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Critiques de Richard Flanagan (166)
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La route étroite vers le nord lointain

Avant même d’être ouvert, ce livre intrigue et attire. Dès sa parution, avant d’en connaître le sujet j’ai eu envie de le lire.

J’ai ressenti une douce mélancolie au seul titre. « La route étroite vers le nord lointain », m’évoque un cheminement difficile vers un avenir improbable.

La couverture me laisse supposer une histoire légère dont l’héroïne serait une très belle jeune femme.



Ce ne fut pas exactement ce que je découvris lors de cette lecture dont le personnage principal est australien, enfant pauvre de la campagne,

Dorrigo Evans est devenu, malgré lui, un héros de la seconde guerre mondiale, officier chirurgien, prisonnier de guerre des japonais il a eu le redoutable honneur de participer au monstrueux et pharaonique chantier de la construction de « la ligne », une voie de chemin de fer qui devait relier le Siam à la Birmanie sur plus de 400 km ; un chantier dément où le Japon en train de perdre la guerre jette toutes ses forces pour décrocher un avantage stratégique.

L’auteur décrit avec un réalisme, parfois insoutenable le quotidien des prisonniers, dans les souffrances qu’ils ont dû endurer. La faim, la maladie, la violence et la mort sont omniprésents dans ces lignes.



Mais ce livre est aussi l’histoire d’une passion amoureuse, celle que Dorrigo éprouve pour Amy, la jeune épouse de son oncle.



L’amour, la mort, la vie sont décrits avec tellement de force que j’en suis ressortie un peu groggy mais avec l’assurance d’avoir lu un livre exceptionnel.



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La route étroite vers le nord lointain

Après la reddition des Forces Alliées à Singapour en février 1942, soixante mille prisonniers de guerre sont affectés à la construction d'une voie de chemin de fer qui doit relier le Siam à la Birmanie. L'enjeu de cette folle et meurtrière entreprise - qui dure un an et demi et fait des milliers de victimes civiles et militaires - est pour les Japonais, même s'ils affirment vouloir rendre l'Asie aux Asiatiques, un accès au Raj britannique.



Parmi les forçats de cette « voie ferrée de la mort », avec les populations autochtones, il y a de nombreux Australiens, dont le propre père de l'auteur. Un survivant de l'enfer birman incarné par Dorrido Evans, médecin désabusé qui se bat pour sauver des vies anéanties par la violence et les conditions extrêmes.



Evans, un homme qui, au seuil de la vieillesse, ne se reconnait pas dans le héros de guerre qu'il est devenu malgré lui. Qui estime simplement avoir mieux réussi à vivre qu'à mourir, et que la guerre, qui ne se fait pas entre des héros et des salauds, est seulement l'expérience indépassable d'une vie d'homme, un traumatisme estompant tout ce qui existe avant et après, sauf peut-être un grand amour.



Par-delà le bien et le mal, La route étroite vers le nord lointain est un cheminement bouleversant à la rencontre des victimes de cette déraison humaine qu'est la guerre.
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La route étroite vers le nord lointain

La route étroite vers le nord lointain, voilà un titre étrange qui a attiré mon œil car c’est un titre emprunté au fameux poète japonais Bashō.



Ce roman aborde la Seconde Guerre Mondiale par des côtes que je ne connais pas : celles de l’Australie et du Japon. L’Empire du Japon lance en 1942 la construction, à des fins commerciales et conquérantes, d’une ligne de voie ferrée reliant le Siam (la Thaïlande) à la Birmanie. Cette ligne a été construite par des “romusha” (travailleurs forcés) issus des colonies japonaises et traités comme des esclaves ainsi que par des prisonniers de guerre Alliés, notamment des australiens.



C’est cette partie qui m’a amenée vers ce livre car je comptais améliorer mes connaissances sur le plan historique en m’appuyant, comme j’en ai l’habitude, sur l’enrobage de fiction pour mieux faire passer la leçon.



Le côté fiction c’est l’histoire de Dorrigo Evans, un médecin et officier australien, prisonnier sur “la voie ferrée de la mort”, en proie au questionnements incessants qui mitraillent le cerveau humain sur les tourments de la guerre, de l’amour et de la vie en général.

On croise également une galerie de personnages de tous bords, prisonniers australiens qui tentent de survivre, rescapés tentant de re-vivre, officiers japonais, gardes coréens et civils, tous ayant la conscience tourmentée par des questionnements similaires.



Si j’ajoute que le récit se fait dans une totale absence de linéarité qui m’a beaucoup gênée, le résultat à mon sens, bien que tout soit parfaitement écrit et maîtrisé, est un roman aussi plombant qu’un confinement forcé et nous en dit tout autant sur la nature humaine.

L'analyse psychologique des personnages est en effet très poussée et très réaliste, peut-être trop. Il y a tellement de gâchis, d’amours contrariées, de morts inutiles, de mensonges justifiés, et finalement d’humanité dans tout ce qu’elle a de plus imparfait que j’ai fini le livre avec un dégoût de tout, une envie de trouver une branche à laquelle m’accrocher (avec ou sans corde ??)



