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Critiques de Pierre Paraf (77)
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai débuté la lecture de ce roman directement après avoir refermé À l'ouest rien de nouveau qui m'avait littéralement époustouflée. Je m'attendais à revivre quelque peu ce qu'Erich Maria Remarque avait fait naître, mais du côté français, cette fois.



J'ai été à la fois comblée et déçue. Comblée car oui, Henri Barbusse fut un témoin lucide de la Grande Guerre : pas qu'un témoin, mieux qu'un témoin, un acteur. Il sait parfaitement ce qu'est le front, l'arrière, tout. Il sait tout ça et il veut en témoigner. Entendons-nous bien, l'opinion que je vais émettre ne concerne absolument pas la valeur ou l'utilité du témoignage, qui tous deux, selon moi, sont indiscutables et indispensables.



Ce que je questionne, c'est la pertinence du format choisi. En effet, il n'est jamais très clair dans le Feu si l'on a affaire à un roman ou à un reportage journalistique ; on navigue constamment dans ce no-man's land inconfortable et pas trop bien maîtrisé d'après moi.



Il y a un côté Zola chez Barbusse, un côté exhaustif, un côté « je vais tout vous montrer et vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. » En 1916, en plein conflit, ça se comprend, c'est défendable et même plus que souhaitable, mais c'est du ressort du journaliste, pas du romancier.



Ce qu'il nous explique très bien, c'est qu'à l'époque des faits, les journalistes étaient largement investis dans une mission de propagande et donc, seul le roman pouvait avoir les coudées franches pour accomplir le véritable travail d'information du public.



Soit. Je suis pleinement consciente des contraintes qui pesaient sur le romancier. Ajoutons-y la contrainte ô combien lourde et pressante du temps, l'impératif du témoignage RAPIDE. Je sais tout ça, le comprends et l'excuse amplement.



Toutefois, pour les lecteurs du XXIème siècle et de tous les siècles à venir, seul demeure le roman car le contexte et son urgence ont disparu. Et là, je ne puis m'empêcher de tiquer sur des problèmes inhérents à la construction romanesque et qui amoindrissent et la satisfaction du lecteur, et le pouvoir de conviction de l'oeuvre.



C'est l'écueil dans lequel ne tombe pas Erich Maria Remarque : il a bâti un vrai roman, avec tous les codes et les impératifs propres au roman, d'où son incroyable pouvoir de conviction. Henri Barbusse, lui, dit tout, absolument tout, si bien qu'il dilue son histoire.



Remarque se focalise sur un nombre volontairement limité de personnages, qui tous quittent la scène les uns après les autres pour cause de décès ou de blessure affligeante ; toujours dans un but romanesque précis qui fait mouche à chaque fois. En gros, Remarque a opéré un tri, fait une synthèse de son expérience du conflit là où Barbusse nous fait un reportage à chaud, sans trop avoir hiérarchisé ses informations.



Autre différence notable, Remarque utilise un narrateur qui a une identité, qui parle avec des mots simples de soldat, qui souffre et qui ressent la guerre. Barbusse, lui, se cache derrière une espèce d'ectoplasme qui est lui sans jamais être clairement assumé comme étant bien lui, qui porte un regard distancié sur ce qu'il vit et qui, du coup, nous distancie également. Si bien que j'ai ressenti, moi lectrice du XXIème s., beaucoup moins d'intensité chez Barbusse que chez Remarque, alors même que la violence et l'horreur décrites sont rigoureusement les mêmes.



Quand Remarque fait mourir un soldat, il a pris le soin au préalable de nous le faire connaître, de nous y attacher, de nous faire compatir à l'atrocité quotidienne qu'il subit. Barbusse, lui, nous décrit vraiment beaucoup de personnages, souvent à peine esquissés, une bande de rouspéteurs pour lesquels on ne ressent pas forcément grand-chose, en tout cas, vis-à-vis desquels on n'est pas très attaché.



Étonnamment, le seul moment où Barbusse parvient à nous prendre aux tripes, à nous faire crever de chagrin, c'est lorsqu'il aborde le cas de la jeune femme, Eudoxie, pour laquelle Lamuse en pince, et que ce même Lamuse découvre quelques semaines plus tard, à moitié décomposée en creusant une tranchée. Ici, Barbusse obéit aux codes romanesques et c'est exceptionnellement bon, puissant comme jamais. La scène du soldat noyé parce qu'il n'arrive pas à sortir d'un trou d'obus à cause de la boue, vers la fin du roman est presque aussi intense et pour les mêmes raisons : on a eu le temps de s'attacher au personnage.



