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Critiques de Richard Grossman (7)
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L'homme alphabet

Une grosse déception tant le pitch semblait grandiose et puissant. Une plongée dans la folie et un voyage dans l'inconscient du mal.

Une expérience de lecture inédite s'ouvrait donc et la vie était belle et me souriait.

Mais en fait, non !



Un ratage complet, une daube sans nom qui se veut originale et excentrique mais qui manque cruellement de talent.

Ecrire des pages de n'importe quoi et de HAAAAAA puis de GNEEEEEEEEEE ne fait pas un livre. Ça crée juste une potentielle "hype".



La schizophrénie et la folie peuvent s'écrire avec des mots complets et pas des onomatopées sans fin. Ce n'est pas du talent ni de la prise de risque. C'est juste prétentieux.



L'art moderne sans doute qui rejoindra ma plus belle pièce d'art moderne à moi : ma superbe poubelle en métal rouge !
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L'homme alphabet

« Je m’appelle Clyde Wayne Franklin, je suis un prescripteur de poisons poétique, et un fournisseur d’alphabet. Je suis tatoué de lettres sur la nuque le torse le dos les fesses l’entrejambe les bras les jambes les pieds et les mains. Je suis un langage en acte, muni d’une hache, d’un revolver et d’un stylo. Le monde se cache, horrifié, à mon approche. On m’appelle l’Homme Alphabet. »



Quand il sort de prison, une vingtaine d’années se sont écoulées depuis le meurtre de ses parents pour lequel il a été condamné. Entre temps Clyde est devenu un poète controversé de grande renommée, cet Homme Alphabet qui porte sur lui les instruments de sa propre créativité.



Retrouvant à peine la liberté il est appelé à l’aide par Barbie, sa petite amie, une ex-prostituée qui a eu la très mauvaise idée de faire chanter un de ses clients, un homme politique ambitieux et peu enclin à la chansonnette ! Depuis celle-ci reste introuvable, et c’est à sa recherche que va se lancer notre poète. Va débuter alors une quête complètement délirante, paranoïaque et fantasmagorique, où le cerveau dérangé de cet homme pluriel fait office de salle obscure où s’entremêlent les voix!



Car Clyde n’est pas seul, il est accompagné de Chuckles , un clown qui hante son esprit, lui-même affublé d’Al son agent artistique. Un clown à qui il laisse les clés quand il est victime d’un de ses fréquents « Blackout », de ces absences dont il ne garde rien en souvenir et d’où la mort peut surgir. « Bien sûr Chuckles ne ment qu’à moi…Quand il me rend les clés, il ne me dit jamais ce qui s’est vraiment passé. Je lui pose toujours la question « Je ne risque rien ? » et il répond « Nan » , mais dès qu’il essaie de me raconter une de ses histoires à dormir debout sur mon comportement aberrant, j’arrête tout bonnement de l’écouter. »



Clyde est donc un poète meurtrier, devenu la coqueluche d’une société qu’il exècre, le poète-assassin qui calomnie le monde des humains, cette morne râlocratie qui s'est répandue depuis le Kenya, à coups de caillasse, de machette et de queue […] Il a grandi dans un environnement particulièrement déjanté, témoin d’un père alcoolique qui frappait régulièrement sa mère (consentante ?) dans des jeux sadomasochistes, et où lui-même n’est pas vraiment sûr de la nature de sa relation filiale qu’il pouvait entretenir avec elle.



« Si un enfant est jeté dans les ténèbres, si un enfant est jeté dans les ténèbres extérieures, si un enfant ne reçoit pas d'amour et ne voit pas d'amour à part l'amour des chaînes et des fouets, l'enfant construira un monstre, morceau par morceau, au-dedans de lui. L'enfant construira sa maladie; l'enfant qui en voit trop construira son aveuglement »



C’est ainsi que Clyde construira son alphabet dont il se couvrira le corps, comme d’autres portent une amulette, pour se protéger d’une réalité qu’il ne peut plus affronter et qu’il enfouit sous les morts et sous les mots. Accroché à ses lettres comme à une bouée pour ne pas sombrer, il dérive à la frontière de cette réalité qui s’estompe et se perd dans les méandres de son esprit torturé.