Bref, pas du tout le genre de livre que j’ai envie de lire en cette période difficile. D’un autre côté si je l’avais lu dans un transat au bord d’une piscine peuplée de mammifères enduits de crème solaire et sautant dans de l’eau potable juste pour y faire mumuse, aurais-je mieux digéré les mensonges, les tortures, les morts insensées et les peines inutiles, pas sûr !!



Allons soyons positifs, ce livre est émaillé de poèmes de Bashō et d’Issa, entre autres, de petites pépites que j’ai gardé dans mon tamis, et pour ma part, c’est tout ce que je veux garder.
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La route étroite vers le nord lointain

Les récits de guerre ont cela de commun, qu'ils permettent à leurs auteurs d'explorer toutes les facettes et la complexité de l'âme humaine.



Empruntant son titre à un auteur japonais du 17 e siècle, Richard Flanagan nous plonge avec ses héros dans l'enfer vert de la jungle birmane, dans un camp de prisonniers réduits à l'esclavage chargés de construire la voie ferrée entre le Siam et la Birmanie, projet fou, d'un discours idéologique mégalomane et raciste. La route est en effet bien étroite entre les exigences terribles du Bushido, les privations, le mépris de l'homme dans un enfer équatorial de pluie, de boue, et de maladie.



Dorrido Evans se débat avec la condition humaine, avec sa vie, ses amours compliqués, ses faiblesses et son indécision. Notre héros est un médecin militaire australien, et à ce titre le plus haut gradé de ce camp de prisonniers faméliques et exploités jusqu'à la mort, par le terrible Takamura. Il devient un héros malgré lui, alors qu'il semble tout subir de sa vie.



On est bien loin du " pont de la rivière Kwai", point d'héroïsme et de hauts faits, c'est plutôt une vision de la guerre racontée comme un opéra sauvage et une prose magnifique. Les hommes se dissolvent progressivement dans la boue, les insectes et les microbes, dans une compétition terrible avec la nature, qui anéantit la volonté, et les frontières entre le bien et le mal.



Puis, c'est le retour à la vie civile des survivants, tous coupables de quelque chose, de crime de guerre pour les uns, d'avoir survécu au prix de quelques choix douteux et inavouables pour d'autres.



Le récit n'est jamais manichéen, l'auteur explore de l'intérieur les âmes de ses personnages, pour décortiquer les aliénations diverses, les faits culturels et l'éducation, le hasard, le chaos de la guerre, les conventions et les positions sociales, les idéologies, les tentatives de rédemption, les reniements, et les fuites en avant .



J'avais aimé dans le film "apocalypse now", cette vision sombre et très esthétique de la guerre qui dénonce plus fortement qu'un documentaire historique. C'est aussi le cas de ce grand roman. On y voit un hommage, l'auteur s'inspire de la vie de son père, mais il fait un pas vers l'autre, l'ancien ennemi japonais , et on ne peut qu'apprécier ces merveilleux passages sur le rôle de la littérature.



Comme la poussière jouant dans un raie de lumière, cet avant, pendant et après les épreuves de la guerre, nous laisse le goût amer de l'impermanence et de la relativité. Un style magnifique et passionné, nous emporte dans cet univers si lointain dans l'espace temps, si particulier, et pourtant si proche, car c'est de nous tous, dont il est question.
















Lien : https://notesbleuespournuits..
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La route étroite vers le nord lointain

Ceux qui ont fait la guerre savent que les vrais héros sont ceux qui sont morts et qu'avoir des médailles veut seulement dire qu'on a eu de la chance. Tout le livre tient dans cette affirmation car on sent bien à quel point les quelques survivants d'un des plus épouvantables crimes de guerre généré par le deuxième conflit mondial ressentent comme une culpabilité d'être encore en vie alors que tant d'autres sont morts. Dorrigo Evans, colonel médecin dans l'armée australienne, se retrouve par la force des choses chef d'un camp de prisonniers employés pour construire une ligne de chemin de fer à travers la jungle Birmane. Elle était sensée permettre au Japon l'accès aux matières premières nécessaires à la victoire finale. Des dizaines de milliers d'hommes mourront lors de son élaboration victime des mauvais traitements des gardiens, de la faim et de maladies. La vision de ces individus décharnés, abattus, accablés de fatigue et ployant sous les coups de brutes endoctrinées est épouvantable. Elle est rendue avec une puissance peu commune par un écrivain en état de grâce capable de parler avec la même force de la vie, de la mort et de l'amour. Cet ouvrage est un maelstrom qui mêle avec brio tous les sentiments humains, la détresse de ceux qui sont revenus, l'absence de repentir des bourreaux ou les passions contrariées d'hommes devenus incapable d'aimer. Le cœur du lecteur se serre quasiment à chaque ligne. On ne pourra pas faire les frais de ce livre sublime, un des plus beaux édités ces dernières années et aussi un des plus terribles...
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La route étroite vers le nord lointain

Dorrigo Evans, médecin militaire australien, fait partie des prisonniers travaillant pour la construction de la voie ferrée reliant le Siam à la Birmanie. Cette voie ferrée, la Ligne, est le cœur de l'histoire, là où se nouent et dénouent les différents faits du roman : la naissance d'un amour, les amitiés et autres brouilles entre prisonniers. Le point de vue des japonais est aussi partagé pour permettre de comprendre les dominateurs.

