Citations de Renée Watson (17)
Une mélodie, c’est comme un collage compliqué. On peut choisir de l’écouter comme un tout, ou bien instrument par instrument, l’alto et le violoncelle, la flûte et la clarinette. Et dans ce cas-là, on se rend compte que chaque note amène la suivante pour donner naissance à l’image entière. Que le cor et le hautbois viennent compléter le reste. Que le piano et le xylophone, les cymbales et les tambours les soutiennent comme une couleur de base. Que le tableau ne serait pas le même si une seule de ces notes était déplacée.
Pourquoi les gens qui peuvent se payer tout ce qu’ils veulent ont sans arrêt des trucs gratuits ?
Je crois que tout le monde rêve de partir loin, mais crois-moi, j’ai beaucoup voyagé, et on est vraiment content quand on rentre chez soi !
« Noires et debout »
Nos corps, qui nous appartiennent,
Chaque sourire, une protestation,
Chaque rire, un miracle.
Petit à petit, nous redevenons une.
Cette fille noire, ce corps noir rapiécé,
Arraché au pupitre et jetée sur le lino,
Malmenée au bord d’une piscine,
Tirée hors de sa voiture, poussée dans
l’herbe,
Menottée, emmenée loin de chez elle,
Abattue sur son perron, ou sur son
canapé,
Où elle dormait en rêvant à demain.
Nos corps, patchwork d’une histoire, le
Passage du milieu,
De racines arrachées puis replantées.
Nos corps mosaïque de langues
oubliées,
….
Nos corps debout,
Nos pieds qui avancent, nos jambes qui
dansent, nos ventres qui enfantent, nos
mains qui s’élancent,
Nos cœurs qui battent, nos voix qui
s’élèvent.
Nos corps si noirs, si beaux.
Ici, tranquilles.
Debout.
Debout.
Ma vie n’a rien d’exquis mais c’est ma vie. Alors je vais en faire quelque chose, la transformer.
On n’a pas à se sentir coupables d’avoir ce qu’on mérite. On bosse dur.
Il me faut une minute pour comprendre le sens de la remarque de Sam. Je n’avais jamais vu les choses comme ça, je n’avais jamais pensé que je méritais les choses positives qui me sont arrivées. Peut-être parce que je connais trop de gens qui travaillent dur sans jamais obtenir ce qu’ils méritent, et même parfois sans pouvoir subvenir à leurs besoins.
On change quand on voyage. On s’ouvre plus qu’on ne peut l’imaginer. Et on apprend aussi à apprécier ce qu’on a chez soi.
Chaque coin de rue a son histoire, chaque pâté de maisons pose une question. Tant de mondes en collision.
Le but de l’amitié, c’est de pouvoir être soi-même, je veux dire. De juste exister, avec quelqu’un qui te comprend et que tu comprends.
Je crois qu’être soi-même est la meilleure façon d’attirer les gens qui vous correspondent. Il ne faut pas chercher à se mentir. Ne changez pas qui vous êtes, vous plairez de toute façon à quelqu’un.
-Je suis désolée, j’ai remarqué que vous aviez conservé votre sac avec vous. Je peux vous en débarrasser ? Vous pourrez le récupérer derrière la caisse.
-Je, euh…
-C’est la politique du magasin.
Je regarde autour de moi. Une cliente devant le présentoir voisin tient sa pochette dans la main droite. Elle est blanche. Une autre femme, deux présentoirs plus loin, porte son sac en bandoulière à son épaule gauche. Elle est blanche.
Sam n’est pas dans le premier bus et, un instant – juste un instant-, je me dis : « Et s’il lui était arrivé quelque chose ? » Un scénario défile dans ma tête : tous les jours, elle sera aux informations parce qu’elle est blanche, et parce que les Blanches disparues finissent toujours aux informations. Je me joindrai aux gens qui la chercheront. (….) Pendant des mois, les gens conseilleront aux filles et aux femmes de se méfier, de ne pas marcher seules dans la rue. Mais personne ne dira aux garçons et aux hommes de ne pas violer les femmes, de ne pas kidnapper, de ne pas jeter notre corps à l’eau. Et ce sera une tragédie simplement parce que Sam sera morte dans un endroit qui n’était pas fait pour elle. Personne, en revanche, ne mentionnera les filles noires et latinos qui subissent le même sort et qui ont grandi là.
J’utilise le mot « triste » parce que je pense que les Blancs sont plus à même d’accepter la tristesse des Noirs que leur colère. Je ressens les deux. Mais vu que la tristesse suscite la pitié, je préfère m’en tenir à ça.
- [...] Je préfère profiter des choses que les fabriquer moi-même. J'aime mieux lire une histoire que l'écrire par exemple. Ou aller voir des œuvres d'art dans un musée que peindre. Don en gros je suis flemmarde, j'imagine. Et sans talent. [...]
- Ça veut peut-être dire que tu sais écouter.
Ça fait du bien de savoir que quelqu'un connait ton histoire, que quelqu'un t'a écoutée. [Ma grand-mère] pensait que c'était comme ça que les blessures se ferment.
Ma vie n’a rien d’exquis mais c’est ma vie. Alors je vais en faire quelque chose, la transformer.
Maxine a vite fait de me remettre à ma place, de me rappeler que je ne suis qu’une fille à sauver.