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Citations de Philippe Delepierre (31)


L'école est un lieu d'échange. Penser par soi-même, c'est accepter de filtrer au tamis de la raison tout ce qui nous a été inculqué quand nous n'étions pas encore en âge de réfléchir.
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Tandis qu’il aspergeait abondamment de white-spirit
cette affligeante logorrhée, Roger se souvenait de cette
voix off qui avait le don de lui mettre les nerfs en pelote,
surtout le ton, plein de componction, à la fois sérieux et
détaché, on imaginait la bouche en cul de poule du type,
quelle époque!
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(...) on sentait tout de suite où il avait puisé l’inspiration. Et il fallait payer la redevance audiovisuelle pour que des loustics nous pondent des âneries pareilles!
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Restait une dernière cochonnerie qu’un artiste avait
peinturlurée sur le linteau de la porte principale, et là, le
type avait mis le paquet. Gonflé, le gars, et puissamment
outillé vu l’ambition du projet. Il lui avait fallu préparer
son coup, emporter une échelle, et opérer en pleine nuit
avec des complices pour surveiller les alentours. Ça représentait un Shadok, une de ces exaspérantes bestioles sévissant dans un scandaleux dessin animé que la RTF diffusait le soir juste après les infos, calamité heureusement interrompue depuis quelques jours. Donc un Shadock coiffé d’un bonnet carré d’universitaire anglais tendait un doigt magistral vers un tableau noir où était dressée la liste des nouvelles matières à enseigner :
Psychocybernétique différentielle et désintégrale, mécanique adéquantique déondulatoire et permanente, épistémologie neurologique casuistique et gastrique, stomatocommunications de masse et techniques libidosexographiques…
Du beau charabia, oui, le mec n’avait certainement pas
trouvé ça tout seul...
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Venu enfin à bout de l’inscription, le concierge s’épongea le front, faisait rudement chaud pour la saison, une température de congés payés. Il ricana en pensant aux marioles de la CGT qui espéraient toucher leur pognon pour les jours de grève. L’espoir fait vivre! En attendant il fallait s’appuyer le boulot des agents de service, tous
absents au bataillon, tous camarades syndiqués, inutile de
préciser. Tas de flemmards !
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– On se demande ce qu’il attend, le Général, pour
envoyer les paras, soupira Roger en serrant plus fort sa
brosse en chiendent
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Heureusement qu’à Van-der-Meersch, on avait encore la paix. L’établissement était fermé. Et bien bouclé. Les anciens savaient ce qu’ils faisaient en construisant ce que les jeunes d’aujourd’hui appelaient avec mépris des «lycées casernes». Quatre bâtiments de trois étages autour d’une cour carrée, une porte cochère en chêne massif aussi robuste qu’un pont-levis de citadelle, des fenêtres sur rue protégées par de solides barreaux, bien malin celui qui saurait s’y faufiler!
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En attendant ils fichaient une sacrée merde.
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– Je prends mes désirs pour des réalités car je crois à la
réalité de mes désirs. Voilà, tout est dit.
– Vaut mieux entendre ça qu’d’être sourd ! avait
répondu le concierge.
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Non contents de tout saloper il fallait en plus qu’ils
s’étourdissent les uns les autres de discours plus ou moins stériles, rabâchant jusqu’à l’ivresse leur lamento revendicateur d’où émergeaient parfois quelques formules amusantes. Roger se souvenait d’un blond tout en longueur –mince comme une ablette – qui l’avait entraîné par le bras en l’appelant «papi» pour lui confier droit dans les yeux la raison de son engagement dans la lutte.
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Les galeries aux voûtes élisabéthaines de la vieille fac
n’avaient pas été mieux traitées que les murs extérieurs,
toutes les surfaces étaient bombées. Des caricatures
criardes alignaient leurs frises grimaçantes où s’exprimait
le rejet épidermique des institutions politiques et sociales
ainsi que de toutes les traditions qu’elles soient familiales,
éducatives, morales, culturelles ou religieuses. Le désir de
nettoyage par le vide s’exprimait paradoxalement par une
surcharge de dessins et une avalanche de mots, comme si
on avait agité les dictionnaires à la manière dont on bat
les cartes avant de les projeter au petit bonheur dans une
terrifiante pulsion anarchique.
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Les braillards campaient à côté de leurs ronéos qui ne chômaient pas elles, rapport aux montagnes de tracts qu’il fallait imprimer pour aller instruire les masses salariales et décréter la révolution permanente. Sans parler des banderoles et des pancartes couvertes de slogans ravageurs et de magnifiques projets d’avenir pour cette société dont il était grand temps de faire un paradis.
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Il le savait, Roger, il était allé y voir, invité par son pote Fernand, chef d’entretien à la fac de lettres située rue Auguste-Angellier, à dix minutes à peine de Van-der-Meersch.
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Des AG comme on disait maintenant, des espèces de réunions aux allures de foire où tout le monde avait voix au chapitre et où les grandes gueules finissaient par avoir le dernier mot, comme toujours.
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Au lieu de préparer leurs examens, ces fainéants discutaillaient à tort et à travers à longueur de journée.
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Avant d’aller rejoindre ces bons à rien d’étudiants aux allures de clochards qui mettaient l’université sens dessus dessous.
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Une chance que le proviseur ait joué finement avec les meneurs soutenus par quelques profs qui se voyaient déjà occuper l’établissement, organiser des réunions pour se monter le bourrichon les uns les autres et augmenter la pression.
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Le solvant, on allait l’épuiser par bonbonnes, en espérant que l’intendance ait prévu le coup. Et que les boutiques ne soient pas en rupture de stock, évidemment. Et aussi que l’usine ne fasse pas relâche, que les chauffeurs livreurs n’aient pas saboté leurs camionnettes et qu’il y ait encore du carburant à la pompe. Ça faisait quand même beaucoup de conditions ! 
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– Nos p’tits cons veulent pas être en reste, rapport à leurs copains de Faidherbe et Pasteur qui ont déjà investi les lieux et hissé le drapeau rouge ! Ah ça, l’chahut, quand ça commence…
Maintenant que les élèves s’étaient réveillés, fallait s’attendre à ce qu’il y ait surenchère dans le vandalisme et la provoc. Question orgueil teinté de chauvinisme, on peut faire aussi bien que les autres, y a pas de raison. Plutôt que de s’affronter sur des terrains de foot, ils allaient se défouler sur les murs à coups de graffitis, une sorte de championnat inter-lycées d’art brut et de violence poétique.
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Deuxième jour que les gamins s’en prenaient au lycée Maxence-Van-der-Meersch, jusqu’ici miraculeusement épargné au milieu du grand bordel qui régnait sur le pays. Le comité des enragés avait dû décider en séance extraordinaire de mettre les bouchées doubles. Une sorte de défi à relever.
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