Je ne connaissais pas cette épisode de la seconde guerre mondiale, j'en ressors secouée, écœurée de découvrir qu'il puisse exister ce genre de violence et d'horreur envers son semblable. Et pourtant, l'écriture de Richard Flanagan est belle, poétique comme le titre, ca rend le revit plus supportable. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et ce curieux mélange d'amour et de violence m'a beaucoup touchée.

Merci à Babelio, au prix Relay et aux éditions Actes Sud pour la découverte d'une oeuvre autant que d'un auteur.
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La route étroite vers le nord lointain

Lisez ce livre, il vous brisera le coeur.

Pas parce qu'il raconte avec des détails atroces comment des prisonniers australiens ont construit la Voie ferrée de la Mort. On l'a lu ailleurs (pas forcément avec cette acuité).

Pas parce qu'il nous rappelle que l'amour fou est une impasse. On l'a lu ailleurs. Depuis Tristan et Yseult, c'est toujours une très mauvaise idée de désirer la femme de son oncle.

Pas parce le monde est un palais des mensonges. Où chacun tente désespérément de trouver un sens à ce qui lui arrive. Être heureux qu'un autre que soi agonise, battu à mort, parce que vous mourez de faim et qu'il vous a volé un oeuf; et être désespéré de retrouver cet oeuf au fond de sa cachette. S'ingénier à devenir bon après avoir été criminel de guerre; découvrir que cette bonté, cet oubli de soi, avait aussi permis de commettre des atrocités pour mieux complaire à l'Empereur. Croire que ne plus porter de blouse blanche suffira à expier d'avoir aidé à disséquer un homme vivant.

La très belle photo de couverture dit la même chose. Elle nous trompe sur ce que nous réserve le livre, comme la vie trompe et illusionne - et pas seulement les personnages de roman.

Le monde est menteur et décevant. Mais ça aussi nous l'avons déjà lu.

Non, ce qui est bouleversant dans ce livre, c'est le secret que Dorrigo Evans partage avec nous: il n'a été un homme digne, en accord avec lui-même, que dans l'enfer et l'abjection.

Être un homme malgré l'horreur des camps de concentration disait Primo Levi. Dorrigo, lui, comprend qu'il a été un homme non pas malgré mais à cause de la barbarie. Et même s'il refuse d'être considéré comme un héros, il sait que, par les sacrifices qu'il fit, l'attention qu'il porta aux prisonniers, l'humanité dont il ne se départit jamais, là-bas, dans le camp, il justifie cette barbarie.

Plus tard, Dorrigo n'aime pas sa femme. Il la rend malheureuse. Et il n'a de tendresse pour elle qu'au moment où, au péril de sa propre existence, il lui sauve la vie.

La route est étroite vers le nord lointain et les héros sont des salauds parce que nous avons besoin d'eux et qu'eux ont besoin que le malheur existe.

Oui, vraiment: lire ce livre brise le coeur.

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La route étroite vers le nord lointain

Après la guerre, notre héros, Dorrigo Evans revient sur son passé, nommé médecin militaire dans l’ Australian Imperial Force à la suite de la reddition des forces alliés à Singapour il est fait prisonnier par les Japonnais, et, avec 22000 autres il part dans la jungle construire « la Ligne » de chemin de fer entre le Siam et la Birmanie. Cette ligne qui traversera la Rivière Kwaï, on se souvient tous de ce magnifique film.

L’histoire de Dorrigo Evans, c’est l’histoire de milliers d’hommes, dont le père de Richard Flanagan.

Flanagan décrit les conditions de vie dans cet enfer où règne, folie, famine, maltraitance, violence, et maladies, telles la malaria, la dysenterie, le choléra et le typhus. Sous les pluies torrentielles de la mousson et logés dans des abris précaires au-dessus de la rivière Kwaï , les hommes faméliques triment nuits et jours sous les coups et les brimades du sadique commandant japonais. Ce ne sont plus des hommes mais des esclaves.

La description est crue et réaliste, on lit le souffle coupé au milieu de ce déchainement d’horreurs. Dans ce camp, le mal et la démence rôdent, je n’ose pas dire règne, dans les âmes des geôliers, c’est l’enfer dans la jungle ! Le désespoir et l’indicible souffrance ruinent la vie des prisonniers, Dorrigo leur médecin proclame qu’il a « une seule idée aller de l’avant, à l’assaut des moulins à vent… car seule notre foi en des chimères rend la vie possible… C’est de trop croire au réel qui nous perd »

Tout n’est pas grave, heureusement, Flanagan par de nombreux « flash back » nous ramène en Tasmanie, où Dorrigo, issu d’une famille modeste a vécu et fait des études de chirurgien. Il connaît la réussite et rencontre Amy la fille au beau regard bleu. Richard Flanagan nous offre cet amour comme un havre de fraîcheur, une gare de paix et de bonheur le long de la « Ligne » infernale. Cet amour sublimé permettra à Dorrigo Evans de supporter ces conditions de vie.

