Roger Vitrac, écrivain et poète, est aussi un dramaturge, lié au mouvement surréaliste.
Il utilise dans son théâtre la comédie, la provocation et parfois même l'horrible.
Ce recueil contient trois des pièces les plus significatives de son œuvre.
Dans la première "Victor ou les enfants au pouvoir", - deux familles sont réunies pour fêter l'anniversaire de Victor qui a neuf ans -, Vitrac se livre alors à une puissante charge contre la bourgeoisie et les valeurs qu'elle représente.
Dans la seconde, "Le coup de Trafalgar", c'est au travail, à la famille, à la patrie, à l'armée, à la religion et enfin même à l'institution du mariage qu'il s'en prend, stigmatisant au passage quelque peu la science.
"Le camelot", troisième et dernière pièce du recueil, voit son rideau se lever sur un petit bistrot de Montmartre "Chez Tatave" le 24 décembre 1919 où la fête bat son plein. Tatave est derrière son comptoir, les yeux dans le vague...
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J'ai une relation particulière avec la 3ème pièce de ce volume intitulée "Le loup-garou". J'ai interprété le rôle d'Amédée Lespinasse dans la troupe de l'école (1991-1992). Il s'agit d'une comédie en 4 actes.
"Jadis, les loups-garous devaient chaque nuit visiter neuf églises. Au matin, harassés, ils quittaient leur peau, et dormaient hâtivement les premières heures de l'aube, avant de reprendre - soudain innocents et sans souvenirs - leur journée d'homme... Si une seule nuit ils oubliaient une seule église, ils restaient loups."
Notre loup-garou est André Camo-Dumot mais du genre don Juan maudit. Il doit séduire une femme (différente) chaque nuit et ne sera guéri que si une d'entre-elles lui résiste. Enfin, c'est ce qu'il croit. Il se réfugie donc au Château des Belles-Feuilles (maison de repos pour personnes délicates et fortunées) dirigée par le Docteur Bayard.
Pas de chance pour André il va y retrouver toutes les femmes qu'il a un jour séduit et celles qui n'attendent que cela! Bref, son séjour aux Belles-Feuilles va provoquer un fameux tohu-bohu!
Ce fut une des plus belles expériences de ma vie.
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Je n'ai pas lu le livre, mais je l'a vu représenté à la Cartoucherie en 98 et la pièce m'avait grandement impressionnée; un univers fou qui dynamite la famille bourgeoise.
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Cette pièce m'avait beaucoup plus au théâtre avec Laurent Deutsch dans le rôle de Victor. Elle m'a moins transporté lors de sa lecture aujourd'hui. Mais cela me donne envie de lire d'autres pièces de cet auteur, qui sont teintées de surréalisme et de folie!
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Roger Vitrac met en scène un enfant de neuf ans qui a la taille d'une grande personne qui mène en bâteau tous les adultes, déconcerté par certains dialogues, la lecture m'a néanmoins été plaisante.
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Une pièce qui dérange. Roger Vitrac, met en œuvre son théâtre de la cruauté pour troubler le spectateur. Ce qui pourrait être un bon vaudeville, une comédie de mœurs tourne au drame par la présence de Victor, 9 ans, qui a la taille d'un adulte et pense tout comme. Sa méchanceté se révèle dès les premières pages et va semer la pagaille lors du diner que tiennent ses parents pour fêter son anniversaire. Méchanceté, ou clairvoyance, d'ailleurs? Tout le malaise vient des propos déplacés dans la bouche d'un enfant. Critique de la bourgeoisie, de l'hypocrisie ambiante, cette pièce aura tout pour plaire aux non conformistes!
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C'est en écoutant une émission du "Bookclub" sur la bibliothèque de Micha Lescot que j'ai découvert cette pièce de théâtre "Victor ou Les enfant au pouvoir". La présentation que l'auteur en a fait m'a donné l'envie de la découvrir.
C'est une lecture agréable de cette pièce surréaliste qui me laisse espérer pouvoir la voir jouer sur scène un jour prochain !
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Oublierait-on Roger Vitrac, figure certes marginale du surréalisme et du dadaïsme ? Ce recueil d’«articles» atteste à la fois la curiosité artistique sans bornes de l’auteur de la pièce fameuse "Victor ou Les Enfants au pouvoir", et la puissance époustouflante d’un style dans lequel rien n’est jamais attendu. Au mépris de toute convention, dénonçant les dogmes et les institutions, Vitrac, ici poète-journaliste, définitivement irréductible, exprime avec vigueur et courage des analyses qui se moquent des jugements dominants. Une fête pour l’intelligence.
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