AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philippe Séguin (9)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Louis Napoléon le Grand

Philippe Séguin a consacré une thèse à la révolution de 1848 puis devint député des Vosges (et donc représentant de Plombières les Bains), deux incitations à se pencher sur Napoléon III et le second empire.



L’ouvrage est décapant, instructif, incite à la réflexion, mais n’est pas une biographie classique et son approche thématique et non chronologique en rend l’approche difficile pour qui n’a pas une connaissance préalable du XIX siècle. L’auteur se livre à de multiples comparaisons avec des événements et des personnages du XX siècle, en manquant parfois de hauteur, car comparer, par exemple, Napoléon III à Robert Vigouroux, ancien maire de Marseille, me semble ridicule.



Mais j’ai globalement apprécié ces 400 pages et notamment le chapitre consacré au « rénovateur » qui rappelle la contribution impériale au progrès social et économique, et la croissance forte que notre pays connut sous ce règne, qui fut le plus long du siècle. Les développements sur le « mondialiste », le « libéral » et le « vaincu » m’ont aussi passionné.



Le second empire contribua à l’unification et l’émergence de l’Allemagne et l’Italie et s’acheva par la défaite de Sedan et la perte de l’Alsace et de la Lorraine, cause essentielle des deux guerres mondiales.



Ce passif, occulté par Philippe Séguin, ne doit jamais être oublié.
Commenter  J’apprécie          752
Louis Napoléon le Grand

A contrario de l'image devenue courante depuis que Victor Hugo l'a affublé du qualificatif de Napoléon le petit, Philippe Séguin entend par cet ouvrage rendre à Napoléon III une place plus importante dans l'histoire du dix-neuvième siècle, en insistant notamment sur ses apports à l'idée de suffrage universel, au développement économique guidé par l'État, et aux premières (mais limitées) actions sociales pour la classe ouvrière.



Porteur d'un grand nom, héritier et espoir d'une famille, Louis Napoléon se fait d'abord remarquer par l'amateurisme de deux tentatives de coup d'État, à Strasbourg et à Boulogne, qui lui valent un séjour en prison, certes confortable, à Ham. D'où il s'évade déguisé en ouvrier. Il y gagne un surnom qui lui fera le délice de ses opposants : Badinguet.



La révolution de 1848 surprend toute la classe politique ; le prétendant napoléonien réfugié à Londres y compris. Le récit que Séguin fait de l'année 1848 et de l'attitude attentiste de Louis Napoléon est passionnant. L'ex-proscrit laisse la situation politique se décanter, Cavaignac rétablir l'ordre, et l'assemblée débattre sur le suffrage universel. Difficile pour les républicains de ne pas le mettre en place, même s'ils pressentent qu'il leur sera défavorable. La population rurale attend le retour de la paix sociale et de la confiance économique. Après que Louis Napoléon, sortant de son silence, ait tenu quelques déclarations sans grand relief, il se trouve même certains de ses adversaires politiques pour s'auto-convaincre qu'il constitue un candidat à la présidence de la République acceptable, et surtout un président qui pourra être manipulé. Et voilà un exilé, largement moqué, sans réel parti à ses côtés, qui se fait triomphalement élire.



La constitution de la seconde République et les divisions de l'Assemblée conduisent au coup d'État du 02 décembre 1851. Un basculement que Séguin pense inévitable au vu des circonstances. Cette prise de pouvoir, qui ouvre la voie au second Empire, reste en tout cas l'acte qui définitivement brouillera le personnage avec les républicains en général, et avec l'auteur des Misérables en particulier.



Séguin développe largement la vie politique de l'époque et lâche des comparaisons hasardeuses avec notre époque. C'est là certainement la partie la moins intéressante du livre.



Le chapitre sur l'économie tient de l'inventaire des basculements de la France de l'époque. Séguin admet que Napoléon III n'en est pas l'unique auteur, mais c'est la vision politique de l'Empereur qui accompagne ces modifications. Au premier chef, bien sûr, le développement du réseau ferré, la constitution d'industries lourdes, quelques découvertes scientifiques, et un dynamisme financier incarné par les frères Péreire...