Un livre qui ne peut laisser indifférent, qui vous chamboule et vous émeut, c’est magnifiquement écrit, avec beaucoup de « rudesse » mais aussi de douceur. Flanagan nous interroge sur de graves problèmes, la capacité de l’homme à détruire et à tuer et des prisonniers à obéir et à survivre. Mais les bourreaux d’aujourd’hui ne deviendront-ils pas les victimes de demain et ne devront-ils pas répondre de leurs actes !

L’horreur, le mal, l’obsession de l’oubli mais aussi l’amitié et l’amour rythment ce puissant roman.









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La route étroite vers le nord lointain

Attention, ne surtout pas se fier à la jolie couverture de la route étroite vers le nord lointain. le roman de Richard Flanagan n'est vraiment pas une bluette. Tout au contraire, il s'agit d'une histoire de sueur, de sang et de larmes dont le sujet central est la construction de "La Ligne", ce projet démentiel de l'armée japonaise d'édifier une voie ferroviaire entre Siam et Birmanie, au coeur de la seconde guerre mondiale, avec un millier de prisonniers australiens pour main d'oeuvre. Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, le pont de la rivière Kwai, mais le film de David Lean, à côté du livre de l'écrivain tasmanien ressemble à une aimable promenade de santé, tellement les descriptions témoignent dans le roman de l'inhumanité de cette entreprise entre maladies (dysenterie, choléra, typhus, dengue), épuisement des "ouvriers", faim permanente et brimades systématiques. C'est à un portrait de l'enfer que nous convie Richard Flanagan ( auquel son propre père a participé) avec au moins deux scènes insoutenables : celle d'une opération pour combattre la gangrène et celle d'une bastonnade abominable. Des cadavres en sursis, tels sont les héros de ce récit, d'une effrayante précision. Au milieu de cette géhenne se tient un homme, médecin et responsable de ses hommes, Dorrigo Evans. Mais le récit de l'auteur n'est pas qu'une histoire de survie : dans un montage vertigineux et cinématographique, Flanagan nous raconte la vie entière de Dorrigo : avant et après cette abominable expérience dont il ressortira vivant et marqué à jamais. La route étroite vers le nord lointain contient aussi une épiphanie avec l'amour de son personnage principal pour une femme, Amy, une passion courte et sublime mais interdite (elle est mariée, il est sur le point de l'être) et tragique. Autre thème développé par le romancier : celui de la mémoire, qui s'estompe et devient fantomatique avec l'impossibilité pour Dorrigo Evans de partager quoi que ce soit avec ceux qui n'ont pas vécu son traumatisme. Comment continuer à vivre après un tel cataclysme ? En faisant semblant d'exister encore, y compris auprès d'une épouse et d'enfants, dans la plus pénible des solitudes intérieures. le roman, de plus en plus étonnant, suit aussi le destin de quelques uns des survivants de l'enfer y compris les bourreaux japonais ou coréens, aux prises avec leurs souvenirs et la peur au ventre de devoir répondre de leurs actes devant un tribunal de guerre. La route étroite vers le nord lointain ne lâche jamais son lecteur, l'entraîne vers des rivages insoupçonnés ou à des haïkus poétiques succèdent de véritables scènes d'horreur. La puissance du livre mais aussi son extrême sensibilité et sa capacité à fouiller les âmes sont époustouflants. Chef d'oeuvre est un mot galvaudé mais comment qualifier autrement ce livre d'une richesse thématique et d'une densité sans pareilles ?
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La route étroite vers le nord lointain

Un peu après la 50ème page, j'abandonne. Je lis des phrases, les unes après les autres, sans comprendre, sans m'imprégner de l'histoire… Je n'accroche pas à l'écriture de cet auteur. Peut-être n'est-ce pas le bon moment pour lire ce roman qui semble avoir de très bonnes critiques. Quoiqu'il en soit il n'est pas pour moi actuellement...
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La route étroite vers le nord lointain

Quel livre !

Dorrigo Evans, considéré, bien malgré lui, comme un heros dans toute l'Australie, à l'occasion d'une préface qu'on lui demande pour un livre, se remémore sa vie, la guerre en Orient d'abord puis comme prisonnier des Japonais, où lui et ses hommes travaillent, dans des conditions épouvantables et inhumaines, à la construction de "la ligne", le chemin de fer qui doit relier la Thaïlande à la Birmanie.

Il revit également sa passion pour Amy, l'épouse de son oncle.

