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Critiques de Rob Davis (25)
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Don Quichotte (BD)

Je n'ai jamais réussi à lire l'oeuvre de Cervantès. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Je n'accroche pas. Et lorsqu'il en est ainsi, si le texte existe en BD, je prends plaisir à lire cette dernière qui joue souvent le rôle de déclencheur. Aussi, lorsque j'ai vu celle-ci, je n'ai pas hésité une seconde. Je ne le regrette pas d'ailleurs. Car non seulement j'en sais un peu plus sur ce fameux Don Quichotte (j'en connaissais les grandes lignes bien sûr, comme tout le monde, mais le détail a son importance) mais, surtout, j'ai ri !



Rob Davis conserve l'histoire du romancier espagnol. Mais le scénario reste moderne et le dessin sert ce dernier. J'ai enfin pu visualiser le pourfendeur de moulins à vent et l'inénarrable Sancho Panza, son fidèle écuyer. Au final, on se demande bien qui est le plus fou dans l'histoire ! Car si le paysan apparaît comme un gros bêta, Alonso Quechana, gentilhomme de son état, alias Don Quichotte, a l'air complètement frappadingue !

Je pense que je vais remettre le nez dans l'oeuvre originale... Je ne risque rien de toute façon, à moins que la folie ne me prenne à moi aussi !



Un grand merci à Babelio et aux Editions Warum (que je redécouvre sous un autre jour, ayant eu une première expérience négative) pour ce bon moment de rigolade. Je vous invite à aller voir quelques planches sur le site de ces dernières afin de vous faire une idée de la ligne graphique et de l'humour qui parcourt cette BD.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Don Quichotte (BD)

J’ai toujours été rebuté par la taille du pavé que constitue Don Quichotte. L’occasion m’est donnée ici de le découvrir sous une forme plus… imagée, grâce en soit rendue à Babelio et aux éditions Warum (que je découvre avec plaisir).



C’est donc lui Don Quichotte ? Ce vieil homme à cheval sur les 16ème et 17ème siècles – et accessoirement sur son cheval Rossinante - jamais rassasié de romans de chevalerie et qui décide d’en devenir un exemple, devenant plutôt un anachronisme sur pattes (aurait-il lu des comics, il se serait habillé en Batman) ? Cet hidalgo harassé de visions qui lui vaudraient de nos jours un séjour en asile psychiatrique, affublé d’un écuyer – Sancho Panza – qui fait penser au mexicain indolent de Lucky Luke, persuadé de devenir gouverneur d’un archipel ?

Non, Don Quichotte n’est pas que ce pauvre bougre. Il est aussi un rappel des valeurs nobles de justice et d’égalité et de la défense de la veuve et de l’orphelin ; une force de caractère qui ne souffre aucun arrêt, même soumis aux multiples bastonnades de la part des quidams dont il se mêle des affaires et aux arguments raisonnables de ses amis, et un élixir contre le gouffre de la désillusion dans lequel la vie a parfois tendance à vouloir nous pousser.



Le récit est résolument orienté vers l’humour, alternant les expressions classiques et modernes, voire argotiques, multipliant les scènes de mise en abîme (Cervantès discute avec ses créations) ou digne du théâtre de Molière (je pense à l’extraordinaire scène du heaume qui est un plat à barbe). Le dessin est simple et percutant (innombrables onomatopées) ; même s’il n’y a pas un rapport direct, il m’a fait penser à la façon dont Hugo Pratt utilise le dessin dans ses récits. Ce n’est pas son esthétique qui prime, mais sa force de suggestion.

Une découverte formidable.



C’est donc lui, Don Quichotte ? J’aime !

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Don Quichotte (BD)

Avant de débuter ma critique, je tiens à remercier Masse Critique ainsi que les éditions Warum pour l’envoi de cette BD !



J’avoue que je n’ai jamais lu l’œuvre originale de Cervantes, tout simplement parce que je n’ai jamais eu l’opportunité de le faire ! Néanmoins, Don Quichotte, ce héros légendaire, le fameux « chevalier à la Triste Figure » ne m’était pas inconnu, tout comme ses aventures trépidantes dont j’avais entendu parler. Ainsi, en recevant cette BD de Rob Davis, j’ai été ravie de plonger « réellement » dans cette œuvre, et, même si je ne peux pas comparer cette BD au roman, je n’ai pas été déçue !



