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Critiques de Philippe Foerster (50)
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Le confesseur sauvage

♫Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a,

Qui c'est celui-là ?

Complètement toqué, ce mec-là,

Complètement gaga

Il a une drôle de tête ce type-là♫

-Pierre Vassilu-1974-

----♪---♫---🌚---🦑---🌚---♫---♪----

Fragment lunaire

Aire nucléaire

Confesseur attente accule, mais nous rassure

Qui c'est celui-là ! Son don n'est pas sinécure

Confessions et cinq bonnes nouvelles

Comme celle qui refusait de passer le Sel

Passer le miroir, Mutation spectraculaire

Remettre à deux mains velues d'ailleurs

Le temps de garder laideux pieds sur Terreur...

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Le confesseur sauvage

Découvert dans Fluide Glacial il y a quelques années, j'ai toujours apprécié et le trait et l'univers anxiogène de Foerster.



Tchernobourg, habile clin d'oeil niveau de radiation max. sur l'échelle de Geiger, vient d'être touché par une catastrophe nucléaire.

C'est désormais la foire au mutant en tout genre.

L'un d'entre eux, Poulpe Empathique de son p'tit sobriquet, se découvre le pouvoir de faire parler son prochain rien qu'en le touchant.

Bienvenue en un monde régi par l'absurde et la monstruosité débridée.



Plusieurs récits, notre nouveau poto Poulpe Empathique comme liant, place à l'imagination horrifique débridée de l'auteur qui en manque rarement en la matière.

D'un haut niveau de noirceur et d'humour raccord, le Confesseur Sauvage se veut une superbe compilation de courts récits parus chez Fluide dans les années David et Jonathan, Désireless et autre Nuit de Folie, pour le plus grand plaisir du lecteur avide d'atrocité délectable.
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Chiens de prairie

Calamity Jane , tout le monde connait . L'élégance , l'éducation et la douceur incarnée faisant aisément la nique à tous ces mâles à la violence primale beaucoup plus prompts à sortir leur six coups que leurs bonnes manières.

Elle se souvient de son bon ami J.B.Bone , gracieux personnage aux qualités multiples telles que le braquage de banque , le viol , le coma éthylique , le meurtre , l'écoute en boucle de Faudel sur son i-pod dernière génération ...et de sa rencontre fortuite avec Moise , pauvre gamin sourd-muet - possible auto-mutilation suite à l'écoute du petit prince du rail ? La SNCF enquête - fortuitement oublié par cette bonne dame patronnesse qu'était Calamity alors qu'elle convoyait une bande d'orphelins vers Deadwood .

Bone trainant mystérieusement le cercueil de son pote Donnigan , beaucoup moins chanceux que lui lors du dernier braquage , n'allait certainement pas s'embarrasser d'un petit morveux alors promis à une fin rapide...Ajouter à cela une bande de chasseurs de prime rancuniers à ses trousses , niveau emmerdes , il avait déjà de quoi s'occuper...Et pourtant...



Un album qui sent vraiment bon la poussière et le sang !

Un scénario qui , sans révolutionner le genre , vous happe de la première à la dernière planche .

Un trait maitrisé et habile bénéficiant d'une mise en page inventive aux couleurs éclatantes .

Les décors vous transportent aisément au fil d'un récit alliant brutalité et tendresse tout en respectant tous les codes du western .

N'en jetez plus , ce one shot a tiré dans le mille !



Chiens de Prairie : cours , J.B. , cours...

http://www.youtube.com/watch?v=ZNGe7iK1O-4
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L'oeil du chasseur

BD sympathique à défaut d'être mythique...



Climby est un voleur patenté mais Climby est gentil . Le sourire constamment vissé à un visage lunaire – copié/collé du soldat Baleine dans Full Metal Jacket - , il agace fortement le gardien chef borgne de la prison qui lui offre gracieusement gite et couvert pour quelque temps . Et le gardien chef Hunter - au nom prédestiné – n'aime rien moins que molester , frapper , corriger , martyriser tout prisonnier récalcitrant en citant de grands auteurs . Chacun ses passions...

