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Critiques de Piers Paul Read (47)
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Le trésor du train postal

Le 8 août 1963, vers 3 heures du matin, a eu lieu le casse du siècle (dernier) comme la presse l'a décrété : le vol du train postal de Glasgow à Londres par 15 hommes masqués. Butin : 128 sacs postaux remplis de billets de banque pour un montant total de 2,631 millions de livres sterling de l'époque ou 49 millions actuels, soit à peu près 57 millions d'euros de nos jours.



Sur la préparation de ce coup, la répartition des tâches entre bandits, l'exécution du coup proprement dit et l'après, nous avons un guide en qui nous pouvons avoir toute confiance : Piers Paul Read, qui a fait ses preuves en publiant, en 1974, son best-seller mondial sur "Les survivants" de l'accident d'un avion uruguayen dans la cordillère des Andes et leur initiative de manger leurs camarades morts pour rester en vie.



Moi, en tout cas, j'ai confiance dans cet historien et romancier, né en 1941 à Beaconsfield en Angleterre, de qui j'ai pratiquement tout lu et déjà posté 2 critiques de livres sur Babelio, à savoir : "A Season in the West", le 14 février 2018 et "The Misogynist", le 6 novembre de la même année.



La version de l'ouvrage que je commente aujourd'hui est l'originale en Anglais "The Train Robbers" de 1978, qui compte 255 pages.

Et bien que cela se lise comme un thriller, il s'agit bien entendu d'une histoire véridique. Je trouve qu'on devrait lancer une nouvelle catégorie que l'on pourrait nommer : "THRILLER/RÉALITÉ" ou quelque chose dans ce goût.



Si le cerveau de ce crime spectaculaire s'appelait Bruce Reynolds, né en 1931 à Londres, la "star" de cette fine équipe a sûrement été Ronald "Ronnie" Biggs, également né à Londres deux ans avant. Les 2 bandits, qui ont fait connaissance en prison, sont décédés la même année, en 2013. Dans les tabloïds anglais, c'était tout juste si Ronnie n'est pas comparé au légendaire brigand-bienfaiteur des Highlands, Rob Roy (1671-1734), le robin des bois écossais !



L'auteur, qui comme toujours s'est sérieusement documenté et a eu des entretiens avec plusieurs des brigands, termine son ouvrage par un appendice offrant un tableau de 4 pages précisant où l'argent du vol est finalement allé. La plupart des participants à cette opération d'envergure ignorent ce qui est arrivé à leur argent pendant qu'ils étaient en taule, mais en sortant ils ont constaté qu'il avait disparu. Ce tableau mentionne aussi une vaste série de frais : location de voitures, loyers divers, nourriture et boissons, etc. En ce qui concerne Reynolds et Biggs, Read regrette qu'il ne lui ait pas été possible de déterminer exactement comment ils ont disposé de leurs "gains".



Il ne faut pas en vouloir à l'auteur cependant si certaines informations ont été rendues publiques seulement des années après la parution de son ouvrage. Ce fut le cas notamment de l'identité de l'informateur qui a passé des renseignements aux casseurs sur la pratique du transport ferroviaire de sacs pleins de billets de banque, un personnage que la police a toujours cherché en vain. Ce n'est qu'avant de mourir en Espagne en 2016, qu'un des braqueurs, Gordon Goody, a relevé, dans un documentaire pour la télévision, le nom de cet informateur : un certain Patrick McKenna, qui venait de mourir de toute façon, sans avoir été jamais inquiété par qui que ce soit.



Le plus "pittoresque" du gang fut probablement Ronald "Buster" Edwards, qui après le fameux coup, s'était sauvé au Mexique, mais qui, à cause de la nostalgie de son épouse pour sa patrie, est rentré au Royaume-Uni, en 1966, pour être incarcéré aussitôt pendant 9 ans. Libéré, il avait un stand de fleurs à la sortie de la gare de Waterloo à Londres. En 1994, à l'âge de 62 ans, il s'est pendu dans son garage. Un film a été produit "Buster" dans lequel le chanteur Phil Collins incarnait Edwards à l'écran.



À propos de cinéma, la liste est longue de films et documentaires qui ont été inspirés par cette affaire ou qui y font plus ou moins explicitement allusion. Par exemple, rien qu'en 1968, "Le Pacha" de Georges Lautner et "Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages" de Michel Audiard, l'évoquent.



