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Citations de Renaud S Lyautey (92)


- Vous savez, j'ai un ami prénommé Sergo, un ancien professeur communiste comme moi, membre du Parti, qui est devenu moine. Après la chute de l'URSS. Ce type de conversion n'était pas rare, à l'époque ... La volonté d'expier.
La recherche d'une spiritualité nouvelle, pour des gens soudain privés de leurs idoles. En 1992, le camarade Sergo a pris l'habit. Il est devenu le père Spyridon. Je vais le voir de temps en temps. Il m'accueille deux ou trois jours dans son petit monastère qui se trouve tout près de la frontière azerbaïdjanaise, à une heure d'ici en voiture. J'ai découvert que cela me faisait du bien, ces retraites. La solitude, le silence. Il faudra que je vous y emmène un de ces jours.

page 118
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Nougo Shenguelia n'aimait pas les scènes de crime. C’était moins leur côté morbide que le sentiment d'être arrivé trop tard qui le perturbait. Une scène de crime représentait toujours une défaite. Un meurtre qu’on n’était pas parvenu à prévenir. Un individu que la police n’avait pas pu protéger. La criminologie, même dans ses versions les plus modernes, comme celle qu'on lui avait enseignée en France, était une science de l’échec. Certes, on finissait presque toujours par deviner ce qui s'était passé. Avec un peu de chance, on arrêtait même des suspects. Mais on ne faisait pas revenir les morts.
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- Réfléchissez deux secondes. René. Les trente années les plus sanglantes de l’URSS correspondent en gros à la période où les Caucasiens ont gouverné l’empire. Staline, bien sûr. Mais aussi Beria, Ordjonikidze. L’Arménien Mikoïan. Et bien d’autres. Depuis que je suis en poste ici, j'en suis venu à me demander dans quelle mesure tous ces Caucasiens n’avaient pas tout simplement transposé à Moscou leurs mœurs de montagnards paranoïaques et violents. La vendetta. La passion des complots. Le goût pour l’élimination des ennemis politiques...
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« Nous avons beau avoir brisé leurs statues,
« nous avons beau les avoir chassés de leurs temples,
« les dieux n'en sont pas morts pour autant. »

Constantin Cavafis, Ionienne
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On sait où il logeait quand il n'était pas à l'hôtel ce Sébastien Rouvre ?

- C'est justement cela qui est étrange, monsieur l'ambassadeur. L'adresse qu'il nous avait laissée correspond à la résidence privée de Papouna Berichvili.

- Le milliardaire ?
- Oui. Cela intrigue beaucoup a police.

Mousquet se massait maintenant les sinus en gloussant.
- Avouez que c'est tout de même un drôle de prénom, Papouna. Pas très sérieux pour un milliardaire, non ? Sacrés Géorgiens ! Quand on pense qu'ils ont gouverné l'empire avec des prénoms pareils.... Entre les Guigui, les Guiga, les Goga, on a du mal à s'y retrouver. Vous saviez que le petit nom de Staline était Sosso ? C'est comme ça que l'appelait sa maman.


