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Critiques de Philippe Madral (57)
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Vacance de Star

Une histoire truculente qui nous fait voyager dans un moment de vie d'une star du cinéma français, un monde empli de turpitudes et que seul l'amour paternel sauvera.

Drôle, ironique, voir sarcastique, et pourtant plein de tendresse pour son héro, ce roman est un régal à lire par ses dialogues, ses situations hors du commun et ses personnages hauts en couleur.
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LA VIE, ÇA VA

Philippe Madral nous donne à voir une véritable galerie de losers loufoques, décérébrés, tristes ou dépravés…

En tête de liste on trouve Roland, pseudo gardien de camping, et son pote Jeff, bonimenteur-vendeur de bibles et de maisons en kit.

Bien sûr, le premier va se faire avoir par le second - c'est couru d'avance - mais il le fait presque en connaissance de cause, sans en tenir rigueur à son ami de galères.

Et pourtant, malgré la naïveté sans limite de Roland et sa vie qui ne nous fait définitivement pas rêver, on l'aime bien, on s'attache à lui comme à un ami un peu bizarre, un peu gênant…

Dans ce camping ne défilent que des laissés-pour-compte, de véritables personnages de théâtre (et ce n'est pas très étonnant quand on connaît le parcours de l'auteur qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre). Roland l'ingénu les attire autour de lui comme un aimant.

Chacun trimballe avec lui ses travers mais aussi une certaine forme de solitude. Le groupe est le pansement au malheur, même si c'est forcément un peu bancal puisqu'ils ne veulent ou ne peuvent pas changer ce qu'ils sont.

D'une certaine manière, la naïveté affichée de Jeff rend aussi la vie plus acceptable : si rien n'est grave, pourquoi s'en faire ? : "La vie, ça va !".

J'aimerais parfois en penser autant !

J'avais adoré Une sorcière à la cour, l'un des précédents romans de Philippe Madral : autre époque et thématique (l'affaire des poisons qui secoue le Tout-Paris de 1672). J'ai retrouvé ici son écriture foisonnante qui narre avec naturel la psyché et les comportements humains…
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LA VIE, ÇA VA

Vince est un paumé qui vivote pour gagner sa vie et qui rêve secrètement d'avoir une vie classique : boulot-femme-enfants.

Il est gardien de camping dans le nord de la France parce qu'il sait que ses compétences sont limitées pour travailler dans une grosse structure. Il est ami avec Jeff, un arnaqueur et beau parleur qui vendrait un frigo à un pingouin.

En l'occurrence, ici, il vend des bibles. Et il pourrait en vendre à un rabbin, un imam ou un curé.



L'histoire nous est racontée par Vince, en mode narrateur interne. Nous avons le point de vue de notre protagoniste préféré, qui nous raconte ses péripéties avec cet ami Jeff, qui lui clame l'aimer comme un fils.

Il est gentil, Vince, on l'aime bien au village, comme on dit ! Il tombe amoureux de la gentille Delphine, une femme aussi perdue que lui.

Chacun poursuit son but personnel, dans cette histoire :

Vince veut mener une petite vie tranquille, avec femme, enfants et maison.

Jeff veut devenir riche et ne plus travailler.

Delphine, juste un homme gentil qui ne pose pas trop de questions. Elle l'a trouvé en la personne de Vince.



Autour d'eux vont graviter Paola, cartomancienne à l'heure, Brando, futur monsieur Univers, (qui sera peut-être monsieur Picardie, et ce sera bien) et Paola, qui rêve de trouver un pigeon qui l'entretient pour se consacrer intégralement à la cartomancie ? Et Raoul, un roman à lui seul.

Ces personnages, qui vivent hors des normes, sont des caricatures en soi, mais si attachants dans leurs espoirs. Nous connaissons tous un Vince, une Delphine ou même un rêveur comme Brando. Si nous sommes malins, nous évitons soigneusement Jeff.

Vince, lui, le laisse aller et venir dans sa vie, jusqu'au moment où il lui propose d'acheter une maison. Delphine, emballée à l'idée d'avoir un endroit fixe où créer une vie de famille, ne se pose pas de questions supplémentaires. Vince, qui a l'habitude d'écouter Jeff, signe les papiers de la vente sans regarder. ll a mis sa cervelle au placard, c'est un ami, il sait ce qu'il fait.

Le style est caustique, direct, sans être moqueur. Leurs actions et le récit de Vince suffit à ce qu'on saisisse l'ironie de l'histoire.



