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Critiques de Robert Pogue Harrison (6)
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Forêts

Robert Harrison enseigne au Département de Littératures française et italienne de l'Université de Stanford (Californie), dont il est le directeur. Voilà pour l'auteur, maintenant partons ensemble dans ce voyage à travers le temps dans nos forêts, symbolisme de notre imaginaire collectif.

Nous pénétrons dans la forêt de nos lointains ancêtres, archaïque et sauvage, qui recouvrait pratiquement toute la superficie planétaire. Quel impact sur notre évolution ont joué les forêts.

"Les choses se sont succédées dans l'ordre suivant: d'abord les forêts, puis les cabanes, les villages, les cités et enfin les académies savantes" Giambattista Vico, La Science nouvelle.



Et à partir de là, ce livre nous entraine dans un fabuleux savoir, ou se mêle la naissance de la tragédie, les mythes antiques, et Vico, notre guide nous apprends que l'hostilité humaine envers les forêts nait de la religion.

Il y a tellement à puiser dans cet entrelac de connaissances: de Gilgamesh qui reconnait que les hommes ne peuvent égaler les forêts car leur cycle perdure au-delà de la finitude humaine. Nous remontons le temps, avec la signification de certains mythes qui nous relient aux bois. L'époque des Lumières sera un changement radical dans notre relation avec la nature, car elle devient rendement, exploitation économique d'où nait la sylviculture, une rupture avec le passé, et naissance de la modernité.

Mais quand Rousseau, pénètre à son tour dans la forêt, son intuition le mène vers le souvenir d'une nature humaine antérieure. Pour tenir son discours social de révolte, Rousseau a besoin de se placer en marge de la cité, dans le giron de la forêt.

Cette citation résume bien sa pensée: " Insensés qui vous plaignez sans cesse de la nature, apprenez que tous vos maux vous viennent de vous"

Que doit-on ajouter à cette clairvoyance!

Les forêts sont aussi les refuges symboliques des traditions orales populaires, que l'on retrouve dans les comptes des frères Grimm.

Et si aujourd'hui nous nous indignons de la déforestation, c'est que nous savons au plus profond de nous-même que sans elles nous n'avons plus d'habitat et plus d'intérieur à habiter.

Ce livre mérite toute notre attention, pas du tout rébarbatif, il nous plonge dans la profondeur de nos propres forêts. Je suis encore plus épatée par ce penseur du XVII siècle, Giambattista Vico, qui m'apparait comme un esprit moderne tout à découvrir, surtout dans le fait que" l'histoire est universelle à laquelle les peuples collaborent et non à l'idée d'une nature humaine et immuable que nous a habitué l'humanisme".
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Forêts

Urgence oblige , nos jours voient fleurir les ouvrages (Essais ou romans ) consacrés aux arbres ou à la forêt . Ce livre de 1992 nous invite à une promenade à travers les siècles (de Gilgamesh à notre époque ) dans la place qu'a pris la forêt dans l'imaginaire humain .L'auteur , professeur de lettres (françaises et italiennes) montre à travers un grand nombre d'œuvres les sentiments et les fantasmes que l'humanité a projeté sur ces espaces , vécus tour à tour comme à vaincre et à préserver. Sommaire :D'ABORD LES FORETS/LES OMBRES DE LA LOI/LUMIERES/ FORETS DE NOSTALGIE/ HABITAT
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Jardins

Cette méditation littéraire est aussi philosophique, théologique, poétique, artistique, voire lyrique (p 73). Elle comprend le jardin végétal, symbolique et intérieur, le jardin minéral zen (p 158) et celui figuratif des sans-abris (Chap. IV).

Étant donné que Robert Pogue Harrison avoue qu’il est plus enclin à la révélation qu’à la démonstration (p 195), cette promenade spatiotemporelle érudite et très documentée procède par déambulations, autant physiques que spirituelles, dans le vaste patrimoine culturel du monde.

Le végétal s’impose comme source d’inspiration afin de transcender le réel.

lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/06/22/jardins-robert-harrison/
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Jardins

Je boude les rentrées, surtout la littéraire — quand l’honorable Monde des Livres noircit du papier sur les affaires de cul de lettrées, ça signifie certainement que parce que ce sont des dames — ce pourrait être une avancée — des bourgeoises, des lettrées, la pornographie n’est plus sordidement renvoyée aux boutiques à sexe et à la Toile des culs. Un style correct de bonne lettrée ne fait pas toujours une histoire de beau cul !



Et alors ?



Ce n’est pas un adieu au roman, ça n’en n’est pas très loin — je relis mes passions romanesques de naguère — mais je ne m’aventure plus que dans les essais.

Je suis déjà dans Jardins de Robert Harrisson*.
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Forêts

Un livre qui oscille entre chapitre qui me passionne et chapitre qui me barbe complétement.

J'ai également trouvé que certaines analyses étaient un peu tirées par les cheveux. D'autres au contraire, m'ont semblées foutrement pertinentes.

Que dire donc de ce livre si dichotomique que c'en est presque pertubant? Rien grand chose... sauf peut-être: lisez le! Ce n'est pas parce qu'il m'a décue (une déception liée avant tout au fait que l'ouvrage ne m'a pas apporté ce que je pensais y trouver. J'insiste sur le fait que certaines analyses m'ont semblé vraiment abracadabrantes. C'est le seul élément de cette critique qui comporte une authentique valeur et ne découle pas de mon avis personnel) que, vous, vous n'y trouverez pas votre compte.

A condition toutefois de ne pas vouloir lire quelque chose d'un tant soit peu onirique; axé sur la poésie. Sur l'âme même de la forêt ancienne et sombre, dans laquelle il m'est délicieux de me balader. (Si c'est là, ce que vous pensez trouver... Passez votre chemin comme j'aurai dû passer le mien, car le livre est bien trop sec pour vous plaire.)

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Jardins

Un petit précis précieux, oui oui, sur les jardins. L'ouvrage est délicieux et foisonne de références sur l'histoire des jardins et la fonction artistico- philosophique du jardinier masculin et féminin. Nous voyageons dans le réel mais aussi sa représentation (Éden, Tapis persans, Decameron etc....).

Un livre d'ailleurs dédié à Eve et ses filles !

293 pages de culture.



Une citation de Nietzsche parmi tant d'autres données par Harrison : "le désert croit, malheur à qui recèle des déserts".
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