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Critiques de Roland Buti (23)
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Le milieu de l'horizon

L'histoire se déroule en Suisse romande durant la sécheresse de 76 dans une famille d'agriculteurs. Si cette sécheresse provoque des dégâts conséquents sur la production et l'élevage des poussins, le bouleversement de la vie de Gus, jeune garçon de 13 ans, va surtout provenir de ce qu'il va découvrir sur sa mère. Ce sera la fin de son enfance. "Je portais sur mon dos la ferme de mes parents, une coquille bien trop lourde pour ma petite carcasse." L'écriture de ce roman est belle, sensuelle, poétique. Les descriptions sont un véritable régal, j'ai vraiment eu plaisir à parcourir cette plume. Je suis en revanche plus nuancée avec l'histoire en elle-même. Le fait d'avoir lu ce roman de façon un peu découpée explique peut-être le fait que je n'ai pas ressenti toutes les émotions qui se dégagent de ce roman. Je dois même dire que j'ai à plusieurs reprises été décontenancée, certains événements graves sont évoqués brièvement, l'auteur ne s'y attarde pas et d'autres plus légers font l' objet de descriptions plus approfondies.

Je m'aperçois toutefois en écrivant ce billet et donc en ayant un peu de recul que ce roman a des chances de rester dans ma mémoire. Plus j'y pense, plus je trouve des qualités à ce petit livre qui, je viens de le découvrir, a été porté au cinéma par Delphine Lehericey et interprété par Laetitia Casta, Clémence Poesy, Luc Bruchez et Fred Hotier.
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Luce et Célie

Nous faisons connaissance avec Luce et Céline, deux femmes qui a priori n'ont rien en commun. La première, Luce, est l'epouse soumise, timorée de Jean. La seconde, Célie est, une jeune femme émancipée au caractère bien trempé. Mais elles vont se croiser et vivre une amitié fondée sur le dégoût que leur provoque un homme : Jean. On découvre au cours de notre lecture le lien qui unit ces 3 personnages.

J'ai beaucoup aimé l'écriture et surtout l'atmosphère qui se dégage de ce roman que je trouve original. Original de par sa construction, les périodes s'enchaînent sans ordre chronologique, original aussi par son style qui mélange une certaine sobriété et une pointe d'humour. Original enfin par cette amitié inattendue qui sera salutaire pour elles deux.

Je m'aperçois de mes difficultés à parler de ce roman car je n'arrive pas à exprimer l'atmosphère qui émane de ce livre qui est bien plus que ce que je tente maladroitement de dire...

Je tiens également à souligner la très belle couverture de cette collection ZOÉ poche que je ne connaissais pas et qui est très agréable.
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Grand National

Roland BUTI. Grand National.



Un roman intimiste se déroule en Suisse, près de Genève, à Glion, sur les hauteurs de Montreux. Carlo Weiss, est jardinier paysagiste ; il entretient et crée des parcs pour sa riche clientèle. Son employé, Agon est un réfugié kosovar, une force de la nature, un géant, un mètre quatre-vingt-dix-huit, avec un cœur tendre. Il possède et entretient un jardin familial, avenue des pivoines, avec un petit chalet. Ana, l’épouse de Carlo vient de le quitter et Mina, sa fille poursuit ses études et travaille à Londres. La mère de notre héros, Pia, est pensionnaire dans une maison de retraite. Elle fugue. Carlo va la découvrir, au Gran National, un ancien hôtel de luxe, au charme désuet qui a connu une belle période lors de la deuxième guerre mondiale. Au cours de cette guerre, la jeune fille a livré, tous les matins, le pain et les viennoiseries faites par son père, à tous les palaces, y compris le Gran National.