En revanche, quand il fait son Zola bas de gamme, à décrire avec un souci du terme poétique les bombardements, les bourbiers, les blessures, je trouve que le décalage entre l'horreur vécue et les termes pour l'exprimer est préjudiciable.



Le décalage, encore lui, est si grand entre ce pseudo lyrisme et l'authenticité des dialogues de poilus qui eux sentent le vécu à plein nez et qui jouent justes quasiment tout le temps est, d'après moi, mal senti. J'écris que les dialogues jouent juste quasiment tout le temps car il est manifeste que dans le dernier chapitre, intitulé L'Aube, les dialogues ne masquent que très grossièrement et très imparfaitement l'expression des convictions de l'auteur et cela sonne faux, malheureusement.



Balzac reprochait exactement cela à Hugo (à propos de ces dialogues) dans sa critique restée fameuse sur la Chartreuse de Parme de Stendhal (oui, je sais, c'est un peu compliqué, la critique concernait Stendhal mais il parle aussi un peu de Hugo et de quelques autres) ; le fait de mettre les paroles de l'auteur dans la bouche des personnages au lieu de s'oublier et de se mettre lui, l'auteur, dans la peau du personnage. (Hugo en tiendra d'ailleurs compte bien des années plus tard en écrivant Les Misérables et son fameux passage sur Waterloo.)



Au-delà de ces problèmes de construction romanesque, l'auteur décrit admirablement l'enfer de cette guerre, et de toutes les guerres en général. Il montre, selon moi de façon assez convaincante, que l'ennemi est au moins autant si ce n'est plus le gouvernement qui envoie ses enfants se faire tuer que les pauvres bougres d'en face qui font le même sale boulot en sens inverse. Tout cela, évidemment, pour des intérêts qui dépassent largement les infortunés soldats commis d'office.



Bref, souvenons-nous de cette leçon d'atrocité que nous évoque courageusement Henri Barbusse et demandons-nous qui est le véritable ennemi : l'État qui vous dit « Allez vous battre et fermez vos gueules ! » ou les pauvres types d'en face auxquels leur propre État a intimé le même ordre ? En outre, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, vraiment pas grand-chose à mettre sur le feu.



P. S. : Je suis allée récemment tâcher de retrouver la tombe de mon arrière-grand-père, tombé le 12 février 1915 à Souain-Perthes-lès-Hurlus lors de la fameuse et ô combien meurtrière première bataille de la Marne. Le cimetière y est parfaitement tondu et une adorable mousse recouvre le sol à beaucoup d'endroits. Pourtant, l'autre jour, rien qu'avec les fortes pluies et les rejets de terre sous forme de tortillons imputables aux vers de terre, j'avais les chaussures entièrement pleines de boues en moins de cinq minutes.



Donc, oui, j'imagine très bien la boue et le bourbier que cela pouvait être à l'époque quand rien qu'à marcher sur une pelouse bien entretenue on en a déjà plein ses bas de pantalon ! Je n'ai d'ailleurs pas réussi à retrouver la tombe de mon aïeul car les tombes sont disposées au hasard ou à peu près et j'avais l'impression de rejouer la scène du truand, à la fin du Bon, la Brute et le Truand quand il cherche une tombe précise dans un cimetière immense.



Mais j'ai été moins courageuse que lui, j'ai abandonné quand j'ai eu deux kilos de terre à chaque pied et que mon manteau a été entièrement transpercé par la fine pluie qui tombait alors sans discontinuer… On n'a pas tous la fibre héroïque, pardon, très cher aïeul (je reviendrai par temps sec).
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Le Feu - Carnets de guerre

Engagé volontaire en 1914 à l'âge de 41 ans, Henri Barbusse va passer 22 mois dans les tranchées pendant lesquels il tiendra un journal où il notera ses expériences de soldat et la vie de son escouade.

Je ne sais pas si beaucoup d'écrivains ont "fait la guerre", mais le fait qu'un "lettré" puisse raconter le quotidien des tranchées donne un éclairage particulier, un témoignage de "première main", celui d'un observateur pertinent.

Le 231ème régiment d'infanterie est constitué d'hommes de tous âges et de toutes conditions et l'auteur nous fera vivre les états d'âmes de ses compagnons au quotidien, leurs craintes et leurs espoirs avec leurs mots et leurs expressions souvent "fleuries".

Une lecture aisée et instructive sur les conditions de vie dans les tranchées, un regard sur la guerre et ses absurdités, mais surtout une histoire vraie, la sienne, la leur.