Le train ayant fait l'objet du braquage est entretenu par des passionnés des chemins de fer et un des wagons se trouve dans le musée touristique de Peterborough, à 85 kilomètres au nord-est de Londres.

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Les survivants

L'histoire racontée ici est digne des scénarios les plus fous.

Incroyable. Inouïe. Inimaginable.

Et pourtant, vraie.

Nulle invention ou imagination ici. Seulement un travail de journaliste.

Piers Paul Read a enquêté, a interrogé les protagonistes, puis il a écrit son livre.

L'histoire est simple, du moins au début.

Nous sommes en 1972. Une équipe uruguayenne de rugby s'envole vers le Chili pour y disputer une rencontre. L'atmosphère est joyeuse dans l'avion, les joueurs sont heureux à l'idée du match à venir, les quelques amis ou membres de leurs familles qui les accompagnent prennent plaisir à partager ce bon moment.

Jusqu'à l'accident, en pleine Cordillère des Andes.

Perdus au milieu d'une nature hostile, seuls sur un glacier à 3 500 mètres d'altitude, les survivants attendent l'arrivée des secours. Mais la suite de l'histoire ne se passe pas du tout comme ils l'espéraient.

Deux réflexions pratiques.

Quand vous prenez l'avion, imaginons par exemple que vous alliez de Paris à Milan et que vous survoliez les Alpes, emportez-vous des vêtements et tout un équipement pour survivre ou au moins vous débrouiller le mieux possible au cas où l'avion s'écraserait en haute montagne ? Moi, non.

Quand vous prenez l'avion pour vous rendre dans un endroit dans lequel vous savez qu'il y a tout ce qu'il faut à portée de main, emportez-vous des provisions pour tenir pendant soixante-douze jours, au cas où ? Moi, non.

Maintenant, vous pouvez un peu (un tout petit peu) imaginer ce qu'a été la vie des survivants pendant ces soixante-douze interminables journées.

Piers Paul Read raconte, d'une façon qui se veut détachée.

Il raconte tout : le joyeux départ, l'accident et les morts, la stupeur des survivants, le désespoir lorsqu'ils entendent (après avoir longuement bricolé une radio) que les recherches sont arrêtées, la décision de faire partir une petite équipe pour chercher du secours, le sauvetage, le retour à la vie "normale".

L'une des grandes questions est : les survivants peuvent-ils retrouver une vie normale après ce qu'ils ont vécu ?

Mais le plus important est le récit de leur vie là-haut, en pleine Cordillère des Andes : comment survivre à soixante-douze jours passés dans des conditions effroyables de climat, d'inconfort, et de dénuement quasi-total ?

Cette histoire se lit comme un roman d'aventures, mais il ne faut jamais perdre de vue qu'elle est vraie. Nous ne sommes pas dans une émission de téléréalité, non. Nous sommes dans la vraie vie. De vraies personnes ont vécu ce qui est relaté.

On ne peut qu'être frappé de voir jusqu'où l'instinct de survie peut emmener.

On ne peut qu'être admiratif du courage qu'il a fallu à ces hommes pour s'en sortir.

Certes, il y a eu des disputes, des mesquineries ou des tricheries, mais quoi de plus naturel pour des personnes condamnées à cohabiter dans un espace des plus réduits (une partie du fuselage de l'avion), dans d'éprouvantes conditions ?

Après la "loterie" du crash (pourquoi untel s'en est sorti, et pas son voisin ?), ceux qui ont survécu doivent la vie à leur foi partagée à des degrés divers mais surtout à la cohésion forte du groupe. Les plus forts ont aidé les plus faibles, les rôles n'étant d'ailleurs pas toujours tenus par les mêmes au fil des jours.

Selon votre âge, vous avez peut-être déjà entendu parler de cette histoire, parce qu'elle a fait à l'époque beaucoup de bruit.

En 1972, il n'y avait pas encore les réseaux sociaux, mais le récit a tout de même fait le tour de la planète.

Chacun y est allé de son commentaire, de son jugement. Ainsi est faite la nature humaine.

Ce que j'ai apprécié ici, c'est que l'auteur ne juge pas. Jamais. Il raconte les faits et donne au lecteur la possibilité de comprendre. Libre à lui, ensuite de se faire son opinion.

Une lecture forte, un incroyable récit de survie, de solidarité, de cohésion et d'esprit d'équipe.

