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Citations de R. J. Barker (25)


Lorsque les dieux sortiraient de leurs tombes, au fond de l’océan, ceux qui leur étaient restés fidèles seraient récompensés.
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Le couteau faisait son œuvre nécessaire sur un autre Affligé, et une nouvelle série de symboles sanglants apparaissait sur le sol souillé. Avaient-ils un sens ? Etait-il censé y lire un message ? Dans ce lieu entre la vie et la mort, si près d'embrasser les ténèbres liquides qui avaient avalé les dieux morts, lui étaient-ils destinés ?
Ou bien n'était-ce que du sang ?
Et la mort.
Et la peur.
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- Je t'ai dit de dormir.[...]
- Quand on vous entend évoquer votre passé, on s'imagine qu'il était doré.
Elle répond très vite et avec colère :
- Et on peut s'imaginer que tu as de la pisse en guise de salive, Girton, quand on te voit l'user sans discernement.
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- Je croyais que tout le monde...
- Se battait comme nous ? Non, même ceux qui se battent comme des oiseaux ont une technique différente de la nôtre. Tous les chagrins sont différents.
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Ma maîtresse n'avait pas beaucoup d'humour. En règle générale, l'humour n'est pas le fort des assassins, profession qui attire les gens tristes et mélancoliques. Je n'entre pas dans cette dernière catégorie, mais je n'ai pas vraiment choisi de faire ce métier.
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Il rêve de ce qui a été.
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— Quel genre d’assassin es-tu ? Un enfant handicapé fait un piètre tueur.
— Sans doute avez-vous raison, chuchotai-je. Si j’étais un assassin, je pourrais me libérer et vous trancher la gorge. Mais je ne puis que vous embrasser sur la joue.
Je me penchai et effleurai sa barbe naissante de mes lèvres. Il recula en sursautant comme un lézard ébouillanté, et je lus sa peur dans ses yeux. Puis sa colère.
Il me battit. Il utilisa un gourdin en bois, et s’il n’était pas un artiste en la matière, il compensa son manque de talent par un surplus d’enthousiasme. Pendant qu’il me frappait, je me disais que si le silence était souvent la meilleure option, il était parfois bien de parler. Lorsqu’il eut terminé, il me remit mon masque et le sac sur la tête et me traîna dans le château.
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On aurait dit qu’une pellicule de givre se propageait sous la tente, recouvrant d’abord le feutre épais des parois, puis le sol, avant d’envelopper mes jambes. Elle ne voulait pas vraiment savoir combien de temps elle avait passé hors du monde. Seules l’intéressaient la magie et les lames aiguisées qui traçaient des symboles mouvants sur ma peau. Ces symboles qui me retranchaient du monde, annihilaient le goût des choses, transformaient la musique en bruit, les émotions en paralysie, les couleurs du printemps en boue.
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Une voix, dans ma tête, me disait que mon plan était dangereux et bête, mais elle était faible, presque inaudible derrière une autre, bien plus puissante, qui me répétait que je devais tout faire pour empêcher Mastal d’emmener ma maîtresse. S’il le faisait, je ne la reverrais jamais. Et puis, qui pouvait dire jusqu’où Aydor avait prévu d’aller ? Ou si une famille attendait réellement ma maîtresse dans les Menues Collines ? Mon plan n’était pas fou, pas vraiment. Toucher le yandil avait réveillé quelque chose en moi. La simple idée de la plante faisait crépiter mes cicatrices, faisait entrer mon cerveau en ébullition.
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Rufra avait baptisé son fils Vinwulf en hommage à l’homme qui l’avait élevé et qui, à la fin, avait donné sa vie pour lui. Malheureusement, il n’y avait rien de Nywulf – que j’avais énormément respecté, sinon aimé – dans le jeune homme. À la grande déception de Rufra, aucune des qualités du vieil homme n’avait été transmise à son fils.
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— Maître ?

Je me retournai. M’entendre appeler maître me faisait toujours un drôle d’effet, alors que Feorwic était avec moi depuis près de deux ans. Elle était petite, comme je l’avais été, et avait l’âge d’Anareth. Ses cheveux étaient presque blancs, même si elle avait le visage rond et la peau foncée des habitants des montagnes.
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— L’invisibilité simple…, me dis-je. Ce n’était pas un amateur ni un enfant mal entraîné.

Mais bien quelqu’un comme moi.

En dépit du danger, en dépit du fait que le contexte avait radicalement changé avant ce voyage à Ceadoc, un frisson d’excitation me parcourut, car j’avais cru qu’il ne restait plus personne à part moi.

Mais il était comme moi.

Un cri m’arracha à ma réflexion. Une femme, un hurlement d’agonie et de peur.

— Le bébé ! Il arrive ! Le bébé arrive !
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— Tu t’ennuies, conclus-je dans un sourire forcé, auquel Boros répondit néanmoins, me gratifiant d’un sourire terrifiant.