Henri Barbusse recevra le prix Goncourt dès 1916 pour cette oeuvre, le seul Goncourt que j'ai lu à ce jour.
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Le Feu - Carnets de guerre

Si je vous dis : boue, poux, pluie, mitraille, tranchée... vous me répondez : Première Guerre Mondiale, Grande Boucherie, Der des Ders. Bonne réponse ou presque puisque, hélas, ce ne fut pas la dernière...



Henri Barbusse, engagé volontaire au début du conflit, prend soigneusement note pendant deux ans de ce qu'il voit, entend, ressent et expérimente. Au fond des tranchées putrides, au fond des granges humides, veillent, attendent et luttent une poignée d'hommes, son escouade, modeste échantillon d'une classe d'hommes jetée en enfer. Venus d'horizons différents, ces Poilus sont liés entre eux par l'instinct de survie, par la misère de leur condition et par leur solidarité fraternelle de soldats. Ils ont pour (sur)noms Volpatte, Tirette, Blaire, Cocon, Poterloo, Fouillade, Barque, Paradis, Poilpot, Poitron, Salavert, Bertrand, Eudore et Farfadet ; tous sont éreintés, écoeurés, désespérés et apeurés ; tous se sentent pris au piège.



Ce roman, paru en 1916 et couronné dès sa sortie du prix Goncourt, brave la langue de bois et décrit la réalité sordide du troupier. Un naturalisme qui n'a pas plu à tout le monde, étant donnés les enjeux politiques et la propagande pro-conflit de l'époque, mais qui a largement interpellé l'opinion publique, comme il interpelle toujours aujourd'hui le lecteur. Avec l'acuité d'une caméra cachée, le récit, narré par l'auteur-narrateur, déroule en les juxtaposant histoires personnelles et documentaire de terrain. Impossible de ne pas se remémorer les rares images filmées et les photos floues de cette période. Impossible aussi de ne pas ressentir toute l'horreur de ces existences assassinées.



A travers son roman-témoignage, Henri Barbusse donne la parole à ses camarades dans leur argot natif, ce qui rend la lecture colorée à défaut d'être toujours aisée. Ce qui personnellement m'a fait le plus mal à l'estomac en refermant ce livre, c'est de savoir que ces héros de l'ombre n'en étaient alors qu'à mi-parcours de leurs souffrances et qu'il leur faudrait encore subir deux ans de cette vie de chien, moins pour certains...



Au final, je ne peux pas dire que j'ai réellement apprécié ma lecture, dans le sens "prendre du plaisir" car un récit de guerre ne m'enthousiasme jamais ; de plus, bien qu'assez classique, la plume de Barbusse ne m'a pas renversée d'admiration, mais son sujet est si grave qu'il est évident que ce roman-mémoire - qui n'a pas grand chose de fictif - doit exister et doit être lu pour toute l'humanité qu'il contient. L'humain pour décrire l'inhumain.



Enfin, ce qui a fini de me démoraliser complètement, c'est la conscience que je n'avais personnellement hérité d'aucun - d'absolument aucun - témoignage familial concernant l'expérience de cette guerre que mes arrière-grands-parents ont pourtant vécue. La mémoire s'efface hélas plus vite qu'on ne le croit.





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Le Feu - Carnets de guerre

Triste et sale comme un ciel de traîne après la tempête.

Gris et boueux comme le fond des tranchées.

Brutal et glaçant comme la mort au combat.

Sans fioritures comme un vaste trou d’obus.

Réaliste et photographique comme seul pouvait le décrire et l’écrire un vrai poilu.



“Le Feu, journal d’une escouade.” est un témoignage fort du quotidien des soldats dans les tranchées de la Grande Guerre.

C’est le feu de la haine, le puits sans fond de l’ignorance, la victoire de la propagande. Et pourtant, ils le savent bien au fond de leur cœur, ces soldats, que comme l’a chanté Boris Vian : Ils ne sont “pas sur terre pour tuer des pauvres gens”.

Au final c’est surtout une preuve, s’il en fallait, de la bêtise et du cynisme infinis de l’univers des puissants, car comme l’a chanté Boris Vian : “S’il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.”



Plus jamais ça ! qu’ils espèrent ces bons petits soldats, plus jamais ça…

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Le Feu - Carnets de guerre

Merci aux éditions Archipoche et à Babelio pour cet envoi tombé pile dans ma boîte aux lettres. Ce sont de fins artilleurs. Heureusement que ce n'est qu'un livre.

Pourtant ce livre est bien plus puissant qu'un obus. Paru en 1916, en France, en plein effort de guerre, sous la forme d'un journal, il révèle le quotidien, les drames et les horreurs d'une escouade en première ligne dans les tranchées et suggère l'absurdité du conflit quand, dans un champ de boue , Allemands et Français se confondent et s'allongent les uns à côté des autres sans discernement , à bout de force.