Aussi , lorsque le benêt pas si benêt que ça se fait la belle , inutile de préciser l'état de fureur du maton mythomane désormais en mal de malencontreuse maltraitance...

Hunter se met en chasse tout en comptant bien la tirer...non pas la chasse mais sa nouvelle proie toute désignée !

Chaud devant , ça va saigner !



Je restais sur l'excellent Chiens de Prairie d'un Foerster totalement maître de son sujet .

Le présent récit datant quand même de près de 25 ans ( 1988 ) prouve , si besoin était , que certaines BD , à contrario des grands crus , vieillissent très mal .

Un scénario sans réelle surprise . Des personnages plutôt lisses . Des revirements assez convenus pour un final laissant méchamment sur sa fin . Cette BD détend sans véritablement passionner .

Le coup de crayon possède un petit côté passéiste plutôt agréable . Les couleurs chaudes rendent véritablement hommage à cette Louisiane écrasée de chaleur et aux innombrables bayous recelant mille dangers .

Une gentille proie énamourée de sa blonde mystérieuse tentant d'échapper à un peloton de traqueurs avides de sang , le combat semble joué d'avance et pourtant...

A découvrir par curiosité , la location primant sur l'achat...



L'Oeil du Chasseur : pas dans le mille mais pas loin...

http://www.youtube.com/watch?v=CyM5wow-hUk
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Le confesseur sauvage

Philippe Foerster, dans l’équipe Fluide Glacial, est un auteur un peu à part. Ne vous attendez surtout pas à rire aux éclats. Ses récits sont des histoires d’horreur, une horreur un peu baroque, pleine de monstres, de cauchemars.

Ici, suite à un cataclysme nucléaire, des mutants font leur apparition. Le Confesseur est un de ces être. Ses jambes sont remplacées par des tentacules, et le contact avec l’un de ces tentacules incite la personne touchée à dévoiler son histoire. Le livre est divisé en plusieurs récits, comme si elles étaient récoltées par ce confesseur sauvage.

Le graphisme utilise de forts contrastes de noir et blanc, avec une seule valeur de trame, de couleur unique. Les décors sont un peu néo-baroque, avec beaucoup d’architecture XIXe siècle, certaines planches sont magnifiques, l’image de la ville avec le croissant de lune échoué en son sein est particulièrement marquante. Les êtres mutants sont aussi plein d’imagination cauchemardesque, comme cet être dont les mains sont remplacées par des araignées… C’est beau et effrayant à la fois, tragique et glaçant, mais c’est une horreur totalement rococo, faisant honneur à l’imagination la plus délirante. Le fantastique finit toujours par l’emporter sur l’horreur, et même si le principe est un peu toujours le même chez Foerster, personnellement, je ne m’en lasse pas.

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Chiens de prairie

Calamity Jane nous raconte, au travers de ses lettres destinées à sa fille, l'histoire fantastique de J. B. Bone. Homme peu scrupuleux, as de la gâchette et des braquages de banque, c'est lors d'un de ces vols que son ami Ben Donnigan a trouvé la mort. Malgré son côté bougon, solitaire et violent, J.B. Bone a un cœur. Et c'est parce qu'il a promis à son camarade de l'enterrer près de sa femme qu'il fait la route vers le Montana. En chemin, il croise un convoi d'enfants orphelins, dont Moïse, petit garçon sourd qui viendra lui coller aux basques! Même si cela ne lui plait guère, il l'emmène avec lui. Tout un périple commence alors pour ces deux personnes que tout oppose, suivis de près par une horde de chasseurs de prime, avec à sa tête l'étrange Salomon Wallace et sa sœur Moïra. La tête de J.B. Bone est mise à prix et tout le monde court après le butin que ce dernier détient...



Voilà un western qui fleure bon la poussière, le far-west et le feu qui crépite un soir de pleine lune!

Philippe Foerster signe ici un album au scénario incroyable. On se prend d'affectation pour nos deux héros qui ont la vie dure. Les dialogues sont habilement construits, la mise en scène est impeccable et la narration de Calamity Jane des plus intéressantes.

