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Critiques de Rivers Solomon (167)
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Les Abysses

« Ce genre d’intrigues [les amours impossibles] était dans l’air à l’époque romantique […]. Il avait certainement des côtés homosexuels, mais il était surtout un peu asexué ce brave Andersen et n’avait jamais touché ni homme, ni femme « . Citation de François Flahault, Fictions et spéculation sur les contes de tradition orale et les contes d'Andersen, 1985. Flahaut fait ici référence au conte « la petite sirène » d’Andersen (1837).



Là est peut-être le départ du roman-ci, de cette auteur-e non binaire, Rivers Solomon. Les sirènes étant femme et homme tout à la fois, et choisisse un sexe de leur choix pendant un accouplement (qui pourra être un choix différent lors d’un autre accouplement).



Les sirènes sont apatrides, sinon elle ont comme Océans leur demeure, soit pratiquement le monde entier. Bien des parallèles à faire avec les origines afro-américaines de l’écrivain-e.



Une oeuvre rafraîchissante telle l’océan…
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Les Abysses

Je ressors de cette lecture un peu mitigée....

J'ai adoré ce peuple, les wajinrus, leur origines, leur histoire. Mais hélas, je trouve que je le récit traîne en longueur avec son historienne, Yetu. Le texte veut faire preuve se sensibilité mais pour moi, c'est trop. Au but de 40 pages de lecture, envie de lui dire "c'est bon, j'ai compris. Tu as mal. L'eau te fais mal. C'est compris ! Maintenant est-ce que l'histoire peut avancer ?"

J'y trouve un problème de rythme.

On s'attarde trop donc sur les sentiments de Yetu (répété 50 fois la même chose) au début alors que par la suite du récit, il y aurait tellement à développer : l'écologie, les genres, la guerre, le racisme mais tout cela se retrouve survolé.



De plus, on rentre vraiment dans un avis personnel mais ça manque un peu de description. On nous parle des maisons des Wajinrus mais vraiment je n'arrivais pas à les imaginait. On ne me donnait aucune matière à exploiter. Ni pour leurs maisons, ni leur citée. Les décors implantés sont vides.



Reste que je n'avais jamais lu encore de livre sur les sirènes et vraiment, je compte bien y remédier !
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Les Abysses

L'idée était originale, séduisante et m'a rendue curieuse. Mais très vite je me suis sentie en décalage avec une écriture dont je n'ai pas saisi les codes. Certains passages sont poétiques, d'autres traduisent des émotions violentes avec beaucoup de force, mais cela n'a pas suffi. Je ne suis pas entré dans l'histoire.
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Les Abysses

(Issu de mon compte Instagram @l.iris.me)



Le résumé m'avait tellement plu lorsque j'étais tombée dessus ! Ma déception n'en fut que plus grande : je n'ai pas du tout aimé ma lecture... Je ne me suis attachée à aucun personnage et n'ai absolument pas accroché avec l'intrigue. Je pense d'ailleurs que la taille du roman (200 pages) n'a pas aidé : l'histoire manquait cruellement d'approfondissement pour que je puisse ressentir quelque chose...🙃



Ce roman a tout de même une histoire intéressante. En effet, il s'inspire de la chanson "The Deep" (soit Les Abysses) du groupe Clipping. Dans cette chanson, on retrouve l'idée d'une civilisation marine ayant pour origine des femmes esclaves enceintes.



J'ai lu ce livre dans le cadre de la lecture de Mai & Juin du @bookshellclub ! 🐚



J'ai toujours pensé que j'adorais les histoires qui tournaient autour des sirènes et des créatures marines, et je crois que c'est vraiment le cas. Mais les deux seules fois que j'ai essayé avec des livres (la première étant "Le Royaume Assassiné") j'ai été très déçue...😅
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Les Abysses

Je ne suis pas faite pour la science fiction, cela se confirme. J'aurais dû m'en douter avec un livre publié aux Forges de Vulcain. Je ne suis pas faite pour les histoires qui disent "Yetu n'entrevoyait aucune solution facile, aucun moyen de préserver à la fois sa paix et sa liberté et d'empêcher la destruction de tout." C'est sûr que rien n'est facile en ce monde, même en vrai. Je crois que je n'ai jamais eu l'âge de ce genre de dilemme. Dommage, moi qui croyais en apprendre plus sur les bateaux négriers.
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Les Abysses

Ne lisez pas la quatrième de couverture !

