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Citations de Philippe Beaussant (73)


Je regardais sa nuque avec tendresse. Elle se redressait, auréolée de triomphe et me récitait des extraits de ses cours de philo.
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En écoutant cet air que vous aimez, et plus encore si vous le savez par coeur, votre plaisir vous vient,sans que vous en ayez clairement conscience,de ce que vous modelez sur lui, à mesure qu'il se déroule, le décours de votre temps intérieur : car rien n'échappe au temps, et la musique n'est rien d'autre que l'art de donner une forme sonore au temps
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et pour vous découvrir toute ma pensée, je crus qu'il n'était pas de mon intérêt de chercher des hommes d'une qualité plus éminente,parce qu'ayant besoin sur toutes choses d'établir ma propre réputation, il était important que le public connût par le rang de ceux dont je me servais, que je n'étais pas en dessein de partager avec eux mon autorité et que même, sachant ce qu'ils étaient ne connussent pas de plus haute espérance que celle que je voudrais donner.
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que faut-il à un roi de gloire et qui se veut soleil, sinon d'abord une reine qui puisse briller autant que lui et que peut-on répondre, si ce n'est que Louis XIV ne l'a pas eu .
sa relation avec les femmes, toutes celles qui vont se succéder et même coexister au long de sa vie, et de son règne, est incompréhensible si l'on n'a pas senti d'abord seulement que, cette présence en creux, cette présence absence d'une reine qui n'a su ni par son physique, ni par son intelligence, ni, pas qu'on dise, par sa bonté, ni par son goût, ni par son sens artistique, ni même parfois, on vient de le voir, par sa simple présence, remplir son rôle. Elle a eu 6 enfants. Un seul survécut. cela suffit pour faire un dauphin mais est ce à cela que se limite le rôle d'une reine de France! comment allier un roi soleil et une potiche? on n'a pas tout dit quand on explique les amours du roi par son tempérament par son appétit par sa boulimie par son égocentrisme. Le choix des femmes qu'i l a désirées est clair par lui-même. durant toute sa vie, et durant tout ce temps de règne, il s'est cherché une reine de substitution.
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mais de plus en plus on verra le roi dans les grandes compositions héroïques ou mythologiques Renaud, Alexandre, Cyrus, puis Jupiter, Neptune, le soleil, ou son double, Apollon. l'évolution est donc parfaitement claire et parle d'elle-même. dans ce ballet où il danse, dans le spectacle dont il est le centre, Louis XIV s'identifie progressivement à une représentation chorégraphique de sa propre Majesté. Et s'il jouait quand il dansait un filou ivre ou un gitan ,quand il danse Apollon, il est lui-même et c'est lui-même qu'il expose au regard de l'assistance.(...) sa danse est alors une sorte de métaphore chorégraphique de son personnage solaire.
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citation de Primo Visconti, ambassadeur :" me trouvant dans sa chambre avec d'autres courtisans, j'ai remarqué plusieurs fois que, si la porte vient par hasard à être ouverte, ou s'il sort, il compose aussitôt son attitude et prend une autre expression de figure, comme s'il devait paraître sur un théâtre; en somme il s'est bien faire le roi en tout."
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J’ai acquis en vous écoutant la religion du bleu Chardin. Je buvais vos paroles. « Une parole, Pierre, comme n’importe quelle œuvre d’art, n’existe qu’à la mesure de celui qui l’écoute. Il y a autant de Cinquième Symphonie que d’auditeurs. Elle peut être grandiose ou ridiculement étriquée : Beethoven n’y peut rien. Le plus grand orateur du monde n’a jamais prononcé que les mots que la plus sotte des dévotes au pied de la chaire a pu comprendre. Le reste, c’est du vent. » Est-ce à moi que ces mots s’adressaient ? Qu’est-ce que je comprenais, quand vous parliez ? Vous me parliez de La Pourvoyeuse : oui, je voyais bien son tablier bleu. Et la robe bleue de La Jeune Maîtresse d’école devant laquelle vous m’avez tenu en haleine si longtemps, cet après-midi d’hiver triste où nous grelottions à la National Gallery. Vous étiez lyrique. Mais de quoi ? Lyrique du bleu Chardin ? C’est ce que je croyais. Vous me racontiez le dialogue du bleu et du brun profond. « Comment est-ce possible ? », disiez-vous. « Et ce blanc, qui n’est pas du blanc, mais l’apparition, la révélation (et dans votre élan lyrique, vous disiez en grec « l’épiphanie ») de toutes les couleurs secrètes qui, ailleurs, sont saturées d’elles-mêmes. Dieu a inventé le blanc, et Chardin est son prophète. »
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— Vous rendez-vous compte, Pierre, de ce qu’était Florence cette année-là ?