Céline a hurlé son dégoût de la guerre -et de la vie en général- dans son « voyage au bout de la nuit ». Mais Barbusse se met en retrait de la narration, à aucun moment il ne parle de lui et il n'expose pas une rage comme Céline. Il s'en tient aux faits d'armes de ses compagnons.

Cependant, un message subliminal est sussuré, dans le fracas de fer et de feu, qui passe à travers la censure et les lignes du front : qu'on arrête le bourrage de crâne et toute cette boucherie !



Ce prix Goncourt, de 1916, est un centenaire toujours vif dans l'action et dans le style avec des dialogues que ne renieraient pas Dard ou Audiard.



C'est un témoignage qu'il faut avoir absolument lu pour comprendre ce qui se passe sur un même endroit occupé pendant 6 mois par deux énormes armées qui s'affrontent au corps à corps après avoir labouré la terre grâce à une artillerie incessante qui mélange le sang et le fer tout en exhumant ceux que les brancardiers n'ont pu ramasser lors de la précédente attaque...



Aujourd'hui il pleut et mes habits sont mouillés. Je les ai changés. Je ne vais pas dormir dans le froid, l'humidité, les rats et la vermine en attendant l'ordre d'avancer de nuit dans un boyau le fusil à la main. Je vais revoir ma famille et je pense à Cocon, Biquet, Poterloo, Fouillade et à la multitude, dont le nom orne les cimetières militaires , et qui n'ont jamais revu la leur.
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Le Feu - Carnets de guerre

Roman avec de nombreux personnages, un univers narratif glaçant, des drames et un style magnifique, Le feu méritait largement de remporter le prix Goncourt. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas seulement un récit sur la Grande Guerre, mais aussi une œuvre littéraire qui résonne encore aujourd’hui.

En 1914, Henri Barbusse a 41 ans et a pris des positions pacifistes. Malgré cela et malgré des problèmes pulmonaires, il s’engage volontairement. Pendant l’année 1915, il tient un journal qui lui servira pour écrire Le Feu alors qu’il est convalescent en 1916. Il obtient le prix Goncourt la même année. Il est réformé en 1917.

Le livre est composé de courts récits, les chapitres, qui décrivent le quotidien des poilus.

D’abord, ils attendent, mal-logés et mal nourris, dans le froid et la saleté, obéissent à des ordres sans les comprendre, mais c’est la guerre non ?

Ils regardent ce qui se passe au loin, pas loin de ressembler à un feu d’artifice, mais oh combien mortel !

Et puis c’est l’épreuve du feu et la mort des camarades

J’aimerais croire que c’est du passé


Lien : https://dequoilire.com/le-fe..
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Le Feu - Carnets de guerre

En peine de décrire l'inconcevable, la plupart se sont tus.



Henri Barbusse a su trouver les mots. Il a su leur donner un sens pour exprimer ce qu'aucune imagination n'aurait pu concevoir.



Il a su écrire l'horreur des tranchées : la boue, le froid, la vermine, les odeurs nauséabondes, la peur qui glaçait le sang quand le cri du gradé commandait de monter à l'assaut.



Il a su nous parler de ces hommes fauchés par la mitraille, agonisant sans secours, des survivants qui entendaient leurs plaintes s'éteindre dans la nuit, des corps déchiquetés qui n'étaient déjà plus rien, plus que chair pourrissante, à rendre l'atmosphère irrespirable.



Il a su dire l'incompréhension de ces humbles, extirpés de leur atelier, de leur ferme, pour aller en affronter d'autres, aussi mal lotis. Il a su dire l'attente angoissée des épouses, la terreur de voir le maire du village s'arrêter devant la porte, revêtu de son costume sombre et de son écharpe tricolore.



Henri Barbusse a su écrire tout cela. Avant même que cela ne cesse. Avant même que l'abattoir officiel n'arrête sa funeste entreprise, sous couvert de patriotisme. Avant même que la folie collective ne s'éteigne. Et que renaisse l'espoir. Enfin.



La première guerre mondiale est un événement qui me fascine d'horreur. Mon imagination est dépassée par la dimension inconcevable de pareil mépris de la personne humaine.



Henri Barbusse n'a pas eu besoin d'artifice pour décrire l'horreur. Les mots de tous les jours ont suffi. Car l'horreur était le quotidien des tranchées.



Le feu. Un ouvrage qui vous prend aux tripes.



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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse commence sa carrière littéraire en écrivant des poèmes et des nouvelles. Il fait paraître deux romans, avant de s'engager, en 1914, à plus de quarante ans. Il découvre alors « ces choses épouvantables faites par trente millions d'hommes qui ne le veulent pas ».

