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Citations de Romain Slocombe (294)


Dans ce monde de luttes perpétuelles, ceux qui veulent vivre doivent se battre ! Et ceux qui refusent de se battre ne méritent pas de vivre… On n’a jamais créé un État par des moyens pacifiques. Nous abattrons nos ennemis l’un après l’autre, jusqu’au dernier, sans pitié ni faiblesse ! Seule la terreur peut vaincre la terreur ! On dit que les Allemands sont des barbares. Eh bien, oui ! Nous sommes des barbares, et nous voulons être des barbares ! C’est un titre d’honneur. Ne le comprenez-vous pas ? Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde d’aujourd’hui est près de sa fin. Notre seule et unique tâche est de le saccager !
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Je me rappelle avoir lu que Hitler est né à Braunau, au bord de l’Inn, à la frontière bavaroise, vieille cité de médiums et de sorciers. Et je revois le général von Schleicher, que j’ai interviewé à Berlin avant de venir, me déclarer que le leader national-socialiste est tout simplement fou à lier, qu’on ne peut s’entretenir raisonnablement avec lui, que dès qu’on ouvre la bouche il vous coupe la parole et vocifère comme un torrent.
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« Dieu ne s’appuie aujourd’hui que sur les seuls Allemands. Le Teuton est l’âme de notre civilisation. L’Histoire véritable commence au moment où le Teuton, de sa main souveraine, prend dans sa poigne le legs de l’Antiquité. Il faudra que l’Allemagne occupe enfin la place qui convient à sa mission politique, qui est d’essence divine ! Et qu’elle prenne la tête du cortège des nations pour garder cette place à jamais ! »
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– Vous êtes donc le fameux Gordon Vudbruch, prononce Adolf Hitler d’une voix sèche. Vous écrivez pour le…
Je m’éclaircis la gorge.
– Mon nom est en effet Gordon Woodbrooke, Herr Hitler. Et c’est le Daily Herald qui m’envoie vous interviewer.
Mon interlocuteur renifle avec mépris.
– Une feuille socialiste.
Il me jette un éclair de ses yeux bleu-gris très pâles. Et continue sur le même ton hostile :
– Peu importe. Et vous êtes anglais. J’avais un admirateur anglais, Houston Chamberlain, gendre de Wagner. Il a écrit : « Dieu ne s’appuie aujourd’hui que sur les seuls Allemands. Le Teuton est l’âme de notre civilisation.
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L’immeuble, un quadrilatère laid et massif, d’apparence prétentieuse mais banale, a été construit au bord d’une large avenue au bout de laquelle se dresse un obélisque égyptien. Flottent au-dessus de l’entrée, agressivement flanquée de fers de haches et de lances, le drapeau tricolore allemand et, l’encadrant comme pour l’étouffer, deux grands étendards rouges frappés de la croix noire au milieu d’un cercle blanc. La porte est surmontée de l’inscription : Deutschland erwache (« Allemagne réveille-toi »). J’imagine que c’est Hitler, l’ancien obscur artiste autrichien saisi par le démon de la politique, qui a dessiné, y apportant un soin particulier, l’inquiétante chambre du Conseil avec ses hautes fenêtres, ses emblèmes moyenâgeux surchargés, ses reflets sanglants.
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La fragile république de Weimar entre dans sa dernière phase, laquelle ressemble beaucoup à une agonie. L’expérience démocratique a échoué, faute d’un leader armé de suffisamment de volonté et de charisme pour rassembler ce peuple toujours prompt à se jeter au pied d’un maître. J’ai quitté Berlin par une nuit orageuse d’août pour interviewer celui qui pourrait devenir ce nouveau maître, et me voilà à Munich.
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En Allemagne, le nombre des chômeurs avoisine les cinq millions. Déçues par la succession de gouvernements incapables d’en finir avec la crise économique, les masses allemandes, artisans et boutiquiers, humbles clercs et fonctionnaires, attendent dans l’angoisse, l’apathie, le doute, le désespoir…
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Mais les communistes allemands semblent plus acharnés contre la gauche sociale-démocrate, qu’ils appellent « sociaux-fascistes », que contre les fascistes eux-mêmes. On m’a d’ailleurs appris, à Berlin, que l’armée allemande, contournant les interdictions du traité de Versailles, s’entraîne secrètement en territoire soviétique où ses officiers, en dépit des divergences idéologiques, fraternisent avec les cadres de l’Armée rouge tout en bénéficiant de leur expérience de la guerre moderne.
