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3.68/5 (sur 59 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sainte-Croix (Saône-et-Loire) , le 15/03/1918
Mort(e) à : Clamart , le 15/06/2011
Biographie :

Mme Marie-Rose Jurgensen-Treffot dont le nom de plume est Rose Vincent est normalienne, agrégée de l'Université, écrivain et journaliste. Elle a longtemps vécu en Inde où son mari était ambassadeur et réside une partie de l'année à Uzès. Spécialiste de l'Inde, elle a publié "Mohini ou l'Inde des femmes", "Le temps d'un royaume", "Pondichéry" (dans la collection Autrement), "L'aventure des français en Inde, XVIIe - XXe siècles" (Editions Kailash).


Source : http://www.uzes-mediatheque.com
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Rose Vincent
l'expérience de la vie m'a au moins délivré de l'illusion
qu'on peut changer les autres.

oui cela fait un bien fou de comprendre et accepter cela
Charlottelit
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Grézac, 1685.

Aucun protestant du Languedoc n'ignorait plus ce qui se passait depuis plusieurs années dans les provinces de l'Ouest. Il savait comment les soldats de Marillac, pour convaincre les huguenots de se convertir, les empêchaient de dormir, leur rôtissaient les pieds, affamaient les bébés en présence de leurs mères, forçaient les jeunes filles et ensuite leur pissaient au visage. Qui pouvait dire si nous n'aurions pas le même sort ?
Mon père, je le sus par Gabriel quand nous fûmes réconciliés, avait proposé de verser une énorme contribution en argent, vivres et fourrage pour être dispensé d'accueillir la troupe. En vain. Tout au plus avait-il obtenu de loger seulement le capitaine et quelques hommes, à condition de payer les dépenses des autres à l'auberge. On lui avait aussi promis qu'ils se tiendraient bien. Nous devions à ma tante de Javelle, grande amie de l'évêque d'Uzès, ces concessions proprement extraordinaires : dans certaines maisons, on envoyait parfois cinquante ou cent dragons, qui ne se privaient pas de boire, de piller et de violer avec la bénédiction des officiers.
" Que veut dire violer ? " demandais-je à mon frère.
Gabriel me fit une horrible grimace en roulant des yeux blancs.
" Tu es trop petite ", déclara-t-il avec condescendance, et il s'en fut, laissant le mot cruellement fiché en moi comme une épine.
Je devais pourtant, le jour même, obtenir là-dessus quelque éclaircissements. Les soldats étaient arrivés, et tout le monde s'occupait à tirer du fourrage pour leurs chevaux ou à préparer leur festin du soir. Je me glissai, curieuse, hors de la maison sous le prétexte d'aller porter quelques feuilles de chou à mon lapin favori. Devant la porte des Bourguet, Isabeau, assise sur le banc de pierre, s'occupait à trier des fèves pour la soupe au pistou. Ses cheveux noirs moussaient autour de son visage au teint d'abricot que la lumière du couchant éclairait en plein. Je l'admirai comme d'habitude. Elle allait sur ses quinzes ans et les yeux des valets ne la quittaient guère, je l'aurais remarqué même si mon frère ne l'avait pas taquinée sans pitié à ce sujet.
Un dragon sortit de la maison et je m'arrêtai, émerveillée par les boutons dorés de sa veste rouge. Il était petit et carré, avec des mains poilues et son visage assez gai. Il piqua droit sur le bassin des colombes et se soulagea sans la moindre honte, s'amusant comme les enfants à produire un grand jet et à rider l'eau. Puis il se retourna, la main encore à la braguette, et aperçut Isabeau.
