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Critiques de Rebecca Lighieri (405)
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Coup de coeur pour ce roman noir, puissant, palpitant, malgré quelques longueurs. On peut le lire comme un roman d'apprentissage.

le livre déroule par la voix de Karel la survie d'une fratrie dans une famille maltraitante. Karl , pervers, violent, toxicomane n'a de cesse d'humilier ses aînés Karel et Hendricka .Mohand le cadet né infirme vit un enfer. La mère Loubna ne s'oppose jamais à la violence du père. Dans cette cité abandonnée des quartiers nord de Marseille, les enfants sont confrontés à de graves questions : comment faire et être avec de tels parents ?Comment ne pas reproduire la violence subie ? Changer de nom ? Comment vivre avec la haine et la culpabilité ?

Et le début de l'histoire ?

On apprend que Karl le père indigne du narrateur Karel a été tué par « personne ». Les souvenirs d'enfance ressurgissent. Karel et Hendricka sont très beaux , lumineux et leur père les fait participer à des castings quand ils ont 7 ans. Ils trouvent le bonheur dans le camp de gitans du passage 50 proche de leur cité. Des amitiés s'y nouent, Karel y vit ses premiers émois avec Shayenne. Karel a 12 ans quand il découvre que ses parents se piquent à l'héroïne. Choucha, soeur du père de Shayenne, révèle des secrets de famille à Karel qui comprend mieux l'attitude de Yolanda, mère de Shayenne à son égard .Hendricka et Karel échappent temporairement à leur sombre destinée...

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Les garçons de l'été

Wahou ! Je viens de le finir et je suis retourné par ce livre. Il est très prenant. J’aime beaucoup que l’histoire soit raconté par plusieurs personnes mais toujours à la première personne. On se sent acteur, on sent les envies, dégoûts, angoisses et fragilité des personnages.

Il y a quelques termes techniques de surf mais ça ne dérange pas à la lecture. L’histoire est vraiment prenante, je n’arrivais plus à le lâcher.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Il m'a fallu faire des pauses dans la lecture de ce roman au sujet fort intéressant mais d'une violence à la limite du soutenable: des scènes de maltraitance à l'égard des enfants qui m'ont fait perdre le sommeil! des scènes de sexe glauques voisinant avec du porno; un langage grossier qui n'était peut-être pas nécessaire. L'ensemble dresse un tableau peu reluisant des quartiers populaires de Marseille. Pour connaitre des gens qui y vivent, tout n'y est pas forcément si noir, si violent, si dégradé......L'autrice, qui publie ici sous un pseudonyme, utilise le même vocabulaire peu châtié que dans ses livres publiés sous son véritable nom, Emmanuelle Bayamack-Tam. Et je n'apprécie guère ce style d'écriture qui se veut populaire et que je trouve plutôt grossier. C'est dommage. Même si les thèmes de la maltraitance, de la pauvreté,.... sont récurrents, ils sont toujours intéressants. Mais , j'apprécie qu'ils soient traités avec davantage de finesse.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Il est des hommes qui se perdront toujours est un livre qui me laisse un souvenir contrasté.



Contrasté car j’ai cru commencé un très bon livre pendant un moment : livre noir, violent, sur la maltraitance et la pauvreté. Un livre brut, qui ne chercherait pas tant à délivrer un message qu’à faire vivre. L’équivalent en roman du travail autobiographique mené par Edouard Louis dans Eddy Bellegueule, ou plus proche encore, le très réussi La vraie Vie d’Alice Dieudonné.



Mais, petit à petit, le fil de la sincérité du propos se détend. Pour plusieurs raisons :

- Le contraste entre le personnage de Karel et son propos en tant que narrateur. Taiseux, violent, mal dans sa peau, son monologue intérieur semble de moins en moins crédible au fil du roman. Je trouve intéressant de noter la surreprésentation des cadres dans les héros de roman : si ce n’est pas le cas ici, je n’ai pu m’empêcher de penser que Karel était l’image d’un garçon traumatisé par l’enfance vu depuis la fenêtre d’un CSP+. Ajouter des citations d’IAM régulièrement n’aide pas.

