Le secret du bleu vinéen :
Le nom « Vinéa » est encore une réminiscence de mon enfance. Mes parents tenaient un salon de coiffure et une parfumerie à Verviers. On y trouvait une vieille publicité en carton découpé représentant une naïade avec un ballon au-dessus de la tête, de la marque « Nivéa ». Petit, un intervertissant les lettres, j'en avais fait « Vinéa ». Elle était décolorée par le soleil, et la peau de la jeune fille était bleue. J'imaginais qu'en utilisant cette crème , la peau se colorait en bleu. En créant les Vinéens, je me suis souvenu de cette anecdote. Et Vinéa, c'était un beau nom de planète, non ? Je l'ai définitivement gardé.
Aucune croyance n’est ridicule si elle élève l’homme.
Chaque courbe du Rhin dévoile un petit bout de l’Histoire de l’Allemagne.
J'ai pris à Hergé son plus gros défaut : la maniaquerie. Mais également le fait de croire au personnage et au décor où il se déplace. C'est ce souci de précision dans la fiction qui fait que le lecteur peut y croire aussi.
Le grand plaisir des albums de science-fiction est la possibilité pour moi d’imaginer de nouveaux engins.
« Dieu » est l’œuvre des hommes.
Je crois que le Diable est en nous. Nous le créons par notre négativisme. Au Moyen Âge, il était partout. On le rendait responsable de tout ce qui ne tournait pas rond. C'est un peu facile. La diable, c'est le côte malsain de l'Homme, notre Mister Hyde, le côté noir de la force.
Souvent, le présent n'est pas le futur imaginé.

Je voulais donner à Yoko son petit avion indépendant. Elle n'aurait assurément pas pu se le payer seule. Un tel prototype est unique au monde : c'est un appareil que j'ai complètement inventé ! La cellule du dessus, avec l'équipement électronique miniaturisé, fait seulement trois cent cinquante à quatre cents kilos grâce à une coque en fibre de carbone très légère, la partie du dessous avec ses réacteurs est détachable : l'appareil se transforme ainsi en planeur le cas échéant. On peut changer le mode de propulsion selon les nécessités et j'ai en vue un futur Colibri à décollage vertical pour un projet qui ferait en quelque sorte suite à "L'Or du Rhin" (...) J'ai mis tout mon amour de l'aviation dans cette histoire. Il y a une image que j'aime beaucoup, lorsque le petit Colibri roule sur le tarmac devant le gigantesque Kawasaki. Un sacré travail pour respecter les proportions ! Cela m'a vraiment passionné de faire ce dessin. J'imagine volontiers le Colibri atterrissant dans mon jardin, il le pourrait... Il fait cinq mètres cinquante de largeur sur huit mètres cinquante de longueur. Yoko vole dans l'appareil que j'aurais aimé piloter si je m'étais dirigé vers une carrière dans l'aéronautique. Elle réalise mes rêves, mais j'ai été déçu par l'accueil fait à l'épisode et j'ai constaté que les récits d'aviation n'avaient plus tellement la cote.
Ainsi, une nouvelle fois, Roger Leloup introduit-il, au cœur d’un univers de froide technologie, ce qui fonde toutes les aventures de Yoko Tsuno, terrestres ou vinéennes : l’humanisme. Où qu’elle aille, qu’elle rencontre des robots, des humains, des extraterrestres, ou même des insectes, elle oppose au Mal, à la haine, à la violence, des valeurs de respects, de tolérances et d’amitié. Des valeurs humaines, qu’elle transmet ainsi, par delà l’espace, et par delà le temps.