Une leçon de vie, que le père d'Arturo Nogueira, décédé là-haut dans les Andes, un mois après le crash, a très bien exprimée dans une lettre écrite aux journaux, et que je vous recopie :

« Messieurs,

Ces quelques mots, écrits avec l'élan de notre cœur, veulent rendre hommage aux seize héros qui ont survécu à la tragédie des Andes et les assurer de notre admiration et de notre reconnaissance. Admiration, parce que tel est le sentiment que nous éprouvons devant tant de preuves de solidarité, de foi, de courage, de sérénité devant ce qu'ils avaient à affronter et qu'ils ont surmonté. Reconnaissance profonde et sincère, en raison des soins qu'ils ont donnés à tout moment à notre cher fils et frère Arturo depuis le moment de l'accident jusqu'à celui de sa mort. Nous invitons tous nos compatriotes à réfléchir pendant quelques minutes sur l'immense leçon de solidarité, de courage et de discipline que nous ont transmis ces jeunes gens dans l'espoir qu'elle nous servira à surmonter notre petit égoïsme et nos ambitions mesquines et notre manque d'intérêt pour nos frères. »

Des mots terriblement émouvants de la part d'un père qui a perdu son fils, et qui a fait partie de ceux qui ont parlé pour prendre la défense des survivants, qui étaient fortement critiqués par une partie de l'opinion.

Un autre père s'est exprimé, celui de Carlos Valeta, dont le fils est mort lors du crash. Il a fait à la presse cette déclaration pleine de pudeur :

« Je suis venu ici avec ma famille, parce que nous voulions voir tous ceux qui étaient les amis de mon fils et parce que nous étions sincèrement heureux de les avoir de nouveau parmi nous. Nous étions contents, qui plus est, qu'ils aient été quarante-cinq, car cela aida du moins seize à revenir. Je voudrais encore dire que j'ai su dès le premier instant ce qui m'a été confirmé aujourd'hui. En tant que docteur, j'ai compris aussitôt que pas un ne pourrait survivre dans un endroit pareil et dans de telles conditions sans recourir à des décisions courageuses. Ayant maintenant confirmation de ce qui est arrivé, je répète : Dieu soit loué qu'ils aient été quarante-cinq, seize ont pu retrouver leurs familles ! »

Mots magnifiques de la part d'un père en deuil, non ?

Pour compléter, je vous signale l'existence d'un autre livre sur le même sujet, "Miracle dans les Andes", de Nando Parrado, l'un des survivants. Écrit plus de trente ans après les faits par quelqu'un qui a tout vécu "de l'intérieur", il est plus personnel, et je le trouve plus fort que celui-ci.

Enfin, voici le lien d'un excellent documentaire, qui mêle images d'époque, extraits du film "Les survivants" et témoignages des survivants.

https://www.youtube.com/watch?v=AAGbEaZHT74

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Season in the West

UNE SAISON À L'OUEST



L'écrivain britannique, Piers Paul Read, qui aura 77 ans le mois prochain, s'est écrit sous les feux de la rampe, en 1974, avec son best-seller mondial "Les survivants" ou "Alive : The Story of the Andes Survivors", vendu à plus de 5 millions d'exemplaires à travers notre planète. Étonnant récit d'anthropophagie par ce catholique convaincu et dont un film documentaire fut produit par le réalisateur américain, Frank Marshall, en 1993. L'histoire du crash d'un avion de l'armée de l'Uruguay dans la Cordillère des Andes, le 13 octobre 1972, avec à son bord l'équipe de rugby uruguayenne avec leurs familles et amis, nous y est narrée par la voix particulière de John Malkovitch. Au départ de Montevideo, il y avait 45 passagers et militaires, après le crash 27 survivants et finalement 16 furent sauvés. Pour y arriver, il a fallu prendre l'épouvantable décision de "manger" leurs morts.



C'est le dixième livre que j'ai lu de cet écrivain et il ne m'a jamais déçu. À signaler de lui : "La Villa Golitsyn", "Le trésor du train postal", "La mort d'un pape", "L'affaire Dreyfus ", "Les Templiers", "The Junkers" et "The Free Frenchmen" etc. Heureusement qu'il me reste encore son "Alice en exil" à lire.