Don Quichotte, héros éponyme, constitue l’élément central de cette œuvre. En effet, l’histoire ne commence que lorsque ce dernier décide de partir à l’aventure, après avoir dévoré un peu trop de romans de chevalerie, et s’invente alors une nouvelle identité et une quête à mener : combattre le mal et conquérir sa chère Dulcinée avec l’aide de son fidèle écuyer, Sancho Panza. C’est l’occasion pour le lecteur de rencontrer, au fil des (très nombreuses !) péripéties de cette bande dessinée, des personnages plus ou moins attachants qui enrichiront le récit en racontant leur propre histoire.



J’ai apprécié l’adaptation de Don Quichotte par Rob Davis ; ce dernier rajoutant sa touche personnelle : il emploie l’humour à merveille afin de montrer le décalage entre l’imagination du héros et la réalité ! L’apparition de Cervantes lui-même m’a également beaucoup plu !



Ainsi, cette BD a été une belle découverte, qui m’a donné envie de plonger (enfin) dans ce chef-d’œuvre de Cervantes !



A lire !

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L'heure des lames

Voici une bande dessinée vraiment très étrange, l’univers créé par Rob Davis pourrait s’apparenter à une dystopie, la fin de l’adolescence dans une monde étrange, fait de règles et de loi biscornues. Trois jeunes vont tenter de s’échapper de ce monde. Mais ça n’a rien à voir avec une dystopie comme on l’entend, c’est plutôt un récit fantastique, complètement surréaliste ou onirique. Les parents sont des objets, ou des robots, les objets sont des êtres vivants, il y a une part d’Alice au Pays des Merveilles, avec un côté encore plus inquiétant. L’heure des lames, c’est le moment où tombe une pluie de couteaux, les surveillants du lycée sont des lions, les grille-pains, les interrupteurs parlent, et l’heure de la mort de chaque ado est connue d’avance. Scarper Lee mourra dans deux semaines.

J’avoue avoir été très décontenancé par cette étrange société. Le graphisme est brut, en noir et blanc, traits épais, coups de pinceaux brut et agressif, lavis rapide, les personnages non-humains, robot, bonbonnes, font penser à des sculpture cubiste,(Picasso, Zadkine, Brancusi…), surréalistes, dadaïstes ou nouveaux réalistes, (Tinguely, Nikki de st Phalle). Cela fait aussi référence à la musique pop, psychédélique, à la littérature, au cinéma... Chaque situation, chaque dialogue est incongru, la réalité est décalée, malmenée, tout est très bizarre, on ne sait pas trop où l’on va... Que peut-on en retirer, un allégorie sur la sécurité familiale, sur la fin de l’innocence ou juste sur notre conception de la réalité… surement encore plein de choses, peu importe au final, chacun va y mettre son interprétation. Moi, je me suis laissé emporté par la vague, parfois un peu perdu, mais très enthousiasmé par cette folie.
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L'heure des lames

Dans le monde de Scarper Lee, ce sont les enfants qui fabriquent leurs parents avec des cuivres, du fer et autres matériaux métalliques. Les appareils électroménagers ont des âmes et sont considérés comme des dieux. Les évènements sont annoncés par une météorloge et régulièrement elle annonce l'heure des lames, c'est-à-dire une pluie de couteaux. L'école est obligatoire et pour éviter que les adolescents s'échappent, les surveillants sont des lions. Dans cet univers étonnant, chacun connait le jour de sa mort. Pour Scarper, ce jour est dans trois semaines. C'est à ce moment, qu'une nouvelle élève arrive, Véra Pike, une fille plutôt énigmatique qui va bousculer le quotidien de Scarper.

Comme l'ont écrit les précédents lecteurs, il est difficile de définir et de critiquer cette BD, de part son originalité et sa complexité. L'univers est vraiment étrange et proche de la dystopie. Et les graphismes avec un trait épais et uniquement en noir et blanc, contribuent à rendre cet univers encore plus sombre. Rob Davis, nous plonge directement dans le récit et l'action et ne nous donne pas les codes pour comprendre ce monde, c'est à nous, lecteurs, de faire notre propre interprétation.
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Don Quichotte, tome 2 : Suite et fin

Tout d’abord un grand merci à la maison d’édition Jungle ainsi qu’au site Babelio pour l’envoi de ce tome 2 des aventures de Don Quichotte en BD. N’ayant pas lu le tome 1 auparavant, je me suis empressé de l’acquérir. Grand bien m’en a pris.