Clyde ne se rappelle pas vraiment. Il ressent, pressent, suppute. Se souvient-il seulement de ses meurtres ? Juste de deux, tout au plus, « tel un hottentot de retour de bataille, on me demande de dénombrer mes victimes, et je ne peux répondre que deux. Choqué et avili, je suis sommé de recompter. Je répète mon chiffre solitaire. Le seul nombre 2. Père et les autres. »



Difficile quand tout est mélangé dans son esprit de se repérer dans le monde libre et de remonter la piste de Barbie sa fiancée. D’autant que même dans le monde réel les apparences sont parfois trompeuses.



C’est un roman fulgurant, furieux et violent que signe là Richard GROSSMAN.



Lorsque j’ai ouvert celui-ci et que j’ai commencé à en parcourir les premières pages, j’ai eu immédiatement la sensation que j’avais entre les mains, ce qu’un de mes visiteurs a un jour appelé, « un ovni littéraire » ! Car ce livre est à lui seul un univers, un ilot solitaire au milieu de l’océan du polar et du roman noir.



Mais c’est aussi un peu le propre de cette collection « Lot 49 » des éditions du Cherche-midi que d’ouvrir de nouveaux horizons en éditant des romans à la géométrie littéraire expérimentale.



Nul doute que celui-ci ne laissera pas son lecteur indifférent, dans un sens ou dans l’autre. Inutile de vous dire que pour ma part l’expérience fut une réussite, tant l’ouvrage m’aura désorienté, aimanté et au final fait prisonnier.



Lire ce roman s’est s’engager dans une aventure schizophrénique, un plongeon vertigineux dans la poésie et la folie d’un homme, mais c’est également parcourir une œuvre graphique, une création typographique originale.



Les chapitres alternent les moments d’enquête classique du personnage, avec les passages de purs délires paranoïaques ou les éructations poétiques de cet être perturbé. La mise en forme est tout aussi particulière et liée à l’état d’esprit de Clyde .



Ce roman s’inscrit dans une trilogie, intitulée « American letters », placée sous le signe de Dante et de son Enfer.



Pour ma part, j’espère que les portes de l’enfer ne se refermeront pas trop vite, juste le temps nécessaire pour voir en sortir le prochain opus que j’attends déjà avec impatience.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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L'homme alphabet

Un mot tout d'abord sur la collection «Lot 49», ainsi nommée en hommage au roman de l’écrivain américain Thomas Pynchon et dirigée par Claro (traducteur de Pynchon) et Hofmarcher. Cette collection a pour but de mettre en avant des auteurs américains représentant d’une certaine tradition d’expérimentation littéraire, stylistique et même typographique. Dans cette collection, outre Vollman et Richard Powers, certainement les plus connus en France, on trouve Brian Evenson, Nicholson Baker, William Gass ou Ben Marcus.





Richard Grossman est né en 1943 au Texas, il est diplômé de Stanford et a été salué par des auteurs comme Kathy Acker et William Vollmann. Il a d’abord publié de la poésie avant de s’attaquer à une ambitieuse trilogie inspirée des trois cercles de Dante. « L’Homme alphabet », publié aux Etats-Unis en 1993, est le premier volet de cette fresque en trois temps intitulée « American Letters » : alors bienvenue en Enfer, ami lecteur …

La suite : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/01/lhomme-alphabet-de-richard-grossman-le.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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L'homme alphabet

L'auteur: Richard GROSSMAN

"Écrivain hors norme, artiste et poète, salué par Kathy Acker et William T. Vollmann, Richard Grossman est né au Texas en 1943. Diplômé de Stanford, il a entrepris l’écriture d’une trilogie romanesque, American Letters, dont L’Homme-Alphabet est le premier volet."







« L'Amérique adore les meurtres, or je suis un meurtrier américain. Si vous voulez faire la une des journaux (ce qui a été mon cas à plusieurs reprises), vous n'avez qu'à détruire quelqu'un avec un minimum d'imagination. »











"Si un enfant est jeté dans les ténèbres, si un enfant est jeté dans les ténèbres extérieures, si un enfant ne reçoit pas d'amour et ne voit pas d'amour à part l'amour des chaïnes et des fouets, l'enfant construira un monstre, morceau par morceau, au-dedans de lui. L'enfant construira sa maladie; l'enfant qui en voit trop construira son aveuglement.



