Défi ABC 2022/2023
Dans l'édition extraordinairement annotée de la Pléiade: un vrai bonheur... Voilà donc une véritable encyclopédie du début de notre ère. Lu par bribes dans un premier temps, à le recherche de données pour un travail en cours, je me suis laissée happer par l'histoire et les histoires de Pline. On est tenté de sourire parfois , mais que diront nos descendants dans deux mille ans de nos dictionnaires? C'est prodigieux d'érudition, un saut dans le temps vertigineux. Ne vous laissez pas intimider par l'âge vénérable de cet Ancien, il est d'une actualité brûlante en ce qu'il propose un pas de côté, une vraie réflexion sur la nécessité d'étudier l'histoire en générale, et celle des sciences en particulier.
Commenter  J’apprécie         63
"Histoire naturelle" de Pline l'Ancien.
Ce livre m'a fait de l'œil depuis presque 1 an mais voilà seulement que je l'ai lu.
Avant tout, je passerais rapidement sur mon avis du livre de Pline que je trouve exceptionnel et que l'on devrait tous lire au moins une fois dans sa vie pour voir l'évolution des pensées et des connaissances sur le monde que les romains pouvaient avoir comparée aux notres. On apprend énormément de choses que ce soit sur le système solaire, la biologie (que ce soit des animaux que terres, dans l'eau, dans les aires et dans les plantes avec les soins que tous ceux-ci peuvent avoir sur l'homme) mais également sur l'histoire des hommes et des pierres en général.
Non, vous avez compris mon amour pour cet écrit impressionnant, mais je passerais mon petit coup de gueule à mon échelle sur l'édition du livre.
A l'origine, quand on m'a offert ce livre, je pensais que le livre était entier mais c'est après avoir lu une critique sur Babelio et d'autres sur internet en général que je me suis rendu compte de la fraude de la version Folio qui n'est qu'une partie du texte de Pline (1/8eme du livre est présent dans cette version de poche) et que très peu d'indication est présent pour nous dire que ce n'est qu'un choix de l'éditeur des textes qu'ils trouvaient les + importants de Pline ici présent. Je me suis donc fait avoir en pensant que le livre était entier mais également car sur la page de couverture dans le résumé rien n'est précisé.
Si vous voulez commencer à lire Pline ce livre reste sympa mais si vous êtes comme moi à vouloir lire le livre en entier il faudra débourser 89 euros pour la version de Belles Lettres (que j'achèterais mais pas maintenant vu le prix).
En soit une très bonne lecture, une très belle découverte des connaissances du monde par Pline et les romains, mais une édition qui gâche le plaisir de lecture (même si excellente).
(10/10)
Commenter  J’apprécie         71
On a beaucoup critiqué cet écrivain (les puristes) ; la vérité, ses écrits d’une ardeur rarement égalée témoignent d’une curiosité inépuisable, sa description des arbres d’une capacité d’émerveillement contagieuse. Pline nous rend la lecture moins ardue, souvent passionnante. Bien sûr, il faut aimer le sujet. In ... veritas.
Commenter  J’apprécie         30
Je me souviens encore de la tête de la bibliothécaire quand je lui demandais "Inventorum Natura". Pas vraiment le genre de livre qui préoccupe une petite fille de 7 / 8 ans... Pourtant, au lieu de lire des classiques, je me délectais de ces magnifiques images qu'il nous présente, et je passais des heures à tenter de les dessiner. Bien des années plus tard, j'ai repensé à ce livre, et je me suis dit qu'il devait figurer dans ma bibliothèque. Et le voilà !
C'est par la voix de Pline l'Ancien que nous découvrons un monde extraordinaire, et qui pourtant est le nôtre. Page après page, il nous décrit ses fantastiques rencontres, animales, végétales et humaines (ou plutôt humanoïdes), avec un texte en latin suivi de sa traduction française. Je n'y faisait pas trop attention étant petite, trop fascinée par les sublimes illustrations d'Una Woodruff.
