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Citations de Raphaële Billetdoux (78)


Au cœur même de ce qui s'annonçait comme un ébranlement de son être, tout ce que la terre et ses nuages réservaient de batailles, tout ce que l'intelligence pouvait saisir en une minute, des bonheurs les plus petits aux souffrances les plus grandes, d'avance elle en embrassait la fatalité.
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Je m'appelle Lucas Boyenval. Je m'appelle Lucas Boyenval. Je m'appelle Lucas Boyenval. Vous n'avez connu que le prénom et le corps. Un jour de cour, un jour d'amour et vous m'envoyez dire que vous êtes fati-guée. Je connais votre constitution. Je sais jusqu'où peut aller votre folie. Ce n'est pas vrai, votre opinion n'est pas faite. Je ne comprends pas, mais je passe.
Je m'appelle Lucas Boyenval. J'étais sur terre bien avant vous. Je vous ai attendue.
Vous avez eu la grossièreté de vous marier.
Vous avez singé l'amour. Aujourd'hui, vous singez l'amitié avec un reste de mari. Je n'ai pas été élevé pour voir ça, mais je passe.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Il y a trente ans que je vous cherche. Je vous ai choisie. Je conçois que vous ayez peur, que vous rameutiez la mère, le mari, la morale et toute la merde de la vie pour essayer de m'éviter. Ils n'y suffiront pas.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Non, avec moi, on ne chante pas. On ne travaille pas.
On ne cuisine pas. On ne parle pas. On n'appelle pas sa mère. On n'a pas des rendez-vous. On n'a pas besoin de s'exprimer, pas besoin de se réaliser, on n'est pas épanoui.
Avec moi, on ne se détend pas. On ne se lave pas, on ne quitte pas le lit. On se tait et on respire.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Les filles m'appellent le fou. Elles ont du jour entre les jambes, elles foutent du parfum partout et ça veut communiquer. Vous sentez la sueur et le foin coupé, vous avez un oiseau dans la gorge et la gorge dans la chatte, j'aime ça.
Je m'appelle Lucas Boyenval. J'ai mauvais caractère. Je n'ai pas de famille, je ne veux pas d'amis. J'ai du mal avec le bonheur. Il y a trente ans que je ne pleure plus. Cette nuit, vous m'avez fait pleurer. Pour vous, je chan-gerai.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Je vous ai reconnue, vous êtes ma femme. Je vous offre de jouir. Je vous offre de vivre. Je vous offre d'aller un peu plus loin.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Il y a deux hommes en moi. C'est l'autre qui vous aime.
Je m'appelle Lucas Bovenval.
J'attends de vous que vous soyez là.
Jattends de vous que vous restiez là. J'attends que sorte de vous mon enfant. J'attends de vous voir blanche de poil et toujours femme.
Je suis déjà plus vieux que mon père.

Je m'appelle Lucas Boyenval. Je m'appelle Lucas Boyenval. Je m'appelle Lucas Boyenval. Vous n'avez connu que le prénom et le corps. Un jour de cour, un jour d'amour et vous m'envoyez dire que vous êtes fati-guée. Je connais votre constitution. Je sais jusqu'où peut aller votre folie. Ce n'est pas vrai, votre opinion n'est pas faite. Je ne comprends pas, mais je passe.
Je m'appelle Lucas Boyenval. J'étais sur terre bien avant vous. Je vous ai attendue.
Vous avez eu la grossièreté de vous marier.
Vous avez singé l'amour. Aujourd'hui, vous singez l'amitié avec un reste de mari. Je n'ai pas été élevé pour voir ça, mais je passe.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Il y a trente ans que je vous cherche. Je vous ai choisie. Je conçois que vous ayez peur, que vous rameutiez la mère, le mari, la morale et toute la merde de la vie pour essayer de m'éviter. Ils n'y suffiront pas.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Non, avec moi, on ne chante pas. On ne travaille pas.
On ne cuisine pas. On ne parle pas. On n'appelle pas sa mère. On n'a pas des rendez-vous. On n'a pas besoin de s'exprimer, pas besoin de se réaliser, on n'est pas épanoui.
