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3.86/5 (sur 48 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Rosalie Roy-Boucher est titulaire d'une maîtrise en littérature de langue française de l’Université de Montréal.

Elle a publié dans les revues "Zinc" et "Cousins de personne". "Alice marche sur Fabrice" (2018) est son premier roman.

Elle vit à Montréal.

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VLEEL 221 Rencontre littéraire avec Rosalie Roy-Boucher et Guillaume Marie, Éditions Bouclard


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On y est enfin. Deux mois et demi pour moi. Quarante-cinq jours pour lui. S'étend devant nous plus de bleu qu'il n'en faut pour se faire éclater la rétine, le vent s'insinue sous nos t-shirts trempés, j'ai envie de pleurer, Chris. C'est la fin, la vraie fin. The end of the world. Tu as traversé un pays à pieds, j'ai traîné mes maux sur des milliers de kilomètres. J'ai envie de pleurer, c'est pas de la joie, Chris. Ça me fait chier de me sentir comme dans un film cheap. Tout est trop parfait. Les touristes sont heureux, suintants, ils mijotent dans leur jus en achetant des coquilles Saint-Jacques, leur bronzage est top-notch. On a l'air de deux caves avec nos cheveux décolorés, nos vêtements usés.
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Je finis par éteindre mes yeux et m’endormir en ronflant, la tête fiévreuse, les lèvres entrouvertes laissant s’écouler un flet de bave incessant, flaque visqueuse contre ma joue.
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J'ignorais que la mort précipitée de l'amour truciderait également ce que je connaissais du quotidien
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C'est à se demander ce que je suis venue foutre ici. Il y a quatre jours, je braillais sur le plancher de l'appartement de Mathieu, à Lyon. Il y a deux jours, je pleurais dans la chambre d'amis chez Maud, à La Bourboule. J'ai reniflé dans l'avion. J'ai sangloté dans la gare. J'essayais d'être heureuse de revoir mes potes français. C'est ici, dans leur pays maudit, que tout a commencé. Fucking Fabrice Picard de marde, pis fucking Laure Bastien de cul. Vous souillez mon pays, retournez donc chez vous.
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Une semaine que je marche c’est pas mal beau c’est pas mal fou une semaine que je me draine les ampoules en faisant des grimaces la meilleure méthode c’est d’y faire passer un fil à coudre si quelqu’un m’avait dit un jour que je ferais de la couture dans ma peau je l’aurais pas cru. C’est pas mal beau c’est pas mal fou et je comprends pas pourquoi je suis là j’avance en catchant pas j’avance avec mon sac comme les autres on avance avec nos sacs pour voir si l’herbe est plus verte plus loin. Les autres me parlent je fais la bonne Québécoise sociable le cœur n’y est pas mon cœur est resté à Montréal dans les mains de Fabrice Picard qui le triture et lui rentre des aiguilles de bord en bord pour le drainer mon cœur est resté dans leurs mains à Laure et à lui et ils le pressent entre leurs poitrines lorsqu’ils s’enlacent et lorsqu’il se font l’amour encore plus qu’avant parce que c’est légal maintenant. Une semaine que je marche et que le décor se meut et se transforme et que les oiseaux cui-cuitent et que je suis loin bien loin du mal montréalais et je marche et je suis les autres et ça change rien.
Je m’arrête, je me recouds et je continue.
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-Vous allez vous taire, maintenant. J'ai passé une journée de merde à me faire mouiller dessus, c'est mon anniversaire, je suis malade et je vous permets pas de m’engueuler comme ça J'ai la gentillesse de vous rappeler, ce que VOUS, vous avez pas fait, donc vous allez me falre I honneur, pour fêter le début de mon deuxième quart de siècle, de vous enfoncer votre fucking canand congelé très très loin dans le cul, là où ça fait mal, et vous allez apprendre à avoir un peu de respect pour ceux qui vous permettent de passer deux semaines au ski l'hiver et deux semaines la plage l’été. Allez vous faire foutre,.vraiment.Sérieusement. Vous êtes vraiment un gros crisse de cave de sans esprit. Ah pis, comme on dit chez nous, mange donc un char de marde. Tu mérites même pas que je te vouvoie. gros frustré de Français Va chier.
