétentieux que vains (unfinished 1 et 2, Wedding Album), abandonnant facilement sa "carrière" pour se transformer en femme d'affaires accomplie, tout s'appuyant en permanence sur des révélations de voyants et autres médiums'



Et que dire de cet amour-passion effrayant ! En alignant les faits, Norman donne indirectement raison à tous ceux qui estiment que Yoko a châtré John Lennon et que depuis le début, elle a représenté un parfait substitut de la mère ("Mother Superior") et assouvi les fantasmes incestueux du Walrus.



Et pourtant, cet homme au profil psychologique compliqué, destiné peut être à finir dans un anonymat qui aurait renforcé sa frustration pathologique, a su forcer le destin, se fondre dans un ensemble unique, révolutionner la musique et pondre quelques uns des titres les plus emblématiques des temps modernes. En tant qu'individu, il a su aussi évoluer, aimer, s'excuser ou pardonner, et être drôle et lucide, souvent.



Dès lors, comment ne pas se poser la question : aurait-il été aussi influent s'il avait été moins perturbé ?

On ne le saura jamais. En attendant, on peut penser qu'il s'est très tôt parfaitement cerné. John Lennon a t-il été autre chose que ce qu'il écrivait dans "Nowhere Man" : "Il est de nulle part...il ne sait pas où il va...Il est aussi aveugle qu'on peut l'être...n'est-t-il pas un peu comme toi et moi" ?



Livre passionnant, impressionnant (près de 1200 pages), qui n'échappe pas toujours à la tentation de re-création romanesque, mais qui se dévore avec plaisir et sans ennui.
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Paul McCartney

Il est des mythes difficiles à déconstruire. Après avoir fait longtemps partie des adorateurs de John Lennon et des pourfendeurs de Paul McCartney, Philip Norman ouvre les yeux sur celui qu'il décrivait, à longueur de papiers, comme un conteur, certes très doué, de niaiseries pour adolescentes. Une « légende » renforcée après la mort tragique de Lennon en 1980. « À partir de ce moment-là (…) Lennon serait considéré comme l'avant-gardiste, l'expérimentateur, le preneur de risques, et McCartney resterait le mélodieux, le sentimental, le prudent. » Dans une biographie aussi monumentale que passionnante, Norman, « rock critic » au Times, démonte une par une ces images d'Épinal. Et révèle finalement ce que les « maccartistes » savaient déjà : celui qui prend des risques (musicaux), c'est « Macca ». À l'époque des Beatles, c'est lui qui a les idées les plus percutantes, songe à l'album Sergent Pepper, impulse le changement d'image des « Fab Four », trop sages, crée le premier morceau de heavy métal (« Helter Skelter »)... Une fois l'aventure « plus célèbre que le Christ » terminée, McCartney alterne avec les wings ballades (qu'il maîtrise à la perfection), rock, reggae, électronique (« Coming Up » qui suscitera même l'admiration de Lennon), l'étrange (« Temporary Secretary »). Alors que Lennon n'atteint qu'à de rares reprises ses anciens sommets, qu'Harrison fait un chef-d'œuvre (All Things Must Pass) puis s'en va et que Ringo fait du Ringo, McCartney garde une qualité (presque) constante tout au long des années 1970. Norman réévalue à la hausse RAM (1971), consacre Band Oon the Run (1973), donne quelques satisfecit à des singles et tresse des louanges à Chaos and Creation in the Backyard (2005), son dernier opus digne de l'époque des « Fab Four ». Autre idée reçue gravée dans le marbre : Paul McCartney serait, avec Yoko Ono, à l'origine de la séparation du plus grand groupe de musique de l'histoire. Pourtant, Norman prouve page après page que « Macca » a tout fait pour maintenir soudé un groupe en voie de désintégration. McCartney, certes dirigiste, garde son calme face à l'interventionnisme de Yoko (« Alors qu'elle ne connaissait absolument rien à la musique pop (...) elle n'hésitait pas à offrir ses opinions sur les chansons qu'ils travaillaient au studio »), passe outre le dilettantisme de John, gère tant bien que mal les sautes d'humeur de George (dont le portrait ici n'est guère flatteur pour celui qu'on présentait comme le gentil hippie disciple du Maharishi Mahesh Yogi) et demeure le dernier à faire son album solo, quand les autres ont déjà vogué vers des aventures solitaires. Le vrai rebelle, enfin, c'est celui qui, derrière la vie de bon père de famille rangée, fait la une des journaux pour ses nombreuses arrestations pour possession de marijuana. Son rapport à la drogue est d'ailleurs brillamment évoqué. C'est également l'homme des combats. Pour le végétarisme, les bonnes causes et les batailles politiques à risque : en 1972, il s'attaque à la monarchie dans « Give Ireland Back to the Irish » – le titre sera interdit outre-Manche. Tandis que John Lennon, sous la plume de Philip Norman, apparaît comme le vrai petit bourgeois vivant avec femme et enfants dans un quartier chic de New York... Mais la légende resta figée le 8 décembre 1980. Paul aura alors cette phrase, citée dans le livre (p. 574) : « Il (John Lennon) est mort en légende, et moi je vais mourir en vieil homme. » Cruel et injuste destin pour les deux hommes. Norman, dans une écriture fluide, bien que se perdant quelquefois dans des détails anecdotiques ou répétitifs, retrace les heures de gloire de Paul McCartney, les plus sombres également (son divorce avec Heather Mills raconté par le menu comme un mauvais soap opera) et n'élude pas son rapport compliqué, voire obsessionnel, à l'argent. Une biographie de référence à lire. Accompagné de la cinquantaine de tubes composés par la légende.


Lien : https://www.lepoint.fr/pop-c..
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Mick Jagger

Une biographie inspirée de Mick Jagger, la rock star mondiale la plus durable, et la plus égoïste.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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John Lennon : Une vie

J'ai adoré ce livre. John Lennon a une vie très interresante. Même si des fois, il y a des bouts un peu long, c'est un bon résumé de ses 40 années de vie. De plus, John Lennon est une personne qui a une histoire très particulière avec beaucoup de choses à rencontrer.
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