C à vous https://bit.ly/CaVousReplay
C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa
Et retrouvez-nous sur :
| Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/
| Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/
| Twitter : https://twitter.com/CavousF5
| Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/
Invité : Philippe Gillet, fondateur de l'association Inf-Faune
À la rencontre de l'homme croco
Alligators, serpents et scorpions dans son salon
On vous présente un homme extraordinaire, un homme-croco qui vit quasiment avec 2 alligators qui dorment avec lui et qui lui obéissent aussi bien qu'un cocker. Il nous expliquera pourquoi il partage sa vie avec eux depuis 18 ans et nous parlera de son combat pour la protection et la sauvegarde des animaux de la faune sauvage
+ Lire la suite
Le lait maternel est une substance corporelle, une sécrétion féminine, associée à la sexualité et à la procréation. C’est aussi une nourriture, la seule qui soit directement produite par le corps humain. Sous ce double aspect, substance et nourriture, le lait maternel joue, à côté d’autres substances –le sang, le sperme, etc.- un rôle central dans les représentations du corps, dans celles de la conception et de la croissance de l’enfant, mais aussi au fondement des rapports de parenté. Si le terme de consanguinité, privilégiant le sang comme substance commune et identitaire, se confond plus ou moins dans nos sociétés avec celui de parenté, il existe aussi une parenté de lait et celle-ci tient une place fort importante dans d’autres sociétés.
« Le lait fournit à des nations entières, principalement aux habitants des montagnes, la nourriture ordinaire, journalière, fondamentale. Les hommes de ces contrées sont gras, lourds, stupides ou du moins graves, sérieux, pensifs, sombres. Il n’est pas douteux que l’usage habituel du lait ne soit une des causes de cette constitution populaire. La gaîté, l’air leste, la légèreté, les mouvements aisés, vifs et vigoureux des peuples qui boivent habituellement du vin en est le contraste le plus frappant. »
-Encyclopédie-
Un débat permanent sur le traitement optimal du lait a toujours opposé hygiénistes et nutritionnistes. Les premiers, soucieux d’éradiquer toutes les bactéries pathogènes, prônent un traitement thermique élevé, au risque d’altérer le goût du lait ; les seconds, qui veulent préserver ses qualités gustatives, préfèrent en limiter le chauffage. Pour ces derniers, l’idéal serait même de substituer l’asepsie à l’antisepsie en préconisant une traite hygiénique, la réfrigération et la rapidité de la distribution afin de permettre la consommation de lait cru ou légèrement chauffé. L’opposition entre qualité gustative et perfection sanitaire se poursuit aujourd’hui encore dans un contexte technique et économique totalement transformé.
On a beaucoup dit que, pour les féministes d’avant-guerre, biberon rimait avec libération. C’était vrai jusqu’aux années 50, avec l’intermède de la guerre où seul le lait de femme se procurait sans ticket. Ensuite, je n’ai pas trouvé trace en France d’une pensée théorique féministe concernant l’allaitement. La revendication du partage du travail domestique gratuit et des soins aux enfants surgit de la condamnation de l’exploitation patriarcale sans qu’il soit fait mention de notre spécificité de mammifères. Les plus radicales des militantes, ou les plus blessées, ont refusé la maternité. Les autres ont accommodé leur vie privée en regard du politique en s’interdisant dans des proportions variables la fusion avec l’enfant. Puis, dans la mouvance Peace and Love des années 60, la catégorie féminine « cultivée, urbaine, exerçant un métier » a redécouvert l’allaitement comme communication privilégiée à cheval entre nature et contre-culture du plaisir. Alors que le déclin amorcé au début du siècle n’avait pas encore atteint son étiage dans la France profonde, le mouvement inverse s’amorçait déjà dans les milieux aisés. C’est dans ces eaux favorisées que croissaient les féministes, mes amies aux USA, nos sœurs prolife (adversaires de la liberté d’avorter), revendiquant l’allaitement dans le cadre le plus général de la nurturance, qu’elles veulent altruiste, désintéressée, contestataire face à un monde d’hommes égoïste, dominateur, soumis aux lois du marché. Et nous, les prochoice (favorables à la liberté du choix d’avorter), elles nous considéraient comme des espèces d’hommes.
