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Citations de Pierre Gaxotte (56)


J'ai tout perdu dans cette guerre, ma ferme et mon fils...
(...)
Vous me croirez si vous voudrez. C'est mon fils que je regrette le plus.
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On répète à la jeunesse qu'elle vient à un mauvais moment. On ne lui pas assez qu'elle porte en elle tout ce qui doit le rendre meilleur.
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À ce moment, nous entendîmes un bruit terrifiant d'explosions à quelques mètres au-dessus de nos têtes : c'était l'avion que nous n'avions pas vu s'élever derrière un pli de terrain et qui commençait sa ronde, en rasant presque les toits. Je criai. Je hurlai. Il repassa une fois, deux fois, trois fois, quatre fois... Je regardai alors le vieillard. Il était resté debout, comme pétrifié, le regard au ciel. Peu à peu, il se reprit, s'appuya sur le bras de sa compagne, et nous dit en partant :
- Maintenant, je puis mourir. J'ai vu un homme voler dans les airs, comme un oiseau.
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Si tu veux comprendre la vie, que ceci soit le commencement et comme l'assiette de tous les jugements et de tous tes désirs : tu n'as droit à rien, et personne ne te doit quelque chose, ni la société, ni la nature. Si tu leur demandes le bonheur, tu es un sot ; si tu te crois injustement traité, parce qu'elles ne te le donnent pas, tu es plus sot.
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Si tu veux te nourrir du pain de la paresse, tu ne feras pas de vieux os.
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En ce temps-là, les nuits étaient plus noires, les hivers plus froids, les heures plus lentes, les journées plus remplies. Le progrès a illuminé les ténèbres, apporté la chaleur, la vitesse, les courses inutiles, l'agitation, les déplacements qui n'en finissent pas, le temps perdu et l'esclavage des loisirs.
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Comme notre civilité l'exigeait, je disais poliment bonjour à tout le monde, en appelant chacun par son nom. Et l'on me répondait : "Bonjour, mon p'tiot", en ajoutant quelquefois : Travaille bien ! Ne fais pas le diable !". Le silence n'en était guère troublé, ce silence paisible, lent, recueilli, qui enveloppait la vie et qui a disparu.
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"m'en voilà débarrassé ! Quel bonheur !"
Et il éclata en sanglots, prouvant ainsi qu'on peut adorer ce qu'on déteste.
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Au dix-septième siècle, on s’était beaucoup moqué des nobles, mais seulement à cause de leurs ridicules et de leurs petitesses. On les attaque, cette fois, dans leur honneur, leur fortune, leurs droits, leur existence même. Et ce sont eux qui encouragent leurs agresseurs, les cajolent, font leur renommée.
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(...) Voulez-vous connaître notre secret ? Parcourez nos faubourgs et regardez les antennes plantées en forêt très dense sur les immeubles. L'individu français est mort. Ou moribond. Il ne reste que la masse française, qui, chaque jour, reçoit sa vérité courant sur les ondes. De son réveil à l'heure du sommeil, elle est plongée dans un bain de propagande, sans posséder les connaissances, ni l'esprit critique qui lui permettraient de se défendre. (...)
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Etant donné les conditions d’échange, un bon patriote qui aurait foi en Mirabeau et en Cambon et qui aurait enfermé en 1790, 3.000 francs d’assignats dans une cassette, se serait retrouvé en 1797 avec vingt sous pour toute fortune.
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La chose, cette fois, était claire. On n’essayait plus de barbouiller la Terreur aux couleurs nationales. Tous les prétextes mis en avant pour la justifier étaient rejetés. Il ne s’agissait plus ni d’effrayer les complices de Pitt et de Cobourg, ni même de contenir un parti hostile. Il s’agissait d’anéantir 300 000 familles pour prendre leurs biens.
Despotisme de la Liberté, dogmatisme de la Raison, c’est ainsi que les révolutionnaires appelaient le régime qu’ils avaient fondé. Camisole de force, tyrannie, enfer, oppression : c’est ainsi que les historiens les plus impartiaux le qualifient aujourd’hui. Disons plus simplement que c’est le règne du Contrat Social : « l’aliénation totale de chaque individu avec tous ses droits, à la communauté », selon l’exacte formule de Rousseau.
