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EAN : 9782889276868
160 pages
Editions Zoé (22/08/2019)
3.6/5   24 notes
Résumé :
Roland Buti a l’art de nous mettre tout contre ses personnages, de nous les rendre familiers de manière tactile, concrète et sensuelle. Le corps, le visage, les mouvements de chacun, la nature et les émotions sont saisis avec une infinie douceur, en dépit de la violence ou du comique des scènes.

Ainsi est-on plongé, avec Grand National, dans la vie de Carlo, en crise : sa femme Ana l’a quitté, sa mère s’est réfugiée dans un palace d’où elle refuse de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Roland BUTI. Grand National.

Un roman intimiste se déroule en Suisse, près de Genève, à Glion, sur les hauteurs de Montreux. Carlo Weiss, est jardinier paysagiste ; il entretient et crée des parcs pour sa riche clientèle. Son employé, Agon est un réfugié kosovar, une force de la nature, un géant, un mètre quatre-vingt-dix-huit, avec un coeur tendre. Il possède et entretient un jardin familial, avenue des pivoines, avec un petit chalet. Ana, l'épouse De Carlo vient de le quitter et Mina, sa fille poursuit ses études et travaille à Londres. La mère de notre héros, Pia, est pensionnaire dans une maison de retraite. Elle fugue. Carlo va la découvrir, au Gran National, un ancien hôtel de luxe, au charme désuet qui a connu une belle période lors de la deuxième guerre mondiale. Au cours de cette guerre, la jeune fille a livré, tous les matins, le pain et les viennoiseries faites par son père, à tous les palaces, y compris le Gran National.

La colocataire de Pia, en maison de retraite va donner à Carlo, une photo. Celle-ci représente sa mère, au cours de sa jeunesse. C'est même l'illustration du livre que vous avez entre les mains. Carlo va effectuer des recherches et tenter de refaire le parcours de celle qui lui a donné le jour. Il va découvrir les amitiés liées par cette dernière, lors des hostilités. Nous ferons ainsi la connaissance de Paul Favre, ancien instituteur du village. Pia a également entretenu des liens étroits avec le comte Hans von Bullion, un célèbre ornithologue allemand. Carlo se pose des questions : sa mère a-t-elle eu une liaison avec cet homme ? Petit à petit, il pénètre dans l'univers romanesque de la jeunesse de sa mère.

de la nostalgie, de la mélancolie, de l'amour, de la poésie et une belle leçon de vie s'écoule de ce récit. Outre les sentiments maternels, nous découvrons une belle amitié entre le patron et son employé. Nous découvrons la thématique de la fin de vie, de la vieillesse, du couple, de l'immigration et le fort lien avec la nature. Je vous conseille, afin de vous détendre et de rêver un peu, de lire cette narration.
( 25/02/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Un roman un peu fantaisiste et bien plus généreux que le nombre de pages ne le laisse présager !
Carlo et Agon forment un duo insolite, entre tendresse et burlesque.
Carlo a 45 ans, il est jardinier-paysagiste, il aime couper, élaguer, débroussailler et donner une seconde jeunesse aux jardins des propriétaires Suisses qui l'emploient. Agon, son employé, réfugié politique venu des Balkans vit entouré de classiques de littérature française, dans une cabane au fond d'un jardin ouvrier, sorte d'enclave internationale dans laquelle de façon bon enfant et avec beaucoup de solidarité, chacun cultive son potager.
Carlo est désemparé depuis que sa femme est partie et voilà que sa mère fugue de la maison de retraite. Alors qu'il trouve un peu de réconfort chez son employé, ce dernier se fait tabasser pour des raisons que Carlo ignore … définitivement, sa vie prend l'eau de tous les côtés !
Parti à la recherche de sa mère, Carlo va la retrouver, constater qu'il ne savait rien de sa jeunesse pendant la seconde guerre mondiale et surtout que jamais il n'avait imaginé qu'elle ait pu être belle, jeune et amoureuse. Il va retrouver un peu de complicité avec son ex-femme et lier des liens avec son étrange employé qu'il va découvrir sous une autre facette … les plus proches vont presque lui sembler étrangers et les étrangers devenir des intimes. Carlo va essayer de comprendre les autres, de se retrouver lui-même et tout faire pour ne pas se noyer au milieu de tous les mensonges et non-dits de son existence.
Grand National est une pépite, une escapade intime, tendre et délicate.
Il y a beaucoup de poésie dans ces pages, le parallèle entre la vie et les jardins (qu'ils soient secrets ou partagés), les oiseaux et la liberté est merveilleux, j'ai glissé des dizaines de post-its pour repérer les passages qui m'ont enchantée.
« Je ne m'étais jamais posé la question de savoir si maman avait eu une vie heureuse. », cette phrase m'a vraiment interpelée. D'abord parce qu'elle m'a rappelé le livre d'Eric Fotorino Dix-sept ans (mais la comparaison s'arrête là) et ensuite car on brosse souvent le portait de ceux que l'on aime à travers ce que l'on voit de nous en eux … une question profonde abordée avec sensibilité et empathie, une observation délicate, une justesse dans l'émotion … un humour fin.
Je crois que c'est la première fois que je lis un auteur suisse, je ne sais pas s'il y a une école ou un style suisse mais j'ai trouvé dans ce livre toute l'élégance, une sorte de force discrète, comme ce mélange de droiteur et de chaleur que j'ai découvert en Suisse l'été dernier.
Ce livre est publié bien discrètement dans cette rentrée littéraire, c'est un peu comme le cinéma d'auteur face aux blockbusters mais ce serait dommage de passer à côté !!
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A 45 ans, la vie De Carlo connaît des épisodes compliqués. Sa femme Ana l'a quitté. Sa fille vit à Londres. Son employé, Agon, se fait tabasser. Sa mère âgée a fugué pour se réfugier au palace du Grand national, qu'elle refuse de quitter…

En lisant le résumé, on pourrait craindre un roman déprimant. Certes, sur le papier, rien ne va dans la vie De Carlo, certains passages ne sont pas joyeux mais le récit ne tombe nullement dans le pathos. La plume de Roland Buti est poétique, élégante, à l'image de ce palace historique. Grand national est le nom fictif d'un hôtel situé à Glion, sur les hauteurs de Montreux. Un de ces hôtels de luxe a la vue plongeante sur le lac Léman, hôtels qui ont connu leur âge d'or entre la fin du XIXème siècle et l'entre deux guerres grâce à une clientèle illustre et riche.