Le récit des conditions de vie des prisonniers nous plonge dans l'horreur : travail exténuant, brimades, châtiments corporels, faim, froid, boue, tout y passe. C'est une guerre que je connaissais mal, sinon par Le pont de la rivière Kwai ou par le film Furyo, et les exactions commises par les Japonais y furent terribles. L'auteur ne nous en épargne aucune.

J'ai aimé la passion amoureuse entre Dorrigo et Amy. Le souvenir de celle-ci hante Dorrigo durant sa captivité, même s'il voit les contours de son visage s'estomper.

C'est un livre dur, très dur même mais extrêmement riche et remarquablement bien écrit.

Je l'ai adoré.





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Première personne

«  Écrire un livre en tant que nègre :

——Le nègre littéraire se situe entre le courtisan et le balayeur .

Mais on peut également le voir comme un esclave. ———»



«  La télévision australienne était l’art d’échanger l’argent en lumière, et la lumière en argent .. »

Voici Deux extraits significatifs de cet ouvrage .

C’est l’histoire ambiguë et douloureuse , intéressante , d’un apprenti écrivain né en Tasmanie, ( comme l’auteur ): Kif Kelmann.

Il a toujours désiré devenir écrivain .



Il ne se sent plus capable de subvenir aux besoins de sa famille, Suzy , sa femme enceinte de huit mois , attend des jumeaux.

Un soir il reçoit un coup de téléphone de son ami d’enfance Ray, aux relations troubles, assurant depuis quelques mois la protection rapprochée du plus célèbre escroc d’ Australie, en passe d'être jugé : Siegfried Heidl , pour avoir fauché plus de sept cents millions de dollars aux banques.

Il cherche quelqu’un pour rédiger ses mémoires ....



Comme Kif est dans l’impasse , il quitte la Tasmanie et rejoint Heidl dans les bureaux de son éditeur à Melbourne , où il disposera de six semaines pour produire un manuscrit.



Cet ouvrage relate avec précision , sur le vif, les tourments psychologiques , l’angoisse , le désarroi d’un écrivain, peu sûr de son talent, confronté à la rouerie de l’escroc Siegfried Heidl, manipulateur, fraudeur, méprisant, flagorneur , dérangeant , tout à ses divagations chimériques,

, incapable d’émotion, mais vivant de postures , contredisant ses propres mensonges par de nouveaux mensonges , puis contredisant ses propres contradictions.....comme s’il ne pouvait vivre que dans ce tumulte de démentis envers lui- même : une duplicité instinctive ....



Le Chili était un de ses refrains incantatoires ainsi que la guerre secrète au Laos: ces Laotiens morts et tombés dans l’oubli auxquels il faisait parfois allusion et de tous les autres : les morts d'Indonésie, d’Haiti , du Nicaragua et d’ailleurs ...



Des propos déstabilisants pour l’apprenti écrivain ...devant un tel amas de mensonges, débités d’une voix douce, des volte- face et des questions malveillantes qui finiront par terrifier et éprouver son biographe ....



Peut - on rester fidèle à sa vocation artistique pour le compte d’un criminel ?



Quelqu’un qui a placé son existence , par delà le bien et le mal , sous le signe de la corruption et du mensonge en toute chose ?



Cet ouvrage décrit la solitude et les angoisses existentielles d’un individu face à une biographie inexistante , un individu qui se dérobe , absolument pas fiable ...qui ne désire s'épancher ni sur sa naissance , ni sur son enfance.... ni sur sa vie....



Duper le monde, mentir et se mentir à soi même ?

Tenter d’ inviter son biographe à dire adieu à ses valeurs, une emprise insidieuse ..

Mais ce n’est pas si simple ....N’en disons pas plus ...



L’apprenti écrivain découvre par ailleurs le monde impitoyable , pernicieux, utilitaire , chiffré, tyrannique, « une prison de velours pour le héros » , de l’édition et de la télévision australienne, conventions plaquées, autosatisfaction affichée dans la réalisation de chaque scénario et paradoxalement fabrication de camelote couverte d'éloges et de récompenses .



Ce milieu est minutieusement décrit ....



Un ouvrage original, qui permettra au héros d’écrire  «  Son Histoire » , de voir clair en lui- même et de distinguer enfin la réalité profonde du monde ...

Une libération inexorable ...



«  C’est toujours au fond de soi- même , qu’on découvre toutes les vérités. »

Pas facile à lire et à décrypter ..



Je ne connais pas l’auteur, on me l’a proposé à la médiathèque ..
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La route étroite vers le nord lointain

Malaisie, 1942. Le Pacifique et Singapour sont un bastion des britanniques qui n'ont pas retenu la leçon de l'épisode tragique de Pearl Harbor en 1941. Le Japon frappe vite, les britanniques ripostent beaucoup plus lentement. Singapour tombe.



On dit qu'il y a un avant et après une guerre et que cet "après" est différent si on est un simple civil, un homme politique, un riche commerçant ou un prisonnier de guerre.