Ces personnages qui vivent aux marges de la société poursuivent le même but, que la majorité, en évitant de s'encombrer de ce qui les dérange. La légalité ? Pour quoi faire ? Les traites à payer ? On verra ça plus tard !

Seul compte l'instant présent et de rester ensemble.



Mon personnage préféré ?

Jeff, le vendeur de tapis. C'est un malin qui a toujours un plan loufoque mais qui retombe toujours sur ses pattes parce qu'il sait à quel idiot se raccrocher.

A recommander aux amateurs de satyres, de 2è degré et de massage sous le tapis. Pardon, message que tu comprends derrière ces personnages et ce scénario déjanté que tu lis.

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LA VIE, ÇA VA

J'ai jeté sur le papier au fil de ma lecture ces impressions et ces mots qui me venaient.

Ce n'est pas vraiment une chronique, mais c'est mon ressenti .



Humour grinçant !

Humour décapant !

Humour triste ! Eh oui ça existe ...



" La Bible est comme un polar

il ne faut pas la déflorer ... (p.19)



Pour résumer dans la Bible, il y a tous les genres en un seul livre : le polar, l'action, le mélo et l'amour ... (p.22)



Et des idées toutes faites,

Et des phrases "bateau",





Jeff et ses combines à 100 balles !

Non, Jeff t'es pas tout seul à galérer, mais ça ne t'empêche pas d'être un baratineur de première et d'entraîner par le fond ceux que tu appelles tes amis.

Jeff et ses tours de salaud, roublard , quel guignol même pas drôle .



Vince et Delphine, gentils, naïfs, crédules limite imbéciles

où l'art de se foutre dans une merde noire et de s'y enfoncer.



Dans ce monde où les plus gros handicaps sont la gentillesse, la bonté, l'honnêteté, la naïveté face à la société de consommation et à ceux qui savent profiter des plus faibles .

Pas drôle ce long passage .



Vous en jetez Monsieur Madral , à la pelle, façon puzzle,

ça fusille, ça dégoupille et ça frétille !

Gonflé !

ça fait tilt à chaque page !



Alors, quoi ?

Se bidonner un bon coup c'est le parti que j'ai pris de faire en vous lisant.

Car la vie est exigeante, mais parfois bienveillante également

(petit clin d'oeil à votre gentille dédicace et à cet envoi dont je vous remercie ici encore une fois)



... les feuilles se ramassent à la pelle tout doucement etc ...

Eh bien, du bruit , il en fera peut être votre livre, cela pourrait même être un film .

Parce que moi il m'a bien plu au final,

ça semblait tout droit sorti d'un film de Lautner avec Blier et les tontons flingueurs .



Et la petite philosophie sur l'amour dans sa petite entreprise (camping) est assez réjouissante ... les histoires d'amour finissent mal en général.



" L'abus d'amour nuit gravement à la santé !"

Mais s'en passer ? Est-on pour autant en bonne santé ?



Personnages parfois lourds, façon bourrins

Franchouillard ! Hilarant ! Désopilant !

Même si parfois on rit jaune,

Rions ! Rions !

ça fait un bien fou .....



"L'absolu est inconnaissable " (pensée profonde).





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LA VIE, ÇA VA

Le Grand Algorithme m'a suggéré ce texte qui m'a littéralement happé, un récit qui va crescendo que j'ai lu quasi d'une traite, quel rythme - et quelles péripéties, on pense à Emile Ajar de Pseudo, ou bien encore au film Les Nouveaux Monstres, c'est truculent, et ces personnages, autant que l'intrigue et que le point de vue sur la vie, durent bien plus longtemps que la lecture - ce qui est décisif, cette sensation de se faire de nouveaux amis :) Merci mille fois et continuez ainsi, cher Monsieur Madral !
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LA VIE, ÇA VA

Comme dans la vie, un bouquet de personnages et d’herbes sauvages. Un arc-en-ciel tragi-comique. On se régale dès la première page tout en ne sachant pas trop où l'on va. Tout est "vrai", authentique, le style est le liant dans des rebondissement permanents.
Lien : https://tdm-sr.ch
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LA VIE, ÇA VA

Le meilleur dans l ordre des choses,c est quand elles s inversent. Quel bonheur de lire " La vie, ça va" de Philippe Madral. C est bien sûr l Amour qui embarque Roland et Delphine dans un projet de vie, mais la vie parfois, on le sait tous, réserve bien des surprises. C est très drôle, très noir, féroce et tendre à souhait. Encore merci Philippe Madral. J attends avec impatience la suite de cette folle histoire. Sylvain Thirolle, comédien
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LA VIE, ÇA VA