En 1916, il rédige « le Feu », tiré de son expérience personnelle du front et de ses carnets de guerre où il a noté ce qu'il a vécu durant 22 mois, publié tout d'abord sous forme de feuilleton dans un quotidien. Il y évoque la vie des tranchées et l'horreur des combats dans un récit au souffle épique qui constitue une violente dénonciation de la guerre. Outre les assauts inutiles et les massacres effroyables, Henri Barbusse trace des tableaux tragiques de la misère quotidienne dans la boue des tranchées.

Le roman édité intégralement aux éditions Flammarion fait scandale mais obtient le prix Goncourt en 1916 et reste de nos jours un témoignage précieux.

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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse, engagé dans les tranchées en 1914, décrit objectivement dans ce livre la vie de son escouade.

Il raconte la vision des bombardements, la fatigue surhumaine qu'engendrent les corvées, l'attente dans les tranchées, la lutte contre la pluie et la boue et la grande fresque tragique des assauts.

Cet ouvrage qui met la guerre à nue, devient le plus formidable réquisitoire contre la guerre.

Prix Goncourt 1914, ce cri de vérité, d'un grand courage, n'a pas vieilli, il est l'oeuvre d'un grand auteur pacifiste et moderne.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre est un vrai crève-coeur. Pauvres, pauvres poilus, que n'ont-ils pas enduré !

Henri Barbusse, qui a eu la "chance" d'échapper au massacre témoigne pour eux. Il raconte, avec leurs propres mots, ainsi qu'il leur a promis, leur quotidien dans les tranchées.

On s'épouille, on se gratte, on discute, on rouscaille.

On mange ou on a faim, on joue, on observe les visiteurs, les passants.

On se moque, on se chipote, on boit le fuchsia ( le vin ).

On obéit, on se bat, on meurt ou pas, on est blessé ou pas.

On marche jusqu'à l'épuisement, on sue, on claque des dents.

On les fusille "pour l'exemple".

ETC

Je vous l'ai dit, un vrai crève-coeur. Un témoignage qu'il faut lire, même en pleurant, pour ne pas les oublier, tous ces innocents "morts pour la France".

Je trouve même que ce livre devrait être étudié au lycée.
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Le Feu - Carnets de guerre

Challenge Lectures de guerre (Lavoleusedelivres)



C'est étrange à dire, mais malgré son sujet, ses morts, ses descriptions d'apocalypse car nous sommes dans les tranchées de la guerre 1914-1918, ce journal-roman a une écriture très poétique. Peut-être parce que son auteur s'est fait connaître pour ses poèmes ? Le langage des hommes de troupe (à l'oral, ça doit valoir son pesant de cacahuètes !) ?

Le fait est que c'est un livre écrit pendant la guerre, dans les tranchées ou presque. Si l'horreur est bien présente, sous les yeux de Barbuse, il a réussi à la faire passer sans descriptions sanguinolentes. La mort n'est pas absente (comment le pourrait-elle ?), l'horreur vient surtout de ce qu'il se passe dans les hommes, rongés par l'attente, la faim, la soif, le mépris, l'habitude ; tout cela les transforme petit à petit, parfois sans qu'ils sans rendent compte. Il a observé, déduit, sans jamais les juger.

Il arrive à avoir un regard très proche, presque omniscient et à mettre de la distance en même temps, à analyser leur situation à eux tous. Ce qui ne l'empêche pas d'être affecté par la mort de ses camarades et de nous le dire (globalement, ce sont les seules données personnelles que nous sauront de lui.)

Un texte criant de vérité, sans effets dramatiques (y a t-il besoin ?), qui a bien mérité son Goncourt. Qui mérite que l'on s'en souvienne encore presque 100 ans plus tard.
Lien : http://avecvuesur.over-blog...
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Le Feu - Carnets de guerre

Avant d' avoir lu Le Feu, j'ignorais que l'on pouvait mourir noyé dans un trou d'obus, sur le champ de bataille.

Le livre de Barbusse est devenu un classique de cette littérature née d'une guerre aussi atroce qu'absurde (quelle guerre ne l'est pas? d'ailleurs)

Ce récit est l' hommage rendu à tous ces combattants, et en particulier à ceux qui ne s' en sont pas sortis ou en sont revenus mutilés, amoindris.

Des fragments de cette guerre atroce qui a fait se jeter pendant quatre horribles années, deux peuples l' un contre l'autre...et qui portait déjà le ferment putride ce celle d'après.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre permet de donner la parole à ces soldats, frères d'armes , pour ne surtout pas les oubliés. Ils sont les sacrifiés de ce début de XX siècle , mort pour rien, défendant des terres désolés qui mettront des siècles à les digérer.