- La succession de passages de sexe, d’insultes ou de violences ne me semble rien apporter au livre. Alors oui, Karel est perdu, et oui il est très beau. Et oui, il souhaite coucher dans la rue avec des bourgeoises. Mais de là en en faire des pages, il y a un pas.

- La trajectoire des trois enfants m’a laissé de marbre. Ils grandissent dans le plus grand dénouement, se font recueillir par des gitans, et deviennent l’une une actrice reconnue mondialement, l’autre un shaman homosexuel et le 3e un infirmier sociopathe qui tente de sauver la fille qu’il a lui-même assassiné sur un coup de tête encore inexplicable, tout en vivant dans les vêtements d’une grand-mère d’adoption imaginaire ? Si l’objectif était de faire un livre dur sur la misère, le feu d’artifices de ces trajectoires est dur à suivre.

Après il y a plusieurs éléments que j’ai aimé, la complicité très crédible des trois frangins, la scène du mariage, etc. L’ensemble est distrayant, se lit bien et vite. Mais j’avoue avoir du mal à comprendre ce que l’auteur a souhaité faire avec ce livre, qui mériterait sûrement d’être plus sobre pour se concentrer sur l’essentiel.



A choisir, je recommande plus vivement la Vraie Vie (le livre).

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Il est des hommes qui se perdront toujours

Un chef d'œuvre. J'ai commencé ce livre chez une amie par curiosité, et me suis retrouvée complètement happée par l'histoire et le style. Je l'ai terminé le lendemain. La prose est violente, hypnotisante. Sur le fond d'une histoire de haine et de fureur, on sent très subtilement l'amour d'une fratrie et celui pour une ville, Marseille. A lire absolument.
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Écrire Marseille

Marseille c'est ma ville de naissance, ma ville de cœur et rien ne peut rivaliser avec elle dans mon esprit.

Bien sûr tout le monde a en tête toutes ces images dévalorisantes, sales, angoissantes mais aujourd'hui je vous emmène dans son âme.

Ville portuaire, habitée depuis plus de 2600 ans par des populations venues des quatre coins de la méditerranée. Riche d'histoires, d'anecdotes, de légende mais aussi d'ambiance et de senteurs selon les quartiers.

Il ne tient qu'à chaque visiteur de la ville de suivre l'odeur des navettes du four de l'abbaye de Saint Victor, l'odeur des savonneries et des épices du quartier Noailles. Il suffit de lever les yeux pour découvrir l'architecture ancienne et nouvelle de la ville , d'écouter la ferveur des habitants pour leur ville, leur "Bonne mère" et le ballon rond pour savoir que Marseille a ravi le cœur de tous ces habitants.

Plongez dans le bleu de la mer avec ses différents ports, point d'arrivée et de départ de la ville.

Laissez vous embarquer par la Criée, les marchés et cette ambiance fourmillante.

J'oublie énormément de points mais j'espère vous avoir donné envie de lire ce petit livre et de venir vivre des instants inoubliables dans cette ville captivante.

Merci à la maison d'édition d'avoir rassemblé ces 15 grands auteurs marseillais ou de cœur marseillais, ils nous rappellent le pouvoir magique de cette ville.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Plongée dans l univers crado d’ une cité de marseille et d un coin manouche accolé à celle ci, dernier grignotage de la nature. après c est la colline .

mais de cet univers, ça ne grouille pas, non , c est focus intégral sur 3 enfants en lutte pour leur survie face à deux parents deglingos.

je est le fils aîné, mais c est aussi l autrice. écriture perspicace et élaborée, parfois peu plausible dans la bouche du jeune homme. mais cela donne une saveur spéciale au personnage déjà beau comme un Dieu. alors oui, pourquoi ne pas lui télécharger un vocabulaire pointu comme Neo l aurait fait dans matrix . la narration est un peu diluée et on fini par lire en diagonale
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Il est des hommes qui se perdront toujours

/AU MOINS 3 RAISONS DE LIRE Il est des hommes qui se perdront toujours//



Le nouveau roman de Rebecca Lighieri le pseudo d' Emmanuelle Bayamack-Tam après l'éblouissant les garçons de l'été et on tout autant apprécié ce roman noir, dur et sans concession.





✨Parce que les romans à hauteur d'enfant en général on n'adhère pas trop et là que Karel soit petit, ado ou jeune adulte ce n'est jamais naïf.





