Ethan Fargo est un jeune homme qui traîne son mal être dans les rues de Brooklyn. Il déteste tout particulièrement le golf et les oiseaux et c’est ainsi qu’il passe son temps à lancer des balles dans un lac et à hurler sur les pigeons qui ont le malheur de se poser sur le rebord de sa fenêtre. Son seul bonheur, il le trouve dans les comédies musicales, ce qui provoque la raillerie d’autres hommes. Mais c’est surtout ce qui va le conduire dans le pire des cauchemars le jour où le vidéoclub est pris à partie par deux gangsters fous. Notre héros en réchappe miraculeusement, sauf qu’il se retrouve en possession d’une cassette qu’un homme mystérieux lui a glissé dans la poche.
Pas besoin d’avoir des dons de double vue pour deviner quel genre de films se trouve sur la cassette, le titre de la BD est explicite. Sauf que le scénario va beaucoup plus loin et que le lecteur se retrouve embarqué dans une histoire de meurtres atroces où les victimes sont de belles communistes, dont la fille d’un haut responsable d’une dictature d’extrême droite d’un pays non nommé mais qu’on devine d’Afrique ou d’Amérique latine. En tout cas, Ethan se retrouve, bien malgré lui, embarqué dans un pays où il ne fait pas bon vivre ni être de gauche afin de rechercher les dernières traces d’une des victimes …
Au début, je n’étais pas très convaincue par cette histoire de snuff movie, d’autant plus que les dessins ne sont pas d’un esthétisme confondant. Ils sont minimalistes, sombres et le trait est assez dur, haché. Les visages des personnages sont soit très ronds soit très allongés, très rectangulaires. Parfois à la limite de la caricature, entre la tête du héros maigre, dégingandé, le proche du dictateur noir, au visage rond et aux lèvres exagérément grosses, sans parler du propriétaire du vidéo-club dont le faciès n’est pas loin de rappeler une tête de mort. Mais au fur et à mesure que l’histoire prenait de l’ampleur, le scénario m’a convaincue, prenant une tournure inattendue et originale, loin des clichés du genre. Et je me suis retrouvée à la fin de l’album avec le désir d’en savoir plus ! Il me reste donc à attendre le deuxième volume.
Surtout, que le thème ne vous effraie pas, il n’y a aucun dessin gore ni aucune représentation du contenu de la cassette, du moins des passages insoutenables.
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