J'ai scruté un chaos de couleur chocolat.



Ma mère était folle. Elle avait toujours été folle. Une petite chanson intérieure, et mon père la battait comme un chien. Méritait-il de mourir de ma main?



Oui.



Les sentiments que nous ne parvenons pas à maîtriser, nous les déléguons à nos jouets. A chaque murmure ils deviennent plus grands, plus séduisants et plus dangereux."(...) Mon clown a été créé comme une organelle, une voix indépendante émergeant d'une cellule unique."







C'est à travers les pensées souvent délirantes de Clyde Franklin et de ce fameux "clown" qu'émergent petit à petit les traumatismes qui ont marqué l'enfance pas du tout tendre de Clyde (viol? satanisme?) et l'ont sans doute conduit au meurtre. Poète reconnu et célébré, il sort de prison après vingt ans de cellule.



"Le jour où j'ai été libéré de Patton State, j'ai vu à quoi allait ressembler le reste de ma vie.



Une succession de black-out et de bouteilles."







Après avoir fait connaissance d'une ex-prostituée nommée Barbie, il reçoit de sa part un appel à l'aide, et il fonce à Washington pour la retrouver et la délivrer de la vengeance d'un sénateur qu'elle a voulu faire chanter. Dans l'avion il rencontre un prêtre ex-assassin, qui plus tard l'aidera, en attendant il se fait tabasser à sa descente de taxi, mène son enquête, cherche toujours Barbie... Un thriller dans ce roman qui réservera quelques surprises pas mal ficelées...



Depuis son enfance Clyde s'est tatoué toutes les lettres de l'alphabet (sauf une) sur son propre corps, d'où son surnom de L'Homme-Alphabet.







Comment est-donc construit ce roman? Très simplement et clairement (il fallait bien quelque chose de clair pour le malheureux lecteur...). Les grands chapitres sont nommés A, B , etc, et dans chacun apparaît le discours du fameux clown (voir plus haut) et des chapitres numérotés 1 et 2. C'est là que parfois on a l'impression d'être dans un roman à suspense classique, mais ça dérape facilement, dans le fond comme dans la forme.







Clyde écrit donc ses souvenirs, pas de problèmes avec les lettres, qui parfois vivent leur vie sur les pages, mais en revanche il ne sait compter qu'à jusqu'à deux. Comme le dit le clown, qui intervient à sa guise, "il a déjà fait ce qu'il est en train de décrire. Quand il écrit ça sort tout par couches, d'abord il est libre puis il est encagé, d'abord il raconte l'histoire de sa vie puis il raconte l'histoire de son esprit, d'abord il est lui puis il est moi, d'abord il est sain puis il est cinglé. Je peux faire irruption à tout moment, je peux me placer absolument où je veux dans la mesure où il est pas fichu de compter ses chapitres quand ils sont numérotés A, B et C, j'ai la carte du pays (on dit des trucs recherchés comme tout, nous les clowns, t'as vu?) parce que quand j'ai fait son sale boulot en bas dans la salle j'ai obtenu le droit du seigneur, ce qui signifie que je le droit de vie et de mort"







Malgré quelques tentatives pathétiques de Clyde pour garder sa raison, le "clown" refait toujours surface "Toute façon ça change rien passke maintenant ce livre c'est mon truuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuc, et je peux te dire, Al, qu'entre ses Un et ses Deux notre héros a perdu un boulon, il va disparaître entre les draps, notre pauvre goéland poétique, il va sombrer dans l'oubli passk'un alphabet peut protéger un homme que jusqu'à un certain point, passke ces amulettes avec et sans serif c'est rien de plus en fait que des charmes palimpsestiques, elles ont leurs trous leurs taches leurs troncs où les choses maléfiques peuvent plonger et entrer, le temps rude et impétueux au fil des années va déchirer la peau et laisser entrer ces microbes clownesques, et une fois qu'ils sont entrés c'est la romance à l'état pur"







Le passage précédent donne une idée du style des passages réservés au clown, ailleurs c'est parfois extrêmement classique comme dans un thriller habituel, puis ça peut déraper en parallèle avec Clyde... J'en profite pour dire bravo à la traductrice qui a dû aussi pas mal souffrir pour faire passer la version originale sans la dénaturer, j'ai même des mots dont j'ignore le sens, tels algolagnie et bréphophage.







