Qui ne lutte point pour vivre, finit par mourir. C’est une loi de la nature…
On peut faire beaucoup plus qu’on ne croit, quand on le veut vraiment.
Quand on connaît son destin, on perd parfois le courage de le vivre…
Qui ne connaît pas tout, doit se taire.
"La terre a tremblé sans arrêt, dans l'orage et dans la tempête, et l'Atlantide s'est enfoncée lentement sous la mer ..."
Au début de l'après-midi, nous trouvons un sentier où les traces de pas sont bien nettes. Xolotl et Thibaut s'agenouillent pour les étudier à fond. Je les laisse faire et j'attends leurs conclusions, car ils sont très forts à ce petit jeu.
« Il y en a cinq, dit Xolotl. Quatre hommes assez jeunes, et un vieux.
- Oui, approuve Thibaut. Et le vieux est en tête. Alors ? Nous les rattrapons ?
- Bien sûr. »
Nous suivons le sentier, en marchant un peu plus vite. Une heure plus tard, nous apercevons ces hommes et nous crions pour attirer leur attention. Ils sont bien cinq, comme Xolotl l'avait annoncé. Tout de suite, ils s'arrêtent et se retournent. Ils n'ont d'autre vêtement qu'une peau de loup, qu'ils ont nouée autour de leurs reins pour en faire un pagne. Tous ont un javelot, dont la pointe est une pierre taillée. et tous sont barbus.
« Ohé ! crie Thibaut. Attendz-nous ! »
Nous avançons vers eux, Thibaut en tête. Le vieux, dont la barbe et les cheveux sont tout blancs, fait quelques pas pour se placer devant les quatre autres. C'est lui le chef du groupe, sans erreur possible. Il nous crie une longue phrase, en agitant les bras. Le sens des mots nous échappe, mais nous comprenons très bien les gestes. On ne veut pas de nous, c'est clair. Thibaut s'arrête, embarrassé. Nous sommes à vingt ou trentepas des cinq hommes.
Ecoute-moi, dit Xolotl. Et dis-moi si je me trompe. Il y a un aéroport à Rome, n'est-ce pas ? Pendant le dîner, on entendait tous les avions qui décollaient... Ils passaient juste au-dessus de nous. Tu te souviens ?
-Oui.
-Bon, dit Xolotl. Et pendant toute la nuit, on n'en a plus entendu aucun. Ni ce matin."
Serge tressaillit. Il ne comprenait pas encore mais il ressentait un malaise. C'était vague, impossible à définir...Il avait l'impression d'être en plein inconnu, avec le sentiment d'un danger tout proche, qu'il ne pourrait pas éviter. C'était un peu comme s'il était dans une maison en ruine, dont le toit pouvait s'écrouler d'un moment à l'autre...
Alors, Xolotl lui dit, en le regardant bien en face :
"Tu n'as pas pensé que c'était une vraie légion romaine ?"
Le choc fut tel que Serge ouvrit la bouche sans parler. Le toit venait de s'écrouler...
"Je vois une île derrière nous. Quelques minutes plus tôt, cette île n'était pas là, nous en sommes sûrs."
"Minute!" dit le professeur Auvernaux. "Quand on entreprend quelque chose, il faut le faire sérieusement. Si vous voulez vous intéresser à notre expérience, il faut d'abord la comprendre. Pour cela, je dois vous expliquer ce qu'est un xion."
"Il va dormir pendant trois ou quatre heures, dit Kouroun a mi-voix. Peut-être longtemps. Et il a un problème de provisions... Deux d'entre nous vont descendre a Meyrueis, pour acheter quelque chose a manger. Le troisième restera ici, Noïm . Pour l'aider si c'est nécessaire. Qui veut descendre ?
- Je peut y aller, proposa Thierry.
-Moi aussi, fit Didier.
-Très bien ! approuva Kouroun. Je resterai ici."'
Thierry et Didier se mirent en marche.