Et je raccroche.
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Moi, à 25 ans, j'aurais beaucoup voyagé, j'aurais cumulé un nombre impressionnant d'amants, j'aurais publié quelques romans et charmé les critiques, à 25 ans moi j'aurais une tonne d'amis, des admirateurs, moi je serais grande et mince et adulée (...). A 25 ans, j'aurais rempli avec mon amoureux des demandes d'adoption pour les pays pauvres, j'ai tant d'amour à donner et il y a tant de nécessiteux. A 25 ans, ce serait ma réussite, le sommet de la montagne. Après, je mourrais sans doute, anyways.
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Incipit :
Notre-Dame-du-Puy
Je suis arrivée hier au Puy.
Vol direct jusqu’à Lyon. Vol à rabais.
J’ai pris le train jusqu’à Clermont-Ferrand.
C’était du déjà-vu, Clermont-Ferrand.
J’ai reconnu les panneaux, le café Caf’Crème où le jambon-beurre a augmenté de deux euros.
J’ai grimpé dans l’autocar après avoir filé quelques centimes au guitariste à la chevelure gominée qui se faisait aller les blue suede shoes au coin de Jeanne d’Arc et de l’avenue de l’Union Soviétique. J’ai pas su s’il quêtait ou si c’était un loisir. Anyways.
Deux heures plus tard, je suis sortie de l’engin. Devant moi, la cathédrale du Puy-en-Velay. Impressionnant, mais bof. Une église, c’est une église.
J’ai dormi au refuge communal. Une espèce de gymnase rempli à sa capacité maximale de lits superposés. C’était donativo. Contribution volontaire. J’ai fait la cheap. Huit euros, j’ai donné. Je suis pas encore partie que déjà je vie comme une pauvresse.
La vérité, c’est que je le suis, pauvre, comme Job pis sa gang de BS. Cassée comme un fucking clou. J’ai laissé mon boulot d’écrivaine de petites annonces pour partir à l’aventure. Pour m’échapper, pour m’extirper. J’ai vendu mes meubles, entreposé mes boîtes, donné ma démission, acheté une paire de pantalons de randonnée hors de prix qui sèchent en un rien de temps même sous l’orage et sacré mon camp.
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C'est de ta faute, Fabrice Picard. C'est de ta faute si tout est brun, gris, laid. C'est de ta faute si les fleurs ne sentent plus rien. Je suis affaiblie, c'est de ta faute aussi, et je t'emmerde.
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- Je trouve qu’elle est très courageuse, Alice, de faire la route toute seule. N’est-ce pas, Marcel?
-Mets-en mon Ja...
- Pourquoi tu dis ça, Jacques? Parce que je suis une fille? La solitude, c’est censé être mal, quand on est une fille, jeune, en voyage? Fuck. C’est si étrange, une fille seule? C’est ça? Je suis censée être accompagnée, c’est ça? Ça me prendrait un chaperon peut-être? C’est pas du courage, ostie, c’est parce que c’est comme ça, ma vie. Je suis toute seule, pis va falloir que je m’y fasse un moment donné. Toute seule. Pis j’ai pas besoin de vous autres pour me le rappeler.
Je me lève, en tentant de cacher mon regard embué.
- Oh, oh, doucement, Alice. C’est pas du tout ce que je voulais dire.
- Pis de toute manière, Jacques, y a pas moyen d’être vraiment seule, ici. Y a toujours des vieux croûtons comme vous autres sur mon chemin.
Les deux hommes s’esclaffent.
- T’as ben raison la grande. J’ai envie de lever mon verre à ca . Aux vieux crisses qui parcourent le monde pour que toutes les belles jeunes filles qui existent soient jamais tout à fait seules.
Je me rassois. Jacques me tend une chope. On tchin-tchinne. Je souris un peu.

Aux vieux crisses, d’abord.
Aux vieux crisses.
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