Citations de Pierre Thiry (257)
L'aventure est l'instant sans ordre du soir d'un jus de rythme à tordre, cœur qui tremble au preux geste égal.
Son cœur se rythme aux échos de ses mots. Ce risque est magique et ça tourbillonne, c'est rempli de batailles et de sifflets, de malheurs, d'âpre danse ou de reflets. Et l'injustice y flotte où l'air bouillonne.
Philoxène Schapska voulait composer un opéra écologiste qui invite le public à la prise de conscience des impératifs environnementaux de l'avenir.
Là où l'eau douce et l'eau salée se rencontrent et tourbillonnent, la poésie ne cesse de renaître dans le mouvement des courants.
Selon le compositeur, la clef de sol symbolisait le fait qu'un musicien (ou un poète), loin d'être en dehors de la réalité, était toujours "ancré" sur terre.
Guido d'Arezzo avait donc inventé une sorte de langage mystérieux que seuls les musiciens pouvaient déchiffrer. Il avait inventé une sorte de code secret.
A une mélodie correspondait la courbe de la danse des notes sur leurs lignes parallèles, qui, regroupées avaient pris le nom de portée. Sur ces lignes tracées au cordeau, les notes légères flottaient, chantaient.
Tu pourrais lentement tout calculer, remuer l'équation, la bousculer, perdre l'inconnue au bout d'une strophe... Tu pourrais posément d'un soupir court, laisser quelques blancs dans ta page pour essayer d'y piéger leur catastrophe.
Vincent Voiture, après de longues études, avait conclu que les sociétés humaines étaient d'abord conduites par les sentiments, les passions et les émotions. Mais un jour viendrait le temps de la raison. Il revenait donc aux ingénieurs de comprendre le moteur de l'action de chaque individu pour organiser le fonctionnement d'une société harmonieuse et pacifique, animée par des rouages bien huilés tournant astucieusement pour mener vers l'avenir prospère d'un monde sans violence ni destruction, à l'écoute des phénomènes naturels.
Il se souvient que c’est grâce à elle qu’il a appris que poétiser c’est vriller du cerceau, osciller d’amour, flotter par détente, tanguer par vertige au gré de la pente.
Un poème, même surréaliste et rêveur, est une construction aussi élaborée qu’un immense bâtiment destiné à être habité. Les flux de poésie sont aussi indispensables à l’esprit humain que les murs d’une maison.
(...) il n'est pas rare que certains drames naissent de plaisanteries. Le langage des conversations est souvent subtil, mais la compréhension de certaines personnes est très sommaire. D'un vocable polysémique, on aime souvent ne voir qu'un sens unique et souvent inique...
Le mystère restait entier. Mais il voulait le résoudre. Alors il se fit archéologue, psychologue, pneumologue, cardiologue, sociologue, radiologue, philologue, musicologue, phénoménologue, bouledogue. Il n'en démordait pas.
Il enquêtait, recoupait, redécoupait, galopait, s'étonnait, s'esquintait, démontait, remontait. Il voyageait, surnageait, s'enrageait, se dégageait, s'engageait, se ménageait, mélangeait tout, ne se ménageait plus. Il recommençait inlassablement.
Soudain, il lui sembla que l'opacité de cette énigme parvenait enfin à lui devenir aussi transparente que l'atmosphère claire d'une aube sans brume. Il avait compris.
"Ils avaient alors une ambition belle et naïve : éclairer le monde pour mieux le comprendre et le rendre plus lisible.
Malgré ses aspérités, ses creux, ses bosses, ses blessures, ses insuffisances le monde leur paraissait être un merveilleux livre à lire."
"Face à la puissance de la nature, seule la poésie demeure une activité humaine réellement invincible, insubmersible."
"A cause de ces lignes, Trieste avait à jamais pour toi l'allure d'un prélude aux aventures les plus baroques et les plus imprévisibles. Ces lignes plus que toutes les autres de la littérature t'avaient convaincue que l'on voyageait plus en lisant des livres qu'en fréquentant des trains."
"Ce qui est limpide pour les uns est souvent opaque pour les autres."
"Les drames, certains cherchent à les oublier, d'autres passent leur vie à essayer d'e résoudre les conséquences."
"L'homme ne s'était jamais imaginé qu'un carré de laitues puisse exprimer un état d'âme, une humeur, un sens de l'humour. Mais aujourd'hui, cela lui paraît évident. Ces légumes sont doués de vie. Ce sont des êtres vivants."
Une phrase poétique forme comme un tableau rempli de couleurs, de personnages, de scènes qui se succèdent et parfois même se superposent.
« Alors l’homme pense à la rose, à son parfum, à sa durée éphémère, à sa douceur, à ses épines acérées, redoutables. L’homme aime la rose. Mais la rose l’aime-t-elle ? Il se sent saisi par la fleur, comme un poète est attiré par sa muse. Il se laisse bercer par cette impression. Il se souvient qu’il a été amoureux. Il se croit heureux. Et si le bonheur était la rose ? Se demande-t-il. La rose est dangereuse. Elle attire, mais elle pique. Elle invite à l’amour éternel, mais elle meurt éphémère. L’homme croit qu’elle va le caresser, mais elle va le griffer. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. L’homme avait décidé d ‘oublier. Il a oublié la griffe de la rose sur sa peau, le trait rouge qu’elle dessine, le sang qui colore une gravure. L’homme a oublié que la rose se rêve artiste et chirurgienne. Qu’est-ce que « l’opération de la rose ? » Une image de naufrage se présente à son esprit. Il pose la question à un poirier qui se dresse, l ‘air moqueur et philosophe. »