Dans "Une saison à l'Ouest", Piers Paul Read nous relate l'expérience de l'écrivain tchèque, Josef Birek, - un personnage fictif - qui fuit son pays sous contrôle communiste, pourtant au moment du "glasnost", et débarque au Royaume-Uni. Une occasion pour lui de faire une satire de la haute société britannique. Car notre Josef y est reçu et aidé par les Morton, Francis, fortuné banquier de la City et Laura, son épouse. Dans cette classe supérieure ("middle upper class"), la belle Laura fait figure d'exception talentueuse, puisqu'elle a fait des études de philologie slave et maîtrise le Tchèque tellement bien qu'elle traduise des ouvrages dans cette langue en Anglais, entre autres ceux de Josef Birek, publiés dans son pays clandestinement, comme samizdat.



Pour souhaiter la bienvenue à ce critique politique et littéraire "qui venait du froid", comme le héros du célèbre livre de John Le Carré, les Morton organisent une petite soirée pour une soixantaine d'invités dans leur modeste demeure londonienne de Notting Hill, bien connu depuis le coup de foudre de la belle Julia Roberts pour le bel Hugh Grant (film de 1999).



Bref, dès l'arrivée de Birek à Londres et sa rencontre avec les Morton, Piers Paul Read s'amuse et nous amuse avec le colossal contraste entre des personnages venus d'univers bien différents. Ainsi, vous pouvez vous imaginer la surprise du dissident étranger par la somptueuse réception en son honneur à Casa-Morton, lui qui est déjà émerveillé par la baignoire de la salle de bain adjacent à sa chambre dans l'humble hôtel de Bayswater Road, où en plus il y a une télévision en couleurs !



Comme il s'agit d'une satire, je m'arrête ici pour vous laisser savourer les méchancetés de l'auteur pour une certaine catégorie de "rosbif", surtout après leur bêtise du Brexit. Vous aurez droit, pour le même prix, à une romance pas évidente et tout cela dans une prose concise.



Bien que pas très flatteur pour nos amis britanniques, cet ouvrage a été très favorablement accueillie par la presse anglaise. le Financial Times, lecture de prédilection pour le genre de braves gens visés, le qualifié de "exquisite", The Oberver de "beautifully balanced" et dans le Sunday Telegraph, il est question d'une "drôlerie mordante". Pour une fois, je suis bien d'accord avec ce dernier journal.
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The Misogynist



L'avocat londonien à la retraite, Geoffrey Jomier, devant son ordinateur, s'appesantit sur son passé et plus particulièrement sur les femmes de ce passé : les femmes qu'il a désirées, celles à qui il a fait des avances et celles avec qui il a couché. Que le tableau qui en ressort n'est pas brillant s'explique surtout par le départ de son épouse Tilly, qui l'a plaqué pour son ami Max. Une initiative qui a ramené ses revenus à un quart d'avant ce désastre et qui lui fait penser à la phrase d'Edmond de Goncourt, dans laquelle il est question du "génie de la femme pour le mensonge". Bref, Tilly est une Desdémone. Vaguement (pourtant) il se souvient de son week-end de parties de jambes en l'air à la campagne avec la jeune stagiaire Sandra.



Tilly et Geoffrey ont eu 2 enfants. Un fils Henry, banquier snob mais poli, et son épouse Sandra (un prénom qui gêne Geoffrey un peu "of course"), et une fille, Louisa, licenciée en histoire, mais qui vit en Argentine, où elle s'est mariée avec Jaime Miller de Ramirez. Autant que Geoffrey adore sa fille, autant il a horreur de son beau-fils, qui a beau être un "latifundista" (grand propriétaire foncier), mais n'est à ses yeux qu'un vulgaire "bufón".



La vie de notre héros est loin d'être folichonne : ses contacts se limitent à son toubib, son dentiste, son coiffeur et le facteur, mais il se réjouit de sa Volkswagen Golf, son ordinateur puissant et sa télé à écran géant. Le plus clair de son temps est occupé par des souvenirs : son mariage, sa carrière, ses ancêtres, dont Jacques Jomier, un protestant français qui après la Révocation de l'Édit de Nantes s'est installé à Londres comme relieur de livres. La question qui le turlupine pourtant le plus est de savoir si au fond il est misogyne ou au contraire gynophile ?