Barbarie inimaginable comme souvent la barbarie se révèle au monde. Henry Barbusse nous livre ici, une carte postale de l'horreur, avec son quotidien, cette camaraderie, ces temps d'attente de l'attaque , l'enfer de celle-ci... Par des descriptions criantes et remuantes , il écrit tout le respect porté à ces hommes naufragés de guerre, perdus dans l'enfer des tranchés.
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai enfin mis un style sur le nom d'Henri Barbusse qui m'évoquait jusque-là plutôt des noms de rues ou d'écoles.

Il est assez impressionnant. Il faut dire que "Le feu, journal d'une escouade" récompensé par le prix Goncourt en 1916 (dont cette édition est suivie du Carnet de guerre), est un témoignage sur la boucherie vécue au front par les poilus durant la première guerre mondiale. C'est un roman assez bouleversant très proche du reportage de guerre.

En vingt-quatre chapitres, Henri Barbusse nous plonge dans l'enfer des tranchées de l'Artois. On voit les entrailles et viscères sur les champs de bataille, les soldats brisés face à l'enfer de la mitraille et à la mort omniprésente.

Mais ce qui est remarquable, c'est le style de l'écrivain qui trouve l'occasion d'évoquer son engagement politique contre l'absurdité de la guerre et son humanisme.

Il utilise le langage parlé des poilus de l'escouade avec lesquels il a vécu de longues journées, entre l'attente et les atrocités dont ils sont témoins. D'ailleurs, Barbusse dédie ce livre "A la mémoire des camarades tombés à côté de moi à Crouy et sur la cote 119". Bel hommage.





Challenge Entre-deux 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge XXème siècle 2023

Challenge Goncourt illimité

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Le Feu - Carnets de guerre

Sans doute le meilleur “roman” sur la Grande Guerre. Avec un paquet de guillemets vu la masse de recherches et la part d'autobiographie. Une documentation de première main puisque Barbusse passe les deux premières années de la guerre dans les tranchées. Il SAIT de quoi il parle.

Le récit est très direct, “coup de poing” dirait-on aujourd'hui, très cru aussi bien dans ce qu'il décrit que dans la façon de le faire. L'argot des tranchées n'a pas que vocation à enrober le récit d'authenticité, c'est la langue de ceux qui ont passé assez de temps avec les pieds dans la merde pour s'économiser les artifices d'une bienséance hypocrite.

Réaliste et minutieux, le Feu dépeint l'enfer des quatre éléments déclenchés par un cinquième, l'Homme (Mila Jovovitch n'était pas née). La pluie, le froid et surtout la boue, qui aurait pu lui donner son titre tellement on patauge dans un monde de gadoue. Enfin, le feu. Celui d'une guerre qui se donne les moyens. Moderne, totale, inédite. Entre les escouades pulvérisées par l'artillerie et les charges à la baïonnette, les poilus (les nôtres comme ceux d'en face) découvrent la modernité et retrouvent le Moyen Age.

Une boucherie d'une autre trempe que les “grands” films de guerre, qui te balancent des discours patriotiques justificateurs, de la violence esthétisée “qui rend bien à l'écran”, sur fond de musique héroïque et pompière.

Barbusse, la guerre, la vraie. Et il la déteste.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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Le Feu - Carnets de guerre

Plus d’un siècle après sa fin, la première guerre mondiale reste le symbole de l’absurdité des grands conflits modernes, amassant des dizaines de millier de soldats dans des tranchées boueuses et les obligeant à courir sous le feu des mitrailleuses pour gagner quelques dizaines de mètres, perdus dans la foulée après la réplique de l’adversaire.



Barbusse a fait partie de ses soldats, et s’est attaché à décrire leur quotidien plutôt misérable, à une époque où glorifier le courage et le patriotisme des troupes était la norme. Et force est de constater qu’il y a de nombreuses scènes qui frappent les esprits. La sortie des tranchées pour lancer un assaut et survivre au milieu de bombes évidemment, mais aussi les longues périodes d’ennui, les déplacements d’un point à un autre sans vraiment comprendre le but des opérations, le futur qui se limite à « survivre aujourd’hui, et pour le reste on verra plus tard ».



Frappant aussi,debout le contraste avec le monde civil. En permissions, les soldats redécouvrent des villes vivantes, des restaurants, des bistrots, des gens qui s’amusent, qui mangent sur une table et dorment dans un lit. Bien que reconnaissant qu’il faut aussi une bureaucratie, des usines et des champs pour mener une guerre, le quotidien de ces gens semble bien confortable comparé au leur, qui consiste à manger un ragoût indéterminé debout dans la boue, et à devoir trouver un coin un peu plus sec que le reste et se tasser pour dormir d’un œil.