Quant aux dessins, ils sont tous simplement superbes. Berthet a su retranscrire à merveille le far west et une certaine ambiance noire. Le trait est parfaitement maîtrisé et fin. Les couleurs sont à la hauteur de ce scénario, à savoir éclatantes et vivifiantes.

Un album digne d'un bon western...



Chiens de prairie... j'en jappe de plaisir!
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Chiens de prairie

Je connaissais Philippe Foerster par ces récits d'horreur dans Fluide Glacial, et ce n'est qu'a la fin de la lecture que je me suis rendu compte que le scénario de cette bande dessinée est signée par lui. On est entre un récit qui parle de noirs destins, comme toujours chez Foerster, et une aventure de western spaghetti et de grands espaces. L'équilibre entre les deux axes est réussi, L'histoire est racontée par Calimity Jane. La psychologie du personnage de J.B. Bone est bien menée, avec ses contradictions, le dur, braqueur, tueur, qui se retrouve avec ce gamin, muet, il essaie de retenir sa tendresse, qui ne colle pas à son image... et ça fait tout le charme de cette aventure, pourtant terrible et noire. Les chasseurs de primes ne sont pas en reste, plein de caractères différents, torturés chacun à sa manière. Le dessin est plutôt agréable, mais un peu trop classique à mon goût, de même que pour la colorisation. Il manque quelques envolées lyriques graphiques qui aurait pu donner une dimension de puissance, de grandeur à ce récit. Mais je chipote, cette BD est d'une grande tenue, le scénario nous tient en haleine et les personnages sont superbement campés.
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Pinocchio

Philippe Foerster transforme le morbide et le sordide en un univers baroque assez touchant et profondément pathétique. Dans Pinocchio, il mêle plusieurs contes et légendes : Pinocchio bien sûr, avec Frankenstein, le Golem et aussi le roman de John Steinbeck, “Des souris et des hommes”. Il les transforme en une fable sur la différence, sur l’étranger, en une tragédie gothique. On retrouve son graphisme fait de contrastes forts, beaucoup de noir, un peu de rouge pour renforcer l’intensité dramatique, le trait est assez caricatural, les personnages sont volontairement laids, mais dans cette laideur, certains parviennent à nous attendrir, dans leurs relations un peu moins laides que celle des autres. Ce n’est peut-être pas le meilleur ouvrage de Philippe Foerster, mais il représente bien son auteur, dans son délire baroque et morbide, au point de rendre l’horreur véritablement amusante.
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Certains l'aiment noir

On retrouve dans ce recueil toutes les perles et pépites de Foerster, ces horribles contes noirs et gothiques, qui l'ont fait connaitre chez Fluide Glacial.

C'est un vrai plaisir tordu que de retrouver ces "vieilles" histoires, dont notamment celles de Théodule Gouatremou, le représentant de commerce sans scrupules.

Un ouvrage hommage très dense, une vraie rétrospective, du lourd. Pour les afficionnados et ceux qui ne seraient pas effrayés par son univers implacablement sombre et méchant.
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Gueule de Bois, tome 3 : La métamorphose d'Al..

Woody Woodstock, alias Pinocchio devenu adulte, est un bosco enrôlé par une clique de vieillards aveugles pour chasser et éradiquer les cryptozoïdes. C-à-d les monstres de contes de fées, les créatures fantastiques du style des loups-garous, des vampires, etc.



Suite à une rencontre avec le cachalot qui l'avait avalé quand il était enfant, voilàWoody échoué avec un autre chasseur de monstres sur une île où des ânes-garous sont recrutés par un prédicateur étrange dont la fille se révèle être une chatte-garou. Elle a été mordue dans la fesse par le Marquis de Carabas lors d'ébats fort intimes (il y a un petit parfum du Docteur Moreau dans cette île). Les ânes-garous vouent une admiration sans borne à Pinocchio, car il a réussi à s'évader de l'île... qui n'est autre que celle où se trouve la fête foraine dans le conte original...