Quand une bande de bras cassés décide de devenir propriétaire tout ne peut aller que de travers. Dans un rythme effréné, Philippe Madral nous entraîne dans une aventure picaresque de banlieue… jusqu’à l’embellie à Palavas-les-Flots ? Un roman théâtral à l’humour grinçant d’une lente descente en enfer.
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LA VIE, ÇA VA

Voilà un livre qui fait du bien ! Une histoire cocasse, racontée à la première personne, avec naïveté et rouerie (un mélange rafraîchissant et très drôle), par un anti-héros auquel on s’attache immédiatement. Ainsi qu’à ses compagnons de galère, qui cherchent tous, comme lui, le bonheur dans leurs vies de merde, véritables bilboquets qui se redressent toujours, quoi qu’il leur arrive… On pense aux comédies italiennes des années 60 et à ses personnages hauts en couleur, à la drôlerie décoiffante, et néanmoins philosophes. Le livre de Philippe Madral, qui a dû prendre grand plaisir à écrire, est un bonheur à lire, et je l’ai déjà offert à plusieurs de mes amis à qui je veux du bien !
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LA VIE, ÇA VA

""La vie ça va" met en scène des personnages un peu marginaux ou simplement pauvres, paumés ou débrouillards mais tous et toutes à la recherche d'un avenir meilleur. Intelligents mais naïfs, farfelus qui ne reculent devant rien, doux rêveurs rattrapés par la réalité, ils sont très attachants. Philippe Madral est un auteur maintes fois récompensé et il nous livre là une satire très intelligente de notre société de consommation à la fois fine et drolatique.

Le final est grandiose et très émouvant.
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LA VIE, ÇA VA

Un livre drôle, touchant, et très agréable à lire.

Un regard cinématographique qui nous emmène au bord de cette Mer du Nord, avec des personnages hauts en couleur, des relations intenses et tendres, un vrai régal!

Merci Mr Madral, et continuez à nous écrire de belles histoires pour notre plus grand plaisir.

(lectrice anonyme)
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Une sorcière à la cour

J'ai replongé à l'époque de Louis XIV, avec l'affaire des poisons ! Je la connaissais et dans ce roman, je l'ai eue selon la version de l'enquêteur qui a déployé des trésors d'habileté pour percer la vérité à jour.

La Reinie nous raconte son histoire dans son style particulier, du côté de la police qui comprend beaucoup de choses, mais qui doit aussi obéïr à son roi. Une belle plongée dans le passé, passionnante, immergeante où je me voyais courir avec lui pour mieux constater les faits.



A recommander aux passionnés d'histoire, et aux amateurs de l'époque de Louis XIV pour en apprendre plus sur lui de manière ludique.


Lien : https://youtu.be/9eaNfEt3UDY
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Une sorcière à la cour

Survenue entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, l'affaire des poisons secoua Paris et la Cour. Sous l'ordre du Roi, le lieutenant général de police La Reynie est sommet d'enquêter et d'arrêter la vague d'assassinats qui sévit autour du Roi. Un roman qui nous plonge dans l'histoire avec facilité et plaisir. Un bon moment en perspective sans prise de tête historique...
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Une sorcière à la cour

Ce livre nous plonge en plein règne du roi soleil au commencement de l'affaire des poisons. Ce livre est écrit sous forme de mémoires et ce format a fonctionné sur moi quant à l'immersion. Lesdites mémoires sont celles de La Reynie, père de la police tel que nous la connaissons. Cet ouvrage nous emporte en plein Paris de l'époque, tout est là, le son, les images, les odeurs. J'ai découvert la Reynie, je ne connaissais pas ce personnage et bien que celui-ci soit évidement romancé dans le livre, l'auteur de doit pas être loin de la réalité du tempérament et de la droiture si j'en crois les recherches menées après lecture. J'ai beaucoup aimé ce bout de chemin à la cour du roi soleil, où, force est de constater qu'il ne faisait pas très bon vivre.
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Une sorcière à la cour

