Citations de Pierre Thiry (257)
J'écris parce que je sais pas
Compter, j'écris car je sais pas
Danser, j'écris car je sais pas
Chanter, j'écris car je sais pas
Jouer du piano des dix doigts
J'écris car j'ignore les lois
Car je sais pas scier du bois
Et j'ai cassé ma deux-cent-trois.
[extrait du sonnet 29]
Jongler avec les mots, les aligner
Laisser danser le stylo sur la feuille
Laisser courir pour le plaisir de l’œil
Quelque trouvaille aimable, maligne et
L'inattendu finit par survenir
Savourer le temps petit à petit
Dévorer la vie à plein appétit
Sans s'inquiéter des drames à venir...
[extrait du sonnet 40]
L'inattendu finit par survenir
Savourer le temps petit à petit
Dévorer la vie à plein appétit
Sans s'inquiéter des drames à venir
Ses longues jambes et sa silhouette fragile
Étaient celles d'une danseuse juvénile.
Était-elle ivre ? ou droguée ? ou désespérée ?
Que cherchait cette ballerine chavirée ?
Car ces vers sont faits pour sonner un peu timbrés.
Je n'avais d'autres choix que de les imprimer.
Je ne l'ai pas fait pour qu'un jour ils soient primés.
Qui se souvient encor du vieux roi Charibert ?
Il naquit mil- trois- cent années avant Flaubert
Sa fille Berthe épousa un des rois d'Angleterre
Et ni les uns ni les autres n'avaient lu Flaubert .
Jamais l'amour n'abolira le jeu des lois ,
Jamais renard ne croquera le coeur d'une oie ,
L'oie virtuose assoma renard d'un grand coup d'aile
Etretat sous l'orage
Être un tas sur la plage
Une erreur d'aiguillage
Cette aiguille à quel âge ? ....
Elle n'a pas appris sa leçon de musique .
Une liste de noms et de dates historiques.
Le professeur éclate d'un rire hystérique ,
Dévoilant ses canines musicologiques ....
Sur le trottoir , dans la nuit , elle titubait ,
Gracile , entre flaque et pluie elle zigzaguait ,
Stoppait , repartait , tambourinait aux fenêtres .
Aucune ne s'ouvrait du moindre millimètre .
Je t'attends pour grimper les collines fleuries ,
J'en ai ras l'truc des couloirs du métro : Paris !!!
Sa grisaille , son ciel bas ....eh Ikar tu t'reveilles ....
Le bistrop de Bertillon Poldu
Revient l'hurluberlu à l'air grognon
"YÉ VOUDRAI OUNA TEQUILA SINON !!!"
"Sinon quoi ?" susurre la douce Lulu.
"Sinon yé fou'l'camp et yé réviens plus !!!"
Le Señor Sonéklacique
Le tout petit Señor Sonéklacique
Tenait une cantina au Mexique
(Dans les cactus un bar c'est sympathique)
Mais un type à l'air pas très séraphique,
V'nait tous les soirs, hurlant d'un air grognon
YÉ VOUDRAI OUNA TEQUILA SINON...
Ah ! La télé
Chouette un film de kapédépé!
La jolie dame avec un masque
Le gros féroce avec un casque
Le beau gosse et sa fade épée
L'inattendu finit par survenir
Savourer le temps petit à petit
Dévorer la vie à plein appétit
Sans s'inquiéter des drames à venir.
J'écris parce que je sais pas
Compter, j'écris car je sais pas
Danser, j'écris car je sais pas..
J'étais au départ sceptique sur ce recueil de sonnets car je n'ai jamais été très attirée par la poésie. L'auteur ayant réussi à me convaincre, j'ai tenté l'expérience.
Dés le premier poème, j'ai su que cette lecture me ferait passer de très bons moments : bien loin des poésies classiques que l'on a pu étudier en cours, l'écriture de P. Thiry est accessible à tous et surtout, le contenu de chaque histoire est totalement compréhensible.
Jai beaucoup aimé lorsque l'auteur écrit plusieurs textes autour d'un même groupe de mots : avec les mêmes termes, on peut créer de nombreuses oeuvres très différentes les unes des autres.
Je tiens à souligner que ce n'est pas un livre que l'on dévore, je pense qu'il faut prendre le temps de savourer chaque page afin d'assimiler l'ensemble du message de l'auteur. Je n'ai pas l'habitude de lire page par page, en le laissant respirer entre deux mais finalement c'est très reposant.
Je ne peux que le conseiller à tous, amateurs comme novices, pour faire une pause dans son quotidien.
Un élégant et alangui alligator
Sapé comme un sapeur, ronflait comme un cador
Sur la plage d’une île où gisait un trésor
Surveillé par de démocratiques castors.
L’épouvantail rugit en un gros éclat de rire
Un grincement sonore imbécile à mourir.
Quelques coquelicots commencent à rougir
Effrayés par l’allure étrange de ce rire.
Le tout petit Señor Sonéklacique
Tenait une cantina au Mexique
(Dans les cactus un bar c’est sympathique)
Mais un type l’air pas très séraphique,
V’nait tous les soirs, hurlant d’un air grognon
YÉ VOUDRAI OUNA TEQUILA SINON
Sonéklacique, obséquieux et poltron,
Lui versait, gratis de pleines rations.