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Citations de Robert Bober (103)


Les langues peuvent, ont la faculté de ressusciter. Les corps, je ne crois pas. La résurrection des corps, j’y crois peu, mais celle des langues est certaine.
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"  Scruter le texte (ou le tableau) avec une attention scrupuleuse, s’accrocher à quelques passages qui, pour une raison ou pour une autre, le surprennent, l’intriguent, s’attarder sur une phrase, un motif, un thème, s’interroger sur le choix d’un mot ou d’une couleur, repérer même d’éventuels lapsus, d’apparentes anomalies, procéder à des comparaisons, à des rapprochements ; bref, en présence d’une œuvre quelle qu’elle soit, se poser des questions multiples, quelquefois
incongrues, l’intelligence en alerte, la curiosité en éveil. La lecture d’un livre, la contemplation d’une toile deviennent, sous sa conduite, un passionnant exercice de déchiffrage. "
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Ça doit être bien de vivre un peu comme ça de temps en temps. Oui, un peu, quelques instants encore avant d’être arrêté en chemin. Il reste toujours quelques curiosités auprès desquelles on aimerait aller
flâner. Faire des choses simples. Simples comme par exemple
faire avec Joachim et Sacha, qui ont maintenant douze et dix
ans, quelques parties de ping-pong. Parties qu’ils gagnent de
plus en plus souvent.Être grand-père, ça doit être ça aussi : venir quand ce sont les petits-enfants qui nous appellent. Ils sont trois maintenant.
Une petite fille est née et sa naissance me demande de rester
encore. Elle s’appelle Anne.
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On ne peut rien bâtir sans rencontres. Et il faut une vie
pour en prendre pleinement conscience. Je repense à Gaston
Bachelard et j’écris une fois encore ce qu’il avait dit dans sa
préface de Je et Tu de Martin Buber :« Il dirait ce qu’il est, avant de dire ce que, par la rencontre, il est devenu. » 
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« Les disciples vivent avec le Maître, partagent son existence tout comme le font dans les corps de métier les apprentis avec les leurs, apprenant beaucoup de choses par sa seule présence, le travail et la vie, dont il leur communique le secret tout autant par l’exemple involontaire que par la leçon délibérée. »Si j’avais été un des lecteurs de Lire c’est vivre, ceux à qui nous demandions de souligner, à la première lecture, les phrases
qui spontanément leur avaient plu ou déplu et que l’on m’eût
donné à lire les Récits hassidiques de Martin Buber, cette phrase, je l’aurais fortement soulignée tellement elle me semblait avoir été écrite pour moi.
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Le corps de la jeune fille est splendide de jeunesse et de beauté. Le corps de l’aînée est usé par le travail. Elles
semblent se regarder. Que voient-elles ? Si leur travail leur permet d’y penser, la plus âgée voit en l’autre ce qu’elle a été. Celle dont la peau paraît encore douce voit dans l’autre ce que sa vie de travail va faire de sa beauté. Ces deux corps de femmes nous disent ce que fut, ce qu’est, et ce que sera leur vie.
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C’était pas
malin. Écrire un texte d’avance, ça arrive parfois lorsqu’on écrit
un roman, mais dans une lettre ça ne marche pas. Et du coup,
là où j’en suis avec cette lettre, surtout après la phrase citée plus
haut, ces trois pages arriveraient trop tard. Parce que pourquoi
maintenant ? Pourquoi là ? Et je ne me vois pas modifier ce qui
précède. Et je ne me vois pas non plus te dire une fois de plus :
j’ai oublié de te parler de… Alors, je garde ?
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"  Peindre ou écrire ne sont pas des actes visibles.
Les gestes sont apparents, mais l’acte, aussitôt fait, se cache
dans la peinture ou l’écriture. "
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Bon, pour un écrivain, c’est évident. Le filmer en train
d’écrire ne nous apprend rien. Qu’il écrive un roman ou qu’il
signe un chèque, son attitude est la même. Il faudrait se pencher
sur son épaule – ce qui n’est pas bien (chacun chez soi, écrivais-tu dans Brossard et moi quand une poule se mettait sur l’épaule
de Louise lorsqu’elle lisait une lettre) –, et encore, que peuvent
nous raconter quelques mots alignés ?