Avec moi, on ne se détend pas. On ne se lave pas, on ne quitte pas le lit. On se tait et on respire.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Les filles m'appellent le fou. Elles ont du jour entre les jambes, elles foutent du parfum partout et ça veut communiquer. Vous sentez la sueur et le foin coupé, vous avez un oiseau dans la gorge et la gorge dans la chatte, j'aime ça.
Je m'appelle Lucas Boyenval. J'ai mauvais caractère. Je n'ai pas de famille, je ne veux pas d'amis. J'ai du mal avec le bonheur. Il y a trente ans que je ne pleure plus. Cette nuit, vous m'avez fait pleurer. Pour vous, je chan-gerai.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Je vous ai reconnue, vous êtes ma femme. Je vous offre de jouir. Je vous offre de vivre. Je vous offre d'aller un peu plus loin.
Je m'appelle Lucas Boyenval. Il y a deux hommes en moi. C'est l'autre qui vous aime.
Je m'appelle Lucas Bovenval.
J'attends de vous que vous soyez là.
Jattends de vous que vous restiez là. J'attends que sorte de vous mon enfant. J'attends de vous voir blanche de poil et toujours femme.
Je suis déjà plus vieux que mon père.
Je m'appelle Lucas Boyenval.
Lucas Boyenval, né de mère volage, n'est pas convaincu de devoir attendre encore.
Lucas Boyenval, né de parents mortels, ne peut plus être quitté.
Lucas Boyenval, fils de criminel, n'est pas décidé à renoncer.
Lucas Boyenval est doux.
Il comprend que sa femme a besoin de se reposer. Il ne s'inquiète pas. Il va manger les légumes. Il va aller dans le lit. Il ne va pas dormir, il ne va pas pleurer et elle va revenir.
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Au mois de novembre dernier, j'ai fait une incursion dans le milieu des artistes. La seule faute que j'ai commise est d'avoir attendu, pour le dire à Rémi, d'être certaine qu'il n'ait pas à rougir d'être mon mari. Trois moi plus tard mon courage et mes efforts étaient couronnés de succès, mais il est votre fils, né route des Sanguinaires à Ajaccio, et depuis lors je suis regardée comme une traînée.
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Toute rencontre est un risque ; à la première minute, aux premiers mots échangés, l'histoire, déjà, est en marche.
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Et voilà ! Toutes, toujours, il fallait qu’elles fassent ça avec les portes… Merde ! Doucement, quoi ! Toujours à les claquer, toujours à les manipuler, toujours à disparaître derrière avec un pli au front et des airs d’avoir à faire, que ce soit pour s’en aller, que ce soit pour se laver, que ce soit pour cuisiner, sous prétexte qu’il y a de la fumée, sous prétexte qu’il y a de la buée, partout tout le temps leurs mains volettent autour des portes pour les tirer, pour les pousser, les unes derrière les autres à l’infini les femmes et les portes à longueur de journée n’arrêtaient pas de se relancer et quand les portes sont ouvertes, elles veulent qu’elles soient fermées, mais quand elles sont fermées, ah ! quand elles sont fermées, elles veulent les ouvrir ! Et après, quand les portes se plaignent, elles crient cette porte qui grince, René ! Pour l’amour du ciel occupe-t’en, elle me fait souffrir ! Cette porte qui bat, Lucas, cent fois je te l’ai demandé… Je l’entends la nuit gémir au fond du jardin ! Mais quand les portes sont silencieuses, il faut les entendre noter d’une voix désolée, je ne t’ai pas entendu rentrer, cette nuit… Plus de ça !