Une question évidemment importante, à laquelle la réponse est, en fait, fournie par Judith, qu'il rencontre à un dîner et qu'il a connu lorsqu'elle était encore gamine et lui avait 16 ans, ce qu'il avait oublié. Judith est maintenant une dame grande et élancée qui donne des cours de yoga. Il la trouve intelligente, marrante et honnête. Elle est divorcée et a une fille libérée, Ophélie. Au bout de 10 jours, Geoffrey a vaincu ses doutes et l'invite à aller voir le film "L' Amour en douce" avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart et manger une pizza.



Une autre dizaine de jours plus tard ils se retrouvent et décident de passer ensemble leur Noël à Venise. Geoffroy reprend petit à petit goût à la vie et sans autant vouloir se marier, ils envisagent d'acheter une demeure ensemble.



À ce moment, la fatalité frappe les Jomier dans la personne de sa fille bien-aimée Louisa qui a contracté un cancer du sang et les spécialistes tant à Buenos Aires qu'à Londres craignent pour sa vie.



Va-t-elle survivre et quelles en sont les répercussions sur la liaison entre Judith et Geoffroy ?

Et dans la logique du récit, quelles en seront les conséquences sur l'esprit de notre héros ?



Cette histoire peut paraître banale, comme il doit y avoir pas mal de vieux grincheux misogynes sur notre terre, mais sous la plume de Piers Paul Read cela prend une toute autre allure et dimension. C'est mon 11ème ouvrage de lui et une fois de plus il ne m'a pas déçu. En février dernier, j'ai déjà fait un billet sur son "A Season in the West" et dit combien son style me plaît. Mon prochain de lui porte comme titre "Scarpia", le récit d'un noble Sicilien qui, au moment de la Révolution française, s'engage dans l'armée papale et qui tombe follement amoureux de la très belle cantatrice Floria Tosca. Ou bien son unique conte de fées moderne "Alice in Exile", publié en 2001 sous un pseudonyme.



Selon le journal "The Scotsman" ce livre-ci est "beautifully written and intelligent". Un commentaire qui ne nécessite aucune traduction et avec lequel je suis tout à fait d'accord. J'espère qu'un éditeur français lit ce quotidien écossais.

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Les survivants

Récit véridique de l'une des plus célèbres catastrophes aériennes, ce livre décrit la terrible odyssée des survivants du crash qui a eu lieu dans les Andes le 13 octobre 1972, avec à son bord l'équipe nationale de rugby de l'Uruguay, accompagnés de nombreux amis et de membres de leur famille.



45 passagers et 27 survivants. Puis 16 au final.



Aujourd'hui, tout le monde connaît leur terrible histoire. Alors que les recherches dirigées par le Chili, l'Uruguay et l'Argentine n'aboutissent à rien, les rescapés s'organisent pour survivre. A cours de vivres, ils vont devoir se résigner à la plus terrible des décisions : manger leurs morts.

Je reviens sur ce livre qui m'avait profondément marquée, bien avant de voir ensuite l'adaptation en film. L'auteur Piers Paul Read s'est énormément documenté et a beaucoup discuté avec les survivants avant de retracer leur histoire et c'est au final un témoignage bouleversant qui nous est donné à lire. le choc, bien sûr, relève des actes de cannibalisme. Mais au-delà de cette vision macabre, l'intérêt de l'ouvrage repose sur les débats que cette décision a soulevés entre eux. Il ne s'agit pas ici de se ranger d'un côté plus qu'un autre, de savoir ce qui est bien ou mal, voire de juger. Non, l'essentiel est de partager leur questionnement : question de morale, d'éthique, religieuse - les survivants étaient profondément croyants - et tout simplement, question de survie. le plus bouleversant est ensuite, une fois revenus à la vie normale, d'expliquer aux familles et amis ce qu'ils avaient fait et de vivre avec cela.



Un récit choc où l'auteur ne cache rien de l'expérience terrible des survivants et un témoignage bouleversant sur la faculté de l'homme à survivre dans des situations extrêmes.



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Les survivants

Le plus important dans ce bouquin est de ne pas perdre de vue qu'il s'agit d'une histoire vraie ; un drame dans lequel l'enjeu principal reste la survie.

N'ayant jamais été confronté à ce genre de situation (et n'étant pas particulièrement pressé de l'être) je ne me permettrai pas de porter un quelconque jugement, tout comme je ne m'aviserai pas à répondre de façon un peu péremptoire : "Non, jamais je n'aurai fais ça !".

