- Tu peux répéter ce que tu viens de me dire ?
- Autant de fois que tu le voudras...Je ne suis pas une vraie femme !
Elle s'approche de la table derrière laquelle Estelle semble s'être réfugiée. Elle se penche brusquement devant son amie et dénude sa nuque sur laquelle on distingue les traces de l'incision qui permet d'accéder au compartiment où se trouvent les barrettes informatiques qui déterminent l'usage qu'on veut faire de la poupée.
(N. B. : Cette citation est un petit hommage au responsable de mon pseudo, une sorte de reconnaissance filiale...)
Les impératifs de la télévision imposèrent au tennis moderne d'inventer le tie-break. Déjà, lors du premier tournoi de Wimbledon en 1877, les organisateurs avaient décidé une mesure analogue. Ils l'auraient appelée " Sudden Death " : MORT SOUDAINE.
Ceci est un roman;
Certaines situations et certains personnages sont réels.
Mais tellement d'autres sont imaginaires, amalgamés pour les besoins de l'auteur.
De toute manière, réalité ou imaginaire ne se rachètent pas.
Culculnacci sort un de ses cigares corses, ceux qui ont la forme d'une branche d'olivier en réduction et qui répandent la même odeur que celle des gaz employés durant la guerre 14-18. Heureusement, il a encore de l'amitié pour moi et il se contente de le suçoter.
- Ta sœur est partie avec la valise, tu sais ?
- Je m'en doutais, M'man...D'abord, elle te l'avait dit à toi aussi...Mais faut pas t'en faire, M'man. Déjà elle est partie une fois et elle est revenue.
- Mais elle est partie avec la valise.
- Ça veut rien dire, ça
- Comment ça veut rien dire...Quand on est parti de Mostaganem avec la valise, on est revenu, nous ?
Les deux zazous comprennent qu'une organisation clandestine structurée oeuvre dans la pénombre, distribuant tracts et journaux hâtivement tirés sur des ronéos parfois planquées dans des caves où leurs bruits est assourdis par celui des machines officielles qui impriment les avis à placarder ou les cartes d'alimentation.

- Tu sais, M'man, je crois que Muriel Kerdah va devenir ma promise...
- Muriel Kerdah, la fille de la femme de chambre de notre hôtel de Mostaganem !
- C'est la seule que je connais.
- Enfin, Franklin, on a jamais su qui était son père mais on sait que sa mère était ce qu'elle est...
- M'man, c'est fini maintenant le temps de telle mère, telle fille...Tiens, regarde, toi et Marilyne. Jamais il t'a pris l'envie de chanter devant le public. Pourtant, Marilyne s'est prise la vocation de plein fouet.
- De mon temps, les jeunes filles avaient autre chose à faire que de penser à chanter. Elles laissaient ça aux autres.
- A qui, M'man ?
- Aux chanteuses !
Une fois de plus, la logique puntacavalienne a frappé. Il faudrait que je trouve un autre exemple, plus proche, plus palpable si je peux m'exprimer ainsi.
- Et madame Castamougna, elle fait un cent douze de tour de poitrine alors que Suzette, la pauvre, elle doit mettre le coton dans son soutien-gorge quand elle veut sortir avec le pull collant...
- Franklin, mon fils à moi, comment tu sais que madame Castamougna elle fait cent douze de tour de poitrine ?
- C'est au jugé, M'man, à l’œil nu...
- Je préfère, et pour Suzette ?
- Malheureusement au touché, M'man...
Alors, laisse-moi te dire que si les explorateurs avaient toujours attendu un feu vert donné par des bureaucrates enfermés dans leurs salles climatisées, les hommes en seraient toujours à tourner en rond dans le système solaire !
Je reste assis sur le lit, devant le téléphone, à regarder les étagères sur lesquelles s'alignent les livres, des gros avec couvertures non illustrées, des livres pour gens intelligents. Moi, on m'a toujours dit : " Pour attirer le client, rien de mieux qu'une belle fille sur la couverture..."
"Le coup arriva par surprise. Le plat du hachoir le frappa en plein sternum, lui coupant la respiration. La douleur n'éclata qu'au second impact, quand le tranchant s'incrusta dans les côtes...Le simple d'esprit touilla puis s'arc-bouta de toutes ses forces pour arracher l'acier enfoncé dans l'os. Quand il y parvint, l'adjoint glissa à terre, en même temps que ses sphincters se relâchaient et qu'une montée de sang arrivait à ses lèvres...Du sang noir, avec de gros caillots...Une odeur épouvantable se répandit dans l'étable."