— Pour résumer, oui. Et puis, je me suis dit qu’avec Rufra qui se rend à Ceadoc pour tenter d’être élu roi des rois… Bref, je me suis dit qu’il y aurait sans doute de l’action.

— Il y aura surtout de la politique, Boros. Des vieillards palabrant autour d’une table.

— Dans les Terres lasses, la politique est singulière, rétorqua-t-il en posant la main sur le pommeau de son épée. D’ailleurs, l’action a déjà commencé, si j’ai bien compris.
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Lève-toi.

Venue des profondeurs de son être. Quelque chose s’agite, quelque chose qui se désespère de continuer. Elle espère qu’il s’agit de l’enfant, mais non. Il s’agit d’une chose vieille et sombre, qui veut qu’elle vive, mais elle n’est pas assez forte. Elle se meurt dans les bois. Elle se meurt dans les bois. Tout ce qu’elle avait n’est plus. Et son corps se vide de sa vie.

Lève-toi.
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Maniyadoc avait beaucoup changé depuis que j’étais parti, cinq ans plus tôt, vendant mon épée et mon honneur au plus offrant et tâchant de ne pas me faire rattraper par les assassins du Cercle ouvert. J’avais appris à connaître la guerre. Nous avions passé la moitié d’une année avec les Ilstois des mers lointaines, qui pensaient que si vous offensiez la terre, celle-ci pouvait devenir un géant et écraser tout ce que vous possédiez, tous ceux que vous chérissiez, pour les remplacer par un tapis de verdure. On aurait dit qu’un de ces géants avait rendu visite à Maniyadoc.
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— Si j’ai bien compris, tu vas me mettre un espion et des tueurs sur le dos pour t’assurer que je vais bien délivrer ton message à Rufra ?
Il retourna à son trône, s’assit et poussa un profond soupir.
— Non. Va où bon te semblera, Girton Pied-bot, et renvoie le soigneur si tu n’as pas confiance en lui. Tu es libre de tes choix. Je suis fatigué de donner des ordres à tout le monde. Je ferai allégeance à Rufra que tu lui parles pour moi ou non, expliqua-t-il en prenant son gobelet. Maintenant, j’aimerais m’enivrer et tout oublier. Peut-être boirons-nous un jour ensemble, Girton Pied-bot. J’espérais le faire aujourd’hui, mais le moment n’est apparemment pas venu. Pars quand tu voudras. Pars où tu voudras. Je ne te forcerai pas.
Je le regardai boire en me demandant à quel jeu il jouait.
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— Depuis combien de temps êtes-vous avec elle ? me demanda-t-il.
— Quatorze ans, répondis-je en lui touchant le front, qu’elle avait brûlant.
— Savez-vous quand elle est arrivée dans les Terres lasses ?
Je me tournai vers lui. Il me fixait d’un regard intense et brillant.
— Pourquoi me posez-vous cette question ?
— Par curiosité, dit-il dans un haussement d’épaules.
Je retirai ma main du front de Merela.
— Vous devriez essayer de faire baisser sa fièvre au lieu de me demander des choses qui n’ont rien à voir avec son état, lançai-je avant de m’éloigner, le laissant à son devoir.
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Même revêtir le costume du Bouffon de la Mort ?
Pouvais-je le faire ? Furieux que j’étais contre ma maîtresse, j’avais abandonné mon entraînement et les itérations des assassins, préférant le marteau d’armes aux lames traditionnelles. J’avais cessé de pratiquer les danses et roulades que j’affectionnais tant autrefois, prétextant que les entailles de mon torse étaient trop douloureuses. C’était un mensonge, évidemment, ce dont elle n’était pas dupe. Mon but était de la punir et d’affirmer mon indépendance, quitte à sacrifier ce que j’aimais le plus au monde. J’avais été bête et je ne méritais pas de porter le costume du Bouffon.
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Il me sourit. Je rengainai mon arme et m’en allai. Je ne m’étais pas senti aussi fort depuis des mois, voire des années, et ce, grâce à son amitié, mais également parce que j’avais décidé de ne plus fuir. Peut-être ne serais-je jamais un homme de la qualité de Rufra, mais au moins ma route était-elle tracée. Ma lame était faite pour causer des ravages – tel était mon destin –, et j’étais prêt à donner ma vie pour Rufra et les changements qu’il essayait d’imposer.
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Les Vivants des villages gardent leur urine et leurs excréments pour les vendre aux tanneurs et teinturiers, mais les Bénis sont bien au-dessus de cela ; ils vident leurs seaux par-dessus les murs de leurs châteaux comme pour en faire cadeau à la populace. En quinze ans de vie, j’avais déjà rampé dans une grande variété de merde – chez les Reconnaissants, les Vivants et les Bénis – et l’odeur était toujours la même.
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