De quoi est-il question ? Autant le dire d’entrée de jeu, je n’aime pas du tout la quatrième de couverture et nous allons essayer de l’oublier tant elle force la lecture de celle ou celui qui n’est pas encore entré dans l’œuvre. C’est un roman fantastique qui a pour personnage principal Yetu, une créature marine intelligente, dotée d’une parole et d’une réflexion dans laquelle un point de vue interne nous plonge constamment. Et de plonger, il s’agit bien de cela. Yetu appartient à un peuple des abysses (comme l’indique le titre Français explicitant ce qui est plus polysémique en anglais « deep »). Elle y occupe la fonction prestigieuse d’historienne : à intervalles réguliers, elle se fait littéralement la voix de l’histoire. Cette fonction est en réalité une incarnation puisqu’elle reçoit le passé dans son corps, elle vit, elle souffre ce passé et le transmet à son peuple. Quel est donc l’étrange lien qui unit les Wajinrus aux « deux jambes » qui vivent sur la terre ? Telle est évidemment la question que l’on se pose et que l’enquête de Yetu permettra de découvrir. Car enquête il y aura même si ce n’est pas tout-à-fait celle à laquelle on pense. Yetu décide en effet de rompre, de renoncer à sa fonction et d’aller à la rencontre de la surface. Le roman nous plonge dans les profondeurs maritimes mais aussi au plus profond de la mémoire (deep) et pose la question de la transmission . Comment se souvenir ? Comment transmettre la mémoire d’un peuple ? Comment survivre au passé si celui-ci est insupportable ? Qui doit transmettre ? Cette question, Yetu y répond : cela ne sera plus elle. Le poids de l’histoire ne peut pas reposer sur un individu unique, il doit reposer sur le collectif tout en ménageant les individus. Mais ce n’est pas tout car Rivers Solomon incarne l’intersectionnalité et la lecture que je viens de faire est réductrice. Disons donc que Yetu est à la fois féminine et masculine, une et plurielle (très beau travail de l’écriture et de la traduction sur les pronoms personnels), animale et humaine. L’autre et nous-mêmes. ’ai particulièrement aimé dans ce roman le motif de l'eau, la mer qui est ici définitivement la mère (oui je sais, cela ne fonctionne pas en anglais). Il y a chez les Wajinrus cette continuité avec le milieu, sorte de liquide amniotique permanent. Pour conclure, il faut remercier les éditions Forges de Vulcain pour cette édition en français de l'œuvre qui permet également de suivre le projet collectif dans lequel elle s'inscrit car la notion d'autorité de l'auteur est également repensée par Rivers Solomon. Pour lire des extraits cliquez sur le lien ci-dessous.
Lien : https://twitter.com/claire_t..
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Les Abysses

Les Abysses est un roman à la charge émotionnelle forte où le poids de l'histoire, celle avec un grand H, accable notre personnage principal qui se perd dans les tourments de son peuple et qui cherche sa voix, et sa voie aussi. Souvenirs, Histoire, Mémoire, Existence sont les thèmes qui construisent ce roman fantastique, à tous les points de vue, pourtant bien ancré dans une réalité, la nôtre : une très belle et bouleversante représentation des littératures de l'imaginaire d'aujourd'hui.
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L'incivilité des fantômes

L’intrigue :



Le vaisseau-monde, le Mathilda a quitté la Terre voici plus de 300 ans avec ce qu’il restait de l’humanité survivante. Le voyage est programmé pour 1000 ans avant d’arriver à destination. Cela fait 25 ans que des coupures de courant ont lieu par intermittence entrainant dans les plus bas niveaux du vaisseau une panne de chauffage qui a de graves conséquences, dans l’indifférence des plus hautes sphères. Aster, de plus en plus révoltée par les violences subies, se sert de son statut de médecin pour fouiner dans le vaisseau sur les traces de sa mère, décédée à sa naissance, pour résoudre le problème de l’électricité détournée et trouver un moyen de fuir cet enfer.