La colocataire de Pia, en maison de retraite va donner à Carlo, une photo. Celle-ci représente sa mère, au cours de sa jeunesse. C’est même l’illustration du livre que vous avez entre les mains. Carlo va effectuer des recherches et tenter de refaire le parcours de celle qui lui a donné le jour. Il va découvrir les amitiés liées par cette dernière, lors des hostilités. Nous ferons ainsi la connaissance de Paul Favre, ancien instituteur du village. Pia a également entretenu des liens étroits avec le comte Hans von Bullion, un célèbre ornithologue allemand. Carlo se pose des questions : sa mère a-t-elle eu une liaison avec cet homme ? Petit à petit, il pénètre dans l’univers romanesque de la jeunesse de sa mère.



De la nostalgie, de la mélancolie, de l’amour, de la poésie et une belle leçon de vie s’écoule de ce récit. Outre les sentiments maternels, nous découvrons une belle amitié entre le patron et son employé. Nous découvrons la thématique de la fin de vie, de la vieillesse, du couple, de l’immigration et le fort lien avec la nature. Je vous conseille, afin de vous détendre et de rêver un peu, de lire cette narration.

( 25/02/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Le milieu de l'horizon

Histoire incompréhensible. Mauvais contenu. Non adapté pour les jeunes. Ni queue ni tête. Tout en charabia. Bonne chance pour moi qui aurait un test demain sur ce livre...

Le français et beaucoup trop soutenu. Les sujets en disent beaucoup trop long... Je souhaite rencontrer l’auteur Roland pour une réglage de compte et revoir les passages du livre. Le livre est trop cher pour ce genre de contenu. Les critiques que je dit ne sont pas à prendre au drame mais à prendre pour une critique constructive.
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Le milieu de l'horizon

J'ai trouvé ce petit livre pour lequel j'ai eu un coup de coeur dans la librairie de Figeac "Le livre en Fête" où je ne manque jamais de passer lors de nos vacances dans le coin. Entre parenthèses, si je n'habitais pas à 900 km de là, je pense bien que j'en ferais un de mes "repaires" car on y trouve des éditions inconnues en Belgique. Mais je ne boude pas mon plaisir car nous avons de très très bons éditeurs francophones aussi !



Du plus loin que je me souvienne, ce doit être la première fois que je lis de la littérature suisse romande.



Nous sommes en Suisse romande, en 1976, pendant l' été de canicule et de grande sécheresse. L'histoire se passe essentiellement dans une ferme familiale et ses alentours.

Le personnage principal et narrateur est Gus, il a 13 ans, l'âge où il quitte l'enfance.



Il y ses parents , sa soeur Léa, de 4 ans son aînée. Il y a aussi Rudy, le garçon de ferme qui a été recueilli à la ferme car ses propres parents (de la famille éloignée) le rejetaient. C'est un homme déjà mais comme il est attardé, un peu niais, on le considère comme un enfant. Mais c'est un bon travailleur dans son domaine. Et puis il y a le grand-père Anni qui a quitté la ferme quand son fils l'a reprise; Mado une gamine du même âge que Gus. Et puis il y a les animaux dont Bagatelle, le vieux cheval en fin de vie et la colombe recueillie par Gus qui a perdu les plumes de sa queue .



Tout au long du roman, c'est la sécheresse qui se dresse en arrière-plan de la vie quotidienne. Elle dévaste tout : les champs, les animaux, les gens aussi.

Assez vite, on se rend compte que le couple Papa et Maman ne fonctionne plus bien. Maman se replie sur elle-même. Prépare à manger et part. le couple éclatera lorsque Maman partira pour de bon vivre avec Cécile, son amie. Elle assume son homosexualité et son désintérêt pour ses enfants.

Il y a aussi l'élevage de poussins qui petit à petit se délite à cause de la chaleur étouffante, les ventilateurs qui tombent en panne au plus mauvais moment et le manque d'eau.

Le camion-citerne qui doit ravitailler les fermes ne passe pas assez souvent.

Les champs sont secs, la récolte ne donnera sans doute pas grand-chose.

Et puis, Bagatelle , qui prend la clé des champs pour se réfugier pas loin de la rivière, dans un endroit ombragé. Il n'en bougera plus ! Personne ne pourra le ramener à l'étable qu'il ne reverra d'ailleurs plus.