On reconnaît la plume du scénariste et du Docteur en Histoire, qu’est Philippe MADRAL. C’est sous forme de Mémoires qu’il nous conte l’affaire dite des Poisons. Nicolas de La Reynie, lieutenant de police, est désigné par Louis XIV pour résoudre au plus vite cette difficile enquête qui doit aboutir à l’arrêt de ces actes de sorcellerie. Intègre, loyal, méticuleux, répugnant à appliquer la torture, il est coincé entre son désir d’un travail fait dans les règles de l’art pour aboutir à un jugement équitable et les contraintes que lui impose Louis XIV sous couvert de secrets d’état. En effet, sa vie est menacée, mais il ne veut pas éclabousser son règne, ses enfants et ses proches par un scandale qui le ridiculiserait aux yeux des autres cours européennes et de son peuple. Nous retrouvons donc la fameuse « La Voisin» , sordide, vulgaire, tueuse en série qui hurle son action "féminisme", ainsi que tous les Hauts personnages impliqués de près comme de loin à cette affaire. Difficile mission que de naviguer entre deux eaux, pour contraindre la noblesse, la cour, et le peuple, à cesser définitivement ces pratiques sous peine d’être torturé et brûler vif quelque soit son rang. Lecture fluide et agréable grâce à une très sérieuse documentation et bibliographie. Pour les inconditionnels de l’Histoire de France.
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Une sorcière à la cour

J’ai trouvé le début de l’histoire palpitante car nous suivont Nicolas De Reynie dans son enquête des empoinneuses où il doit faire des rapports au Roi Louis XIV. Ces moments de discutions privilégiées nous feront passer par la construction du château château de Versailles ou encore par les moments vécus du roi avec Molière.



Mais passé les 50 pages, plus rien... l'enquête est juste une enquête, pas de récit punchy ou d’intrigue à tenir en haleine... Alors oui, dans ”Les Sorcières de Pendle” il n’y avait pas d’action non plus mais je m’étais attachée aux personnages alors qu’ici, aucunes accroches... ou si, pour les femmes traqués que pour l’enquêteur !



Malgré le fait que l’histoire soit vrai (car j'ai jeté un œil à wiki pour voir l’histoire des empoisonneuses au temps de Louis XIV), ce qui en fait un fait historique, malgré le récit qui dénonce la condition de la femme à cette époque (violence, viol commis pour leur mari, leur père, leur frère...) je n’ai pas été passionnée...
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Une sorcière à la cour

Ah Louis XIV le roi soleil pourrait en faire rêver plus d'une ! Hélas, tout roi qu'il est, la vie à la cour n'est pas toujours des plus sereines. Entre les sombres complots, la jalousie des favorites, etc... Nicolas de la Reynie chef de la police n'a pas le temps de s'ennuyer, car le roi, lui a confié la mission d'en finir avec les "maudites sorcières" qui déversent du poison en veux tu en voilà !

C'est bien plus qu'une histoire de poison, que nous livre l'auteur, c'est tout un pan de l'histoire, et un portrait de ce Nicolas de la Reynie qui a bel et bien été au servie de Louis XIV. J'ai bien aimé me retrouver dans cette ambiance, et suivre de la Reynie de son enquête. Personnage que je ne connaissais pas avant d'ouvrir ce roman.

Une belle lecture en résumé.
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Une sorcière à la cour

Inspiré par l'histoire des poisons, Madral nous livre un roman historique fort captivant. Le préfet de police de Paris se voit confié, par le Roi, une véritable chasse aux sorcières. En effet, de plus en plus d'hommes meurent, sous l'effet de divers poisons, et le Roi craint que ces derniers n'arrivent a la Cour. Un roman palpitant, dont l'histoire prend place dans l'Histoire. Par contre, il faut s'accrocher, c'est une lecture exigeante, mais très intéressante, donc, les pages défilent même si la concentration est de mise. Un roman dont je me souviendrai...
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Une sorcière à la cour

De 1676 à 1709 sous Louis XIV à Versailles et à Paris où auront lieu toutes les exécutions, place de grève.



. Les amours du roi,

. Le lever du roi,

. Le déjeuner du roi,

. Les proches du roi, tels que La Reynie, Colbert, Louvois ; mais aussi la favorite Mme de Montespan dont il aura 6 enfants, et bien d'autres.

. Complot d'assassinat contre le roi....



L'histoire commence par l'exécution de la Marquise de Brinvilliers accusée de sorcellerie et qui sera brûlée en place de grève.



Epoque où les empoisonneuses et les sorcières sévissent ; la rumeur enfle le roi charge son lieutenant de police Nicolas de la Reynie de faire la chasse à cette engeance qu'elle quelle soit.



L'affaire des poisons et de la Monvoisin revisitée par l'auteur avec moult détails et un souffle romanesque en plus d'enquêtes sulfureuses.



. Complots, espionnages, conspirations en tous genres tout juste de quoi reprendre son souffle et l'on passe à "la question" : supplice de l'eau (ventre ballonné, évanouissement), le supplice des 4 coins (genoux et chevilles éclatés) , roués de coups et pour finir brûlés vifs en place de grève.



