émission "Le Cercle Cinéma du 18/04/2018 sur Canal + à propos du film "Du Soleil dans mes yeux" de Nicolas Giraud.
« C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne. »
René DESCARTES, Discours de la méthode.
Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. (Guillaume d'Orange)
[...] quand un économiste dit : voici la « bonne » politique, la « bonne » tactique, la « bonne » stratégie, il faut toujours se et lui demander : « Quelle est la norme et quels sont les effets sur chacun ? », ou plus simplement : « Bonne pour qui ? » La réponse est facile, mais rarement explicite, quand la prescription s’adresse à une entreprise [...] C’est quand l’économiste prescrit au prince qu’il faut être particulièrement vigilant et exigeant : « C’est bon, dites-vous, mais que veut dire “bon” et pour qui exactement ? » Quant à la « bonne » économie, c’est celle qui formule des préconisations après avoir été parfaitement claire sur le critère de jugement, c’est-à-dire l’objectif collectif, et sur les hypothèses fondamentales de son modèle.
L’économie ne peut en aucune façon établir des lois générales qui s’imposeraient aux hommes comme des lois de la nature. En matière de production et de distribution des richesses, incluant notre rapport à la nature, les sociétés se sont organisées très différemment dans l’histoire, y compris récente, et ce que l’homme a fait, il peut le refaire autrement. L’économie ne peut pas se substituer à la politique pour définir les fins de l’action collective, tout au plus peut-elle nous éclairer sur les moyens. Il faut critiquer sans relâche toute prétention universelle et normative de l’économie.
La création de droits en excès est une condition nécessaire mais non suffisante des crises financières. Pour qu'elles apparaissent,il faut un basculement des visions dominantes. On peut donc à la fois affirmer que surviendront de nouvelles crises financières, qu'elles sont inévitables, et cependant qu'il n'est pas possible de prévoir avec précision quand, où et comment. On peut aussi affirmer qu'elles seront violentes et susceptibles d'engendrer un risque de système, en raison de la très forte implication des banques dans la finance de marché.
en raison d'un mode de régulation par les crises plutôt que maîtrisé par les États, la finance globale de marché a rendu le monde plus dangereux pour ce qui est de la prévisibilité et la stabilité des revenus de chacun. Les crises provoquent des transferts de richesses, dans le bilan d'ensemble est incertain, même s'il existe des excellente raison de penser que les simples salariés et les petits épargnants en sont dans chaque cas particulier les principales victimes.
Il faut lutter alors que les Etats se déclarent impuissants se délient, qu'il y a beaucoup à craindre des partis de guerre civile.
Une vision optimiste écarter la crainte d'événements imprévus affectant la rentabilité, une vision pessimiste l'exagération. Keynes l'avait bien compris. Il accordait à ce qu'il appelait les esprits animaux des capitalistes une grande importance dans leurs décisions d'investissement.
la finance globale de marché est un puissant stimulant de l'innovation schumpétérienne, donc de l'innovation et de la diffusion du progrès technique, donc de la croissance. Seul la critique d'instabilité accrue et potentiellement porteuse de risque systémique se révèle pertinente.
Puisqu’on ne peut désormais compter en rien sur les partis-États parlementaires, qui ont organisé le délitement de l’État pour tous, puisqu’il y a beaucoup à craindre des partis de guerre civile auxquels les premiers ont ouvert la voie et qui se renforcent partout en Europe, il s’agit d’inventer. D’inventer une articulation entre d’une part des organisations de militants (moins hiérarchisées et plus en réseau), et d’autre part des mouvements d’indignés, l’ensemble coordonné pour déclencher des moments particuliers de soulèvement contre l’impéritie et la corruption des États, et tous se saisissant et débattant des questions de programme concernant d’éradication de l’inutilité et le traitement pacifique des hétérogénéités au sein des gens.