C'est donc autour de ces événements, que Gus, Papa, et Rudy vont faire tourner tant bien que mal la ferme. Jusqu'au jour où l'eau tant espérée tombera du ciel sous la forme d'un violent orage qui ne sera guère salvateur mais tout aussi destructeur que la sécheresse.



On suit les questionnements de Gus à la fois sur les événements mais aussi sur les thèmes que se pose un adolescent de 13 ans.



Le roman se termine sur un chapitre dans lequel on est propulsé quelques années plus tard mais sur lequel je ne dirai rien.



Si le thème de l'histoire est assez "classique", je me suis par contre régalée de l'écriture poétique, emplie d'images, de métaphores : le rapport à la nature est d'une finesse et d'une saveur incroyables . Voyez par ailleurs les citations que j'ai notées.



L'auteur n'a pas besoin d'en dire beaucoup pour cerner l'atmosphère, les personnages , il a l'art de nous les faire sentir, voir, humer, goûter avec cette si belle plume !

C'est vraiment le genre d'écriture que j'adore, qui me met des papillons dans la tête et dans le coeur. J'en étais presque triste de terminer le livre tant je m'y sentais bien.



En conclusion : j'aimerais qu'il y ait plus écrivains de la même veine !

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Le milieu de l'horizon

Dans les années 70, dans une ferme en Suisse, un jeune garçon travaille avec son cousin trisomique et son père. Sa mère, présence bienveillante mais presque invisible se découvre une passion pour une amie. Cette relation met la famille en péril alors que l'exploitation traverse une crise. L'été 76 est celui de la canicule et le nouveau bâtiment que le père a fait construire se révèle une source de problèmes. Les poussins meurent les uns après les autres. Un excellent qui raconte le passage à l'âge adulte, la fin de l'innocence pour le héros qui doit affronter une situation qui va changer sa vie à jamais.
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Le milieu de l'horizon

Comment se rafraichir alors que la chaleur crépite même sous les toits ?

Comment grandir alors que tout "s'éparpille" autour de soi ?

C'est la force de l'enfance qui perçoit tout.

C'est cette romance qui nous rend tout sensible.

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Grand National

Un roman un peu fantaisiste et bien plus généreux que le nombre de pages ne le laisse présager !

Carlo et Agon forment un duo insolite, entre tendresse et burlesque.

Carlo a 45 ans, il est jardinier-paysagiste, il aime couper, élaguer, débroussailler et donner une seconde jeunesse aux jardins des propriétaires Suisses qui l’emploient. Agon, son employé, réfugié politique venu des Balkans vit entouré de classiques de littérature française, dans une cabane au fond d’un jardin ouvrier, sorte d’enclave internationale dans laquelle de façon bon enfant et avec beaucoup de solidarité, chacun cultive son potager.

Carlo est désemparé depuis que sa femme est partie et voilà que sa mère fugue de la maison de retraite. Alors qu’il trouve un peu de réconfort chez son employé, ce dernier se fait tabasser pour des raisons que Carlo ignore … définitivement, sa vie prend l’eau de tous les côtés !

Parti à la recherche de sa mère, Carlo va la retrouver, constater qu’il ne savait rien de sa jeunesse pendant la seconde guerre mondiale et surtout que jamais il n’avait imaginé qu’elle ait pu être belle, jeune et amoureuse. Il va retrouver un peu de complicité avec son ex-femme et lier des liens avec son étrange employé qu’il va découvrir sous une autre facette … les plus proches vont presque lui sembler étrangers et les étrangers devenir des intimes. Carlo va essayer de comprendre les autres, de se retrouver lui-même et tout faire pour ne pas se noyer au milieu de tous les mensonges et non-dits de son existence.

Grand National est une pépite, une escapade intime, tendre et délicate.

Il y a beaucoup de poésie dans ces pages, le parallèle entre la vie et les jardins (qu'ils soient secrets ou partagés), les oiseaux et la liberté est merveilleux, j’ai glissé des dizaines de post-its pour repérer les passages qui m’ont enchantée.