J’ai découvert Barbusse par Louis-Ferdinand Céline, qui déclarait que cet auteur avait un « début de quelque chose » dans son style, ce qui est un éloge dithyrambique de sa part quand on connaît ses relations avec ses contemporains. Et effectivement, on retrouve cette écriture proche du langage parlé dans les dialogues, avec ses abréviations, ses accents et l’argot des soldats. Cette écriture sert beaucoup à l’immersion dans le récit, et certains passages du livre sont vraiment suffocants.



Ce livre est un témoignage important sur ce qu’est vraiment la guerre, bien éloignée des discours enflammés de gens qui ne la feront eux-mêmes jamais.
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Le Feu - Carnets de guerre

S’il fallait résumer ce livre en un seul mot, ce serait « boue ». C’est en effet la principale impression que j’en garde, celle d’une boue détrempée, collante, s’insinuant de partout, souillant tout.

Publié en 1916 après avoir fait l’objet d’une publication sous forme de feuilleton dans le journal L'Œuvre, Le feu est présenté comme un roman (ce qui le qualifie pour le Goncourt, qu’il remportera), mais je le qualifierais plutôt de récit, d’une part parce qu’il est basé sur les souvenirs personnel de l’auteur, engagé volontaire peu après le début de la guerre et d’autre part parce qu’il n’y a pas vraiment de progression d’une intrigue, ce livre étant plus une succession de tableaux de la vie dans les tranchées.



Après ces considérations générales, il est difficile de passer aux impressions de lecture. Un peu comme l’on peut se demander si le Goncourt a été attribué à cet ouvrage pour ses qualités littéraires ou par bienséance alors que la bataille de Verdun en est à ses derniers jours, le nécessaire devoir de mémoire, alors que tous les Poilus ont quitté ce monde depuis bien longtemps, contraint ma pensée et engonce mes phrases. Cela est d’autant plus vrai que ce livre, que d’aucuns considèrent comme un des meilleurs témoignages des tranchées, est écrit par un homme qui fut pacifiste avant et après la guerre, et qui pourtant, malgré son âge, malgré sa santé chancelante, s’engage volontairement, et ce dans un des corps les plus exposés, celui de l’infanterie, qui le mènera à plusieurs reprises en première ligne.



Pour prendre un détour qui facilitera peut-être mon écriture, je dirais que ce livre se divise en deux parties. La première, qui fait les deux-tiers du livre, est une série de tableaux, dans lesquels Henri Barbusse décrit le quotidien des poilus, mélangeant une narration et d’abondantes descriptions dans un style travaillé, poli, un peu trop esthétisant à mon goût pour illustrer son propos et des dialogues entre soldats des tranchées dans le style argotique propre à chacun de ses compagnons, un style argotique qui a vieilli et qui rend la lecture un peu ardue pour la lectrice encore jeune que je suis. Pour cette raison, je dois avouer que je suis restée en dehors de cette première partie, spectatrice plutôt distante d’un drame qui se passe là-bas, au loin, pas tout à fait réel, comme sur une toile de cinéma en noir et blanc. J’ai aussi été étonnée pendant tout ce temps de ne finalement jamais voir la guerre. Il est question des repas, des attentes interminables, des jours de repos et des permissions, certes il y a quelques morts, mais la guerre, les obus et les horreurs auxquelles je m’attendais n’étaient pas là et, même si les conditions de vie sont difficiles, inhumaines par bien des aspects, elles semblaient quand même supportables.

Est-ce un remords de l’écrivain qui, arrivé près de la fin de son livre, s’aperçoit qu’il n’a pas dit l’essentiel, qu’il a joué à l’autruche avec le sujet qu’il prétend véritablement aborder ? Toujours est-il qu’à partir du vingtième chapitre, intitulé “Le feu” (comme si le propos essentiel du livre s’y concentrait), Henri Barbusse se rattrape et assène au lecteur toute l’horreur qu’il avait refoulée jusqu’à présent. Encore une fois, ce n’est pas vraiment l’assaut qui est le pire, mais ces visions de morts défigurés, ces hommes dignes et courageux dans leur vie à qui les postures que leur donne la mort enlèvent leur dignité et leur grandeur. Cette soudaine verve noire m’a surprise et, encore une fois, m’a mise à distance.

Et que dire du dernier chapitre, “L’aube”, où le narrateur prend pour la première fois la parole, en un discours exalté et prophétique où, pour la première fois, Barbusse, qui avait su jusque-là montrer toutes les facettes des pensées et sentiments des poilus face à cette guerre et à leur situation, prend directement la parole et appelle à l’union des peuples, comme une vision de la révolution qui éclatera quelques mois plus tard en Russie.