Isabeau n'avait peur de rien ni de personne. Elle ne rougit pas et son regard ne se détourna pas. Elle continuait tranquillement à trier ses féves quand l'homme arriva près d'elle et lui dit, avec un rire gras, quelque chose que je ne n'entendis pas. Mais je le vis se pencher brusquement et saisir à pleines mains les beaux fruits qu'elle m'avait un jour montrés. Alors, elle se dressa, comme enragée, et lui cracha au visage.
J'eus l'impression qu'un silence de plomb enveloppait soudain la maison ; que, pendant un instant, les oiseaux s'arrêtaient de chanter et les chevaux de piétiner leur litière. Puis, tout se remit à vivre, trop vite. Isabeau reçut un formidable soufflet et tomba, heurtant du front le coin du banc de pierre. Un chapetet d'injures inconnues sortait de la bouche du dragon qui, voyant Isabeau à terre, lui envoya en pleine figure un grand coup de botte. Puis, il s'éloigna et rentra dans la maison. Aucun des valets d'écurie, qui s'entendaient si bien à faire les jolis coeurs auprès d'Isabeau, n'avait osé se montrer pour la défendre. Au bout d'un moment, je compris qu'il n'arriverait rien de plus. La brute ne s'était pas vantée de son exploit ; nous restions protégés.
Je courus près d'Isabeau qui ne bougeait plus. Du sang coulait en ruisselet de son nez et d'une blessure au-dessus du sourcil, mais on entendait sa respiration saccadée, presque un râle. Une de ses soeurs, qui n'osait pas crier, s'agenouilla près d'elle en laissant échapper des gémissements de chiot. " Pauvre petite agnelle ! " répétait la Bourguette qui, les traits crispés, s'affairait avec une cuvette et des linges. Puis nous entendîmes Isabeau : " Du sang. . . du sang. . . " Elle soulevait son visage écrasé, refusant les soins. " Le sang de l'agneau. . . ", dit-elle encore. Alors la Bourguette se dressa tout droit et frotta sur le linteau son chiffon ensanglanté, laissant une longue trace brunâtre. " Le sang vous servira de signe. . . ", récita-t-elle, et je reconnus un texte de la Bible que l'on nous avait lu à l'approche de Pâques.
" L'Éternel ! " cria soudain Isabeau comme galvanisée, qui réussit à se mettre debout. " Le sang vous servira de signe ! " Sa voix résonnait fortement ; c'était folie dans une maison pleine de dragons. La Bourguette la tira vivement à l'intérieur de sa cuisine et verrouilla la porte derrière nous. J'éprouvais une horrible fascination à entendre ces cris sortir de la bouche terreuse et tuméfiée d'Isabeau. " Je suis l'Éternel et je verrai le sang ", répétait-elle, et tout son corps tremblait ; ses mains s'ouvraient et se fermaient dans un mouvement convulsif. Les femmes tombèrent à genoux, comme si le Seigneur avait choisi de s'exprimer à travers ce masque sanglant pour leur promettre sa sollicitude. " Aucune plaie ne viendra vous détruire quand je frapperai le pays. " Je ne sais ce qui m'effraya le plus ce jour-là, la brutalité du soldat ou l'éclat étrange des yeux d'Isabeau hors d'elle.
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JE NE SAIS POURQUOI personne, jamais, n'évoque les présents de la solitude
elle n'est malheur qu'entre les quatre murs de ciment
d'un logis des villes
dans mon jardin, elle est fête continuelle
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Juin 1964