✨ Parce que ça se passe dans les annees 80 et 90 et que passé un certain âge il y a comme un réconfort à retrouver certaines références (en tous cas pour moi).





✨ Parce que cette fratrie abîmée par un père violent et cruel qui grandit à Marseille dans la cité Arthaud et rêve d'un autre destin, je ne suis pas prête de l'oublier.



Incontournable dans les poches de cet hiver 2022- Chez folio !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Ce livre est une claque, un cri du cœur, un cri de révolte !



📖 Cette histoire, c’est l’enfance bousillée de trois frères et sœurs au cœur d’une famille dysfonctionnelle. Nous avons Karel le narrateur et grand frère, Hendricka la jolie métisse sexualisée depuis son plus jeune âge et Mohand, non désiré, méprisé et « littéralement malformé ». La famille, dirigée par Karl le père alcoolique, toxicomane, homophobe et bien plus, vit dans une citée de Marseille. On suit leur quotidien, leur croissance, leur émancipation.

Des histoires avant d’aller dormir, ils n’en n’ont jamais connu. Eux, ils sont maltraités et oubliés. Ces enfants doivent survivre chaque jour à la vie en dehors de la cité, mais aussi à l’intérieur de leur appartement / du taudis qu’est leur foyer.

Ce roman est noir, poignant, prenant, violent. L’écriture est incisive, juste et précise. Sans pudeur. Les mots sont percutants et choquent volontairement mais ils sont comme la vie : pas facile !

Impossible de ne pas ressentir d’empathie pour le narrateur qui n’a qu’une seule volonté : s’en sortir !



Pour cette sœur qui n’a d’autre choix que de se servir de ses atouts ; pour Mohand, bouc émissaire, qui se bat chaque jour pour la vie, et qui au bout du compte est sans doute celui qui aime le plus ceux qui l’on fait souffrir. 
Oh comme rien n’est facile lorsque l’on est plus bas que l’échelle ! 
Comment trouver le bon chemin alors que la rue a ses propres règles ?

Des passages m’ont beaucoup dérangé. J’ai parfois détesté le narrateur, ses manières et son langage hyper vulgaire et sexualisé. Et puis j’ai compris ! On n’a pas à l’aimer ou à l’excuser. Nous sommes juste spectateur face à cette bombe à retardement.



👉 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝗿𝗲𝘇 𝘀𝗶 : pour vous, un livre doit déranger, secouer. Parce qu’on adore tous rêver, mais qu’on a aussi besoin d’avoir les pieds sur terre.



⏲ 𝗟𝗲 𝗯𝗼𝗻 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁 : maintenant !

Ce livre vous ne pourrez pas le lâcher, et lorsque vous l’aurez terminé, il est certain que vous ne pourrez pas l’oublier.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Un très bon roman sur la misère des enfants battus. Les personnages sont très attachants. Combien d’enfants vivent le même drame dans la réalité ? Comment se construire avec des parents toxicomanes, alcooliques et incapables de gagner leur vie décemment. Autant j’avais détesté Garçons de l’été pour sa perversité, autant j’aime celui-là pour son humanité. L’auteur semble aimer décrire les actes sexuels. Une marque de fabrique ?
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Marseille Noir

Ça fait un petit moment que je n’ai pas lu de nouvelles, ce n’est pas un format vers lequel je vais naturellement dans mes lectures et je devrais peut-être essayer de creuser un peu dans ce sens. J’ai apprécié ce format court qui est propice à sonner le lecteur en peu de pages, en peu de mots.



Si jamais ça vous tente d’en découvrir, je vous conseille ce recueil présenté par Cédric Fabre et édité chez la très recommandable maison d’édition Asphalte. Une maison qui oeuvre pour le roman noir publication après publication tout en traversant les frontières. Le livre fait partie de la collection Asphalte Noir qui contient des recueils de nouvelles un peu particuliers. Le sujet est simple, prendre une ville et laisser cette dernière devenir le personnage principal au fil des nouvelles (autres exemples avec Barcelone Noir et Paris Noir pour en citer deux déjà parus).