Déjanté à donf, voilà un très bon tome qui revisite et bouscule les contes, avec plein de références croisées.
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Le confesseur sauvage

Foerster est de retour, avec son monde étrange et déglingué...

Oui, mais rien de nouveau sous la glauque lumière lunaire, on reprend les mêmes ambiances et on recommence...

Dans un monde irradié, un homme mutant affublé de tentacules, provoque les confessions de tous ceux qu'il touche avec l'un de ces appendices à ventouses...

Les parents d'une fille-limace mutante font tout pour la protéger du monde extérieur.

Un homme timide tombe amoureux de sa collègue de travail, et voit lui pousser des araignées "veuves noires" à la place des mains.

Un militaire à la retraite chasse les mutants pour les exterminer. Un petit garçon autiste déclenche des "explosions inachevées" dès qu'il est contrarié.

Un géant simplet est exploité par son odieuse mère droguée : il est capable de manger les fantômes et spectres qui trainent...

Foerster - que j'aimais bien dans Fluide Glacial il y a maintenant une bonne paire d'années - c'est un univers gothique en noir et blanc avec des personnages glauques et grotesques, son dessin est sombre et torturé, le trait tout en courbes et angles, les monstres et autres créatures mutantes sont bien saugrenus et les maisons biscornues. Mais le problème avec ce genre, c'est que depuis 30 ans, il en a fait un peu le tour... Du coup, c'est sympa de retrouver Foerster et ses monstres, mais ça s'arrête là.

Pour ceux qui ne connaissent pas, ça peut le faire. Pour les autres, c'est à emprunter à la médiathèque, pour le fun.
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Chiens de prairie

Magistral, et malheureusement unique.



"Salut. Moi c'est Jane. Calamity Jane.

Et je vais te narrer c'te colossale histoire de J.B. Bone, en la triste année 1876, qu'a pas été ben formidable pour moi, en vérité.

Et J.B., tu vois, y sera pas tout seul. Déjà y va être accompagné d'son pote Ben Donnigan, qu'est plus trop vivant, rapport à l'attaque de banque qu'ils ont foiré, ces deux idiots.

En plus il a mon p'tit gars sourd-muet dans les pattes, Moïse, pour lui apprendre c'que c'est que l'humanité. Vu qu'il l'a perdu de vue depuis un bon moment, dans c'te vaste prairie.



Ceux qui l'ont pas oublié en revanche, c'est tous ces rapaces de chasseurs de prime. Et çà risquait ben d'faire du vilain.

Mais commençons..."



Un superbe western, bien illustré par Berthet, son seul album dans ce registre.

On était plutôt habitué à son excellente série centrée sur "Poison Ivy", basée dans les années 40-50, et il faut curieusement plusieurs pages pour se familiariser avec l'idée que l'on a basculé d'époque.



Accompagné d'un Foerster impérial à la baguette, l'odyssée du vieux Bone, pleine d'imprévus, en devient mythique.

Plus que dommage que l'on aie droit qu'à un "one shot", j'aurai tellement aimé lire une suite...

(plus d'avis sur PP)



PS : à priori, Calamity a réellement écrit des lettres à sa fille...

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Gueule de Bois, tome 2 : Dix petits Golems

Woody Woodstock, aka Pinocchio devenu adulte, est de nouveau enrôlé pour combattre les cryptozoïdes... c-à-d les monstres et autres créatures fantastiques, style zombies, vampires, sorcières, etc.



Dans ce cas, Woody doit retrouver Frankie, le monstre de Frankenstein, tombé amoureux d'une créature qui lui ressemble. Celle-ci est animée par un descendant éloigné du professeur Frankenstein... qui n'est autre que Gepetto... Woody Woodstock va avoir quelques états d'âme et faire appel aux golems animés par son propre père afin de débrouiller toute cette affaire.