Les thématiques :



La première thématique la plus visible est celle de la violence sociale. Le vaisseau est construit sur plusieurs étages, ces ponts se suivent par ordre alphabétique, eux-mêmes divisés en plusieurs quartiers. Plus on descend plus la population est pauvre, noire et illettrée. A cette violence sociale s’ajoute donc pour ceux qu’on appelle les bas-pontiens, le racisme, et pour les femmes noires, s’ajoutent encore les violences sexuelles. Le système esclavagiste est de retour avec le travail forcé 12h par jour sur les ponts agricoles pour le confort des classes blanches privilégiées.



La seconde thématique est celle de l’importance de ses racines. La mère d’Aster s’est suicidée il y a 25 ans et seuls restent ses carnets que sa fille apprend à déchiffrer avec son amie, Giselle. Cette dernière a mis au jour le code dans lequel sont écrits les carnets ce qui permet à Aster de se mettre en chasse sur les pas de sa mère pour savoir ce qui lui est réellement arrivé et ce qui se trame à bord du Mathilda. Cette quête sera le véritable fil rouge de l’histoire, Lune, la mère d’Aster, hante sa fille tel un fantôme.



Une troisième thématique exploitée est celle du corps et du genre. Aster se décrit souvent comme laide, pas féminine. Elle a subi des opérations pour limiter les risques de viols et leurs conséquences avec une hystérectomie (ablation de l’utérus) et une double mastectomie (ablation des seins), elle ne se sent ni homme ni femme ou en tout cas ces questions n’ont absolument aucune importance pour elle et elle ne comprend pas pourquoi ça l’est pour d’autres personnes. Le Général-Chirurgien Théo est lui aussi peu apprécié, son refus de porter la barbe le rend victime de quolibets sur son manque de virilité, il est soupçonné d’homosexualité mais son statut le protège des violences directes car il est blanc et le fils d’un ancien Souverain du vaisseau, par contre son oncle n’hésitera pas à le violenter psychologiquement en s’en prenant aux personnes qui lui sont proches.



La dernière thématique exposée est celle de la maladie mentale et du handicap. Aster est un personnage qui a du mal à comprendre les gens, elle est souvent confuse devant des paroles ou des actes qui lui paraissent incohérents, on apprend de même qu’elle a prononcé ses premiers mots à l’âge de 8 ans mais pour autant elle excelle dans les matières scientifiques au point d’en être devenue l’assistante du Chirurgien avant d’être elle-même médecin, sans jamais être dit clairement, on soupçonne un syndrome d’autisme à haut potentiel. Ce statut ne la protège pas des mauvais traitements car elle également peu encline à respecter les lois de plus en plus étouffantes. Le personnage de Giselle est également intéressant, c’est une écorchée vive, trop de traumatismes l’ont brisé, Giselle est tour à tour euphorique, agressive, suicidaire, mais surtout en colère, elle possède une rage folle de tout détruire et n’hésite pas à faire preuve de violence autant verbale que physique.



En bref :



Ce fut une lecture dure dans ses thématiques, le roman se lit bien mais vous ne serez pas épargnés par des discours ouvertement racistes ou des violences physiques subies par les personnages, il vous faudra avoir le coeur bien accroché pour aborder cette lecture.


Lien : https://lemondedelhyandra.co..
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Les Abysses

. Et si les êtres humains pouvaient respirer sous l’eau, et si au cours du plus ignoble commerce, le commerce triangulaire, le commerce des esclaves, les milliers d’Africaines jetées par dessus bord pendant la traversée vers les Amériques alors qu’elles accouchaient, avaient donné naissance à une nouvelle civilisation: des descendants amphibies, mais qui sont les Wajinrus, des sirènes?

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. C’est le personnages de Yetu, l’Historienne qui détient l’histoire collective, qui est chargée un fois par an au cours d’un rituel télépathique de délivrer la mémoire de son peuple, ce passé traumatique. Se souvenir pour les autres, le poids du passé, le poids d’un tel héritage. Un jour Yetu n’aura pas la force de tout reprendre, elle s’enfuie et échoue sur une plage.