Un projet pharaonique voit le jour, relier le Siam à la Birmanie pour rendre l'Asie à ses peuples et surtout pour créer une voie vers les britanniques, la voie de la dernière chance. Cette voie ferrée de la mort consumera des milliers de victimes, parmi lesquelles soixante mille prisonniers de guerre.



Dorrido Evans, double littéraire du père de l'auteur en fait partie. Le temps a passé, il a vu la fin de ce projet qui frôlait un absurde mortifère, il fait partie des survivants, de ceux qui ont la chance de pouvoir encore mettre un pied devant l'autre, d'effectuer des gestes anodins du quotidien, d'aimer une femme. On l'a érigé en héros de guerre, lui, ce médecin qui a lutté pour sauver des vies dans l'enfer des camps, lui qui n'était qu'un héros ordinaire parmi des héros tout aussi ordinaires.



Mais est-ce que ce reflet dans le miroir, cet homme désabusé qu'il entraperçoit, est vraiment le héros dont tout le monde parle, celui que tout le monde adule ?



Il ne se reconnait pas. Il a simplement survécu, rien d'autre. Il n'est qu'un homme, il n'a toujours été qu'un homme, avec ses doutes, ses peurs...



"La route étroite vers le nord lointain" nous entraîne sur le chemin des victimes, vers leurs souffrances, les privations, la faim, l'absence, la solitude, la maladie et la mort au milieu de la jungle. Le tribut est lourd et la vie bien peu de chose.



Les pages sont lourdes des cris de ces victimes, de la folie de la guerre à laquelle rien ne résiste, sauf peut-être l'amour. Celui, interdit, déraisonnable de Dorrigo pour Amy, la jeune épouse de son oncle, cet amour qui le hante encore, alors qu'il est pourtant étendu auprès d'une autre.



C'est un récit magistral que nous sert Richard Flanagan, un récit porté par le coeur, porté par les tripes. La langue est d'une précision chirugicale et plonge dans le coeur des personnages, sonde leurs âmes. Il n'y a rien de blanc ou noir, l'on doit apprendre à vivre ensemble malgré nos différences.



Rien de blanc ou noir donc, sauf peut-être l'horreur de la guerre qui prend, dans son cheminement vers ce nord lointain, une dimension universelle.



La dernière page tournée, une certitude s'est lovée dans mon âme, celle d'avoir vécu ces mots tantôt arides, tantôt riches, tantôt durs, tantôt doux, au plus profond de mon coeur, celle d'avoir été marquée au fer rouge.



Merci « Au Prix Relay des Voyageurs » pour ce moment de lecture !
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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La route étroite vers le nord lointain

Histoire d'un homme, histoires multiples d'individus dans la tourmente de la guerre, souvenirs des morts, résilience des rescapés.



Impossible de dire si j'ai aimé ou pas.

Je suis passée par des montagnes russes de lecture, entre fascination et effroi, embarquée par la force narrative du calvaire d'hommes emprisonnés dans les camps japonais. Mais parfois à deux doigts d'abandonner par lassitude d'un montage de chapitres en kaléidoscope en début et fin de roman, d'une écriture parfois chaotique, de conversations et de sentiments souvent obscurs, de trop d'intellectualisation poétique. J'irai même jusqu'à trouver une certaine complaisance dans les détails minutieux des scènes d'atrocités. Il faut reconnaître néanmoins que tout cela participe à l'atmosphère de folie de la guerre où la réalité n'a sans doute rien à envier à la fiction.



C'est un roman difficile, exigeant, qui demande concentration, qui impose de se créer une distance protectrice. D'autant que des images sur grand écran surgissent (Le pont de la rivière Kwaï, Furyo, Invicible..) dans la réalité crue des corps maigres et malades, de la chaleur et des pluies torrentielles, des sévices et tortures inouïs. Le contraste des mentalités des belligérants met l'accent sur la culture nipponne, son honneur et sa brutalité.

Et l'ensemble interroge sur l'animalité de l'Homme, sa capacité de prédation pour son semblable, mais aussi de résistance et de volonté.



Remarquable au sens premier du terme...
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La route étroite vers le nord lointain

Pour le premier livre sélectionné dans le Prix Relay, j’ai eu la chance de découvrir un roman dont on parle beaucoup et uniquement en bien, il s’agit de La Route étroite vers le Nord lointain de Richard Flanagan publié en début d’année aux éditions Actes Sud et je peux dire qu'on a tout de suite commencé avec du très lourd.



On a en effet affaire à un roman, justement récompensé par le Man Booker Prize en 2014, d’une ambition et d’une ampleur comme seuls les romanciers américains savent le faire : Richard Flanagan nous raconte sur près de 450 pages l’histoire d’une passion incandescente sur fond de guerre et de captivité, avec ‘ épisode inoubliable dans la vie d’un médecin militaire affecté à la construction de la “voie ferrée de la mort” (la ligne Siam-Birmanie, 1943) et devenu héros de guerre malgré lui.