Un poil moins déjanté que le premier tome, ce deuxième épisode reste une chouette BD qui se lit avec plaisir.
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Hantons sous la pluie

C’est typiquement le genre d’album d’humour que je n’aime pas. A vrai dire, j’avais été attiré par le nom de l’auteur qui est Philippe Foerster que je connais sur des albums plus récents comme « La frontière » ou d’autres plus ancien comme "L’œil du chasseur » que j’avais beaucoup apprécié. Je ne pensais pas qu’il avait débuté sa carrière comme un auteur de BD à l’humour noir et macabre. Il est vrai que je n’aime pas ce genre d’humour.



Le dessin me semble assez basique dans la caricature. Ce n’est pas dans ce que j’aime et apprécie de voir. La lecture m’a paru assez ennuyeuse à la longue. Bref, c’est une déception que je mets sur le compte d’erreur de jeunesse car l’auteur a fait beaucoup mieux par la suite en changeant de registre même si on devine encore un humour assez caustique ce qui reste sa marque de fabrique.
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Gueule de Bois, tome 1 : La fée Puzzle

Gueule de Bois, c'est Woody Woodstock. Un Pinocchio qui serait devenu adulte, et qui oeuvrerait sur un bateau comme bosco.



Il est recruté par Lord Chester Darling, un étrange type qui cite Poe en permanence et bosse pour des milliardaires aveugles. Son job: chasseur de cryptozoïdes. C-à-d de créatures maléfiques de contes. Comme des vampires, des goules, etc.



Direction le château de Frankenstein. Il paraît que la forêt avance un peu plus chaque jour. Sur place, ils constatent effectivement que c'est le cas. Mais en plus, le professeur Frankenstein n'est autre que Gepetto. Et la responsable de la forêt qui avance n'est autre que la fée bleue recomposée par le professeur Frankenstein...



Déjanté? C'est peu de le dire. Hurluberluesque... A se fendre la poire. Tout à fait décalé et très intéressant. Les références aux contes de notre enfance abondent. Un vrai plaisir.
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L'oeil du chasseur

J'ai été sacrément surpris par cette bd d'apparence très anodine. La tournure que prennent les évènements est absolument incroyablement bien réfléchie. Pourtant, les premières pages m'avaient laissé très dubitatif. Jugez-en par vous même: un gardien de prison récite des poèmes à un prisonnier. On se dit que les poètes sont des personnes très humaines et compréhensives. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien. C'est un sadique de la pire espèce qui s'acharne sur notre héros Climbly emprisonné par un menu larcin.



En plus, ce gardien avec son oeil de verre rappelle étrangement un homme politique célèbre pour ses discours haineux. Bref, ce n'est qu'un détail ! Ce gardien en vient même à prendre des congés pour récupérer notre héros qui s'est évadé grâce à l'aide d'une amie complice rencontré dans un bar. Climbly poursuit un idéal à savoir retrouver un endroit de son enfance perdu dans les marais de Louisiane. Il a caché dans cet îlot plus qu'un trésor.



On va se rendre compte qu'un combat d'une tout autre nature va s'engager. C'est franchement une lecture qui est bien au-dessus de la moyenne avec une exceptionnelle maturité compte tenu de l'année d'édition (1988 ). A découvrir si vous parvenez à trouver ce titre !
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La frontière

J'ai franchement bien aimé cette bd qui renouvelle le genre du western en reprenant certains mythes existants. Il y a réellement une inventivité comme par exemple l'explication de ce qui va donner naissance à la légende du Père Noël via la publicité. Quand on pense qu'il s'agissait d'un ténébreux personnage qui offrent des cadeaux plutôt empoisonnés ! Il faut découvrir de toute urgence cette lecture car vous passeriez sans doute à côté de quelque chose d'unique. Bref, cela réserve de sacrés surprises !



J'avais déjà bien aimé certaines oeuvres de cet auteur comme Chiens de prairie réalisé en 1996 ou encore L'Oeil du chasseur réalisé en 1988. Je retrouve un style d'écriture toujours aussi mordant. En l'espèce, ce western cottoie le fantastique et l'ésotérique comme la magie vaudou. Le ton des dialogues est résolument acide. Il faut dire que notre jeune héroïne qui se présente comme la fille de Billy le Kid ne fait pas dans la dentelle.