En conclusion



Encore une aventure qui m'a happée, donné parfois du malaise, de la pitié, agacée aussi par ses originalités typographiques (justifiées, certes, mais point trop n'en faut à mon goût,quoique, j'ai survécu au Tunnel, donc ça va), laissée admirative face à tant de maîtrise narrative et d'audace stylistique, ouch c'est brillant. Je crois aisément que certaines parties font référence à l'enfer de Dante, ce furent les plus dures à lire.





Des crimes atroces, un gamin abusé, une manipulation, il y a là de quoi plaire à beaucoup (je suppose que ça pourrait ressembler à du Stephen King pour le thème, mais je n'ai pas vraiment lu, je suis petite nature) ... sauf que l'écriture n'est pas classique. De ce point de vue, j'ai aimé les différentes "voix", on a vraiment l'impression d'être en plongée totale dans l'univers tordu, terrifiant et terrifié, du narrateur. Un roman choc. Prévoir du léger après.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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L'homme alphabet

Comment dire ? Voilà un ouvrage étrange, bizarre, à la limite du lisible. Pourtant, j'aime bien les expériences d'écriture, même si à lire, elles ne sont pas faciles : j'ai encore en mémoire la lecture d'Ulysse de James Joyce, un sommet du genre.



Cet auteur-là, Richard Grossman, va encore plus loin. Lui aussi prend la voix du narrateur pour écrire ses moindres pensées, sauf que ce narrateur est un poète doublé d'un meurtrier paranoïaque et schizophrène. Je vous laisse imaginer....



Est-ce que ce livre m'a plu : non. Trop de schizophrénie brouille la narration et l'intrigue que l'on devine. Un livre qui ne peut emporter le lecteur dans le déroulement de sa narration.



C'est très bien écrit, oui. C'est une expérience littéraire intéressante : oui, comme on en voit de plus en plus. Est-ce intéressant à lire : pourquoi pas, si on est adepte du genre.



L'image que je retiendrai :



Celle du clown, le double du narrateur.
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L'homme alphabet

Un roman très étrange, novateur....
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L'homme alphabet

Clyde Wayne Franklin a passé vingt ans en prison pour avoir tué son père. Depuis sa sortie de prison, il est devenu célèbre pour ses poèmes très subversifs. Il semble s'être plutôt bien réinséré jusqu'au jour où sa fiancée Barbie se retrouve en danger de mort pour avoir essayé de faire chanter un sénateur. Clyde décide de la retrouver coûte que coûte.







Le thème de ce livre (une personne souffrant d'une maladie psychologique : la personnalité multiple) m' a fait pensé au très bon livre de Daniel Keyes " les 1001 vie de Billy Milligan" mais autant celui ci était d'une approche facile autant "l'homme -Alphabet" est beaucoup plus difficile d'accès. L'auteur nous présente ce livre comme écrit en alternance par Clyde Wayne Franklin et une de ses personnalités multiples, le clown (qui est tout sauf drôle). Clyde étant un poète utilise des mots compliqués et des phrases tarabiscotées qui nous oblige a une grande concentration pour comprendre le fond de sa pensée qui au départ n'est déjà pas très nette. Le clown lui utilise des mots simples, vulgaires et souvent scabreux. Son texte est une longue logorrhée où il écrit tout ce qui lui passe par la tête sans utiliser le moindre point. La compréhension de son texte est compliquée par sa folie et il peut écrire sur plusieurs pages la même lettre, le même mot ou les mêmes phrases ce qui déroutent le lecteur.



Intrinsèquement, l'histoire en elle même est plutôt intéressante mais le style voulut par l'auteur rend l'immersion dans le livre difficile et compliquée. Les mêmes phrases répétées sur plusieurs pages par le clown deviennent vite lassantes et contribuent a sortir le lecteur de l'histoire.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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