Côté social, l'Empereur s'avère plus engagé que son entourage ou ses ministres. L'histoire sociale a oublié que c'est à cette période que sont légalisés le droit de réunion ou le droit de grève. L'action en matière d'éducation conduit à la généralisation de l'enseignement, y compris pour les filles.



Sur le plan international, de Napoléon III enchaîne un succès réel, l'indépendance de l'Italie, et son corollaire l'intégration au territoire national, après plébiscite, de la Savoie et de Nice, et la désastreuse aventure mexicaine. On doit aussi à Louis Napoléon le rapprochement avec l'Angleterre de Victoria, prélude aux alliances futures.



L'Empire va s'engager dans la guerre avec la Prusse, piégé par les déclarations et les chausse-trappes d'un Bismarck décidé à profiter du moment. Guerre catastrophique, engagée en infériorité numérique, avec un Empereur malade à la tête des troupes. Échec final d'un régime qui cherchait un second souffle.



Séguin, en choisissant de regrouper ses chapitres par thématique, quitte par moments la chronologie, mais rend plus compréhensible les idées et actions de Louis Napoléon. Il est toujours surprenant de voir des hommes politiques de tous bords parvenir dans leurs emplois du temps surchargés à écrire des ouvrages, particulièrement des biographies historiques, qui, par nature, demandent un gros travail de recherche. Au cas présent, Séguin avait déjà creusé le sujet lors de sa thèse. Il avait été manifestement conquis par le personnage. Sa biographie est éclairante, et ne bascule pas dans l'hagiographie. Une lecture intéressante autour d'un personnage dont le souvenir est malmené par l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          222
Louis Napoléon le Grand

Les critiques sont nombreuses dans les ouvrages historiques pour s’opposer à ce que de nombreux spécialistes considèrent comme une hagiographie indigne d’intérêt. Il faut pourtant reconnaître à feu Philippe Seguin l’immense mérite d’avoir osé rendre un hommage appuyé, assumé, revendiqué de la part d’un ancien ministre de la Vè République à Louis-Napoléon Bonaparte.



Pour réussir cet objectif, il n’hésite pas à s’en prendre à une grande référence, devenue quasi intouchable : Victor Hugo. Sans en faire trop pour autant, il développe un argumentaire qui mérite d’être lu et débattu. D’autres plus malintentionnés se seraient donnés un malin plaisir à rappeler le rôle du vénérable poète avant/après le coup d’État, ou ses retournements politiques à peu près aussi nombreux que ses ouvrages, ou encore sa responsabilité avec ceux de la rue de Poitiers, ou encore… Mais il n’y a aucun acharnement de ce type et l’auteur fait preuve de respect et d’humilité.



Si le principe de responsabilité collective n’est pas clairement évoqué, celui-ci est sous-jacent et de nombreuses figures qui ont su se racheter une virginité sont ici placées devant leurs responsabilités. L’habilité politique du futur Napoléon III ici évoquée méritait au moins cette reconnaissance.



Il est également vrai, pour le coup, que le ton de l’ouvrage est très orienté. De nombreux faits sont présentés de manière trop partiale (la Guerre d’Italie, l’expédition mexicaine). Tout est ici prétexte à glorifier. La démarche est parfois maladroite et prête à sourire. Ce choix réduit également d’autant la qualité des arguments développés (reconnus par l’histoire mais oubliés par la plupart).



Il est certes difficile de parler ici de travail d’historien… quoique ! Car il s’agit d’une démarche engagée, à contre courant de ce qui est couramment admis. Et l’auteur annonce la couleur dès la préface. Et les ouvrages de cette nature sont peu nombreux.



D’autant que la démarche s’intéresse plus à la personne qu’au souverain. Et là aussi la méthode est percutante et assez éloignée des schémas habituellement retenus pour les biographies et celle de Napoléon III en particulier.



Certains parallèles avec le gaullisme ou les événements de 1940 (et même de 1968) peuvent choquer les scientifiques les plus sourcilleux du respect de la démarche historique. D’autres sourient déjà en connaissant la carrière de l’auteur. Le côté manifeste politique assumé n’empêche toutefois pas de présenter des arguments pertinents.



Malgré tout le dédain qui entoure cet ouvrage, il s’agit là d’une pépite. Nous avons affaire à quelqu’un qui lance un débat, qui s’engage, qui tient une position à contre courant. Tout n’est certes pas à prendre au pied de la lettre… mais la remarque est également valable pour tous ceux qui ont composé des ouvrages orientés à l’encontre de Napoléon III, Victor Hugo en tête.