Dès les premières pages, j’ai pressentis un bon moment de lecture. Le duo Don Quichotte de la manche et Sancho Pança fonctionne à merveille. Quand la folie chevaleresque du premier rencontre la bienheureuse bêtise du second, cela donne droit à des gags burlesques et des situations comiques à n’en plus finir. Il suffit de voir évoluer ces deux hurluberlus, aussi tarés l’un que l’autre, pour sentir des prémices de sourire poindre sur mes lèvres. Au fil de ma lecture mon rire était constamment sur les startings blocks, prêt à détonner.



Le livre, j’entends ici l’objet en lui-même, est beau, agréable à manipuler. Les couvertures du tome1 et 2 se font écho. Sur la première on voit Don Quichotte chevaucher fièrement son fidèle et valeureux Rossinante tous deux prêt à braver de nouveaux défis (enfin en Rossinante un lecteur attentif verra surtout un vieux cheval de campagne au regard désabusé). Sur la seconde, le cheval de chair est remplacé par un cheval de bois portant nos deux héros avec les yeux bandés. Aveugle sans doute à la réalité qui les entoure et paraissant sombrer encore un peu plus dans la folie. C’est sur ce second volet que je vais étayer ma critique.



Après que le barbier et le vicaire est récupéré notre chevalier (à l’esprit) errant dans un triste état, nous nous retrouvons au point de départ du récit c’est-à-dire dans le village sans nom de Don Quichotte. Notre brave Sancho attend avec inquiétude au chevet de son maitre. Lorsque celui reprend ses esprits il apprend qu’un livre a été publié sur le thème de ses aventures. Il n’a qu’un seul souhait : En connaitre la renommée et évidemment donner une suite à ses aventures. C’est comme cela qu’ils vont reprendre la route vers de nouvelles péripéties.



Comme dans le tome 1, on entre facilement dans les récits qui nous sont proposés. Le jeu de couleurs de fond très esthétique fonctionne toujours et donne du rythme aux différents chapitres. C’est truculent, burlesque et encore une fois nous avons le droit à un foisonnement de situations comiques. C’est étonnant car c’est la première fois que je découvre une œuvre en étant persuadé que c’est une bonne adaptation. L’ambiance, le scénario, les personnages, tout colle parfaitement à l’idée que je me faisais de cette histoire connue de tous.



Un homme qui se croyait porté d’une mission, qui se prenait au sérieux alors que tout le monde se riait de lui. Aveuglé par sa quête personnelle, il ne pouvait pas s’en rendre compte. On s’efforce de prendre la vie au sérieux mais si, finalement, tout ceci n’était qu’une simple farce? C’est tragique car tellement toujours d’actualité et ce volet de fin le représente admirablement bien. Le moment où Don Quichotte redevient Alonso Quexana est particulièrement triste. Un éclair de lucidité avant le dernier soupir.



J’ai refermé ce second tome ravi d’avoir découvert un condensé aussi réussi d’une œuvre ayant originellement plus de 1000 pages au compteur.



Drôle et triste, je conseille cette adaptation à toutes les personnes désireuses de connaitre l’histoire de Don quichotte sans avoir pour autant à y passer des heures et des heures. Le dessin et l’angle abordé apporte à la BD toute son originalité.



Le pari est réussi pour l’auteur que je suivrai avec plus d’attention désormais.

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Don Quichotte (BD)

moi qui suis une passionnée d'espagnol sous toutes ses formes, je n'ai pas encore lu le grand classique de la littérature espagnole, Don Quichotte (de la Manche). C'est à moitié chose faite grâce à cette BD, bien qu'il me reste le tome 2 à lire. J'ai trouvé l'adaptation en BD par Rob Davis assez originale : l'humour est présent et le ridicule/l'exagération des personnages bien représentée. Certains passages sont parfois un peu longs, mais cela tient aussi de l'histoire originale. C'est pour moi une bonne introduction à l'univers de Cervantès.


Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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Don Quichotte (BD)

A lire et à relire en attendant le tome 2.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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L'heure des lames

il est extrêmement difficile de donner un avis sur ce livre. Il est vraiment foncièrement original et repose sur un univers qui seble à la fois terriblement cohérent et qui ne livre pourtantaucune clé. Nous sommes plongé dans un univers régi par ses propres règles, sa propre logique, mais présenté de manière complètement.

Dans cd monde, les enfants construisent leurs parents. Les objets du quotidien sont des divinités domestiques. Il pleut des lames de couteaux et, surtout, le jour de votre mort est consigné au commissariat.

Scarper Lee, un adolescent cynique et désabusé, n'en a plus que pour 3 semaines à vivre. C'est alors que Vera Pike fait irruption ans sa vie. Vera est une ado rebelle et mystérieuse.

L'histoire est difficile à raconter parce q'elle intègre toute la folie de cet univers qu'il faut découvrir au fur et à mesure. Mais elle fonctionne, le tout baigné dans une atmosphère qui rappelle les banlieues anglaises des swinging sixties. J'imagine une BO qui mélange les Kinks, le "My generation" des Who! (Hope I die before I get old... très ironique en considérant la situation de Scarper Lee), voire des Yardbirds.

Un livre qui ne livre pas toutes les clés, sans compter des références ou des allusions qui doivent être difficile à traduire (Scarper désigne l'habilité à filer à l'anglaise, mais Scarper Lee st il une allusion à Harper Lee ou Stagger Lee?) , mais qui dégage un charme indéniable. J'en redemande!
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L'heure des lames

Difficile que de définir cette œuvre inclassable signée par l'anglais Rob Davis, connu pour être dessinateur sur "Judge Dredd" mais également pour son diptyque "Don Quichotte", le synopsis illustre à merveille l'ambiance de lecture, quasiment tout nos repaires sont mis à mal et remplacés par un quotidien résolument étrange...
Lien : http://www.psychovision.net/..
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Don Quichotte (BD)

Pour qui a la flemme de découvrir le livre de Cervantes, cette bd est une vraie opportunité .Le lecteur y rira souvent et en plus avec intelligence ....
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L'heure des lames

Si Davis préfère la suggestion pour montrer son propos, sa technique narrative est extrêmement au point. Découpage et mise en page ne laissent aucun doute, au milieu de ce déferlement créatif, il sait parfaitement où il va.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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L'heure des lames

Je suis tombée sous le charme de cette BD.

Dès les premières pages nous sommes envahi par un côté complétement étrange. Il pleut des lames, les objets sont des Dieux, les pions au lycée sont des lions et les parents de drôles de machines.

Les personnages sont énigmatiques. Il y a cette nouvelle élève, Véra Pike on ne sait pas trop d'où elle vient, elle ne pense pas et n'agit pas comme les autres. Il y a notre héro Scarper qui va mourir dans quelques jours et qui ne sait plus à qui se fier. Et il y a le copain Castro un peu bizarre mais qui arrive à cerner les sentiments de chacun.

Nos trois ados fuguent à la recherche du père de Scarper, machine qui était enchainée et qui a mystérieusement disparu. Les voilà parti sur les routes à la recherche de l’endroit où on fabrique les parents : la ferme des orphelins.

Malheureusement les flics les pourchassent, la ville les prend pour des délinquants en puissance. Et avec tout ça il y a le funeste compte à rebours de Scarper qui s’accélère.

On ne sait pas où on va. L’ambiance est déstabilisante au début mais au fur et à mesure nous sommes pris par l’aventure.

J’ai hâte de découvrir la suite. Qu’est ce qu’il y a derrière le mur ? Qui est Véra ? Peut-on vaincre la mort ? Ça va être long d’attendre.
Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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Don Quichotte (BD)

L'adaptation en BD du "Quichotte" de Cervantès (1547-1616) par l'Anglais Rob Davis est d'abord remarquable en raison de sa fidélité à cet ouvrage satirique majeur, considéré aussi à juste titre comme le "roman des romans". La BD n'a pas à prouver qu'elle est un art ; ce serait vain et contraire à l'histoire. La BD contribue à l'humour et la satire et côtoie, ou s'efforce de côtoyer ainsi, les meilleurs littérateurs des temps modernes que sont Cervantès, Shakespeare, notre Molière... et quelques autres.