page 26
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Le message est clair. On ne quitte pas l'Union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n'importe où. Je me demande si tout cela finira un jour.
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En contrebas devant eux, sur le Pacifique, une tempête se formait. La mer, frémissante et gonflée comme une paupière, prenait la teinte violacée d'une ecchymose.
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J'ai conçu ce roman comme un modeste hommage au peuple indocile et bagarreur de la Géorgie qui, malgré, malgré des siècles d'adversité, reste debout face à l'Histoire.
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Pendant trente ans, les Géorgiens ont investi le Parti et pullulaient dans tous les secteurs de l'état soviétique. Un peu comme si Napoléon avait placé des Corses à tous les postes-clés de son empire, et transposé en France des traditions séculaires de son île.
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Bien sûr , la courte guerre survenue l'été précédent avait perturbé son plaisir et sa tranquilité. En quelques, après un coup de poker tenté par le président et aussitôt perdu, l'insatiable ogre russe avait arraché d'un coup de griffe un nouveau lambeau du sol géorgien. Turpin avait observé médusé, deux armées s'affronter farouchement pour quelques arpents, de terre boueuse et sans avenir, quelques ruines de bergeries abandonnées. Des chars avaient coupé l'autoroute de l'Ouest, des bombes avaient été lâchées aux abords de Tbilissi. Puis le chef de l'État français s'était entremis, et le calme était revenu.
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À l’heure où ces lignes sont mises sous presse, environ 20 % du territoire géorgien sont toujours occupés par la Russie. Il n’est pas inutile de le rappeler.
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Les Géorgiens et Staline... Les Géorgiens en ont bavé, sous Staline.. Je crois que les Géorgiens éprouvent des sentiments mêlés. L'effroi et le dégoût le disputent à une forme de fierté, d'admiration. Beaucoup restent fascinés par le côté incroyable de cette histoire, celle d'un fils d'un pauvre cordonnier de Gori qui devint tsar de toutes les Russies.
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Les Géorgiens et Staline… C’est un sujet complexe. Ambigu. Vous obtiendrez autant d’opinions qu’il y a de Géorgiens, j’en ai bien peur. Parce que les faits historiques sont contradictoires.
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Pour lui, l'espace post-soviétique n'avait jamais été qu'une vaste décharge atomique peuplée de gens aux mauvaises dents. La Géorgie... Peut-être se renseignerait-il en vue du prochain poste. Ça n'avait pas l'air si sinistre que ça...
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Les trente années les plus sanglantes de l'URSS correspondent en gros à la période où les Caucasiens ont gouverné l'empire. Staline, bien sûr. Mais aussi Beria, Ordjonikidze. L'Arménien Mikoïan Et bien d'autres. Depuis que je suis en poste ici, j'en suis venu à me demander dans quelle mesure tous ses Caucasiens n'avaient pas tout simplement transposé à Moscou leurs mœurs de montagnards paranoïaques et violents. La vendetta. La passion des complots. Le goût pour l'élimination des ennemis politiques...
_ Mais le règne des Caucasiens a pris fin à la mort de Staline, non ? La plus grande partie de la guerre froide s'est déroulée alors que l'URSS était dirigée par des Ukrainiens ou des Russes, si je ne m'abuse.
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Les koupatis arrivèrent sur la table, grésillant dans des plats en fonte chaude. La face de Kartadze prit l’air extatique que Turpin lui connaissait bien. Ils mangèrent quelques instants en silence. Il fallait avoir un cœur de montagnard bien accroché pour englourir de telles quantités de saucisses épicées. Au goût, le koupati rappelait à la fois le boudin noir et l’andouille de Vire. Turpin se dit avec effroi que son taux de cholesterol allait encore faire un bond. Le professeur remplit leurs verres de vin doux …

(…)

Les deux hommes venaient de finir leur festin et Turpin se sentait sur le point d’exploser. Il se demanda comment il allait remonter la rue jusque chez lui. Ils ne seraient pas trop de deux pour s'épauler dans la cage d'escalier. Kartadze commanda de la liqueur de framboise, un tord-boyaux à 60 degrés venu des monts d'Arménie.
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Sur un coté du bureau trônait une dizaine de matriochkas colorées rangées en ordre croissant. Nougo dut se pencher pour s'apercevoir qu'elles représentaient les maîtres de la Russie depuis Nicolas II. La plus volumineuse des poupées figurait un Vladimir Poutine dodu et satisfait. Il est vrai qu'elle avait vocation à contenir toutes les autres.
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Comme les indices d’un jeu de piste oublié, les traces du passé soviétique se dissimulaient un peu partout, dans les esprits comme le long des trottoirs.
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Ekaterine Djougchachvili. Un frisson l'étreignit. La mère de Joseph Staline. En Géorgie, le passé vous sautait à la figure à chaque pas, Turpin se souvint d'avoir lu quelque part que son illustre fils n'avait pas trouvé le temps de venir à Tbilissi pour les funérailles... Les grandes purges allaient commencer. La vieille dame avait eu le bon goût de s'éteindre avant l'equipée la plus sanglante de son rejeton.
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Ce que vous venez de me raconter...Cela me met en colère. Vous voyez, jamais les Russes ne nous laisseront tranquilles. Nous sommes condamnés à vivre dans l'ombre de Moscou. Si tout cela est vrai...Cela veut dire qu'ils demeurent à même de venir chez nous et d'y tuer nos citoyens impunément. Pour régler de vieux comptes. Pour assouvir leur soif de vengeance...Le message est clair. On ne quitte pas l'Union Soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n'importe où. Je me demande si tout cela finira un jour.
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