« Je ne m’étais jamais posé la question de savoir si maman avait eu une vie heureuse. », cette phrase m’a vraiment interpelée. D’abord parce qu’elle m’a rappelé le livre d’Eric Fotorino Dix-sept ans (mais la comparaison s’arrête là) et ensuite car on brosse souvent le portait de ceux que l’on aime à travers ce que l’on voit de nous en eux … une question profonde abordée avec sensibilité et empathie, une observation délicate, une justesse dans l'émotion … un humour fin.

Je crois que c'est la première fois que je lis un auteur suisse, je ne sais pas s'il y a une école ou un style suisse mais j'ai trouvé dans ce livre toute l'élégance, une sorte de force discrète, comme ce mélange de droiteur et de chaleur que j'ai découvert en Suisse l'été dernier.

Ce livre est publié bien discrètement dans cette rentrée littéraire, c'est un peu comme le cinéma d'auteur face aux blockbusters mais ce serait dommage de passer à côté !!
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Luce et Célie

Livre lu dans le cadre de Masse Critique. Merci donc à Babélio et à Zoé poche pour cette belle découverte.



Roland Buti nous raconte la vie de deux femmes dont la vie n'a pas toujours été facile. Luce qui a perdu son père très jeune et dont la mère a perdu la raison, se retrouve marié à Jean, un homme dominateur ; Célie qui n'a pas connu son père et qui très jeune perd sa mère et se retrouve sans ressources pour des raisons expliquées plus loin dans le roman.

L'histoire et la personnalité de ces deux femmes m'ont émues. Luce est tellement fragile que Célie sa domestique finit par l'aimer. Célie est tout son contraire. Elle a du caractère pour deux.

Mais qu'est-ce qui lie ces deux femmes ??



J'ai trouvé l'écriture ciselée, très fine et toute en douceur. Si, j'ai été perdue au début à cause des retours fréquents dans le passé et ce à différentes périodes de la vie de ces deux femmes, très vite cette façon d'écrire devient nécessaire pour expliquer l'histoire et n'est plus un frein à la compréhension du texte. J'ai refermé ce roman presque à regret regrettant qu'il soit si court. Mais nul besoin de le faire plus long, tout était dit. Plus besoin de mots pour s'attacher définitivement à ces deux femmes remarquablement touchante.. Bravo donc à Roland Buti qui a su trouvé les mots pour parler de deux femmes exceptionnelles.
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Grand National

J’ai été séduite par ce livre dès la photo de couverture qui m’a plongée dans la nostalgie. Puis je lis le premier paragraphe avec une phrase tellement mélancolique et me voici totalement conquise. Aussitôt, on suit la vie du narrateur, jardinier, de son employé, un colosse sentimental, originaire du Kosovo et de sa mère dont il va découvrir un pan de sa vie durant la Seconde Guerre mondiale. L’hôtel le Grand National qui plane au-dessus de tous ces parcours de vie donne aussi une touche mystérieuse à ce roman. Chaque personnage a son secret. Et chaque secret a une odeur. L’auteur conclut son texte avec cette petite phrase « Je ne m’étais jamais posé la question de savoir si maman avait eu une vie heureuse » et là j’ai le cœur serré. YR
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Le milieu de l'horizon

J’ai reçu des Editions Zoé, sises à Carouge dans le canton de Genève, un roman de Roland Buti "Le milieu de l’horizon". Après l’Ajar – collectif de jeunes romanciers – auteur d’un premier roman remarqué "Vivre près des tilleuls", Mélanie Richoz "J’ai tué papa", Lolvé Tillmans "Les Fils" et Tiffany Jacquet et son "Enfant du placard", j’ai le plaisir de retrouver cette littérature romande que j’affectionne particulièrement. Je remercie infiniment la maison d’éditions Zoé pour ce merveilleux moment de lecture.