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« Pour beaucoup, la Bible est un
texte sacré. Mais ce qui me touche plus que cette valeur en soi, c’est le sacré qui s’est ajouté, l’œuvre des innombrables lecteurs, commentateurs, savants qui ont consacré à ce livre le plus clair de leur vie. Le sacré de la Bible est devenu, à travers eux, une civilisation. »
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Ce qui doit dérouter ces lecteurs, c’est comment, sous prétexte de parler de silence, je m’autorise à faire un rapprochement entre le hassidisme et l’impur que représente une tranche de jambon. Il est vrai que dès le début de cette lettre révélant mon attachement à ce mouvement, à l’importance de
son enseignement, je pouvais laisser entendre que j’étais
quelqu’un de profondément religieux.
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« On pourrait faire parler le silence. »Cette dernière citation, et la proximité, il y a quelques pages, de la présence de Jean Rochefort, me rappellent quelques
soirées passées avec lui, au cours desquelles nous avions également partagé de longs silences. C’était à Menton, pendant ce
même tournage cité plus haut.
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J’aime bien le mot « attelage ». Par curiosité, j’ai ouvert le
dictionnaire (oui, je sais, malgré ce que j’ai dit, je l’ouvre de temps
en temps) et si le mot attelage est défini comme étant « l’action
ou la manière d’atteler des bêtes ensemble à un véhicule », il est
dit aussi que l’on peut être attelé seul. Exemple donné : « Je vais
m’y atteler dès ce soir. » Sous-entendu : au travail.
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Oui, les souvenirs, il faudrait pouvoir leur parler. Ils doivent
tout savoir de nos regrets, de nos remords.Bien qu’étiquetés, mes dossiers ne sont pas classés. La
dispersion me convient mieux.C’est par curiosité que j’en ai ouvert un dont l’étiquette
porte seulement le numéro 6. Et dedans je trouve tu sais quoi ?
des regrets. Ceux que tu as éprouvés au moment de clore la
dernière émission d’une série que tu avais appelée "Lire et
écrire".
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J’aime beaucoup Charles Trenet, mais cette chanson, chaque fois que je l’entends depuis, peut-être à cause de « Y’a parfois du bonheur dans la peine », je ne parviens plus, sans ce petit pincement que l’on connaît, à dissocier ce moment heureux du vide qu’il a laissé.
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 Déjeuner ensemble n’est pas forcément partager un
repas. On ne partage un repas que si chacun mange la même
chose. Au restaurant, chacun vit sa vie alimentaire, c’est le
régime de la séparation. Au fond, un repas est réussi lorsque tout
le monde mange la même chose et lorsque la même chose aime
également tous les convives (imaginairement bien entendu). »
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« J’aime mieux un type qui se tait, un type qui laisse venir ses mots, qui les attend un peu, qui se
conduit face à une caméra comme on se conduit face à une
page blanche. »
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Oui, un livre fait parfois ce miracle : celui de penser à son
auteur comme on pense à un ami.Bien sûr je n’ai pas téléphoné à Mezz Mezzrow, ni à Harpo
Marx – tu imagines l’émission que nous aurions pu faire avec
son livre ? –, ni aux autres, ceux qui semblaient si bien connaître
ceux qui les lisent.Alors, je fais ce qu’on peut faire de mieux. Je relis les livres que j’ai aimés. Parfois même, je m’y ajoute. Et je fais comme Erri De Luca : « Je cherche dans les livres la lettre, la phrase
qui a été écrite pour moi et que donc je souligne, je recopie,
j’extrais et j’emporte. »
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La lecture étant venue tardivement dans ma vie, cette série, lorsque bien plus tard, j’en ai vu les premiers numéros, j’ai
pensé que j’aurais bien aimé en être spectateur quand, adolescent, j’apprenais avec application le métier de tailleur dans l’atelier de Monsieur David Grynspan, qui, lui, avait appris son métier à Siedlec, un shtetl de Pologne situé à l’est de Varsovie.
Cela m’aurait peut-être donné le goût de la lecture.
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C’est avec ses enfants, lorsqu’ils eurent
l’âge d’aller à l’école, qu’il avait appris à lire. Il lisait lentement
et L’Assommoir est un gros livre. Sa femme l’avait aidé, lui faisant la lecture à haute voix. Ce couvreur avait décelé une erreur
au moment où Coupeau était tombé du toit. Selon lui, Zola
s’était trompé. « Cet homme – il parlait de Coupeau – était
“riche de métier”. Ça n’aurait pas dû se passer comme ça s’est
passé. Y’a qu’une marche, disait-il encore, mais elle est haute. »
Toi, Pierre, tu avais été ému des efforts que cet homme avait
fournis pour lire ce livre. Et à l’antenne tu l’en remerciais.
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