Don Quichotte n'est pas fait pour inspirer la sympathie au lecteur, pas plus que le Don Juan de Molière ; mais ces deux personnages incarnent une forme d'élitisme qui a conduit la culture dominante à gommer la critique de Cervantès et Molière ; la culture est, en effet, une notion essentiellement élitiste, y compris et surtout quand elle feint d'être "égalitaire". Sancho Pança et Sganarelle sont tous deux emblématiques de l'homme du peuple qui suit bêtement l'homme d'élite jusqu'en enfer, contre une somme d'argent, une promesse d'enrichissement.



La force des grands auteurs, on le sait, est de ne pas se démoder, de résister au temps. Don Quichotte est un personnage contemporain. Tintin, par exemple, est une sorte de Don Quichotte, mais comme la BD d'Hergé est faite pour les enfants, la dimension satirique qui fait la force de "Don Quichotte" est bien sûr absente de "Tintin".



On pense aussi à certain philosophe tintinesque ou quichottesque, qui parcourt le monde afin d'inculquer à des peuples étrangers l'idéal démocratique. Si la manière de procéder de ce philosophe évoque Don Quichotte, ce n'est pas un hasard, mais probablement parce que le mal que la satire de Cervantès dénonce persiste.



Cervantès met la culture en accusation, comme j'y faisais allusion plus haut, et pour être plus précis la culture moderne, en permanence sous la menace de l'idéalisme et des catastrophes qui en découlent.



Une femme, Dulcinée du Tobosco, incarne cet idéalisme catastrophique, et Cervantès souligne qu'elle est un pur fantasme, une matrone à laquelle l'hidalgo prête la dignité d'une princesse. Don Quichotte est une caricature, et son aveuglement amoureux excède par conséquent la bêtise amoureuse ordinaire. Plus prosaïque, Sancho Pança est mû par l'intérêt, la promesse de récompense faite par son maître.



Louis Viardot, traducteur et commentateur du "Quichotte", parle de "la délicate satire du goût dépravé pour les romans de chevalerie". "On raconte que le duc don Alonzo Lopez de Zuniga y Sotomayor, ajoute Viardot, en apprenant que l'objet du Don Quichotte était une raillerie, crut sa dignité compromise, et refusa la dédicace."



Le "Quichotte", qui met en scène un antihéros, est donc un antiroman. Pour mesurer l'actualité du Quichotte, je propose cette analogie avec les super-héros de la culture américaine ; ils ont la prétention de sauver le monde, mais ne font qu'entretenir la passivité de leurs nombreux lecteurs et exciter leur goût pour le divertissement. Ces super-héros sont les héritiers des romans de chevalerie médiévaux, dont le récit des aventures détournait les jeunes gens de la haute société de loisirs mieux remplis.



Et le féminisme ou la galanterie forcenée du Quichotte ? L. Viardot en donne la raison : "(...) Les femmes, dont les moeurs publiques ne défendaient pas encore la faiblesse, sont le principal objet de la généreuse protection du chevalier errant ; le christianisme a donné naissance à la galanterie, ce nouvel amour inconnu de l'antiquité, en mêlant aux plaisirs sensuels les respects et la foi d'une espèce de culte religieux." Encore faut-il préciser ici ce que l'on comprend mieux en lisant le "Roméo & Juliette" de Shakespeare : en fait de "christianisme", il s'agit de la transposition dans la culture aristocratique du christianisme.



Le style schématique et caricatural, nerveux, de Rob Davis, sert son adaptation. On exagère en général la difficulté qu'il y a à lire l'ouvrage de Cervantès, rebutant par le volume. On pourrait tout aussi bien souligner la part importante accordée au divertissement dans la culture contemporaine. La longueur du texte est, certes, assez rédhibitoire (de 800 à plus de 1000 pages selon les éditions), mais le "Quichotte" peut se lire par petits morceaux, ou dans une édition abrégée. Il reste que la version de Rob Davis, synthétique (deux vol.), permet d'autant mieux d'apprécier l'humour de Cervantès et l'esprit satirique du roman.