Cette lecture n’intéressera sans doute qu’un public assez réduit d’amateurs d’histoire et /ou de politique. Il mérite que ceux-ci s’y attardent. Indéniablement l’ouvrage a doit à une bien meilleure opinion que celle qui lui est habituellement réservée.
Commenter  J’apprécie          121
240 dans un fauteuil. La saga des présidents ..

Un curieux livre qui tient à la fois du dictionnaire d'hommes politiques et d'un guide des évolutions historiques de la République française.

Constitué de courtes notices historiques sur les présidents de l'Assemblée, on y suit en filigrane l'évolution constitutionnelle, historique et sociale.

Les premières biographies de présidents de l'Assemblée pendant la Révolution française sont passionnantes, car, du fait d'un système de rotation du poste, ce sont tous ceux qui ont participé à la Révolution, noms connus comme anonymes qui défilent.
Commenter  J’apprécie          70
Louis Napoléon le Grand

Très bon livre de Philippe Séguin qui réalise ici un excellent travail d'historien biographe. L'ouvrage est bien documenté et Philippe Séguin, en homme d'expérience, analyse les débats politiques de l'époque avec précision. Il réhabilite un Napoléon III très critiqué et dont la dépouille repose toujours aujourd'hui en Angleterre, son dernier lieu d'exil. Depuis la fin du XXe siècle, différentes personnalités ont demandé son rapatriement en France sans succès. Il le méritait sans doute plus que son illustre oncle Napoléon Ier. Il voulait la paix et le progrès social, il a beaucoup fait évoluer les institutions sociales et la démocratie, on lui doit le suffrage universel masculin. Malheureusement il s'est montré parfois indécis et s'est engouffré dans des conflits inutiles (Le Mexique, l'Italie et plus grave la guerre Franco-Prussienne qui lui sera fatale). Il était gravement malade et n'a pu terminer son règne avec toute l'énergie dont il aurait eu besoin pour redresser la situation. Il est tombé dans le piège de la provocation tendu par Bismarck qui voulait à tout prix la guerre avec la France en s'arrangeant pour que la France passe pour l'agresseur.



- "Louis Napoléon le Grand" Philippe Séguin, Grasset (1990) 436 pages
Commenter  J’apprécie          54
Louis Napoléon le Grand

Le livre est objectivement bon et bien écrit. Mais il ne s'adresse pas à des néophytes et n'est en rien de la vulgarisation historique comme je l'aurais souhaité.

Il est gros, très détaillé et surtout centré sur le pure jeu politique de l'époque en occultant toutes anecdotes ou toute étude psychologique du personnage qui aurait pu rendre le texte un peu plus vivant. Mais il plaira certainement aux passionnés de politique politicienne et des arcanes du pouvoir.
Commenter  J’apprécie          40
Louis Napoléon le Grand

Ce livre est la these que Ohilippe Seguin,futur grand homme politique francais consacra a l'empereur a la fin de ses etudes.Le luvre est tres richement illustre et documenté et atteint son but qui est de rehabiliter Louis Napoleon 3 et lui redonner sa place dans l'histoire.En effet il a laisse un bel heritage qui doit etre apprecie.Cet ouvrage nous le fait re-découvrir et cette lecture m'a procure beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          20
Louis Napoléon le Grand

Intéressant parallèle dressé entre la pensée politique de Napoléon III et celle de l' homme du 18 juin, que ce soit en terme de régime politique (exécutif fort, approbation populaire via les plébiscites/référendum) que de vision économique (attachement au progrès social, volonté d' associer le capital au travail).
Commenter  J’apprécie          20
Louis Napoléon le Grand

un autre des - rares - livres abandonnés; ce livre pue la propagande et je n'ai pas pu aller au bout. Monsieur seguin est un homme que je respecte mais prendre la plume pour ça, mieux vaut s'abstenir.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Séguin (76)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Allemagne, quelle histoire !

Le Saint Empire Romain Germanique a été fondé au IXème siècle. Quand a-t-il été aboli ?

en 1387
en 1504
en 1702
en 1806

10 questions
41 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}