Quelques duels, des messes noires, des sacrifices, des poisons mortels appelés "poudres de succession", des faiseuses d'anges, des philtres d'amour et de désamour, des chemises imbibées d'arsenic, des placets missives couvertes de poudre d'arsenic etc ...



Quelle époque ! Je ne me suis pas ennuyée une minute.....
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Une sorcière à la cour

J’ai tardé à lire ce livre car sa longueur (presque un pavé!) me faisait peur. En ce moment je lis assez peu et je n’arrive pas à avancer, mais un challenge sur notre forum m’a enfin décidée à l’ouvrir… et je me suis demandé comment j’avais pu traîner autant pour découvrir ce superbe polar historique très documenté qui mérite largement ses cinq étoiles.



Philippe Madral nous permet d’accompagner Nicolas de la Reynie, le premier lieutenant général de police de Paris que Louis XIV a nommé pour enquêter sur l’affaire des Poisons qui défraya la chronique à la fin des années 1670. Ce livre est très documenté, avec plusieurs pages de bibliographie à la fin sur les différents sujets évoqués. Donc un roman sérieux? Oui mais très accessible qui se lit comme un polar.



L’ambiance à la cour est devenu épouvantable suite à diverses affaires d’empoisennement impliquant des notables, tout le monde a peur et se méfie de tout le monde. Le roman s’ouvre sur l’exécution de la marquise de Brinvilliers, qui a tué presque toute sa parenté masculine, La Reynie y a été convié par quelques nobles de la cour. Il a retrouvé et arrêté la marquise qui se cachait à Liège, le roi la fait exécuter pour l’exemple, dans l’espoir de faire cesser ces affaires. Mais trois ans plus tard, les empoisennements continuent et le lieutenant doit démanteler le réseau d’officines qui vend des philtres d’amour et des poisons jusqu’à la cour. On le suit dans cette enquête passionnante et difficile.Tant qu’il s’agit des gens du peuple, le plus souvent des femmes qui fabriquent ces produits, il a les mains libres, mais il comprend peu à peu qu’il existe un complot impliquant même des proches du roi, dont sa favorite Mme de Montespan,complot qui vise même à tuer le roi, ce que La Reynie veut à tout prix éviter. Dès que les plus hauts personnages de la cour et de l’Etat sont impliqués, le lieutenant devra avaler bien des couleuvres, le roi veut agir pour le bien de la France (selon son point de vue !) et bannit les vengeances personnelles. Il protège sa favorite et ses proches pour que le scandale ne retombe pas sur ses enfants et indirectement sur lui. Le policier devra donc user de ruses pour avancer, partagé entre sa fidélité au roi et ses désaccords avec la justice de son temps.



Ce livre m’a permis de découvrir une période que je connais assez mal. Il adopte le point de vue du policier, le récit étant censé être ses mémoires. C’est un homme très en avance sur son temps, du moins le personnage du livre, je ne sais si cela reflète son vrai point de vue ou fait partie des éléments romancés, mais ça rend cet homme attachant et très intéressant. Il est révolté par les procédures judiciaires de son temps, en particulier la violence appliquée au peuple et le laxisme dont bénéficient les élites, la torture lui fait horreur, tout comme le goût populaire pour les exécutions. Les femmes jouent évidemment un rôle central dans ce roman et le lieutenant comprend que les coupables ont été en quelque sorte forcées d’agir ainsi pour se défendre des brutalités des hommes qui ont tous les droit sur elles. Là aussi il est très en avance sur son temps et on peut douter que ce soit historique.



Les personnages sont tous très bien travaillés et complexes, qu’ils soient issus du peuple ou des élites. Le livre montre aussi les aberrations de cette époque. La cour vit dans un luxe inouï, Versailles est magnifique, on y donne des fêtes et des repas juste incroyables, mais le peuple est opprimé, affamé et sert avant tout de chair à canon. Louis meurt en 1715, un siècle plus tard, Napoléon sera défait et l’Ancien Régime un souvenir, mais on voit bien les causes premières de la Révolution cent ans auparavant, les graines sont semées et grandiront tout au long du dix-huitième siècle. Je trouve juste dommage que Philippe Madral n’ait pas donné les éléments romancés à la fin comme le fait Steve Berry, ça aurait été un plus , mais c’est vraiment le seul reproche que je puisse faire à cet excellent roman. Un livre passionnant que je recommande chaleureusement. Un grand merci à Netgalley et aux Editions J C Lattès pour cette magnifique découverte.



#UneSorcièreàLaCour #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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