Petit-fils d'immigré italien, Carlo va peu à peu découvrir des épisodes de la vie de son grand-père et de sa mère, une petite vieille originale et attachante. On apprend les liens qui la lient à cet hôtel et ce qu'elle y a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Une question en filigrane hante d'ailleurs les pages : connaît-on vraiment la vie de nos parents ?
Il est beaucoup question d'identité et de passé dans ce livre, à l'image de l'employé, Agon, un immigré kosovar qui a fui son pays à la guerre de Yougoslavie. Ce personnage m'a beaucoup plu : un grand costaud sensible, qui lit des classiques de la littérature française, qui bichonne sa parcelle de jardin familial et s'attache aux ainés. Et l'amitié qui se lie entre Carlo et Agon est atypique mais tellement sincère.

Ce roman a été un vrai coup de coeur ! Un petit livre (160 pages) mais un grand roman de part sa bienveillance, sa douceur et sa tendresse.
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Je trouve un charme fou à ce bref récit. L'intrigue est assez sommaire, sans grande tension, et la fin est... comment dire...Il n'y en a pas vraiment. Ce sont les descriptions des personnages, de leurs actes et de leurs réactions, qui meublent ce livre. Leurs gestes, leurs couleurs, leurs odeurs (l'auteur semble avoir un faible pour les descriptions olfactives, avec par exemple son ex-compagne qui a une délicieuse odeur de sous-bois... si si...). Ce livre est semblable a un jardin semi-luxuriant, un peu abandonné et fleurissant dans tous les sens. le narrateur y est spectateur à part entière et, sans faire grand-chose, à vrai dire, s'émerveille des initiatives que les autres prennent à sa place. La nostalgie, la mort, le couple, les vieilles planches et la cuisine s'y mêlent naturellement, presque joyeusement. Les métaphores sont rafraîchissantes et un humour décontracté infuse subtilement dans les descriptions. Cette lecture fut pour moi un très agréable moment.
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Première fois que je lis un roman de Roland Buti, et j'ai été séduit par cette lecture. Il y a une élégance dans ce texte, tant sur le fonds que sur la forme, qui m'a convaincu. le narrateur, Carlo, est dans une mauvaise passe. Sa mère vieillit rapidement, sa femme l'a quitté et son employé s'est fait tabasser. On suit le cours de sa vie, pendant quelques semaines ou quelques mois. Rien de spectaculaire, mais beaucoup de moments de remises en question, de doute, de questionnement, mais aussi d'humour, d'entraide et de camaraderie. Carlo redécouvre ses proches sous un nouveau jour : sa fille, jeune adulte qui devient indépendante, sa mère qui au contraire perd peu à peu son autonomie mais s'affirme enfin, ou sa femme, dont il découvre les aspirations. Un texte empreint de tendresse et de poésie, que le narrateur évoque les jardins ou sa femme, mais aussi d'une certaine nostalgie. Décidément, les éditions Zoé font très fort !
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critiques presse (1)
Bibliobs
19 décembre 2019
Le Suisse Roland Buti excelle à décrire, façon Simenon, les atmosphères entre chien et loup, les solitudes d’altitude et les amours en fuite.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
N'importe quel gouvernement peut exercer n'importe quelle autorité à la seule condition qu'il laisse éclore et se développer des grands ou des petits Xanadu, des paradis privés ou des forteresses closes à la mesure des possibilités des uns et des autres, parfois limités à une bande de terre plantée de patates entretenue avec dévotion, mais des Xanadu où rien ne se vend et rien ne s'achète. L'existence de ces bulles est indispensable au bon fonctionnement du capitalisme, disait Agon.
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Les jardins sont socialistes et la nature capitaliste. Ceux-ci expriment le désir d'un monde clos et protégé où rien n'est laissé au hasard, quand celle-ci encourage la libre circulation, le désordre et le triomphe du plus fort sans intervention extérieure.
page 107.
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Un jardin ne survit pas à la disparition de son jardinier.
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Video de Roland Buti (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roland Buti
Présentation par Roland Buti de son roman "Grand National", à paraître le 22 août 2019. Plus d'informations sur http://editionszoe.ch/ Vidéo tournée à l'Hôtel Victoria, Glion (http://editionszoe.ch/)
"Grand National" est le récit d?une crise dans la vie De Carlo. Sa mère disparaît, son employé ? colosse sentimental au passé douloureux ?, est roué de coups pour une mystérieuse raison, sa femme Ana le quitte. le voici face au manque, mesurant son intime connaissance de l?être aimé et découvrant la jeunesse romanesque de sa mère pendant la Seconde Guerre mondiale?: l?occasion pour lui de porter un regard étonné et neuf sur le monde.
Roland Buti vit à Lausanne. Son précédent roman, le Milieu de l?horizon (Zoé, 2013), a été traduit en six langues et a reçu de nombreux prix littéraires. Il est adapté au cinéma en 2019.
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