Auguste – plutôt appelé Gus – jeune garçon de 13 ans nous narre l’été 1976 et sa terrible canicule. Il vit dans une ferme du canton de Vaud avec sa mère, son père et sa sœur aînée Léa, sans oublier Rudy, jeune homme "différent", recueilli par ses parents et qui aide aux travaux de la ferme. Il y a les vaches mais aussi une poussinière dans laquelle sont élevés des poussins qui seront vendus à l’âge adulte. Hélas, sous cette chaleur tout va partir en lambeaux.



Roland Buti nous raconte l’histoire de cette famille ordinaire et, comme toujours chez les auteurs romands, j’ai aimé cette faculté de transformer la grande simplicité de l’écriture en un roman parfaitement construit. J’ai aimé les descriptions fouillées et très imagées des lieux : "Les orages de l’été de 1976 ont battu une terre cuite et recuite. Ils ont haché menu des plantes épuisées par une longue lutte contre la sécheresse de l’air." J’ai aimé l’étude approfondie de chacun des personnages, les personnalités abordées pudiquement, les émois décrits subtilement, les amours effleurées délicatement. J’ai aimé la drôlerie de certaines scènes : "Shérif (c’est le chien) s’est relevé en s’ébrouant, avec calme, avec l’assurance d’un vieux routinier pour qui perdre connaissance et se réveiller sous la douche était désormais une habitude." Pourtant, il y a dans ce roman, une forme de tragédie latente, beaucoup de tristesse : celle de Gus au départ de sa mère : "Maman avait vingt et un ans lorsque je suis né. J’avais maintenant treize ans ; elle nous abandonnait… comme si toute la vie passée avec nous avait été une erreur, une parenthèse hors du temps.", celle de son père face aux dégâts liés à la chaleur, les poussins morts, les terres brûlées de soleil. Et ce n’est pas la pluie, un jour, trop tard, trop violente, qui pourra réparer. Et l’enfance de Gus s’en sera allée.



Ce récit, je l’ai lu le cœur serré mais les yeux émerveillés. Oui, c’est un très beau roman.



J’ajouterai une mention spéciale pour la version poche des Editions Zoé. La couverture de ce tout petit livre, dans les tons écrus, noirs et vert anis agrémentée d’une photo en noir et blanc, est du plus bel effet et reflète parfaitement le sujet abordé.

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Le milieu de l'horizon

Très bien écrit, envoûtant, la fin est un peu abrupte mais n'enlève rien au sentiment global de belle littérature.
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Grand National

Première fois que je lis un roman de Roland Buti, et j'ai été séduit par cette lecture. Il y a une élégance dans ce texte, tant sur le fonds que sur la forme, qui m'a convaincu. Le narrateur, Carlo, est dans une mauvaise passe. Sa mère vieillit rapidement, sa femme l'a quitté et son employé s'est fait tabasser. On suit le cours de sa vie, pendant quelques semaines ou quelques mois. Rien de spectaculaire, mais beaucoup de moments de remises en question, de doute, de questionnement, mais aussi d'humour, d'entraide et de camaraderie. Carlo redécouvre ses proches sous un nouveau jour : sa fille, jeune adulte qui devient indépendante, sa mère qui au contraire perd peu à peu son autonomie mais s'affirme enfin, ou sa femme, dont il découvre les aspirations. Un texte empreint de tendresse et de poésie, que le narrateur évoque les jardins ou sa femme, mais aussi d'une certaine nostalgie. Décidément, les éditions Zoé font très fort !
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Grand National

Je trouve un charme fou à ce bref récit. L'intrigue est assez sommaire, sans grande tension, et la fin est... comment dire...Il n'y en a pas vraiment. Ce sont les descriptions des personnages, de leurs actes et de leurs réactions, qui meublent ce livre. Leurs gestes, leurs couleurs, leurs odeurs (l'auteur semble avoir un faible pour les descriptions olfactives, avec par exemple son ex-compagne qui a une délicieuse odeur de sous-bois... si si...). Ce livre est semblable a un jardin semi-luxuriant, un peu abandonné et fleurissant dans tous les sens. Le narrateur y est spectateur à part entière et, sans faire grand-chose, à vrai dire, s'émerveille des initiatives que les autres prennent à sa place. La nostalgie, la mort, le couple, les vieilles planches et la cuisine s'y mêlent naturellement, presque joyeusement. Les métaphores sont rafraîchissantes et un humour décontracté infuse subtilement dans les descriptions. Cette lecture fut pour moi un très agréable moment.
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Grand National