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D’autres avaient fait, d’autres feraient après lui les mêmes gestes… Mais qu’il ait eu le droit d’ouvrir les boutons de sa robe, mais qu’il l’ait vue nue et toute suppliante, mais qu’il ait découvert sa mouillure et qu’il y ait trempé les doigts, mais qu’il l’ait entendue crier et pleurer, mais qu’il l’ait connue cernée, défaite et sale, que soient entrées par la pupille de ses yeux toutes ces images d’elle et que maintenant, il puisse s’en aller et les emporter, que maintenant il ne nourrisse plus que du mépris, que maintenant il puisse éprouver du dégoût peut-être au souvenir de ses rougeurs, de ses soupirs et de son excitation de femme, tout cela pour la première fois, à travers l’irréductible honte qui grandissait en elle, lui paraissait être quelque chose qu’elle ne pourrait plus, de sa vie, ni surmonter, ni dépasser.
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J'irai cotoyer les gens qui disent quand ça ne va pas, on fait aller.
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La légèreté est indispensable pour commncer à voler, en vrtu de la joie de vivre et de l'expérience à acquérir, sans quoi l'on reste assis sur son propre derrière en vertu de son propre poids.
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Je descendis dans l'eau noire comme au pays des fées.
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-Tu t’aimes?
-Je m’intéresse
-Qu’est-ce que pour toi la galanterie ?
-De la farine.
-Je ne comprends pas.
-Il mettait quoi, le loup, pour cacher ses poils… C’était bien de la farine?
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Viens plus bas, parle bas...
Le noir n'est pas si noir...

Paul Valéry, La Jeune Parque
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Nos parents nous ont donné la vie, mais pas la solution. Passés les premiers soins d'accueil en effet, la maison ne prend plus en charge. On vous rend vos lettres et vos dessins. On remet vos petits costumes à la concierge. On n'est plus comptable de vos étonnements... L'énigme n'a cessé de s'épaissir, mais les explications ne sont plus fournies. L'attelage sacré, mené au fouet, à fond de train pendant vingt ans, sans destination, ralentit en rase campagne... Supercherie ! Escroquerie ! Saloperie ! Qu'allons-nous faire de cette vie qui nous échoit ?
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le culte que l'on voue à un dieu fait à coup sûr vivre celui qui prie, mais n'atteint pas forcément le dieu qui peut très bien, pendant ce temps-là, se permettre de n'en être pas un.
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On n'est pas responsable de l'amour qu'on inspire.
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La vraie vie n'est faite que de hasards...
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J'ai toujours rêvé d'une toute petite femme que je formerais à ma mesure, dont je pourrais élever l'esprit aussi haut que je voudrais, et qui sautillerait d'impatience sur ses ballerines, le soir, en me regardant arriver de loin... Jeanne représente bien tout ce dont j'aurais voulu être l'auteur... Seulement, j'aurais voulu que ce fût moi qui lui aie fait connaître ses dons, qui l'aie rendue artiste exigeante; je l'aurais prise petite, j'aurais répondu à ses questions, elle aurait grandi sous mes yeux, j'aurais vu la poussée de ses seins écarter les mailles de ses drôles de chandails, je l'aurais attendue... Puis c'est moi qui lui aurais fait goûter au plaisir du scandale, qui lui aurais appris à se dénuder et à oser montrer ses épaules tous les jours un peu plus, à dormir dans la journée, à manger les fromages fermentés avec leur peau, la seiche dans son encre, la viande à peine cuite... j'aurais que ce fût moi qui lui aie offert la première vision de l'église de Collioure, le premier coup au coeur pour les maisons de Banyuls, l'arrivée à Marseille par bateau un jour de beau temps, la caresse sur le nez des vaches de l'Aubrac aux yeux cernés, la première saoulerie dans une foule, et même la première déception d'amour. C'est moi le premier qui lui aurais fait guetter derrière son rideau le bruit d'un moteur de voiture, pleurer sur une chemise d'homme... J'aurais voulu que ce fût moi qui aie fait jaillir ses premières colères de femme, qui lui aie baissé la tête sous le robinet d'eau froide; je lui aurais donné à voir la terreur d'un prêtre qui a perdu la foi dans sa campagne, la tristesse d'un milliardaire, la vieillesse d'un vieillard. Et jour après jour, je lui aurais révélé les secrets de son corps, la violence de ma tendresse, les éternels malentendus. Et sa déformation de femme enceinte nous aurait intrigués ensemble comme un cadeau emballé qui nous aurait été envoyé de très loin et à l'intérieur duquel ça bougerait... Elle aurait appris tout cela de moi au lieu de l'avoir grappillé de-ci, de-là dans chaque rencontre qu'elle faisait. C'est trop tard pour moi, Jeanne porte dans sa voix grave toutes les roulures de sa bohème, ses gueules de bois, ses transports amoureux, ses égratignures, les pays qu'elle a connus, elle est belle de tout ce qu'elle sait, elle est la vie même mais elle est perdue parce que personne ne la possède...