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. Cette histoire est partie d’un mythe afrofuturiste, d’une civilisation sous-marine, inventée par Drexciya, reprise par le groupe Clipping dans son single The Deep. Rivers Solomon en a fait un roman.

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. Ce récit sur l’importance des origines et le devoir de mémoire est une petite pépite, une connaissance nécessaire à chacun car « le néant serait pire que la douleur ». S’emparer de ce sujet, en faire un récit fantastique, voire mythologique, lui donne une dimension universelle. Cette histoire qui résonne fort aujourd’hui encore face à la violence du suprémacisme blanc.

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. « Y’all remember! » Vous vous souvenez! Black lives matter!
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Les Abysses

Rivers Solomon nous avait déjà démontré tout son talent pour parler de sujets difficiles mais essentiels avec un premier roman particulièrement percutant et juste. Voir l’auteurice s’emparer de l’univers de Drexciya semblait donc particulièrement logique pour évoquer la brutalité de l’esclavagisme avec un point de vue fantastique, quasi mythologique, mais aussi pour évoquer bien d’autres sujets essentiels qui gravitent autour. Car si le roman parle en effet de l’horreur des traites d’esclaves, il va bien au-delà et propose une réflexion aussi sur le poids d’un passé douloureux, le devoir de mémoire et toute la complexité et la peine des héritages d’une violence sans nom. En effet, aux travers du personnages de Yetu, qui a pour rôle de se souvenir de l’histoire de son peuple en épargnant les autres de la douleur de ces souvenirs, Rivers Solomon interroge ce poids de la mémoire avec beaucoup de justesse et [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Les Abysses

J’avais découvert la plume de Rivers Solomon avec L’Incivilité des fantômes, qui m’avait frappé par sa voix narrative.

Les Abysses a porté le deuxième coup. L’autrice traite de la nécessité de la mémoire collective, à travers le peuple des Wajinrus, une humanité marine qui descend des femmes noires jetées par-dessus bord sur les navires esclavagistes.

En effet, les Wajinrus ignorent tous ou presque leur Histoire, qui n’est portée que par un seul individu sur laquelle elle pèse lourdement, à savoir l’Historien, qui vit plongé et assailli par l’entièreté de la mémoire de son peuple.

Yetu, Historienne totalement dépossédée de son identité individuelle par sa position sociale, tente de s’en émanciper pour pouvoir s’épanouir en dehors de son peuple, tout en cherchant des solutions pour partager le fardeau de sa mémoire, tout en découvrant les habitants de la surface.

Je vous recommande ce roman !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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L'incivilité des fantômes

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L'incivilité des fantômes

« L’incivilité des fantômes » nous emmène à bord du Matilda, vaisseau spatial qui emmène les survivants de la Terre vers une destination inconnue et hypothétique. A bord, si j’ai bien compris, les blancs (hauts pontiens) ont asservi les personnes de couleur (bas pontiens) et utilisent aussi la violence que le mysticisme et la religion pour asseoir leur pouvoir et faire travailler les bas pontiens. Aster, une bas pontienne, refuse cet état de fait et petit à petit, avec l’aide de son ami Théo, général chirurgien, va entrer en révolte.



Autant vous prévenir d’entrée de jeu, le livre m’a laissé une drôle d’impression. Il faut dire qu’il s’agit d’une lecture vraiment exigeante, qui ne s’offre pas si facilement que ça au premier venu. Rivers Solomon nous lâche un peu en rase campagne et il faut un peu se battre pour raccrocher les wagons et comprend où l’on se trouve et ce qui s’y passe. L’univers du Matilda est très original et par certains côtés m’a fait penser à celui de « Silo » de High Howey. J’avoue que j’ai été un peu perdu par les considérations techniques et scientifiques en toile de fond de l’histoire. Mais ça ne m’a pas empêché de profiter de l’intrigue dynamique et des personnages très marquants qui peuplent le vaisseau et ne peuvent définitivement pas nous laisser indifférents.