Quel dommage que ce livre n'ait pas fait plus sensation que ça. Les amateurs de créatures fantastiques en tout genre devraient pourtant se l'arracher, car on y retrouve certains de nos grands classiques, tels les dragons, griffons, pégases, hippogriffe etc... Mais certains sont représentés d'une manière assez atypique : le griffon n'a pas de pattes avant et une tête féline avec un bec quasi inexistant et muni de crocs, le pégase a des ailes de chauve - souris et des cornes d'antilope, le kraken a plusieurs têtes... Oui, il faut le voir pour le croire, et ça vaut le coup ! D'autres créatures, plantes et peuples humains semblent tout droit sortis de l'imagination de l'illustratrice (mais je me trompe peut - être), comme l'oiseau d'eau, la terrible plante - serpent ou la mystérieuse femme au mauvais oeil. De quoi inspirer d'éventuels nouveaux auteurs de fantasy !
Conclusion, un livre oublié qui pourtant figurera à jamais parmi mes meilleures découvertes en matière de fantastique. Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie         20
le livre 1 est consacré à la géographie (du monde de son époque)
Commenter  J’apprécie         00
Avec ce livre XXXV de son Naturalis Historia, Pline l'Ancien passe de l'Histoire Naturelle à l'Histoire des Arts.
Il convient peut-être d'apporter une toute petite précision à la façon dont il entend les mots Histoire et Nature.
Dans l'Antiquité, le terme d'histoire est parfois assez proche du terme actuel d'enquête. Dans le cas présent, il faut probablement entendre le terme histoire comme signifiant " inventaire des connaissances ".
De même, pour Pline l'Ancien, la nature n'est pas la vision poétique, vaguement campagnarde ou sauvage qu'on lui accorde désormais. Il doit plutôt considérer la Nature comme l'ensemble des composantes de l'univers.
On comprend alors mieux pourquoi l'un des trente-sept livres de son Histoire Naturelle soit dédié à l'art de rendre, par la peinture ou le modelage, des éléments " de la nature ".
Pline s'attache donc à nous rappeler la succession des peintres puis des modeleurs qui ont été les plus marquants, représentatifs ou innovants dans leur aptitude à " rendre la nature " ou à " montrer le naturel ". En ce sens, le summum, la quintessence de l'art pour lui est le trompe-l'œil.
Si, par sa peinture, l'artiste a réussi à tromper un animal ou mieux un homme ou mieux encore un confrère artiste, alors il a atteint à l'essence même de la nature.
C'est une vision probablement très distante de l'acception actuelle de l'art, mais, quand on y réfléchit, c'est une vison très scientifique, qui se propose un critère d'évaluation objectif, quantifiable, falsifiable (au sens scientifique du terme tel que l'évoque Karl Popper, par exemple) et autorisant la comparaison entre œuvres.
Avec une telle approche, ce n'est donc plus absurde du tout d'inclure une telle section dédiée aux arts plastiques dans un ouvrage de type plutôt encyclopédique et scientifique.
On y apprend aussi quelques (très peu en vérité, je ne veux pas vous faire miroiter monts et merveilles) aspects des techniques employées à l'époque.
Enfin, on y constate que dès l'aube des temps, l'artiste reconnu a bénéficié d'une très grande considération sociale et a été très lié aux hautes sphères du pouvoir ce qui lui permettait déjà à l'époque ces débordements " caractéristiques ". Je parle bien évidemment de l'artiste reconnu car Pline évoque que déjà dans l'Antiquité, l'artiste pouvait végéter dans une forme de misère avant de pouvoir vivre de son art.
Un petit livre assez intéressant sur l'histoire des arts donc, aux époques grecques (surtout) et latines, par un quasi contemporain mais que je ne considère pas non plus comme un ouvrage captivant. Ceci dit, tout cela est affaire de goût, et ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie         544
Au moment où Pline l'ancien écrit cet animalier, les sciences, les arts et les autres domaines du savoir ne sont pas divisés et compartimentés comme ils l'ont été par la suite. Sa façon de décrire les animaux est donc empreinte de la fraîcheur de celui qui défriche un territoire nouveau, et s'adresse à un public de non spécialistes. La langue qu'il utilise est un peu difficile parce qu'elle est ancienne, mais elle rend compte d'un point de vue presque naïf sur les sciences naturelles. Ce ton jubilatoire est soutenu par les illustrations quasi surréalistes de Armel Toucour. Elle assemble gravures anciennes, photographies et illustrations des années 50 ; et bricole des animaux mécanisés et humanisés.
Commenter  J’apprécie         10
Le texte en soit est bon mais l'éditeur à fait des coupes que je trouve un peu malheureuse... On aurait voulut en avoir un peu plus, quelque chose de plus compact et non pas des extraits épars...
Commenter  J’apprécie         31