Ici les autrices et auteurs du livre sont au diapason avec leur plume, leur approche et surtout leur façon de choisir un thème sur Marseille. Un thème à traiter qu’il ou elle souhaite mettre en évidence (le commerce, le vieux port, l’urbanisme, l’OM, les trafics, les atmosphères, un quartier…). À noter que le rap aurait mérité une place plus importante je trouve. On croisera donc dans ce recueil Christian Garcin, Pia Petersen, René Fregni, Emmanuel Loi, Philippe Carrese, François Beaune, Rebecca Ligheri, Minna Sif, Marie Neuser, Serge Scotto, Salim Hatubou, François Thomazeau, Patrick Coulomb et Cédric Fabre. J’ai eu quelques coups de cœur pour certaines nouvelles évidemment et l’ensemble reste très cohérent et plaisant. Ne ratez pas l’occasion de partir à la rencontre de Marseille à travers une multitude de prismes et sans tomber dans les clichés.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Je me suis retrouvé happé dès les premières pages de ce roman de Rebecca Lighieri. Je n’ai pas pu lâcher le livre pour suivre Karel, sa famille et son environnement marseillais au début des 90’s. Une vie dépeinte année après année, entre les quartiers nords et les différents quartiers de la ville, avec un entourage qui gravite autour du jeune homme pour le meilleur et pour le pire. C’est un roman sombre qui nous prend aux tripes et ce serait dommage d’en dévoiler plus. J’ai hâte de retrouver l’écriture de cette autrice. Un vrai coup de cœur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Il est des hommes qui se perdront toujours

J'ai adoré, dévoré, ce roman.

J'avais beaucoup aimé ARCADIE, celui-ci plus encore.



Karel nous fait le récit de sa vie, de la fin des années 80 à aujourd'hui. Récit de sa famille: Hendricka, sa presque jumelle, aussi belle à couper le souffle que lui; Mohand , le petit frère paralytique et malingre ; Loubna, la mère kabyle et dezinguée ; Karl, le père, par qui le mal incarné arrive. Le salaud. L'ordure. Auquel il faudra survivre; sens propre et figuré.



Les Thénardier passent pour des tendres, tout compte fait. C'est dire.



Tout se passe à Marseille : des quartiers nord à la mer, en passant par le camp de gitans qui les aura sauvés.



Il y a la décharge aussi. Finalement libératrice.



C'est l'histoire de pauvres gamins, pire que maltraités, qui ne perdront jamais l' esprit de survie et grandiront comme ils le peuvent, avec ce qu'ils ont enduré.



Trois destins particuliers et cruels...

L'enfance sacrifiée, torturée, saccagée.



Que devient-on alors ?



Il s'agit d'un bien sombre récit, magnifiquement écrit, cru et sordide, souvent. Si habile que ces enfants tout à coup s'incarnent, à coups de références generationnelles qui nous parlent.



R. I. P. Michael J. et Marvin G.

(vous comprendrez)
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Les garçons de l'été

Autant le dire tout de suite, c’est un roman que j’ai trouvé dérangeant et éprouvant. Il m’a rappelé « il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shiver qui évoquait aussi le thème de la désintégration d’une famille du fait de l’un d’entre eux dont la nocivité est sous estimée voire niée.



En l’espèce, cette famille se compose de la mère, du père et de leurs 3 enfants, deux fils adolescents qui incarnent la beauté et la réussite et une petite fille un peu étrange peu intégrée au reste de la famille et délaissée par la mère qui préfère ses deux grands fils qu’elle considère tels des dieux vivants. Cette famille, dans une grande aisance financière, vit dans une villa à Biatrritz.



Le départ de l’intrigue est simple et terrible. L’ainé des fils, grand surfeur comme son frère, s’est fait dévoré la jambe par un requin lors d’un séjour à la Réunion. A partir de ce grave accident, la vie de cette famille et de leurs amis va basculer totalement.



Je n’ai pas aimé le début du livre pour plusieurs raisons :

- D’abord j’ai ressenti une grande antipathie pour le personnage de la mère, femme riche, bien mariée, futile, qui ne semble vivre que pour le paraître, quasi amoureuse de ses deux fils et qui a donné des prénoms prétentieux et ridicules à ses enfants Thadée, Zachée et Isée. Et je me suis demandée si l’auteur était complice de cette femme déplaisante ou si elle s’ingéniait au contraire à décrire au lecteur une caricature de femme.