(p. 342, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Enfin et surtout, ni les Belges, ni les Allemands ne voulaient des lois révolutionnaires.
Les Français leur avaient annoncé qu’ils apportaient la Liberté. Ils avaient compris : le respect des franchises, des propriétés et des institutions. Pas du tout ! Cette Liberté, c’était la dictature de l’étranger, les assignats, l’arrêt du commerce, la proscription des prêtres, les réquisitions, les contributions forcées, la saisie des biens nobles et des biens d’Eglise, la délation, le pillage !
(p. 282, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Le radicalisme parlementaire des Girondins n’est pas une fin, ce n’est qu’une étape vers le communisme dictatorial qui apparaît parmi les Montagnards.
A ce communisme, il ne faut pas donner des contours trop précis, ni des formules trop achevées. C’est un communisme élémentaire, une insurrection presque instinctive des pauvres contre les riches, de ceux qui possèdent contre ceux qui possèdent davantage. Puisqu’on a établi l’égalité politique et l’égalité civile, pourquoi ne pas établir l’égalité sociale par une nouvelle distribution des fortunes ou par une expropriation générale au profit de l’Etat ?
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Avocat depuis deux ans, Danton était en 1789, dans une situation financière difficile. Très endetté, dévoré de besoins, esclave d’un tempérament tyrannique, il se jeta dans la révolution comme un moissonneur dans un pré. Eloquence brutale, figure de dogue, mufle puissant : c’est le Mirabeau de la canaille. Pendant trois ans, il travaille les auditoires les plus populaires. Traînant après lui une clientèle d’aventuriers et d’individus tarés, il est répandu dans tous les complots, mêlé à toutes les agitations. Effronté, vénal, sans scrupules, jouant sur les deux tableaux, il touche de l’Angleterre, du Duc d’Orléans, de la Cour. Les uns l’achètent pour qu’il pousse aux désordres, les autres pour qu’il les contienne. Il fait de la démagogie par métier sans y croire.
(p. 249, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Pour faire rebondir la révolution à bout de souffle, pour stimuler et subjuguer le pays qui doute et leur échappe, les Girondins n’hésiteront pas à mettre le feu à l’Europe. La guerre est pour eux une formidable manœuvre de politique intérieure. Par elle, ils comptent réveiller l’enthousiasme révolutionnaire, mettre au service de la défense jacobine les mesures de défense nationale et faire bénéficier leur parti des forces soulevées pour la défense de la patrie. Menacée de paralysie, la Révolution n’y échappe que par une crise de folie sanguinaire.
(p. 222, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Après un an de tâtonnements, la Révolution avait trouvé sa politique financière : l’inflation.
(p. 159, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Ces débats et les votes qui les terminent marquent les progrès de la doctrine révolutionnaire qu’il s’agira ensuite de transporter du petit peuple des initiés au grand peuple des profanes. Et c’est ici qu’apparaît la discordance fondamentale qui ne fera que s’amplifier jusqu’en 1794. La République des initiés est organisée et fonctionne au rebours de la réalité. Plus elle développe sa logique, plus elle s’écarte de la vie. Plus elle veut gouverner, moins elle en est capable.
… Dans la vie, ce qui compte, ce sont les actes ; ici, ce sont les paroles. Dans la vie, ce que l’on recherche, ce sont des résultats matériels tangibles ; ici ce sont des votes.
(p. 64, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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L'esprit révolutionnaire est vieux comme les sociétés. L'aspect qu'il prit vers 1750 n'est pas lui-même une nouveauté. De tout temps, les poètes se sont plu à imaginer des pays enchantés ou des hommes parfaitement bons vivraient sans contrainte au milieu d'une nature exquise, et les moralistes ont usé de ce même stratagème pour sermonner leurs contemporains et leur faire honte de leurs vices. Pour que ces rêveries se muent en dogmes, pour que ces plaisanteries tournent à la haine de l'autorité et au mépris de la civilisation, il faudra qu'elles soient enflammées par la passion religieuse.
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Nous pratiquions le respect d’autrui sans chercher midi à quatorze heures, et sans nous alourdir de pensées, de systèmes, fabriqués par les gens des villes : c’était notre force.
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