En bref, une lecture exigeante qui fait écho à la situation raciale aux Etats-Unis, pour un livre original qui se mérite !
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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L'incivilité des fantômes

L'incivilité des fantômes de Rivers Solomon s'appuie sur l'histoire de l'esclavage aux États-Unis pour évoquer de façon métaphorique le fait "de ne pas pouvoir s’échapper d’une situation invivable et inhumaine". Cette métaphore prend la forme d'un vaisseau spatial où les restes de l'humanité reproduisent des rapports de domination à la fois essentiellement sociaux et racistes. Ce vaisseau, le Matilda, fait référence au Clotilda, dernier navire négrier des États-Unis. Il rattache le roman de Rivers Solomon à la science-fiction et plus particulièrement au courant de l'afrofuturisme qui envisage l'avenir à partir des spécificités africaines ou afro-américaines.



Pour lire quelques remarques supplémentaires et découvrir l'incipit du roman, le lecteur curieux est invité à suivre le lien du blog.
Lien : https://thomasspok.blogspot...
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Sorrowland

Je ne sais pas exactement quoi penser de ce roman. Non, ce n’est pas tout à fait vrai : en réalité, je suis déçue de ne pas l’avoir aimé comme que je l’espérais. Voilà.



D’un côté, j’ai constamment été absorbée par ma lecture qui s’est révélée parfaitement immersive. Le rapport au corps est prégnant tout au long du roman de toutes les façons possibles, ses besoins primordiaux, la sexualité, le handicap, des transformations surnaturelles, la maternité et la relation avec ses enfants… Le récit venant questionner notre rapport à la monstruosité et à la différence, j’ai apprécié le côté body horror avec lequel je ne suis pas forcément familière en littérature, l’idée de la symbiose fongique étant vraiment passionnante, et, au-delà des transformations du corps de Vern certes fascinantes, j’ai aussi trouvé son évolution très intéressante. Il y a quelque chose de viscéral dans cette histoire, où la vie, la nature, les désirs et les besoins sont montrés dans toute leur crudité, s’opposant aux considérations religieuses (croyances, existence du divin, notion de purification) du domaine qui a modelé l’enfance de Vern. Le corps se libère de la prison sectaire dans laquelle a été emprisonné son esprit ; Vern apprend peu à peu à s’accepter, à s’écouter et à sortir des préceptes coercitifs inculqués par des personnalités toxiques dans une communauté utopique pervertie.

La facette « nature writing » m’a également séduite et j’ai adoré ces pages dans la forêt qui, si elle se révèle parfois inquiétante lorsqu’on ne sait ce qui y rôde, se révèle surtout nourricière, protectrice et source d’épanouissement et de liberté, notamment dans le développement et l’éducation des jumeaux de Vern. Ce n’est pas un rapport où l’humain vient dominer la nature, la plier à sa volonté, il y a une véritable animalité, un retour à la terre qui rejoint aussi bien la question du corps que celle des métamorphoses de l’héroïne.



De l’autre côté, je ne sais pas si je vais le garder longtemps en mémoire. Je m’attendais à un roman extrêmement dur (et la longue liste de trigger warnings dans la note précédant le roman semblait me le confirmer) et intense, une lecture qui bouscule, mais finalement, ce n’est pas ainsi que j’ai ressenti les choses. Comme s’il m’avait manqué une profondeur qui aurait fait de cette histoire une lecture susceptible de se graver dans ma mémoire et dans mon cœur. Le tout reste divertissant jusqu’au bout, mais s’essouffle tout de même, oubliant la tension et le sentiment d’urgence qui nourrissait le début du roman au profit de raccourcis et de révélations qui, manquant légèrement de cohérence ou de crédibilité, finissent par tomber un peu à plat, nuisant au discours sur la défiance envers les autorités quelles qu’elles soient et les manipulations des minorités…



Un roman qui ne manque pas d’atouts et de bonnes idées, mais qui, dans sa réalisation, manque de puissance. Rivers Solomon a peut-être voulu caser trop de choses dans son récit – même si l’écriture fluide fait que je ne l’ai pas ressenti ainsi au moment de la lecture –, ce qui dilue peut-être l’efficacité émotionnelle et l’intelligence de certaines idées.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Soif de sang

Merci à Babelio pour cette découverte, même si je ne ressors pas très enthousiaste de ma lecture.