Au final, un auteur de talent pour une histoire tout à fait original où le plaisir de lecture sera maximal. C'est un véritable coup de coeur...
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Gueule de Bois, tome 1 : La fée Puzzle

Pinocchio des temps modernes, il parcours le monde à bord d'un bateau, essayant d'échapper à une bande de lapins qui ne pensent qu'à l'enterrer, avant d'accepter une mission qui pourrait, qui devrait casser le sort et lui redonnant figure humaine.

des références à Edgar AlanPoe, à Frankenstein, à l'exorcisme , à la guerre des étoileset bien d'autres …. un mélange hétéroclite d'histoires loufoques

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Le confesseur sauvage

Ce tome comprend 5 histoires qui se déroulent dans la même ville à la même époque, avec un personnage récurrent qui est le récipiendaire de ces récits, celui qui est qualifié de confesseur sauvage. Il est initialement paru en 2015, écrit, dessiné, encré et mis en couleurs par Philippe Foerster. Ce créateur a longtemps collaboré à Fluide Glacial, à partir de 1979. Une anthologie lui a été consacrée récemment : Certains l'aiment noir.



À une époque contemporaine, dans la bonne ville de Tchernobourg, il y a eu une grosse catastrophe : un croissant de Lune a chu sur la centrale nucléaire toute proche, et les habitants ont alors commencé à engendrer des mutants aux déformations monstrueuses et à subir eux-mêmes des mutations. Parmi cette population tératologique, il en est un avec tronc d'être humain, et des tentacules de poulpe en lieu et place des jambes, qui se fait appeler Père Irradieu. Il a un don : chaque personne qu'il touche se confesse spontanément à lui.



Durant ces 5 chapitres, madame Génuflexion évoque le cas très particulier de sa fille Gisèle à qui elle avait tenté de cacher qu'elle était une limace (en commençant par casser tous les miroirs). Puis il touche un sans-abri dans un parc. Il s'appelle monsieur Annonciation, il était employé aux fromageries Lovecheese, et amoureux de sa voisine de bureau, mademoiselle Desurcroit. Dans le troisième chapitre, quelqu'un lui raconte l'histoire du major Oraison, exterminateur de mutants dans Tchernobourg. Puis l'ex-humoriste Piedepoule lui raconte l'histoire de Sagamore, le fils de Sophie-Charlotte et Baudouin Transfiguration. Enfin, il reçoit la confession de madame Absolution qui lui raconte l'histoire de Wilfried, son fils, mangeur de revenants.



Il existe en France un magazine mensuel de bandes dessinées, dont le succès ne se tarit pas depuis 1975. Il a accueilli des auteurs aux personnalités aussi fortes que diverses comme Marcel Gotlib, Binet Edika, Goossens, Lelong, Maëster, Tronchet, et bien d'autres. Parmi eux, Philippe Foerster dispose d'un trait aussi personnel que les autres et immédiatement reconnaissable. Qui plus est ses histoires présentent des caractéristiques très fortes, baignant dans un humour noir et macabre, avec un soupçon de glauque. Dans ce tome, le lecteur retrouve tout ce qui fait la force de ce créateur sans pareil.



De prime abord, le lecteur se dit que ça ne peut pas marcher. Foerster mélange des ingrédients infantiles et surannés qui malmènent la logique et semblent provenir d'une époque révolue. Comme la présentation en atteste, il a le chic pour choisir des noms idiots, sans rapport avec les personnages, une collection de noms communs piochés dans un registre en total décalage avec ses récits (entre Annonciation et Transfiguration, on est servi). Ensuite, il utilise les conventions d'une science-fiction des années 1950, avec une représentation littérale de nature infantile. Un morceau de la Lune est tombé sur le centrale nucléaire de Tchernobourg : il a la forme d'un croissant de Lune, et trône en arrière-plan de la ville, avec une jolie forme de croissant (comme celle sur laquelle est adossé le Pierrot lunaire). Ensuite la destruction de la Lune n'a eu aucune incidence sur les masses maritimes.



