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Citations de Philippe Pignarre (7)


p. 114 :
Le rapport de la psychiatrie à la biologie est généralement conçu sous trois formes possibles. Le premier modèle est celui du déterminisme absolu : nous connaîtrons bientôt la cause biologique nécessaire et suffisante qui explique la survenue d'un quelconque trouble mental ; c'est un droit de la raison. Le deuxième modèle est celui de la "prédisposition". Ce modèle privilégie la recherche génétique dans le but de mettre au point des tests de dépistage prédictifs. Dans cette conception, la biologie constitue une sorte d'infrastructure sur laquelle peuvent s'élever les superstructures psychologiques. Il s'agit fondamentalement du même modèle que le précédent, mais teinté de prudence :le mot "prédisposition" a l'avantage de rarement pouvoir être démenti. Le troisième modèle est le refus de la prise en compte de tous les travaux des biologistes, comme cela peut être le cas de certains psychanalystes, au nom de l'indépendance structurelle de la notion de psychisme par rapport à toute notion physiologique et biologique. Les travaux biologiques seraient, par nature, étrangers au débat sur le psychisme et ses troubles dont la science existe déjà avec la psychanalyse. Il faudrait donc mettre en garde les patients contre tout usage de psychotropes, car ils ne feraient que masquer le véritable trouble et rendraient impossible la véritable prise en compte de ce qui relève du psychisme.
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Si le capitalisme devait être mis en danger par la dénonciation, il aurait crever depuis longtemps
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Nous obliger à ne pas prétendre que la théorie a raison et que ceux qu’elle ne réussit plus à convaincre, à mobiliser, sont simplement égarés
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On a vu dans le chapitre 2 que les médicaments indispensables sont presque tous "génériquables". Mais ce n'est pas le cas des molécules utilisées dans les trithérapies anti-sida : ces médicaments indispensables sont protégés par des brevet pour au moins dix ans encore. Seulement 5% des quarante millions de personnes infectées par le VIH sont actuellement soignées.
Et, de ce fait, leur prix est tel qu'ils sont inaccessibles à la majorité des malades, avec une conséquence effroyable : les deux-tiers des personnes infectées par le virus du sida vivant en Afrique, la non-disponibilité des traitements antiviraux y fait trois millions de mort par an! Selon le Programme des Nations unies pour le développement, 40% des femmes sont infectées par le virus du sida au Botswana, un tiers de la population est séropositive au Lesotho et l'espérance de vie a reculé de 25 à 30% dans plusieurs pays d'Afrique. D'une manière plus générale, les maladies infectieuses sont responsables de 43% des décès dans les pays du tiers monde, contre 1% dans les pays riches, ce qui ne s'explique que par la manque de disponibilité des médicaments anti-infectieux!
On pourrait penser à première vue que l'industrie pharmaceutique a mal envisagé les conséquences de sa rigidité dogmatique qui fait mourir des millions de personnes en Afrique. Tous les efforts de communication qu'elle pourra faire dans les années à venir ne changeront rien à un état de fait qui risque d'aller en s'aggravant : l'industrie pharmaceutique sera tenue pour responsable du drame africain. En ayant perdu sur le terrain de la morale la plus élémentaire, elle pourrait bien y perdre au-delà de tout ce qu'elle peut imaginer sur les autres plans, y compris financier.
Rappelons les faits. Comme le Brésil, l'Afrique du Sud a cherché les moyens de mettre les antiviraux à la disposition de ses citoyens sans se plier aux exigences des laboratoires propriétaires des brevets. Ce pays a les moyens technologiques et industriels de ne pas respecter les brevets, ce qui n'est évidemment pas le cas de certains de ses voisins beaucoup plus démunis mais tout autant menacés par le sida, comme le Lesotho par exemple. En 1997, le gouvernement a adopté une loi autorisant la production locale et l'importation des génériques à bas prix qui copient des médicaments encore protégés par des brevets. Trente-neuf des plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde ont alors poursuivi l'Afrique du Sud pour violation des accords internationaux. Le scandale international a finalement été tel que, sous la pression, les industriels y ont finalement renoncé le 19 avril 2001. Mais le gouvernement américain a pris leur relai de manière plus discrète, pour faire renoncer les pays récalcitrants et les obliger à adopter une interprétation rigide - la sienne - du droit international sur les brevets.
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Kupiec et Sonigo ont montré qu'il y a derrière la manière de présenter les travaux, et donc les espoirs de la génétique, une vision finalement créationniste de l'homme. L'homme serait un être fait en logique et non pas le résultat de millions d'années d'évolution et de bricolage, où les fonctions se sont crées de manière imprévue à partir de substances (comme les hormones) et d'organes dont chacun à une histoire à rebondissements multiples : c'est ce que le biologiste Stephen Jay Gould a nommé "l'exaptation", qui se définit comme "la réutilisation opportuniste par la sélection naturelle d'organes et de structures préexistants qui seraient amenés à changer de fonction dans des contextes écologiques nouveaux".
L'industrie pharmaceutique est pourtant bien placée pour connaitre cette nature bricolée du vivant. Elle sait depuis longtemps que les substances sur lesquelles ses chercheurs travaillent n'ont le plus souvent aucune spécificité : ainsi la sérotonine, bien connue comme transmetteur cérébral qui a peut-être permis d'identifier des molécules utilisées comme antidépresseurs de la dernière génération (comme le Prozac) est présente évidemment dans le cerveau mais aussi en fortes concentrations dans la paroi intestinale, dans celle des vaisseaux et dans les plaquettes sanguines. Il n'est pas impensable que des antihypertenseurs puissent un jour être mis au point à partir de ce mécanisme. C'est justement cette diversité et cette non-spécificité qui ont permis de nombreuses découvertes de l'industrie pharmaceutique : un médicament utilisé dans une indication se trouve avoir un fort potentiel dans des indications a priori étrangement différentes.
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Ainsi, on est toujours surpris et mal à l'aise quand on se rend compte, au cours d'une visite dans un pays pauvre, que des patients soignent leur hypertension avec des antihypertenseurs des dernières générations dont le prix d'une boîte représente pour eux plusieurs journées de travail, et qu'ils arrêteront donc rapidement de prendre, créant un nouveau facteur de risques lié à cet arrêt - alors qu'il existe des dizaines de médicaments aussi efficaces qui pourraient être prescrits à des tarifs incomparablement moins chers.
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