On voit que le vent ne sait pas lire quand il feuillette les pages d'un livre à l'envers ...
Les chatouillis des papillons rendaient le jardin nerveux.
Les toiles d'araignées sont les voilettes dont s'ornent les greniers.
Il y a un nuage matinal qui est le biscuit ou la brioche que prend le ciel au petit déjeuner. Il disparaît en un clin d'oeil, sans que l'on sache comment, dévoré par le bleu affamé.
Les mouettes naissent des mouchoirs que l'on agite au départ des bateaux.
Il y a des bigotes qui prient comme les lapins mangent de l'herbe.
Le papillon , qui se pose sur toutes les fleurs, est la dactylographe du jardin.
Sur le littoral, c'est la mouette qui donne le signal du lever du jour.
Jouer de la harpe, c'est être passé maître dans l'art délicieux de la caresse et du pincement.
D'un radis, le couteau du cuisinier fait une fleur.
L'artichaut est dur en apparence, mais il a un coeur tendre.
Au cinéma, il faut être bien coiffé. Surtout dans la nuque.
Les jours de vent, les joncs ont cours d'escrime.
Il n'aurait jamais dû allumer la lumière ! Que n'avait-il continué à traquer dans l'ombre la blanche volupté de l'imagination !
Je me suis toujours senti exposé aux sévères rigueurs du dehors, bien que par miracle, j'aie vécu en lieu sûr. Voilà pourquoi, à l'histoire personnelle de ma petitesse se joint une part d"histoire universelle de l'animal sous la mystérieuse et claire inquiétude du cosmos.