En définitive, c’est un livre dans lequel je n’ai pas su rentrer, un livre par lequel je n’ai pas su me laisser toucher. Il semble que, lors de sa publication, il ait été bien accueilli dans les tranchées et ait fait l’objet de plusieurs controverses à l’arrière (certes, il n’est pas tendre avec les planqués et les civils aux réactions déplacées, mais il est aussi réaliste quant à l’héroïsme supposé de ceux partant au combat). Je ne peux donc que m’incliner et apprécier, sinon sa valeur littéraire, du moins sa valeur de témoignage. Un livre à lire donc, je pense, pour la mémoire, pour savoir que l’horreur des guerres d’aujourd’hui n’a rien à envier à celles d’hier, à lire pour sa valeur historique, à lire parce que même ceux qui l’ont vécu n’ont pas toujours su raconté. Mais d’autres livres sur le même sujet m’ont beaucoup plus émue et marquée. A l’ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque, lu certes lorsque j’étais adolescente, demeure pour moi l’aune a laquelle je mesure les romans de guerre pacifistes.
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Le Feu - Carnets de guerre

Henri Barbusse n'est pas l'homme d'un seul roman, mais de son œuvre on ne lit plus guère que Le Feu, récit d'un poilu de 14, inspiré par la propre expérience de l'auteur sur le front. Il fallait d'ailleurs avoir vécu la guerre pour la raconter de manière crédible, et les récits contemporains (Lemaitre, Quélard, Dugain...) n'atteignent jamais l'intensité de ceux de Genevoix, Dorgelès, Jünger, Barbusse qui furent acteurs du drame.



On lit Le Feu comme le journal d'un poilu affecté dans une escouade. L'auteur fait le choix de parler assez peu du narrateur, pour laisser voir et parler ceux qui l'entourent, donnant une large place aux expressions régionales ou populaires. Le lecteur ne suit aucun personnage en particulier, aucune histoire ne s'ajoutant à l'Histoire, et a presque l'impression d'être plongé dans un documentaire. Le roman s'achève par 40 pages de prêche et de morale, d'un idéalisme qui n'est pas franchement en phase avec les défis qui se poseront dans les années qui suivront la Grande Guerre et explique les errements staliniens de l'auteur (C'est facile à écrire en 2022, je l'avoue).



Barbusse a obtenu le prix Goncourt pour ce roman en 1916. Dorgelès le Femina en 1919. Ceux de 14, de Genevoix n'a pas reçu de prix. Un siècle plus tard, les prix littéraires montrent une fois de plus, à mon avis, leurs limites bien connues, car j'aurais tendance à faire un classement exactement inverse…



Quoi qu'il en soit, la lecture de ces romans de 14-18 me semblent salutaires pour comprendre la suite du siècle, qui aurait été bien différent si l'on avait su éviter cette guerre.



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Le Feu - Carnets de guerre

Ces braves soldats de la Grande Guerre,je crois qu'on ne les nommera jamais assez.D'avoir lu ce livre,m'a permis de mieux me rendre compte de leur sacrifice,de ce qu'était la vie dans les tranchees;la proximite,la boue,la vermine,les abus...Mais j'ai aussi pris conscience des abus qu'ont du subir ces braves hommes;les privations,les paiements pour un minimum de confort,de cafe achete alors que ce n'est qu'un infame jus de chaussette...

Ce livre au franc parle,au parler vrai,authentique de ces soldats,de ces hommes qui ont tout donne,leur jeunesse,leur sang,leur corp,leur vie et leur mort pour nous,pour les générations futures

Livre recommande surtout en ce centieme anniversaire
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Le Feu - Carnets de guerre

Pas une ride ! Dans les tranchées, avec les Poilus, on a l'impression d'y être, comme un de plus parmi des hommes qui parlent tous un langage populaire, échangent avec tous les patois de toutes les régions, tous rassemblés dans les mêmes tranchées. Il faut quelques temps pour comprendre un patois ou l'autre, puis on partage les flash backs, les terreurs, les colères...

En quelques chapitres sur les grandes lignes qui décrivent les conditions des soldats dans les tranchées, tout est posé aussi des enjeux stratégiques, de l'ineptie et du cynisme de ceux qui dirigent les armées, de l'impossible retour à la normale de ces hommes, de tout ce qui les séparent des civils.

Et un final où ce sont ces hommes du peuple qui philosophent juste pardessus les tranchées, au-delà de la haine qu'on veut leur imposer et qui sentent venir celle de la génération qui montent.
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