Il n'en reste pas moins que c'est une belle leçon de survie dans des conditions extrêmes qui nous est livrée dans ce livre... Du Koh Lanta puissance 1000 !
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Les survivants

Un avion , une equipe de jeunes rugbymen Uruguayens , un crash dans la Cordillere des Andes ne laissant que 35 survivants...Encore le scenario d'un enieme film catastrophe americain me direz-vous , a un detail pres , la veracité de ces faits!! Des catastrophes , il en arrive regulierement alors en quoi reside l'interet de ce livre ? Simple , si pour survivre , vous n'aviez que deux choix , manger les morts ou devenir anthropophage , qu'auriez vous fait ?



Il n'est pas question ici de juger car chacun a des valeurs et des croyances qui lui sont propres . Ce livre retrace juste l'incroyable propension du genre humain a se sortir de situations apparement perdues par le biais d'actes réprouvés par la morale et considérés comme inimaginables par la majorité bien-pensante lorsque l'on est en sécurité , bien au chaud dans ses penates et nourri trois fois par jour.



Et vous , qu'auriez vous fait ?





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Les survivants

Ce qui m'a le plus marqué dans ce livre, l'ayant lu à sa sortie, c'est le courage de ceux qui ont décidé d'aller chercher du secours, sans aucune idée des difficultés qui les attendaient, jusqu'à la rencontre avec le paysan local, ébahi de l'apparition.

On lit ce livre un peu comme on regarde une enquête de la série "Dangers dans le ciel", c'est un témoignage bien vivant d'un drame qui a défrayé la chronique à l'époque.
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Les survivants

Récit détaillé, clair et poignant des 71 jours de survie des 16 rescapés du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya qui s'écrasa dans les Andes le 13 octobre 72, et de la manière dont ils en sont venus au cannibalisme pour survivre. (non sans certains cas de consciences assez forts)

C'est une histoire dont on a tous plus ou moins entendu parler (enfin ça dépend de nos âges ^^) mais sur laquelle il est vraiment intéressant de se pencher un peu plus en profondeur. Ça fait réfléchir sur pas mal de choses... A leur place aurions-nous fait la même chose ? Et surtout, aurions-nous réussi à le faire ? Les états d'âmes de chacun d'entre eux sont relatés de manière à ce que le lecteur arrive assez facilement à trouver son "camp".

Super bouquin qui n'est pas fait pour juger, mais pour tenter de comprendre !
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Les survivants

Connaissant de loin ce drame, le fait de le lire nous plonge direct dans l'horreur de la survie. En ressort de la force, du courage, de l'entraide et une foi sans limite.

La lourdeur du texte, des répétitions, du manque de fluidité du récit démontre que l'écriture à bien changée au fil des ans mais ne retire rien au travail de recherches et d'immersion de ce journaliste.

Un gros manque s'est fait sentir à la fin de ma lecture résidant dans le fait que j'aurais aimé que son investigation aille un peu plus loin notamment en comprenant leur reconstruction physique mais surtout mentale.
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Les survivants

J'avais envie de lire ce livre depuis un long moment, les faits étant connus et presque légendaires. Mais l'histoire réelle qui se trouvait derrière ces hommes qui recoururent à l’extrême pour survivre m'intéressait tout autant. Et je dois bien dire qu'elle n'est pas du tout déplaisante à lire !



Le récit est un documentaire, compilant les témoignages et souvenirs des survivants de ce crash aérien, en tentant également de faire ressentir toute l'ampleur du drame tels que vécus par les familles et les parents, à l'autre bout de la cordillère des Andes.

Le récit alterne donc ses chapitres entre les survivants coincés dans leur cordillère, et les familles tentant de retrouver leurs disparus. Si j'ai eu l'impression au début que le procédé semblait factice et jouait sur la corde des sentiments pour rallonger la durée de l'histoire, j'ai eu plaisir à découvrir l'organisation des recherches, les indices des voyants (tous à côté de la plaque) et ceux des enquêteurs, l'organisation du réseau pour les recherches etc ...



Le récit reste avant tout prenant pour son côté authentique et par ce qu'il présente. C'est une histoire incroyable, mais qui mérite une lecture. L'extrémité dans laquelle sont poussés ces humains à de quoi faire frémir, mais elle est en même temps compréhensible, d'autant plus lorsque l'on s'attache aux personnages.

