C'est toujours une sensation indescriptible que de découvrir un nouvel auteur, une sorte de plaisir inédit, une première fois avec un style, avec une plume. J'ai eu la chance de découvrir Rachel Lee, je vous propose un aperçu de son univers à travers ma chronique.
Superbe immersion dans le monde du journalisme avec un personnage qui s'appelle * roulement de tambour* : Kathleen, et oui, elle porte le même prénom que moi, autant vous dire que ça fait toujours plaisir et sourire. Vous vous en doutez peut-être, mais cela me fait commencer le lecture sur de bonnes bases, comme quoi il ne faut pas grand chose parfois. Cette petite anecdote passée, je vais vous parler des personnages de manière plus générale. Chaque protagoniste a une histoire, du vécu, chaque personnage est travaillé en profondeur, c'est un véritable plus. On sent un véritable travail, une volonté de l'auteur de donner du relief à ses personnages. Kate comme Connor. Elle la femme investie dans son travail, dévouée à un mari qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Lui le flic acharné, ancien photographe, le flic prêt à tout pour retrouver un meurtrier.
Le lien du mal nous offre une enquête intéressante avec plusieurs points de vue, ce qui dynamise le récit, permet de l'accélérer et de dénouer des situations stagnantes. De plus, on a deux affaires en une, que demander de plus ? D'un côté celle du tueur en série, un homme qui tue des femmes, de l'autre une histoire de mail bizarre, une sorte de cyber-harcèlement dont est victime Kate ( le harcèlement, encore un point commun avec moi, quelle coïncidence ). L'histoire mêle à la fois l'univers journalistique et le monde de la police, deux milieux qui éprouvent souvent quelques difficultés à s'entendre. La figure féminine pour le journalisme, la figure masculine pour la police, un duo somme toute plausible que l'on se plait à observer évoluer selon un plan émotionnel mais aussi selon l'enquête en cours. Les personnages évoluent donc parallèlement l'un à l'autre ; un point de convergence va faire basculer le récit.
L'écriture de Rachel Lee est agréable, on dévore les chapitres sans même s'en rendre compte, captivé par le récit, mu par le désir de connaître le fin mot de l'histoire. L'auteure met en avant la psychologie du tueur, elle joue à un jeu double. D'un côté nous avons toutes les cartes en main pour comprendre l'histoire – du moins en apparence – mais d'un autre côté l'envie de connaître les hypothèses et les avancées de l'enquête nous fait douter de ce que nous savons. Connor Quinn, le policier, va tenter d'entrer dans la peau du tueur en série, le travail du profileur est très intéressant, nous suivons l'évolution du tueur en même temps que celle de Connor. Essayer de rentrer dans la tête d'une telle personne n'est pas sans laisser des séquelles, c'est un exercice qui demande une grande maîtrise ainsi qu'un certain entraînement. Dans ce livre, le profilage témoigne d'une volonté particulière, d'un intérêt pour le tueur, ce qu'il a vécu et ce qui l'a conduit à tuer.
L'auteure aime nous prendre à parti des conspirations, des tourments de ses personnages. Nous avons une idée du tueur mais sommes captivés par les recherches pour le trouver. Nous savons à qui Kate s'adresse sur le net mais elle ne le sait pas, nous guettons le moment de la révélation. Rachel Lee joue avec nos nerfs, notre résistance au choc, au coup. Les moments tant attendus en valent la chandelle croyez-moi, rien ne se passe comme prévu et c'est ce côté imprévisible qui séduit le lecteur.
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