Quelques secondes de silence, quelques volutes de fumée, quelques vagues sur le canal et c’était comme si on s’embarquait sur une gondole.
— Botticelli avait vingt-cinq ans. Ghirlandaio en avait vingt. Filippino Lippi en avait dix-neuf. Léonard de Vinci, dix-huit : et leur maître à tous, Laurent de Médicis, en avait vingt aussi. Quelle jeunesse ! Laurent parlait philosophie avec Marsile Ficin et composait des sonnets pour la belle Lucrezia Donati, qui en avait… combien ? Vingt-deux ou vingt-trois. Le monde était tout jeune, Pierre. Ou plutôt, je crois qu’à Florence, il s’était mis à rajeunir. Il y a des moments de l’Histoire où tout le monde est jeune, et d’autres qui ne sont peuplés que de vieillards, et où les événements se mettent à bégayer et à radoter. À Florence, cette année-là, une jeune femme débarque au milieu de la jeunesse du monde, et voilà que tout Florence tombe amoureux d’elle. Tout le monde : Laurent, Julien son frère, toute la cour, les pauvres gens dans les rues, les boutiquiers, les vieillards, les musiciens, les peintres, les moines dans leurs couvents, tout le monde. Elle avait seize ans et le monde se mettait à tout faire pour lui ressembler. Ne trouvez-vous pas cela étonnant, Pierre ? Une jeune fille de seize ans qui, sans rien faire d’autre que d’être ce qu’elle est, belle, aimable, douce, oui, cela absolument, gracieuse, savante, façonne une ville, ordonne la vie des gens, conduit la pensée des peintres et des poètes : simplement par ce qu’elle est. Et vous voyez, Pierre, ce qui est le plus étonnant, ce n’est pas elle, c’est justement ce qui naît.
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Nous nous permettons même de les nommer. Nous appelons ceci «Renaissance», cela «Baroque». On classe, on catalogue, on étiquette, on range
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Ce que nous appelons, avec généralement un léger mouvement de vanité involontaire, « le recul des siècles», nous l’imaginons comme une sorte de longue-vue ou de télescope géant, capable de distinguer tous les détails d’un lointain passé, d’en discerner les mouvements et les révolutions, de les dessiner comme des constellations et d’en éliminer les trous noirs. Nous sommes convaincus que cette « distance » nous permet de comprendre les mouvements de la pensée et de l’art, mieux que ceux qui en étaient les acteurs.
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Il y a des princes secrets. Rien ne filtre de ce qu’ils savent ou de ce qu’ils veulent. Chez certains, peut-être chez tous, c’est la marque d’une secrète faiblesse, d’une timidité, d’une crainte. Ainsi fut Napoléon III. C’est probablement chez tous la marque, et le résultat, d’une grande souffrance.
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C’est là que j’ai appris ce que je sais de la musique : son rapport avec le silence. L’ombre intérieure. Il n’y a de musique possible que lorsque les choses peuvent perdre leur contour, leur netteté. La musique est ce qui pénètre, ce qui réduit l’autonomie des choses et la mienne, les fait entrer en moi et peupler mon silence.
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En regardant Rolf écouter la musique de Bali, je comprenais que le monde n’est pauvre que pour ceux qui n’en attendent rien. Les choses sont précieuses à proportion que l’esprit s’est aiguisé à déceler leur richesse.
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