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Les rues des grandes cités allemandes résonnent, la nuit, des coups échangés entre militants d’extrême droite et d’extrême gauche : les premiers reçoivent leurs ordres de Munich, les seconds de l’Internationale communiste contrôlée par Moscou.
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e groupes paramilitaires nostalgiques de la gloire de l’Allemagne, a su flatter l’armée et les industriels. L’hostilité des généraux à l’égard du Parti national-socialiste diminue, tandis que celui-ci bénéficie du soutien de plus en plus actif des magnats de la finance. L’horizon de la démocratie se rétrécit à une allure alarmante, à chaque nouveau ministère, chaque nouvelle crise, chaque nouveau décret, pendant que la vieille idole Hindenburg, tel un symbole du passé païen germanique, siège toujours au palais présidentiel.
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Trois jours plus tôt, je me trouvais à Berlin. La capitale et ses artères bétonnées paraissaient accablées de chaleur. Il régnait une atmosphère étrange, un climat politique lourd de menaces. Gouvernant essentiellement par décrets, le chancelier Brüning venait d’instaurer sa dictature financière. Les nuages approchaient vite. Les séances du Reichstag, déjà peu nombreuses pour une démocratie parlementaire, se muaient en comédie sinistre où députés nazis et communistes s’insultaient comme dans une foire d’empoigne. Fort habilement, Adolf Hitler, cet ancien petit agitateur de groupes paramilitaires nostalgiques de la gloire de l’Allemagne, a su flatter l’armée et les industriels.
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– Herr Woodbrooke ?
La voix du jeune nazi m’arrache à mes réflexions. En sursautant, je relève la tête.
– Oui ?
– On a téléphoné. Notre Führer est en retard, il vous recevra d’ici une quinzaine de minutes. Il revient d’une excursion dans les monts de Bavière.
Le jeune homme parle un assez bon anglais mais son accent est épouvantable. J’ai l’impression d’être dans un film d’Ernst Lubitsch. Sauf que ce n’est pas une comédie, et que je n’ai pas envie de rire.
Dans un quart d’heure, je vais rencontrer Adolf Hitler.
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Le jeune homme en short tyrolien et chemise marron à petites épaulettes m’a fait asseoir dans l’antichambre. Auparavant il m’a montré, aussi poli que martial, la chambre du Conseil. Cette pièce est décorée de rouge et de noir. Le plafond a été peint aux couleurs du NSDAP, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands. Le cuir rouge des fauteuils est incrusté d’un motif de svastikas. De lourdes tentures écarlates dissimulent les hautes fenêtres. Sur le mur, derrière le fauteuil réservé au Führer, sont inscrites ses victoires électorales. Au-dessus du linteau de la porte, ceux des « héros » morts au service du Parti. La pièce, austère et flamboyante à la fois, baigne dans une atmosphère moyenâgeuse oppressante. Le cuir rouge a l’éclat du sang frais. Les sièges des capitaines du Parti évoquent ceux du vieil ordre des chevaliers Teutoniques. L’histoire ancienne de l’Allemagne, son passé de barons pillards, d’hommes en armes, de guerriers sombres et cruels, semblent synthétisés par cette salle étouffante, sanglante, wagnérienne.
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Sa jambe droite a été arrachée au-dessus du genou. Amanda se redresse, prenant appui sur ses mains qui commencent à lui faire mal. Elle distingue un large trou rouge qui traverse l’abdomen de l’homme comme une tranchée. Amanda appelle : « John… John… » Il y a encore de la vie dans les yeux bleus de John Terence Boyle. Et ses lèvres bougent légèrement.
Amanda passe la main sur le bras du blessé allongé dans l’allée enfumée, au milieu du concert de cris et de gémissements. Lorsqu’elle regarde encore une fois les yeux, le regard s’est figé.
