Voici une bande dessinée vraiment très étrange, l'univers créé par
Rob Davis pourrait s'apparenter à une dystopie, la fin de l'adolescence dans une monde étrange, fait de règles et de loi biscornues. Trois jeunes vont tenter de s'échapper de ce monde. Mais ça n'a rien à voir avec une dystopie comme on l'entend, c'est plutôt un récit fantastique, complètement surréaliste ou onirique. Les parents sont des objets, ou des robots, les objets sont des êtres vivants, il y a une part d'Alice au Pays des Merveilles, avec un côté encore plus inquiétant.
L'heure des lames, c'est le moment où tombe une pluie de couteaux, les surveillants du lycée sont des lions, les grille-pains, les interrupteurs parlent, et l'heure de la mort de chaque ado est connue d'avance. Scarper Lee mourra dans deux semaines.
J'avoue avoir été très décontenancé par cette étrange société. le graphisme est brut, en noir et blanc, traits épais, coups de pinceaux brut et agressif, lavis rapide, les personnages non-humains, robot, bonbonnes, font penser à des sculpture cubiste,(Picasso, Zadkine, Brancusi…), surréalistes, dadaïstes ou nouveaux réalistes, (Tinguely, Nikki de st Phalle). Cela fait aussi référence à la musique pop, psychédélique, à la littérature, au cinéma... Chaque situation, chaque dialogue est incongru, la réalité est décalée, malmenée, tout est très bizarre, on ne sait pas trop où l'on va... Que peut-on en retirer, un allégorie sur la sécurité familiale, sur la fin de l'innocence ou juste sur notre conception de la réalité… surement encore plein de choses, peu importe au final, chacun va y mettre son interprétation. Moi, je me suis laissé emporté par la vague, parfois un peu perdu, mais très enthousiasmé par cette folie.