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Il apprit d'elle qu'elle se prénommait Blanche, qu'elle devait rejoindre des amis fin août dans le Midi, qu'elle n'avait pas de meilleure amie que sa mère, et une soeur, plus fragile qu'elle.
Elle apprit de lui qu'il s'appelait Lucas, qu'il détestait les vacances, qu'il travaillait depuis deux ans à un essai sur le langage et les tromperies de langage. Elle leva ses sourcils et forma un "oh" sur ses lèvres en rond. Il lui fut reconnaissant de ne pas en dire plus. Plus tard peut-être, il lui dirait qu'il avait commencer de l'aimer à cette minute précise où elle n'avait pas dit "Comme c'est intéressant."
Ils ne souhaitaient pas en apprendre davantage l'un de l'autre. Tout cela n'avait aucune importance, pas plus que la nuit qu'ils savaient aller finir ensemble.
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Pour le moment, la seule chose réellement difficile était de détourner les yeux de cette large déchirure de ciel, profonde et envenimée, qui allumait une sorte de brasero au-dessus de Paris; Les plus violents paysages terrestres, les plus étonnants animaux y étaient en réplique, sculptés dans le pourpre des anges mourants dont on ne voyait plus briller par réfraction que l'or des trompettes. Sous cette lumière vivante, les êtres, les oiseaux, les voitures étaient pris de folie. L'invasion de l'ombre et l'agitation du monde donnaient seulement une illusion de vent, qui ne changeait rien à la chaleur du temps. Les enfants tombaient à plat ventre et décidaient de pleurer. Les chiens se retournaient sur eux-mêmes et levaient la gueule pour regarder les hommes aux yeux. La journée devait être longue et voici qu'elle avait passé. C'est à cette heure la plus religieuse que l'on souffre tout à coup très précisément de ne pas être aimé et qu'à l'existence des personnes de sexe contraire qui passent et qui vous ignorent il soit interdit d'attenter.
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page 155 - lettre à sa belle-mère
Et dans ce cloître où je reste enfermée, où je veille sans dormir ni dîner, je prie pour l'amour de celui qui s'en est allé et non pour le retour de celui qui m'a scandalisée, qui m'a bafouée dans mon travail, qui a retiré la petite échelle sur laquelle j'étais montée pour essayer de nous sauver l'un et l'autre. Car, Madame, j'avais réussi. Je rapportais à la maison de l'argent, de la joie, de l'espoir, je revenais vers lui, nouvelle, rajeunie, et qui ai-je trouvé dans notre logis ? Un jaloux, un soupçonneux, un ancien paysan qui accoucha très vite d'une bête aux yeux monstrueux avec laquelle, si nous nous relevons, il me faudra vivre désormais.....
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Page 32 - 33 Lettre à Marc et Jeannette
Et vous, pauvres amis, qui tenez table ouverte, que savez-vous, que pouvez-vous? Et le jour de ma mort, me direz-vous encore ce qu'il faut faire? Gnagnagna, elle a tort, gnagnagna , il a raison. Que me chantez-vous? Une seule chose est sûre : hommes et femmes nous vivons côte à côte, aussi petits, aussi perdus, aussi démunis les uns que les autres....
Cette part de nous qui reste à notre charge, qui ne relève d'aucun amant, d'aucun médecin, cette solitude qui ne cesse d'appeler, que les suicidés croient avoir supprimée et fait taire.....
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