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Elle n’y comprend rien. Y a-t-il eu un déraillement ? Une collision avec une autre rame ? Est-elle blessée ? Des cris parviennent à ses oreilles, comme étouffés par des épaisseurs de ouate ou de coton. Après quelques instants, elle décide de ramper en direction de John Terence Boyle.
Pour cela il lui faut passer par-dessus un corps inerte, poussiéreux, humide par endroits. Les mains d’Amanda glissent dans du sang, s’écorchent à des fragments métalliques, à des éclats de verre. Elle est vaguement consciente que des voyageurs essayent de sortir, forcent une porte ou achèvent de briser le verre d’une fenêtre déjà éventrée. La progression à travers la rame dévastée est interminable. Amanda parvient à l’extrémité du wagon. La banquette où était assise la Japonaise est soulevée, la passagère a disparu.
Mais le photographe, lui, est toujours là.
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Un bruit assourdissant d’explosion. Le métro se remplit de fumée. Hurlement de freins. Lorsque Amanda, qui a fermé les yeux sans s’en rendre compte, les rouvre, elle se retrouve ailleurs qu’un instant plus tôt : par terre maintenant, à plat ventre, en train de tousser. Amanda regarde ses mains, devant elle, sur le plancher du wagon semé de débris. Ses mains sont rouges. Pourquoi ? Elle n’y comprend rien. Y a-t-il eu un déraillement ? Une collision avec une autre rame ? Est-elle blessée ? Des cris parviennent à ses oreilles, comme étouffés par des épaisseurs de ouate ou de coton. Après quelques instants, elle décide de ramper en direction de John Terence Boyle.
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Il ne l’écoute pas. Toute son énergie semble tendue vers ce point du wagon où attend, assise, la jeune Japonaise. La rame ralentit à l’approche de la station Great Portland Street. Le photographe traverse toute la longueur de la voiture, dépasse la passagère au chapeau noir. Amanda se rend compte qu’il tient son Nikon à la main. Elle observe, hypnotisée, Boyle pivoter sans hâte, son corps tourner sur lui-même comme dans un film au ralenti. Il met un genou au sol, cadre la jeune fille avec soin, et prend la photo.
Amanda se rappelle une phrase qu’il lui a dite, dans le pub de Ladbroke Grove.
J’appuie sur le déclencheur d’abord, je ne demande jamais la permission. Ensuite, je parle à la personne photographiée, si c’est poss…
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– Regarde-moi ce salopard, qui veut rassembler une croisade contre l’Irak en se justifiant par un tas de mensonges ! Merde, depuis que je suis né, il n’y a pas eu une seconde sur cette planète, où les hommes, et des femmes aussi, et parfois des enfants, n’ont pas été quelque part occupés à s’envoyer des obus, des roquettes, des bombes… Je l’ai photographié un temps, puis j’en ai eu assez. J’en ai assez vu… J’ai l’impression que ça ne fait qu’empirer. Maintenant, regarde ce sale con qui veut que d’autres corps humains soient déchiquetés pour son foutu pétrole et sa foutue géopolitique. Un moignon sanglant de môme, ou un morceau de jambe arraché, jeté sur le trottoir, les militaires et les politiciens nomment cela : « dommage collatéral limité ».
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Elle a joui alors, plusieurs fois de suite – en vagues successives d’un plaisir qui paraissait ne plus pouvoir s’achever ni refluer ne fût-ce qu’un moment, agitant son corps de tremblements incontrôlables, crispant ses muscles, cambrant ses reins et lui arrachant des cris rauques. La forçant à se cramponner au corps de l’homme et lui broyer les poignets, comme si lui seul pouvait la sauver, l’arracher à l’ouragan, au tourbillon fou qui l’entraînait…
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Amanda a compris, naturellement, que John Terence Boyle aime les femmes. Mais d’une manière qui ne les rabaisse pas. Son regard, son écoute, sa sensualité ne lui ont pas donné envie de fuir, au contraire. Elle s’est sentie bien dans ce pub, assise en face de ce personnage calme, taciturne, prévenant, dont l’aspect viril dégageait une incontestable autorité.
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