- Ensuite j’ai été heurtée par des incohérences qui m’ont paru choquantes et notamment la réaction des membres de la famille après cet accident terrible : la petite sœur semble indifférente, le père et le frère se livrent à des ébats sexuels le soir m^me avec leurs maitresses respectives. La mère seule semble dévastée et se rend au chevet de son fils immédiatement (mais, alors que son fils vient d’être amputé, elle prend plaisir à une balade sur l’ile et ce, en compagnie d’un homme qui vient de lui dire tout le mal qu’il pense dudit fils).



Bref tous les personnages de ce début d’intrigue m’ont paru vains, antipathiques et leurs réactions incompréhensibles sinon inhumaines. Tout l’univers de ce roman me paraissait complètement artificiel et le monde du surf, très présent dans le livre, ne m’attirait pas du tout.



Donc, même si je trouvais le style agréable, ce début de roman me déplaisait sur le fond. Mais j’ai persisté, par curiosité. Et je suis allée jusqu’au bout de cette descente aux enfers tant pour cette famille que pour le lecteur.



Ce livre, comme beaucoup de romans actuels, est un roman dit choral. Chaque chapitre donne voix à un nouveau narrateur qui donne son point de vue à partir de la date de l’accident. Chaque protagoniste se livre sur lui-même ne cachant aucune de ses faiblesses et bassesses parfois. Chacun donne aussi sa version des faits et fait part des sentiments qu’il porte aux autres.

Et c’est en lisant ces témoignages que progressivement le roman prend forme, que les incohérences sont en partie levées.



Le premier drame est le prélude d’autres épisodes terribles qui s’enchainent sans laisser de répit au lecteur de plus en plus surpris.



Très vite, j’ai finalement été captivée par cette famille hors-norme et ceux qui les entourent, par le style à la fois simple et dense de l’auteur. Dans ce livre, il n’y a pas de temps mort, pas de description inutile, pas de psychologie superflue ou gnan gnan. Les faits sont décrits dans toute leur nudité et cruauté.



On peut difficilement rester indifférent à ce livre alors même que les personnages nous sont antipathiques, lointains ou inconsistants. Personnellement je ne me suis sentie proche d’aucun d’entre eux mais cela ne m’a pas empêchée de suivre cette histoire jusqu’au bout avec grand intérêt.



Ce livre est très original, visuel et dérangeant et, à mon sens, il représente une prouesse littéraire car l’auteure a un grand talent de conteuse, sait décrire des scènes très prenantes et parfois insoutenables et maintient le lecteur en tension jusqu’au bout, sans pitié et sans temps mort.



Ce livre peut être considéré comme un thriller brillant, fort bien construit mais il est aussi à mon sens une réflexion sur le Mal. Au début de ma lecture je le croyais futile alors qu’il s’avère profond et marquant.





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Les garçons de l'été

Au départ une famille à qui tout semble réussir : ils sont beaux, intelligents, voire brillants et semblent tous épanouis par leurs activités diverses.



Mais c’est sans compter le talent de Rebecca Lighieri pour nous emmener, que dis-je nous emporter, dans son univers à la fois si singulier, à la fois surprenant et parfois même truculent. Le livre aurait pu s’appeler « les apparences » (mais c’était déjà pris). Car vous l’aurez deviné, rien de ce que Mylène, la mère quelque peu névrosée, Jérôme, le père à la double vie, Thadée, le magnifique aîné aux penchants scatologiques, Zachée le cadet qui paraît presque le plus normal de tous et enfin Ysé, la petite sœur aux dessins pour le moins étranges.



Les apparences vont se fendiller au fur et à mesure que les protagonistes relatent à tour de rôle les événements de cet été pas comme les autres, enfin leur perception. C’est sûr que tout le monde ne se fait pas croquer la jambe par un requin tous les jours. Car c’est bien cette attaque sur la jambe de Thadée qui va venir bouleverser les équilibres et nous faire passer de la lumière à l’ombre, frôlant ainsi le monde des sept pêchés capitaux (nous laisserons de côté la gourmandise et l’avarice).



Les différents protagonistes sont vus par des prismes différents et leur donnent une profondeur incroyable.



J’ai adoré cet univers si singulier, à la fois féroce, diabolique, glaçant et tout à fait addictif. La qualité littéraire n’est pas en reste et c’est un vrai bonheur !