De manière tout aussi littérale, les radiations ont provoqué des mutations grotesques, mais pas de brûlure, ou de cancer, ou tout autre conséquence biologique prévisible. En outre ces mutations sont grotesques et affectent aussi bien les adultes que les enfants à naître. Le confesseur a donc des tentacules à la place des jambes, et Gisèle Génuflexion est une grosse limace, avec la personnalité d'un être humain, sans bras, sans jamais prendre conscience que sa morphologie ne s'apparente en rien à celle de ses parents. Rapidement le lecteur se rend aussi compte que l'anatomie des personnages humains présente parfois de légères exagérations. Cela commence par les nez. Quelques-uns (mais cela n'a rien de systématique) présentent un nez un peu plus charnu que la moyenne, sans que cela devienne un gros nez à la Albert Uderzo, ni que ces personnages soient majoritaires. D'autres présentent un nez pointu et allongé, un peu au-delà de la normale.



Il y a aussi le cas particulier des mentons. Des personnages peuvent être dépourvus de mentons, et d'autres affligés d'énormes goitres ou de bajoues. De temps à autre, un front va être un peu plus large, ou un peu plus volumineux que la normale, une forme douce d'hydrocéphalie, comme si même es êtres humains normaux étaient légèrement monstrueux. Philippe Foerster peut également dessiner les yeux plus grand que la normale pour accentuer l'expressivité d'un visage.



Lorsque le lecteur commence à détailler chaque dessin, il se rend compte que cet artiste utilise de nombreuses approches différentes dans ses représentations. Il peut aussi bien esquisser une forme par quelques traits sans soucis de réalisme (le cadavre en décomposition de Gisèle), s'inscrivant ainsi dans une registre plus iconique que réaliste. Il peut légèrement gauchir les perspectives pour déstabiliser sa composition, décontenancer le lecteur et introduire une forme de déséquilibre qui fait converger le regard du lecteur vers l'élément surnaturel ou anormal. Il peut tout aussi bien s'attacher à de menus détails très concrets et très banals. Ainsi, les intérieurs des appartements des différents protagonistes disposent tous d'un mobilier et d'une architecture intérieure différents. Les tenues vestimentaires sont adaptées à chaque personnage. Les façades des immeubles relèvent de périodes bien identifiables.



Au fur et à mesure de la lecture, le lecteur constate d'ailleurs que ces mobiliers et ces tenues renvoient aux années 1950, créant une ambiance surannée, dépassée et ringarde. Cette particularité ajoute encore à la noirceur du récit. Malgré toutes ces caractéristiques qui ne donnent pas forcément envie de découvrir cet étrange ouvrage et cet auteur, le tout présente une grande unité narrative qui plonge le lecteur dans un monde glauque, d'une grande noirceur, un mélange d'un humour très noir et d'une forme de désespoir existentiel qui fait rire jaune.



Bien sûr que cette science-fiction n'a rien de réaliste, qu'elle utilise des visuels et des concepts infantiles, mais l'inanité de l'existence n'en ressort que plus. Le confesseur sauvage n'a même pas de nom véritable (juste un pseudonyme qu'il s'est choisi), juste des tentacules qui le place à part de l'humanité, sans aucun espoir d'une vie normale, ou même d'être d'une quelconque utilité à la société. Chacune des personnes qui se confesse malgré elle n'en ressort aucunement soulagée. Pour commencer ce confesseur n'est pas un prêtre et ne dispense aucune absolution d'aucune sorte. Ensuite leur confession ne fait qu'entériner le constat de leur échec, de leur faiblesse morale, de leur solitude, de leur médiocrité, etc. Il n'y a rien de romantique dans ces récits, ou de morale venant ouvrir une fenêtre d'espoir. Sous ces dehors peu crédibles, le lecteur découvre rapidement qu'il s'agit de fables à destination d'adultes, au cœur bien accroché.