Ce court roman nous embarque dans la vie d'un homme, paysagiste pour de riches propriétaires au bord d'un lac suisse. Cela sera le cadre, mais pour le reste, Carlo ne maîtrise plus rien : sa femme l'a quitté, sa fille est partie étudier à Londres... et sa mère disparaît de sa maison de retraite. Son fidèle employé Agon, avec qui il entretient une relation fraternelle, va jouer un rôle de stabilisateur et d'ancrage- même si lui non plus ne sera pas épargné par les événements. Un univers apaisé, où les épreuves traversées ne donnent pas (trop) lieu à l'hystérie, où les oiseaux de passage et les légumes du potager occupent des rôles importants. Belle chronique.
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Grand National

Grand National est un palace à Glion dans les hauteurs de Montreux en Suisse, l’un des rares hôtels de luxe construits pour une élite internationale entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle n’ayant pas encore fermé. C’est là que la mère du narrateur s’est réfugiée après avoir fugué de sa maison de retraite.



Grand National est le récit d’une crise dans la vie d’un homme. Jardinier-paysagiste à Lausanne, Carlo Weiss peine à faire face à sa nouvelle vie depuis que sa femme l’a quitté. Alors qu’il coule des instants plutôt heureux et paisibles avec son employé propriétaire d’un cabanon au sein d’un ensemble de jardins familiaux, ce dernier se fait sévèrement tabasser. Enfin, sa mère décide sur un coup de tête de troquer son EMS en ville contre un palace au charme désuet qui la ramène à sa jeunesse dans la région pendant la Seconde Guerre mondiale.



A travers ce (trop?) court roman de 160 pages, l’auteur Suisse romand Roland Buti propose plusieurs pistes de réflexions, notamment sur le couple, la vieillesse et la mémoire, l’immigration et la nature.



Roman délicat et teinté de douceur, Grand National est une jolie découverte que je dois au Cercle de lecture dont je fais partie.




Lien : https://livrescapades.com
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Luce et Célie

Mais que peuvent bien faire 2 vieilles femmes, vêtues en pleine nuit, à proximité d’une maison vouée à la destruction ?

Pour le comprendre il faut remonter longtemps en arrière.

L’une de ces vieilles femmes, est Luce, qui perd son père brutalement en 1933. Sa mère perdra peu à peu la raison. A la mort de cette dernière, elle suit un homme qu’elle va épouser.

La deuxième c’est Célie. Veuve d’un certain Maurice, elle trouve à s’employer comme bonne à tout faire chez Jean…..



Mon avis :

Voici un court livre qui m’a été envoyé par Babelio à la suite de l’opération masse critique de début février.

L’objet livre en lui-même m’a beaucoup plus. Sa petite taille m’a bien plu et c’était un plaisir de l’avoir en main. Est-ce cette taille, la photo en noir et blanc je ne sais pas mais j’ai trouvé qu’il en émanait ne impression de sobriété qui m’a donnée envie de m’y plonger rapidement.



Et si j’ai eu un peu de mal à me repérer au départ (à cause d’une lecture hachée : trop crevée pour lire beaucoup !), je me suis rapidement prise d’affection pour ces deux femmes. L’une prise au piège de sa relation avec un homme peu avenant (il ne lui parle pas, voudrait qu’elle vive dans le noir pour que le soleil n’abime pas les meubles …) et qui passe plus de temps au travail qu’avec elle. Pour cet homme, seules les apparences prévalent !

Célie, elle a été marquée par la vie. Et c’est son désir de vengeance qui l’a motive… on comprendra au fil du roman ces raisons.