Soif de sang de Rivers Solomon est un recueil de nouvelles alternant histoires à la limite du fantastique et témoignages autobiographiques... bien que parfois la frontière entre les deux s'estompe et nous ne savons plus trop où nous sommes.

Il est vrai que j'ai souvent du mal à apprécier les nouvelles, des récits trop brefs pour moi pour entrer dans l'histoire. Ici ce n'est pas la seule raison qui fait que je n'ai pas pleinement apprécié ma lecture. Les écrits sont trop violents, trop troublants pour moi. Je suis restée très extérieure à chaque histoire, peut-être comme une sorte de protection à cette dureté. Je n'ai pas su percevoir les messages de Rivers Solomon. En revanche je reconnais la qualité de son écriture (et de la traduction), sa plume est tranchante à souhait !
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Les Abysses

Je découvre Rivers Salomon avec ce livre. J'ai été scotchée. En 200 pages, l'autrice créé un univers, une intrigue et tout se déroule entre souvenirs par moments cruels et réalité.

C'est l'histoire d'un peuple né de la barbarie humaine quand on jetait les femmes enceintes des bateaux transportant les exclaves. Les enfants sont nés et ont survécu dans les abysses. Leur fonctionnement est propre. Récit intriguant, captivant et bouleversant
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Sorrowland

J'aurais voulu aimer ce roman, mais je ne m'attendais pas à ce que les changements opérés sur le corps de Vern et leurs explications soient autant empreints de science-fiction, soient aussi invraisemblables et inquiétants... En outre, tout au long de ma lecture, je me suis sentie déstabilisée parce que, probablement à aucun moment, je n'ai eu l'impression que Vern était une jeune fille (quinze ans au début du roman, dix-neuf ans à la fin). Dès les premières pages, ses réflexions, ses émotions et ses interactions me semblaient davantage celles d'une femme plus mature. Je ressentais donc un décalage chaque fois que l'auteur rappelait l'âge ou la jeunesse de Vern.



J'ai néanmoins beaucoup aimé la représentation LGBTQIA+ et les conversations de Vern et Gogo sur cette thématique, ainsi que leurs points de vues sur le féminisme, et la misogynie systémique dont elles sont témoins ou victimes.
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Sorrowland

Déception !

La quatrième de couverture me plaisait : une jeune fille s'échappe d'une communauté pour vivre cachée dans la forêt.

Cette vie difficile dans la foret m'a rappelé une autre jeune fille : Kya de LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES.

Vern n'est pas Kya.

Et puis le langage des gosses m'a perturbée. Ils ont 2 ans !!!

Enfin cette chose arrive et nous fait basculer dans la science fiction, je n'aime pas la science fiction !!!
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L'incivilité des fantômes

La Terre est devenue si inhabitable que les humains ont dû la quitter à bord d'un vaisseau-monde en quête d'un nouveau foyer, qu'ils n' atteindront qu'au terme d'un voyage millénaire. Plusieurs générations se sont écoulées depuis le départ, et le passé est devenu mythologie, le futur, une fable.



Parce qu'Aster est noire, elle est reléguée dans les cales du vaisseau et se voit confier les taches les plus ingrates. La violence est partie intégrante de son quotidien, le souverain la considère, elle et ses congénères, comme des moins que rien.



La révolte gronde, au fond de nous, de nos tripes de lecteur.ice, quand on assiste à toutes ces injustices et cette hostilité. Aster est forte, et malgré l'acharnement violent des gardes et plus généralement des hommes contre elle, elle leur tient tête à tous. J'y ai vu un vrai plaidoyer féministe. C'est fort et ça bouleverse. J'ai pleuré quelques fois.



Aster a un objectif, un rêve, qui semble inateignable mais qui prend forme petit à petit : comprendre ses origines, d'où elle vient, qui elle est, car elle n'a pas connu sa mère, Lune. Tout ce qui lui reste d'elle, ce sont des carnets noircis de notes. Mais qui recèlent de nombreux secrets 🤫



L'écriture est puissante, la personnalité des protagonistes est bien approfondie et l'auteur réussi ce prodige de les faire devenir vivants sous nos yeux. Bien que l'histoire m'ait un peu fait penser à un mélange de Fondation et 1984, le scénario reste très original
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