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Citations de Prajwal Parajuly (13)


Comme l’âge adulte était compliqué ! Il comptait tant de chemins dangereux, de zones réglementées dont on ne parvenait plus à s’échapper si on y pénétrait par mégarde ! S’ils avaient été enfants, Bhagwati et lui se seraient probablement traités de tous les noms, bagarrés et réconciliés une bonne douzaine de fois pendant le trajet jusqu’à Gangtok. Adultes, ils trouvaient à peine le courage de se poser l’un à l’autre les questions importantes.
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Ram aurait peut-être voulu l’accompagner. On aurait pu organiser une rencontre furtive avec ses frères toujours bhoutanais à Gangtok. Résidents fiers, mais terrorisés du Bhoutan, ceux-ci se tenaient maintenant à distance de toute manifestation contre la monarchie. Quand ils avaient appris l’installation de Ram à Denver puis Boulder, ils l’avaient supplié de trouver le moyen de leur faire quitter le pays. De ce point de vue-là, ses frères étaient comme tout le monde – ils partaient du principe qu’en montant à bord d’un avion à destination de l’Occident, on laissait ses problèmes derrière soi en Orient. L’Orient, c’était la pauvreté. L’Occident, la richesse. L’Orient, c’était l’inégalité. L’Occident, l’égalité. L’Orient, c’était une vie de problèmes. L’Occident, la solution à ces problèmes.
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Main dans la main, ils contemplaient avec un émerveillement silencieux la majesté de cette ville dans laquelle ils se sentaient chez eux. Toute parole aurait altéré la valeur de ces moments. New York avait la capacité de les rendre muets…

… Quand une telle émotion vous envahissait il était facile de se laisser convaincre que les épreuves sont passagères, comme le reste d’ailleurs. L’impermanence est une chose magnifique.
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Leurs ancêtres reléguaient les femmes indisposées dans les étables de sorte qu’elles ne souillent pas la maison de leur ignoble contact. Une version de cette pratique – moins draconienne, mais encore très rigide pour l’époque actuelle – avait toujours cours sous le toit de Chitralekha : La femme « souffrante » devait demeurer dans certaines zones limitées, dont étaient exclus la cuisine et l’autel…
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En général , les gagnants de la loterie payent cher leur coup de chance une fois passée la joie initiale, et c’était exactement ce qui arrivait à Manasa .
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Les réfugiés avaient du mal à savoir quelle était leur patrie, mais Bhagwati bien plus encore. Qui était-elle ? A sa naissance : une Indienne népalophone, dont le défunt père était originaire du Sikkim et la défunte mère, du Népal…

… Après son mariage : une Bhoutanaise népalophone qui avait juridiquement renoncé à la citoyenneté indienne afin de se sentir chez elle au Bhoutan. Après l’expulsion de six cent mille népalophones du Bhoutan : l’habitante d’un corps apatride échoué dans un camp de réfugiés au Népal. Après le geste magnanime des Etats-Unis : une réfugiée cette fois en Amérique….
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Les fraises sont des fruits magnifiques.Pourtant , elles sont presque toujours terriblement insipides .Selon une analogie tordue de mon invention , les fraises sont comme ces femmes extrêmement belles qui sont nulles au lit .
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C’était là toute la beauté de l’Amérique - celle - ci parvenait curieusement à ramener tout le monde au même niveau .Riches ou pauvres , les gens se ressemblaient tous là -bas , a quelques exceptions près .En Inde , n’importe quel millionnaire était repérable au milieu d’une foule , quels que soit ses efforts pour pour se fondre dans la masse - c’était d’ailleurs un peu ce qui leur arrivait ici , à Bhagwati et lui , la réfugiée et le médecin de retour d’Amérique . Aux États - Unis , grâce à l’égalitarisme de la tenue jeans - T- shirt , la population était uniforme .
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Chitralekha était née pendant la Première Guerre Mondiale, bien avant que l'Inde n'obtienne son indépendance, bien avant la guerre sino-indienne, bien avant que le Sikkim ne soit absorbé par l'Inde au cours de ce que les historiens appelaient son "annexion brutale", bien avant que les rois du Sikkim ne soient rendus impuissants, bien avant que la reine américaine du Sikkim ne quitte le roi, bien avant la chute de Basnett. Chritralekha était une femme du passé. Comment pouvait-on attendre d'une personne aussi âgée qu'elle comprenne l'amour - cet amour alambiqué dont Bhagwati était tout imprégnée ?
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Nous formons maintenant une famille de népalophones dispersés.
Nous sommes de Kalimong, ville située dans le district agité de Darjeeling, où l'espoir aurait dû régner, "Jai Gorkhaland ! Vive le Gorkhaland !", mais a été supplanté par le désespoir au fil des années.
Du Népal, dont notre mère était originaire et où Manasa s'est mariée.
De Gangtok, la capitale du Sikkim, notre ville natale.
Du Bhoutan (en quelque sorte), où Bhagwati s'est mariée.
Et nous sommes aujourd'hui d'Amérique, d'Angleterre, de partout.
Nous sommes des népalophones des quatre coins du monde.
Moi : Citoyen du monde ? Pas tout à fait. Indien népalophone. Indo-Népalais. Indien d'origine népalaise. Gurkhali, gurkha ou gorkha - en Inde, ces termes désignant les Népalais gagnent rapidement en popularité.
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« Nous sommes des êtres humains, pas des animaux. Nous voulons parler notre langue, pas aboyer la vôtre. »
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Ce n’était pas sa fille de douze ans qui parlait, cette voix n’était pas la sienne . Supriya s’exprimait comme une femme qui avait mûri, pris du recul et réalisé que les personnes de son sexe occupaient une place secondaire dans leur communauté. Prabin ne l’avait pourtant pas élevée de cette façon. Homme ou femme, fille ou garçon, tous étaient égaux, voilà ce qu’il lui avait enseigné.
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Toute parole aurait altéré la valeur de ces moments? New York avait la capacité de les rendre muets. Sa splendeur vespérale était à couper le souffle. Devant une telle vue, Agastaya avait l'impression que ses problèmes étaient insignifiants ; même si la voiture avait un accident et qu'il mourrait, New York poursuivrait sa vie, le monde continuerait de tourner, la vie ne s'arrêterait pas. Quand une telle émotion vous envahissait, il était facile de se laisser convaincre que les épreuves sont passagères, comme tout le reste d'ailleurs.
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