Saga parfois dure et éprouvante (certaines scènes, notamment les descriptions des maladies sont particulièrement éloquentes et édifiante) mais vraiment intense qui brasse avec un style fluide et parfaitement maitrisé les éternelles thématiques du sens du devoir, de l’absurdité de la guerre et du pouvoir immense de Cupidon.



Car si j’avoue ne pas être un inconditionnel des livres-comme des films de guerre et dans La Route étroite vers le Nord lointain, j'ai trouvé sans doute que les descriptions des conditions de vie de prisonniers dans les camps japonais, aussi authentiques et justes soient elles pouvaient à la longue lasser et sembler parfois un peu fastidieuses, la partie romance qui relate le coup de foudre entre Dorrigo Evans et la jeune épouse de son oncle en 1941 est vraiment d’une beauté renversante, comme seuls les amours impossibles le sont.



Et savoir que cette histoire est racontée sous forme de flash back, quelques décennies après, rend cette lve story encore plus déchirante et mélancolique qui soit. Bref, un roman puissant et intense qui augure en beauté cette sélection du Prix Relay 2016!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La route étroite vers le nord lointain

A quoi servent les guerres puisque "rien ne dure… ni les empires, ni les souvenirs" ? Ne sont-elles que des révélateurs de la nature humaine ?



En dépit du contexte qui imprègne tout ce roman, La route étroite vers le nord lointain n'est pas qu'un énième récit de guerre, c’est aussi un superbe roman d'amour. On découvre que la poésie peut également servir les intentions néfastes. Les haïkus, ces poèmes de trois vers, sans rime, qui évoquent un sentiment éphémère inspiré par la nature, sont en contraste saisissant avec la souffrance de la captivité.



Dorrigo Evans est un jeune médecin australien lorsque commence la seconde guerre mondiale. Embarqué dans la coalition occidentale contre le Japon, il est fait prisonnier avec des centaines de ses compatriotes dont il devra très vite assumer la cohésion face à des gardiens qui deviennent des bourreaux. Il devra donc surtout soutenir leur santé tant physique que morale. Défi impossible dans les terribles conditions de détention de ces captifs de l'enfer vert dans la jungle birmane.



Le chantier de leur calvaire c'est la Ligne. Connue sous ce vocable et devenue nom propre, c’est une voie sans issue pour nombre de détenus. Cette voie ferrée symbolise la folle obstination des autorités japonaises pour favoriser leur expansionniste vers l'ouest. Construire la Ligne, entre le Siam (la Thaïlande d'aujourd'hui) et la Birmanie, c'est l'honneur d'un peuple fidèle et dévoué jusqu'à la mort à son souverain.



Les conditions de vie autour de ce chantier de la mort sont dépeintes avec un réalisme étonnant par Richard Flanagan, sans surenchère dans la compassion. Il décrit avec talent l'installation de la faiblesse dans les corps, jusqu'à l'épuisement. Cette manière insidieuse d'entrouvrir la porte à la perfide qui soufflera la dernière flamme de vie au cœur de chaque homme. Quand vivre n'est plus que "faire un pas sans tomber".



La conception asiatique de l'honneur, du devoir, dans laquelle l'individu n'existe que comme partie d'un tout, l'obéissance aveugle, se confrontent au respect de la personne dicté par la psychologie occidentale, à l'instinct de survie, avec les faiblesses, voire les lâchetés, qui peuvent en être le corollaire. Pour l’un l’humiliation est dans l’échec face à son devoir. Pour l’autre elle est dans sa déchéance personnelle, sa soustraction à l’affection des siens.



Mais cet ouvrage est aussi une histoire d'amour. L'auteur y figure avec le même talent le flot conquérant qui irrigue jusqu'à la plus petite cellule l’être transporté d'amour. Une belle histoire d'amour parce qu'elle est faite d’aspiration et non d’assouvissement, elle attend toujours son apothéose.



Les guerres peuvent transmuter des hommes ordinaires en bourreaux. Les chapitres consacrés au châtiment infligé à Darky Gardiner, ou la pendaison de Choï Sang-Min sont exceptionnels de force démonstrative. Les guerres peuvent aussi, plus rarement, les sublimer en héros salvateurs. Le chapitre évoquant l'amputation de Jack Rainbow nous relate avec une poignante fidélité l’abnégation, la fidélité à son serment, de ce médecin du désespoir.



La route vers nord lointain est un superbe roman qui exacerbe les émotions. Il nous crie une fois de plus, s'il en était encore besoin, l'absurdité de la guerre.

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La route étroite vers le nord lointain

Quel puissant et profond roman

D'autant plus prégnant qu'il est inspiré de la vie du père de l'auteur.

Dorrigo Evans est un jeune chirurgien australien amené à soigner et commander les prisonniers faits par les japonais.

C'est en pleine guerre du Pacifique et les prisonniers doivent construire une ligne de chemin de fer en pleine jungle pour relier le Siam et la Birmanie.