Je recommande !
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Un vrai coup de cœur et une lutte avec moi même pour pas lire le roman en une seule fois ...



On m'a offert ce roman et j'avoue que je l'avais un peu laissé de côté car tous ces romans sur Marseille ont le don de me décevoir voire de m'énerver tellement je ne retrouve jamais la vraie vie et les quartiers de ma ville. Mais cette fois ce n'est pas le cas. On retrouve vraiment l'ambiance de Marseille, la vie dans les quartiers Nord à la fin du siècle dernier est vraiment décrite à la perfection. Je ne sais pas si l'auteur s'est inspiré d'un vrai quartier de Marseille (tout du long j'ai un peu pensé à La Savine avec le massif de l'étoile ...) mais ce qui est sûr c'est que le sujet est travaillé.



En dehors du lieu, j'ai vraiment aimé suivre l'histoire de ce jeune qui n'a rien pour réussir dans sa vie. Le roman décrit son enfance atroce et les répercussions que cela aura tout au long de sa vie. Du moins dans son adolescence et sa vie de jeune adulte. Tous les personnages gravitant autour de lui sont également torturés et ravagés par la vie. C'est dur, c'est noir mais ça ne tombe jamais dans le pathos.

Pour l'illustrer, il suffit de voir le rapport qu'entretient le personnage avec les gens de la société moyenne (même si tout est relatif car à Marseille la classe moyenne est souvent la classe populaire ailleurs) ou bourgeoise. Il la jalouse, parfois il la méprise et a envie de prendre leur place, mais il n'est jamais question d'une haine facile du bobo comme on peut le lire dans d'autres romans de ce genre.



Bref, un livre vraiment noir, mais où j'ai souvent souri tant l'auteur arrive avec des détails à décrire les petites habitudes des habitants de Marseille, que l'on dévore ! Je vais vraiment aller découvrir ses autres romans.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Je commence cette chronique par une remarque sur le titre : il est des hommes qui se perdront toujours.

En choisissant ce roman, j'avais lu à travers ce titre que les hommes, c'était les humains.

Ben non. Une fois la lecture entamée et terminée, il s'avère que les hommes ce sont les hommes, les mecs, les gars avec une queue - si je dois, malgré moi, reprendre les termes de la romancière. Alors, ca change un peu la donne.

Ah oui, encore une parenthèse, à lire ce roman jusqu'au bout, vous enrichirez votre vocabulaire quant à la désignation du pénis. Ah, là j'en ai appris. Mais il est vrai que je ne me gave pas de film porno sur internet. J'ai même pensé faire un quiz sur le sujet. Mais je considère Babélio comme encore un site de littérature.

Donc revenons-en au bouquin. Il démarre fort. Un sujet passionnant. Une cité. Un camp de rom ou autres mal classés, pas loin, l'idée que la frontière existe aussi entre les oubliés de cette société, et des enfants qui subissent et tentent de se sauver, aussi bien socialement, que géographiquement, que spirituellement.

Dans un cadre précis qui est celui de Marseille.

Wouhahhh ai-je pensé, en mettant la main sur le livre sur son étagère et en le fourrant dans mon sac (pour le payer évidemment).

Alors au final... j'ai appris quelques mots d'argots, et beaucoup sur les mots d'argots concernant les zizis (oui je vais le dire ainsi car je pense à Pierre Perret qui avait beaucoup d'humour).

Ensuite, j'ai attendu une analyse littéraire certes, mais quand même, de la cité, du camp jouxtant celle-ci, des habitants... Le début du roman m'a fait croire que j'avais bien fait d'acheter ce bouquin. Et puis, à la lecture, au bout de quelques pages, toutes mes espérances ont fondu, disparu, je me suis retrouvée avec un bouquin dont les personnages n'existaient pas, car sans profondeur. La construction était d'un banal tristounet : je m'explique : la langue se veut "moderne "avec des termes argotiques (?), en verlan,en "langage de rappeur" en tout ce qu'on veut, mais l'histoire, les chapitres, se suivent d'une manière toute classique, l'histoire est linéaire.