Si l’on récapitule les différentes causes d’altération du lait, on peut les classer en deux groupes. D’une part, les commotions à la fois physiques et morales : une trop grand fatigue, un chaud et froid, des émotions fortes (peur, colère, chagrin, relations sexuelles passionnées). Sur ce point les médecins partagent l’avis commun. « Toutes les émotions dépressives, surtout lorsqu’elles sont brusques, peuvent diminuer ou tarir la sécrétion lactée, au moins d’une manière temporaire. La frayeur, la colère, le chagrin peuvent supprimer la sécrétion lactée ou même la modifier et la rendre délétère. M. Budin a mis ces faits hors de doute », écrit le Dr Marfan, qui fait autorité en la matière. Son Traité de l’allaitement et de l’alimentation du premier âge, édité en 1898, réédité en 1902 et 1930 et constamment cité par tous les médecins jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale est le plus complet sur ces questions. Il est donc formellement déconseillé aux mères trop nerveuses d’allaiter.
On devra boire le lait à jeun, en s’abstenant ensuite de tout exercice physique et en attendant plus de trois heures avant de manger à nouveau. Il faut rechercher, explique Pantaleone da Confienza, le produit le plus tempéré possible, de préférence le lait de printemps tiré d’une chèvre d’âge moyen, au bon caractère et à la robe brun clair !
Et la Voie lactée, notre galaxie ? (de gala, lait en grec, comme chacun sait). Et les laits de beauté, la laitance des mâles, les champignons lactaires et autres choses laiteuses ? Ne seraient-ils que détails face aux dents de lait, parentés de lait, cochons de lait et à ces pauvres vaches à lait (pas les laitières, mais les contribuables surtaxés) ? Et que dire de tous ces laits qui n’en sont pas : lait d’amande, lait de poule… jusqu’au lait vierge des alchimistes. Il y a dans ces quelques mots et expressions « galactophiles » de quoi boire du petit-lait pour ceux qui furent « nourris au lait sacré des antiques doctrines » (André Chénier), comme pour ceux qui, très soupe au lait, doivent être surveillés comme lait sur le feu… Au vrai, que de laits enfermés dans nos mots, que d’aphorismes où ils se libèrent, que de tributs payés à la langue, par ces captifs si riches et si puissants !
Le lait de consommation contient, à quantité égale, environ quatre fois plus de calcium que le chou, les amandes, les oranges ou les poissons gras comme le saumon, les harengs et les sardines ; l’emmental en contient trente fois plus. Mais il ne suffit pas d’ingérer du calcium, encore faut-il qu’il soit utilisable par les tissus et notamment par l’os. Tous phénomènes conjugués, les chercheurs parlent de « biodisponibilité ». Or, si certains nutritionnistes pensent que le calcium du lait n’est pas plus disponible qu’un autre, Léon Guegen, directeur du laboratoire de nutrition et de sécurité alimentaire de l’INRA, écrit que le calcium des produits laitiers est mieux absorbé dans l’intestin que celui de la plupart des aliments d’origine végétale (céréales, haricots, soja, amandes, épinards), à l’exclusion du chou, riche en fibres mais pauvre en phytates et oxalates.
Il est presque impossible, sauf effet toxicologique majeur, de considérer un aliment isolément pour étudier son influence sur la santé. Il faudrait on seulement savoir comment il est consommé par chaque individu, c’est-à-dire en quelle quantité et sous quelle forme, mais aussi et surtout avec quoi. La composition d’un aliment, même si elle est bien connue, ne donne pas une idée juste de ce qui est réellement assimilé par l’organisme. A la complexité des phénomènes de digestion et d’assimilation des aliments s’ajoutent tous les facteurs externes –le régime alimentaire général, l’exposition au soleil, le stress-, sans compter les situations particulières comme la grossesse, au cours de laquelle les besoins et mécanismes biologiques ne sont pas les mêmes.
Le goût croissant pour le beurre est l’expression d’une cuisine que l’on veut plus grasse. Le phénomène est manifeste pour les sauces qui, de légères, acides et piquantes qu’elles étaient au Moyen Âge, sont devenues peu à peu onctueuses, épaisses et relativement douces. C’est tout un système culinaire, reposant sur des saveurs exotiques, tranchées et fortes, qui a été progressivement abandonné au profit d’une autre, dont le beurre constitue précisément l’une des bases.