Citations de Philippe Bouvard (183)
« À l’égard de la propriété, de l’amour, de la fortune et du succès, j’applique "la règle des Dudu" : rien
n’est dû, rien n’est durable. »
Jadis, quand un vieillard racontait toujours la même histoire, on le soupçonnait de gâtisme. Aujourd'hui, on se félicite qu'il n'ait pas Alzheimer. (p. 224)
J'ai été gros joueur, gros perdant et jamais gros gagnant. le jeu est donc le seul régime qui m'a fait maigrir. (p. 197)
À quelle utilisatrice des sex-toys pourrait-on faire croire aujourd'hui que voilà à peine un siècle la bonne vieille machine à coudre était mise à l'index parce que ses trépidations excitaient la libido des petites mains ? (p. 161)
S'ils ont respecté le vœu de chasteté, les ecclésiastiques qui dissertent de l'amour ne connaissent ce dernier qu'à travers les confessions. C'est-à-dire les ratages des modestes et les exagérations des vantards. (p. 147)
La décomposition des corps a au moins le mérite de garantir qu'on n'aura plus à faire aucun effort physique dans l'au-delà. (p. 119)
L'actualité est ce dont on ne parlait pas hier, qu'on n'évoquera plus demain et qu'on ne mentionnera aujourd'hui que s'il n'y a pas plus catastrophique. (p. 98)
Est-ce par inadvertance ou par hypocrisie qu'on dit toujours "à bientôt" à des gens qu'on ne souhaite jamais revoir et que généralement on ne reverra jamais ? (p. 85)
Le mariage à trois permettrait de donner enfin un statut légal au célibataire meilleur ami du mari lorsque, depuis plus de cinq ans, il est aussi l'amant de la femme. (p. 44)
Je vois au moins un avantage au mariage entre messieurs. Tandis que sur le perron de la mairie on photographie le premier baiser des nouveaux époux, les méchantes langues ne se demandent plus qui portera la culotte. (p. 15)
L'exactitude est la politesse des rois et l'impolitesse des horloges. (p. 10)
« Dans les urnes, le suffrage d’une femme de ménage vaut exactement le bulletin de Mme Catherine
Deneuve alors que la première en sait davantage que la seconde sur les difficultés de l’époque. »
« L’athéisme peut conduire à l’injustice qui, sous prétexte que Dieu n’existe pas, considère certains ecclésiastiques
estimables comme des charlatans
« Le fait qu’on se confesse de plus en plus à la radio et de moins en moins dans les églises semble indiquer
que la publicité est plus précieuse que le pardon... »
Si, quand on a choisi de faire du journalisme comme on entre en religion, il est une responsabilité gratifiante, c’est bien celle de directeur d’un grand quotidien. Ayant gravi un à un tous les barreaux de l’échelle professionnelle, il était normal que j’aspire à ce poste. Mais aussi compréhensible qu’avant de l’accepter, je me pose la question de savoir si la baguette de chef d’orchestre ne me priverait pas des cachets du soliste. Comme j’avais très envie de diriger une rédaction et de livrer aux lecteurs le journal que j’avais envie de lire mais que, d’autre part, je n’étais pas prêt à sacrifier mon train de vie, je suis devenu un cumulard.
Si le journalisme d’aujourd’hui ressemble aussi peu à celui d’hier, c’est parce que sont nées, presque conjointement, les nouvelles technologies et la civilisation des loisirs.
La communication est passée du téléphone au fax et au mail. Dans le même temps, la valeur travail a disparu. La nouvelle génération a commencé à accorder plus d’importance à la vie privée qu’à la vie professionnelle.
...si l’on souhaite peindre notre société, elle impose à la fois de fréquenter les privilégiés de la fortune et les damnés de la terre. Un soir au Sahel et le lendemain chez L’Ami Louis, un restaurant pour gloutons pleins aux as. D’un côté, on assiste, comme Sancho Panza sur l’île de Barataria, à de somptueuses agapes dont tous les plats vous passent sous le nez sans jamais s’arrêter ; de l’autre, on décrit les difficiles conditions de vie des malheureux qui, eux, ont plus de faim que d’appétit. Délicat exercice, si l’on veut conserver son bel équilibre et sa joie de vivre sans jalouser les uns et sans trop s’apitoyer sur les autres.
Je suppose que si le journalisme constitue, depuis plus d’un siècle, pour des jeunes en quête d’un métier, un miroir aux alouettes qui ne renvoie pas toujours la meilleure image à ceux qui s’y sont laissés prendre, c’est pour des raisons variées tenant aux ambitions particulières et au court passé des impétrants, bref, à l’idée qu’ils s’en font.
Le fait qu'on se confesse de plus en plus à la radio et de moins en moins dans les églises semble indiquer que la publicité est plus précieuse que le pardon...
C'est la force des dirigeants modernes d'avoir compris que la religion ayant cessé d'être l'opium du peuple, la loterie, fille du rêve et de la démocratie, qui pour un investissement modique promet l'égalité des chances, pouvait constituer une drogue de substitution.