Et, il y a la volonté d'établir un suspens... alors l'auteur a la bonne idée de clore chaque fin de chapitre par une petite phrase au futur antérieur, pour bien expliquer au lecteur, qu'il serait bien con d'abandonner sa lecture maintenant car... hum hum beware, il y a une suite... et tu ignores laquelle. Sauf que dès les premières pages, tout lecteur un peu accompli, ou un peu attentif, aura bien compris de quoi il s'agit.

Conclusion : une grosse déception, il y avait un sujet, mais tel qu'il a été traité, il ne pouvait pas tenir plus de 15 pages. Une nouvelle peut -être avec un vrai talent d'écrivain.

Etiré en longueur, le sujet a terni, les personnages s'affadissent, le cadre social pâlit, la lecture devient une obligation et oh, qu'est-ce que j'abomine cela.





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Les garçons de l'été

On se prend facilement à l'histoire et on découvre en sus le monde du surf, finalement pas forcément si attractif que cela d'ailleurs. Les personnages sont bien "troussés" et il y a un certain plaisir - un plaisir certain - à aller plus avant dans ce scénario. Au final cependant impression mitigée, un peu de facilité dans le caractère des uns et des autres, de prévisibilité dans l'évolution de l'histoire.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Karel grandit avec son frère Mohand et sa sœur Hendricka dans la cité Artaud, à Marseille.



Si tous les trois connaissent une enfance malheureuse par le mauvais comportement du père, ils ont la maturité de vouloir s’en sortir.



Il va être retracé de 1980 à 2001 leurs parcours à travers les déboires et les sourires d’une cité pas toujours facile.



Entre les amis gitans, la drogue, les amours, des parents absents dans l’éducation, Rebecca Lighieri pose le problème du patriarcat dans ce roman bien abouti.



L’autrice place l’homme au centre du roman. Qu’il soit enfant, adolescent, jeune adulte ou père de famille, la pensée, les gestes, les comportements sont mis en lumière dans une écriture tranchante.



Le pouvoir, la domination de l’homme sur la femme et l’influence qu’il peut avoir sur elle ou sur sa famille sont bien décrits à travers ce roman.



Rebecca lighieri est Marseillaise et titulaire d’une Agrégation de lettres modernes.



Ce n’est pas roman coup de cœur, mais il peut apporter réflexion après lecture.

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Il est des hommes qui se perdront toujours

Marseille. Encore ? Bah ouais. Après "Vanda" de Marion Brunet, me voilà replongé dans la cité phocéenne. Et pas dans ses quartiers les plus ensoleillés.



Ici, on se situe dans le nord de Marseille, dans la cité Artaud dans les années 80. Karl Claeys, immigré belge, fait ses petits traffics divers et variés, de drogue et d'autres choses plus ou moins légales. Il tape aussi dans la farine de temps en temps et se pique oklm à l'héroïne avec sa femme Loubna.



Accessoirement, il tabasse aussi ses enfants et notamment Mohand, le petit dernier, qui n'a pas eu la même chance d'hériter d'une génétique physique aussi bien disposée que son frère Karel et sa sœur Hendricka. Karl déverse sa fureur sur Mohand et ses multiples handicaps de naissance. Tout ça sous les yeux de Loubna impuissante et soumise.



Du coup, pour éviter de trop croiser ce père peu avenant, ils traînent dans les hauteurs de Marseille, là où désormais en 2020 trônent les lettres de M A R S E I L L E, façon hollywood, visibles quand on déboule par l'autoroute. Ils y rencontrent Rudy, Shayenne et Araceli, des gitans qui vivent là, dans leurs caravanes avec toute la smala djobi djoba (je cite). Ils vont y trouver un peu de réconfort, un semblant de sentiment d'appartenance à une famille.



Karel y perdra même son pucelage, un soir de mai 1993. Alors que toute la ville de Marseille exulte suite au coup de tête légendaire de Basile Boli, Karel, lui ne retiendra que son coup de b... donné tendrement, fougueusement et maladroitement à Shayenne.



Mais Karel est inquiet.

Karel ne veut pas ressembler à son père.

Pour rien au monde.

Et pourtant ... il sent que, parfois, il est submergé par des pulsions de violence qu'il a peur de finir par le pas maîtriser.



La violence est elle une fatalité héréditaire ? Finira-t-il comme son père ? Toute le mystère est là
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