J’ai aimé le style de l’auteur, sobre. Ces descriptions des êtres, des choses, des lieux, très particulières, mettent vraiment dans l’ambiance. Il tisse une sorte de canevas, en faisant des allers-retours entre le passé et le présent. Il dresse aussi le portrait de l’amitié entre deux femmes, d’une amitié que rien ne laissait présager.

Un petit roman qui n’est pas dénué d’humour en plus.

A découvrir, vraiment !!!!!!!!!!!
Lien : http://lireetrelire.blogspot..
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Le milieu de l'horizon

Été 1976, la canicule est à son maximum, brûlant toutes les cultures et assommant bêtes et hommes. Gus, 10 ans, aide du mieux qu'il peut son père à sauver les poussins et le maïs, mais remarque que sa mère s'éloigne de lui et des tâches quotidiennes. La découverte de sa relation avec une autre femme, va bouleverser la vie de Gus et celle de son père.



L'auteur nous emmène dans la tête de ce petit garçon qui va grandir trop vite, qui va être confronté à la réalité très dure de la vie paysanne et à la vie tout court.


Lien : http://mediatheque.pasdecala..
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Le milieu de l'horizon

Plus j'enchaine la lecture des romans suisses parus aux éditions Zoé, et plus je tombe sous le charme. J'ai lu récemment Grand national, autre roman de Roland Buti, qui m'avait beaucoup plu, mais cette fois, c'est un véritable coup de cœur ! Tout m'a plu dans ce roman. L'intrigue se résume à peu de choses, et le lecteur a vite fait de comprendre le secret de la mère. Mais la richesse de ce roman tient à la peinture de tableaux de vie, vie familiale, vie à la ferme, le temps d'un été caniculaire, à une époque où le modèle traditionnel est en train de s'effondrer, pour faire place à de nouvelles formes. Les femmes se libèrent, tandis que les hommes semblent avoir du mal à renoncer au monde qui disparait. Et à travers le regard de Gus, ado de 14 ans, c'est tout ce monde qui nous est offert, dans une langue magnifique, poétique, sensuelle, qui traduit aussi bien la chaleur étouffante de l'été 1976 que les trombes de pluie qui s'abattent ensuite. Il me tarde de voir le film tiré de ce roman.
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Grand National

A 45 ans, la vie de Carlo connaît des épisodes compliqués. Sa femme Ana l’a quitté. Sa fille vit à Londres. Son employé, Agon, se fait tabasser. Sa mère âgée a fugué pour se réfugier au palace du Grand national, qu’elle refuse de quitter…



En lisant le résumé, on pourrait craindre un roman déprimant. Certes, sur le papier, rien ne va dans la vie de Carlo, certains passages ne sont pas joyeux mais le récit ne tombe nullement dans le pathos. La plume de Roland Buti est poétique, élégante, à l’image de ce palace historique. Grand national est le nom fictif d’un hôtel situé à Glion, sur les hauteurs de Montreux. Un de ces hôtels de luxe a la vue plongeante sur le lac Léman, hôtels qui ont connu leur âge d’or entre la fin du XIXème siècle et l’entre deux guerres grâce à une clientèle illustre et riche.



Petit-fils d’immigré italien, Carlo va peu à peu découvrir des épisodes de la vie de son grand-père et de sa mère, une petite vieille originale et attachante. On apprend les liens qui la lient à cet hôtel et ce qu’elle y a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Une question en filigrane hante d’ailleurs les pages : connaît-on vraiment la vie de nos parents ?

Il est beaucoup question d’identité et de passé dans ce livre, à l’image de l’employé, Agon, un immigré kosovar qui a fui son pays à la guerre de Yougoslavie. Ce personnage m’a beaucoup plu : un grand costaud sensible, qui lit des classiques de la littérature française, qui bichonne sa parcelle de jardin familial et s’attache aux ainés. Et l’amitié qui se lie entre Carlo et Agon est atypique mais tellement sincère.



Ce roman a été un vrai coup de cœur ! Un petit livre (160 pages) mais un grand roman de part sa bienveillance, sa douceur et sa tendresse.

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