Or ils sont tous blessés, malades, affamés. Outre la mousson, ils doivent subir les épidémies, la vermine, la faim, la crasse, les châtiments……. et travailler jusqu'à ce que bien souvent mort s'en suive.

Les pages relatant ces événements sont sublimes et se dévorent, nous laissant dans un écœurement profond.

Et puis il y a Amy, l'amour passionné de Dorrigo. « Amie, amante, amour », ces trois mots qui l'aident à surmonter tout cela.

Le livre raconte en détail ces pages atroces de l'Histoire, et fait revivre quelques uns des hommes impliqués, tant du côté des Australiens que des Japonais, avant, pendant et après la guerre.

Abomination de toutes les guerres !

Après la guerre, Dorrigo est devenu un chirurgien célèbre, reconnu, admiré.

Marié, il collectionne pourtant les aventures bien que n'oubliant jamais Amy, son amour impossible.

Mais c'est surtout l'histoire d'un homme profondément seul, qui ne comprend pas sa vie.

Un destin brisé par l'amour et par la guerre.

Merci à Olivier Auroy de m'avoir conseillé ce livre fort à côté duquel il serait vraiment très dommage de passer.

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La route étroite vers le nord lointain

Ce roman est poignant, désespérant, dur, insoutenable ! Il raconte le destin d'un homme confronté à l'impossible. Amour impossible, d'abord, alors qu'à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, Dorrigo Evans et Amy, la femme de son oncle, deviennent éperdument amoureux. Appelé sous les drapeaux, Dorrigo devient le colonel d'un régiment de malheureux soldats Australiens qui se retrouvent esclaves des Japonais sur la construction démente du fameux chemin de fer qui pendant un bref instant, traversa la jungle thaïlandaise. Bien que médecin, il n'a aucun médicament, aucun matériel et aucun pouvoir sinon sa bonté et son autorité morale, pour tenter de protéger (dérisoirement) ses hommes des conditions abjectes de leur détention, des travaux forcés et des sévices infligés par les bourreaux Japonais et les gardes Coréens.

L'auteur nous raconte aussi des parcelles de vie de ces braves soldats Australiens, de grands gaillards réduits à l'état de loques et qui meurent à la tâche, dont notamment Darky Gardiner , un brave parmi les braves et dont le supplice marque ce récit, et aussi des Japonais , soumis à l'Empereur et à la loi implacable de l'honneur.

Retourné à la vie civile, notre héros n'est pas à la hauteur : il se soumet à un mariage convenu et connaît et fait vivre à sa femme une vie sans amour. L'on suit aussi quelques Japonais après la Guerre. Presque tous réussissent à se justifier de leurs ignominies…

L'auteur met en relief à quel point la survie à cet enfer comporte un héritage impitoyable, car dans un contexte aussi horrifique, on ne peut qu'être témoin impuissant d'horreurs sans nom, voire s'en sentir complice ... Comment vivre après une telle épreuve, comment revenir à une vie normale, entre le besoin d'oubli et le devoir de mémoire ?
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La route étroite vers le nord lointain

Dorrigo Evans est un médecin militaire. Prisonnier de guerre par les japonais avec son bataillon, ils sont tous affectés à la construction de la ligne de chemin de fer, aussi appelée "la voie ferrée de la mort". C'est dire les conditions inhumaines dans lesquelles vivent ces hommes.

Quelques années plus tard, cet homme porté par les médias comme héro de guerre, revient sur sa vie avant, pendant et après cet épisode brutal qui le changera à jamais...

Une belle écriture mais une narration difficile pour ce roman puissant et dur. Les chapitres sont courts et permettent de donner du rythme à cette histoire où les périodes sont alternées de manière très aléatoire. Une petite histoire dans la grande qui m'était totalement inconnue et qui fait froid dans le dos...
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La route étroite vers le nord lointain

Un livre de plus de 400 pages súr un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale: la construction d'une voie ferrée par les Japonais entre le Siam et la Birmanie par des prisonniers australiens

On est loin du Pont de la Rivière Kwai auquel on pense immédiatement

Ici , pas de notion de prisonnier de guerre

Seul compte le travail à effectuer au nom de l'Empereur et des valeurs éternelles du Japon

Le titre reprend un haïku de Basho , célèbre auteur japonais, du 17° siècle

La description des conditions de survie est très crue, très réaliste quand il s'agit de raconter la souffrance et la mort à travers les multiples maladies qui déciment les prisonniers

Très surprenante aussi la fascination japonaise pour l' art de la décapitation

C'est un livre dur mais très près de la réalité quotidienne ( le père de l'auteur est l'un des rares survivants)

Livre súr l'oubli, le pardon ,les valeurs essentielles de la vie, la cruauté éternelle et la souffrance

La partie plus romanesque qui raconte l'amour impossible de Dorrigo m'a paru un peu moins intéressante avec quelques longueurs inutiles

Elle permet surtout d'aérer un peu le livre particulièrement oppressant .Un peu d'amour qui fait du bien

Un très beau livre à lire absolument
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