On ne regrette que la mise en couleurs superflue, avec des tons pastels "éteints" ; le noir et blanc auraient mieux convenu.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Don Quichotte, tome 2 : Suite et fin

Je viens tout juste de terminer cette BD !



Ayant étudié Don Quichotte pendant mes années licence espagnol, c'est avec un grand plaisir que je viens de le redécouvrir dans ces aventures sous forme de Bande Dessinée.



Un chevalier emporté dans ses folies et accompagné de son fidèle serviteur.

Les dessins sont magnifiques. J'aime beaucoup le passage de la rencontre avec le lion qui vaut au chevalier un nouveau nom.

Je n'ai pas lu le tome 1, j'ai reçu le tome 2 lors de l'opération Masse Critique organisée par Babelio. Je remercie d'ailleurs l'éditeur et babelio pour ce moment lecture plaisir.

J'ai passé un très bon moment.
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L'heure des lames

étonnant et très noir...
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La fille de l'ouvre-boîte

Suite de surprenant 'L'heure des lames', le défi était de ne pas tomber dans la redite. L'univers original était posé, il fallait que Rob Davis apporte autre chose pour que ce deuxième tome puisse supporter la comparaison.

La bandeau (tendance de plus en plus marquée en bande dessonée depuis quelques temps, héritée de l'édition litteraire, et qui n'a pas toujours beaucoup d'intérêt autre que celui de claquer sur le présentoir) résume parfaitement l'enjeu de cette suite: Qui est Vera Pike ?

Personnage le plus intrigant de 'l'heure des lames', la troublante Vera Pike éclipsait le cynique Scarper Lee et l'inadapté Castro Smith. Rod Davis la met au centre de ce deuxième tome en nous révélant ses origines. Comme le premiertome, il est très difficile de résumer l'intrigue tant elle repose sur un univers particulier et déroutant. Une oeuvre qui risque de surprendre le lecteur, quitte à la perdre en route, mais il est assez remarquable de lire une histoire aussi étonnante et cohérente dans sa folie. Une découverte à faire.
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Don Quichotte (BD)

J'avoue, je ne sais plus où j'ai vu passer cette BD. Mais, rebutée que j'étais par le pavé qu'est le roman de Cervantès, tout en étant curieuse de cet immense classique, j'ai saisi l'occasion de découvrir l'histoire en images.



Effectivement, je ne pense pas que je lirai le roman. C'est que les situations sont répétitives : Don Quichotte est un fou jusqu'au boutiste qui veut vivre à une époque largement terminée, secondé par un idiot, régulièrement rossé. Il a le chic pour provoquer les coups. Là où le lecteur pourrait le plaindre, on ne fait que suivre ses aventures sans vraiment d'empathie tellement il a le chic pour provoquer ce qui lui arrive. En même temps, à toujours rebondir sur ses pieds, à toujours trouver le courage de continuer et à être habité par cette formidable énergie qui le pousse en avant, l'illustre Chevalier à la Triste Figure en force le respect.

Parlons maintenant de cette adaptation. Car le sujet est dès plus compliqué ; on sait que Terry Gillam s'y est essayé au cinéma pendant des années avant d'abandonner définitivement. Car le récit est bourré d'intrusions du narrateur ou d'histoires dans l'histoire qui peuvent casser le récit mais sont ici très habilement gérées, notamment avec un changement de style graphique qui éclaire le lecteur pour lui permettre de se situer en permanence dans le récit. Les situations répétitives, je le disais plus haut, pourraient vite être lassantes. Pourtant, les cases colorées à souhait, le trait épais comme pour souligner l'épaisseur de la bêtise et de la méchanceté des protagonistes, l'énergie que se dégage de la mise en scène tiennent le lecteur en haleine.



L'auteur fait donc un joli travail d'adaptation qui en charmera beaucoup et permet enfin de découvrir cette histoire pour les plus réticents à se lancer dans le roman original.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Don Quichotte (BD)

Drôle, fluide et justement documenté, Rob Davis met le classique à la portée de tous.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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La fille de l'ouvre-boîte

Une œuvre amenée à devenir culte (peut-être l’est-elle même déjà ?) et que je vous recommande tout particulièrement.
Lien : http://bdzoom.com/111222/com..
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