La force de ces récits ne réside pas dans le destin de personnes minables accablées de malchance, mais au contraire dans le comportement très humain de ces individus essayant de faire avec les avanies de la vie. Ainsi madame Génuflexion fait tout pour sa fille Gisèle, avec l'aide de Gino, on second mari dont ce n'est même pas l'enfant. Et Gisèle grandit comme une fille normale malgré sa morphologie de limace. Le lecteur ne peut qu'être admiratif de la force de caractère de ces parents s'accommodant de leur situation sortant de l'ordinaire et réussissant dans leur entreprise. Il en va aussi ainsi pour madame & monsieur Transfiguration, ou encore pour Wilfried qui prend sur lui pour faire plaisir à sa maman. Le lecteur ressent une forte empathie pour ces personnages dont les motivations sont universelles et très humaines.



C'est même le fort contraste entre l'environnement et les circonstances délirantes, et le comportement très normal de ces individus qui fait ressortir avec force leurs émotions, leurs souhaits, leurs espoirs. Du coup, le lecteur ressent pleinement leur peur, leur résignation face aux difficultés insurmontables, l'injustice de leur situation quand malgré leurs efforts, il leur est impossible d'échapper à leur situation et qu'elle va en s'aggravant. Au final l'horreur de ces récits ne se trouve pas les situations tirées par les cheveux imaginées par l'auteur, mais bien dans le drame de ces individus incapables de fuir de leur situation, encore moins de l'améliorer.



Les éléments idiots (croissant de Lune, champignon atomique en suspens, tentacules à la place des jambes, etc.) finissent par créer une forme de poésie macabre séduisante. Le lecteur sait qu'il s'agit d'éléments pour rire, d'idées irréalistes et enfantines. Mais elles s'imprègnent de la noirceur des récits pour devenir des signes apparents des tourments intérieurs des individus. Le champignon atomique figé dans le lointain symbolise bien sûr la peur d'une guerre nucléaire imminente, éventualité bien réelle qui pesait lourd sur l'inconscient collectif dans les années 1960 et 1970, mais aussi les catastrophes arbitraires qui peuvent s'abattre à tout moment sur chaque individu, sans qu'il n'y ait de signe avant-coureur, ou sans que l'individu ne puisse s'en protéger, alors même qu'il sait qu'elles vont se produire, soit le caractère inéluctable des événements sur lesquels on n'a pas de prise.



Ce retour de Philippe Foerster avec ces nouvelles histoires prouve qu'il n'a rien perdu de son talent, de sa voix propre. Il jette toujours un regard aussi noir et attendri sur la condition humaine. Avec des signes extérieurs de science-fiction ringarde, ses récits parlent des peurs et des émotions de l'être humain, avec une belle perspicacité, et une rare intensité.
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Chiens de prairie

La collection Delcourt semble bien aimer les westerns one-shot. J'ai pu apprécier il y a quelques jours Après la nuit. C'est du même calibre tout en ayant un traitement graphique un peu différent. Il faut dire qu'il y a plus de 10 ans d'écart entre ces deux oeuvres. Et pourtant, nous avons également droit à un western dur et âpre dans la lignée du film aux oscars Impitoyable de Clint Eastwood.



Je retrouve avec bonheur l'auteur Philippe Foerster dont j'avais pu apprécier un magnifique scénario dans L'Oeil du chasseur. Il possède véritablement une parfaite maîtrise que ne rogne pas la narration pesante pour certains. Le dessinateur de "Pin Up" à savoir Philippe Berthet ne déçoit pas même dans un genre radicalement différent de ce qu'il fait. La couverture de cette prairie est magnifique. Les plans sont judicieux. La lecture demeure plus que sympa.



Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire que parce que nous retrouvons des personnages mythiques de la légende de l'Ouest (Calamity Jane, le juge Wallace, Wild Bill...), on baigne dans un récit historique. Il ne faut quand même pas déconner. Chiens de prairie reste un très bon western et je dois bien avouer que j'aime le genre surtout quand cela ne s'étale pas sur de multiples tomes. Achat conseillé pour passer un agréable moment.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Bote globale: 4/5
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