C'est sans doute le point faible du récit : la pléthore de personnages, certains ne durant pas longtemps, alourdit parfois le récit et m'a fait peiner à me rappeler qui était qui. Mais une fois dans le rythme, j'ai retenu quelques uns des principaux personnages et j'ai continué ma lecture sans soucis.



En définitive, ma lecture fut plaisante et j'ai pu aller jusqu'au bout malgré ce qui est raconté, la lecture reposant principalement sur le tour de force qu'a constituée cette survie à plus de 4.000 m d'altitude pendant plus de deux mois ... Cependant, le récit ne laisse aucune place à autre chose, et je me dis que c'est tant mieux. Entre le mysticisme, la religion, la politique etc ... nombre de sujets auraient pu être évoqués mais je suis finalement satisfait que l'auteur s'en soit abstenus. Sur un tel sujet, mieux vaut finalement en décrire les faits et laisser toute interprétation au lecteur.

Une lecture pas forcément facile, sur un sujet qui peut choquer, mais qui est plaisante. C'est un livre que je voulais lire, et je n'en suis pas déçu.
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Les survivants

Asphyxiant sans mauvais jeu de mot.

J'ai commencé à lire ce livre comme un roman, puis comme un thriller tout en gardant dans un coin de ma tête qu'il s'agissait quand même d'une histoire vraie.

Je ne pensais vraiment pas avoir été autant transporté ni impliqué dans leur histoire jusqu'au moment où ils retrouvent une certaine forme de civilisation... Là j'ai eu un gros choc et j'ai réellement pris conscience de ce que j'étais en train de lire...bouleversant sans non plus tomber dans le larmoyant dans l'écriture. Bref, j'ai adoré et je le conseille fortement.

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Les survivants

L'histoire : en provenance d'Uruguay et en direction du Chili, un avion de lignes intérieures se crashe dans les Andes. A son bord, une soixantaine de passagers, dont une équipe de jeunes rugbymen et des membres de leurs familles.

Il y a des morts, des blessés, et des survivants indemnes.

Ils pensent au début qu'on va venir les chercher. Mais les secours ne viennent pas...

Alors ils décident de ne pas se laisser mourir, et vont faire preuve d'un courage et d'une force incroyables en partant à pied dans les Andes, pour aller chercher eux-mêmes du secours. Ils devront même briser un des plus grand tabous pour pouvoir survivre, car il faut bien manger pour pouvoir continuer à vivre...

Cette histoire incroyable et pourtant réelle, reste pour moi un livre culte.

J'ai pu le lire très jeune, à 13 ans, et j'ai été bouleversée par ce récit auto-biographique que tout le monde connait maintenant grâce au très bon film de 1993 (Les survivants - Frank Marshall).
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Les survivants

Lu au lycée, ce livre est encore très présent dans mon esprit. Évidemment, la question que l'on se pose : et nous, à leur place, qu'aurions nous fait ? Impossible donc de critiquer les actes de ces rescapés de l'impossible.
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Les survivants

Rappelle-moi de ne plus jamais prendre l’avion. Surtout quand il neige. Surtout au-dessus de la Cordillère des Andes. Parce que moi je n’ai pas l’étoffe d’un rugbyman capable de survivre dans des conditions extrêmes, contrairement aux rescapés d’un crash d’avion survenu en 1972 (dans la vraie vie). Deux mois d’attente des secours, 44 passagers au départ, 16 à l’arrivée, et l’horreur tout du long. Survivre à un crash aérien, ce n’est rien. Encore faut-il survivre après, au sommet d’une chaîne montagneuse enseveli sous la neige, blessures exposées, agonie des autres dans les oreilles et ventre vide depuis des jours. Sur 300 pages, on lit la subsistance, l’instinct de conservation qui revêt un caractère presque mystique et l’inimaginable: le cannibalisme comme moyen de survivre. Le sensationnalisme, ce n’est pas le genre de la maison: ce livre condense les propos des 16 rescapés recueillis par Piers Paul Read, leurs réflexions sur leurs actes, leurs motivations, leurs justifications aussi. Au-delà de la catastrophe en elle-même, c’est l’humain dans toutes ses dimensions qui transparait, du chouineur au brave, de l’égoïste au généreux, du désemparé à l’ingénieux, du défaitiste au guerrier à l’instinct de survie surdéveloppé. Sur ce, je vais lire Tintin, Vol 714 pour Sydney…
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Les survivants

J’imagine Dieu lui-même voulant faire une expérience extraordinaire, pour tester des individus: que feront-ils si, placés dans une situation exceptionnelle, ils peuvent survivre uniquement en transgressant une loi fondamentale de la civilisation ?

Ces hommes, ce sont les passagers d’un avion qui s’est écrasé dans les Andes. Ils ont survécu au crash et ils comprennent vite qu’ils ne peuvent compter sur aucun secours. Faut-il quitter l’abri (tout relatif) de l’épave d’avion et probablement mourir dans la haute montagne ? ou bien rester sur place et attendre. Ils peuvent survivre longtemps, car ils ont de l’eau (grâce à la neige omniprésente) et ils ont tout un stock de viande non avariée: c’est... la chair des cadavres, congelés dans le froid !!! C’est impensable ? Non, c’est possible, et même véridique: il s’agit bien d’une histoire vraie. Comment se sont-ils résolus à l’anthropophagie, comment sont-ils restés unis dans l’adversité ? Peut-être est-ce dû à leur jeunesse et à la forte cohérence du groupe (il s’agissait d’une équipe de rugbymen uruguayens) ? En tout cas, ce récit bouleversant en dit beaucoup sur la nature humaine. Il démontre que n’importe quel tabou peut et DOIT être transgressé, quand une valeur supérieure s’impose: en l’occurrence, le refus de mourir pour rien.

Mais les survivants ne sont ni sots, ni passifs; ils ont du courage. Ils ne se contentent pas de manger leur chair humaine. Ils obtiendront leur salut à l’exploit de certains d'entre eux, qui ont finalement quitté l’épave, traversé la zone de mort en haute altitude et débouché dans une vallée habitée pour appeler les secours. Un autre miracle, en vérité !

J’ai été vraiment impressionné par ce récit très fort. C’est une lecture que je n’oublierai jamais.

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Les survivants

L'écrivain anglais Piers Paul Read s'est vu confier la mission d'écrire l'histoire de ces survivants qui ont défrayer la chronique lorsque, deux jours avant Noël, on retrouva seize d'entre eux après plus de deux mois passés dans la cordillière des Andes suite à une catastrophe aérienne. Alors que le monde découvrait, avec émotion, et parfois horreur, qu'ils avaient manger leurs compagnons pour pouvoir survivre, un scandale sans précédent s'empara des médias de l'époque.

Les survivants raconte cette histoire, leur histoire et personne ne peut se porter juge devant le besoin de survivre. Ce livre se lit comme un roman d'aventure qui marque les esprits et porte à la réflexion.
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Les survivants

Un livre écrit avec minutie et sincérité publié deux ans après le crash du 13 octobre 1972 d’un avion transportant une équipe de rugby, famille et amis. Piers Paul Read écrit les faits qu’il a recensés auprès des survivants, des familles… Tout ici est véridique, rien n’a été omis, et l’auteur cherche à rétablir la vérité sur ce qui s’est réellement passé après le crash, et comment les survivants ont réussi à créer une véritable petite société pour survivre en se répartissant les tâches. C’est un livre qui s’attache surtout à décrire ce qui est arrivé, recueillant les points de vue de chacun, et ce qui est très intéressant c’est que Piers Paul Read nous explique également les recherches effectuées par les parents de certains survivants en parallèle pour retrouver leurs enfants. C’est une véritable richesse d’avoir ces points de vue qui nous permettent d’avoir une vision d’ensemble.

J’ai lu cet ouvrage après avoir lu le témoignage de Nando Parrado écrit trente ans après environ que je recommande fortement avant ou après la lecture de ce livre-ci.

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Les survivants

Ce livre est incroyable. Il raconte avec une criante vérité la vie qui s'est organisée après le crash de l'avion dans les Andes, sous la neige. En mettant ce livre en parallèle avec le livre de Nando Parado, un des survivant qui est allé chercher de l'aide on comprend l'horreur mais aussi l'incroyable volonté de survivre dont ils ont fait preuve. A lire absolument.
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Les survivants

Souvenir de lecture adolescente. Je pense qu'à l'époque, vers l'âge de 15/16 ans, je n'avais pas mesuré toute l'horreur décrite dans ce roman inspiré du célèbre fait divers. On ne se représente pas vraiment ce qu'est le cannibalisme à cet âge, je pense. Je l'avais plutôt perçu comme un roman d'aventure. Ni plus ni moins.

Peut-être à relire ?
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