La cérémonie m'a fatiguée. Je me sens tout molle, inerte, incapable de me lever pour ouvrir le réfrigérateur ou tourner le bouton du poste de TV. Du reste, qu'ai-je besoin d'images, alors que celles de la journée d'hier se déroulent sans fin dans ma tête ? La pluie, qui rayait interminablement les champs et décourageait l'encensoir du curé. La grosse voiture noire que dérapait sur l'argile détrempée, balançant la couronne barrée d'un ruban violet où brillait "A NOTRE MERE" en majuscules d'argent. Et, derrière elle, le martèlement lent des jambes endeuillées surmontées d'un bouquet de parapluies ; cortège sans regards et sans expressions. Le seul visage dont je me souvienne vraiment -- et même, je m'en souviens si fort que cette image pâlit toutes les autres -- est celui de Reine entrevu le jour d'avant, Reine sur son lit, raide et tannée, un chapelet entre ses mains parcheminées, Reine dont le visage tendu avait retrouvé les angles et les méplats d'une maturité oubliée. Sur ses lèvres pourtant closes semblait errer l'ombre d'un sourire ironique. Elle paraissait prête à fustiger, de l'un de ces traits impitoyables dont elle avait le secret, ces voisins endimanchés en chapeau rond, qui ne l'avaient pas vraiment aimée et feignaient la tristesse en brandissant au-dessus d'elle un rameau de buis trempé dans l'eau bénite.
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Une société qui continue à reposer toute entière sur le mariage pourra-t-elle longtemps éviter qu'il soit remis en question? Parce qu'il implique l'effacement total de l'individu dans la cellule familiale,il est le rempart de la société indienne,aussi bien contre l'individualisme occidental que contre les idéologies communautaires venues du nord.Ecrasant pilier de l'ordre social,ne sera-t-il pad aussi le premier à être contesté?
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Février passa et les amandiers refleurirent. Nous eûmes, au début de mars 1686, une semaine si ensoleillée et si douce que nous pouvions croire la belle saison à notre portée. Les fondrières séchaient, les chemins durcissaient sous les pieds des chevaux. Mon père put un soir m'emmener au bois de Vaunelles, où nous n'étions pas allés depuis longtemps.
Cette nuit-là. . . Aurai-je le courage de l'évoquer, de la revivre heure par heure ? A simplement y penser, une douleur se réveille qui me brûle de la gorge au ventre. Longtemps, alors que je croyais ce souvenir enfoui depuis des mois, ou même disparu à jamais, il surgissait soudain en m'arrachant au sommeil. Je me dressais, hagarde, en sueur, et je criais. Alors sœur Marie des Anges s'approchait de mon lit et posait sur mon front une main rassurante. " Ce n'est qu'un cauchemar, disait-elle, dormez, enfant ! " Elle restait un long moment près de moi, m'obligeant au silence. Peut-être ne désirait-elle ni savoir ni comprendre. Et comment aurais-je pu lui dire, oui, même à elle. . .
Je ne sais par où commencer. Par le clignotement affolé des lanternes autour du bassin des colombes ? Ou part l'assourdissant vacarme qui se fit soudain autour de nous ? C'est ce bruit qui nous a tous réveillés, de grands coups frappés sur un vantail de bois, et aussi des voix impérieuses qui hurlaient des commandements. Je courus pieds nus vers la fenêtre. On tapait au portail de la cour. Un piétinement de sabots et un cliquetis d'armes indiquaient la présence d'un groupe de cavaliers. Déjà le baile Bourguet sortait hâtivement de chez lui, balançant un luminion d'une main et boutonnant sa culotte de l'autre.
Mon père apparut tout habillé dans le couloir et, d'une voix brève que je lui connaissais pas . " Que les enfants se recouchent, et vous aussi Marthe. Ne vous montrez pas. Ces soldats ont sans doute l'ordre de loger ici cette nuit. Ouvre le portail Bourguet. J'accueillerai l'officier au bas de l'escalier. "
Les valets de l'écurie étaient sortis à leur tour et levaient des torches dont l'odeur de résine montait jusqu'à nous. Dehors, des hennissements se mêlaient aux voix furieuses des hommes. Quand on eut ôté la grosse barre de bois, les vantaux se rabattirent brusquement sous la poussée des chevaux, renversant deux valets qui se mirent à crier. La troupe, une dizaine de cavaliers, contourna le bassin et s'arrêta net devant mon père.
" Ordre de monsieur l'intendant, monsieur, dit l'officier sans descendre de sa monture. Veuillez me remettre vos enfants Gabriel et Louyse. "
J'entendis près de moi un gémissement étouffé. Ma mère m'avait saisie convulsivement dans ses bras et répétait : " Plutôt mourir ! " Gabriel nous avait rejointes. Nous étions tous trois fascinés par la fenêtre entrouverte d'où nous parvenaient les voix.
" Vous vous moquez, monsieur, disait mon père. On ne peut sans une bonne raison enlever des enfants à leurs parents. . . "
Il n'avait pas achevé que, sur un geste de l'officier, les soldats avaient sauté à bas de leurs chevaux pour s'engouffrer dans la maison. Nous les entendions claquer les portes et renverser les meubles.
Nos yeux cherchaient désespérément un abri, mais ne pouvaient en trouver un. Il ne faudrait qu'une minute pour nous découvrir dans un coffre ou dans une armoire. D'un mouvement prompt, ma mère nous poussa tous deux vers un cabinet où une porte basse se dissimulait derrière une tapisserie. Au-delà, des marches de bois montaient vers une soupente. Nous nous réfugiâmes l'un contre l'autre dans un angle, comme si nous avions espéré passer à travers le mur pour nous dissoudre dans les airs. Je tremblais de tout mon corps. Au-dessous de nous, nous entendions les hommes marteler les planchers de leurs lourdes bottes et sonder les murs à coups de crosses.
Ce ne fut pas long. La petite porte s'ouvrit violemment et deux soldats se ruèrent dans l'escalier. L'un portait une longue pique dont il appuya aussitôt la pointe sur la poitrine de mon frère. Le second se saisit de moi malgré mes ruades désespérées.
Ma mère gémit. J'entends encore ce hoquet rauque, animal. Deux hommes tenaient leurs piques croisées devant elle. Plusieurs entouraient mon père.
" Madame. . . ", dit-il doucement.
Ce seul mot lui fit retrouver ses esptits et la dignité de sa condition. Elle se redressa, se domina.
" La résistance est inutile, poursuivit mon père. Monsieur le capitaine sait fort bien que nous n'avons pas d'armes, puisqu'il est interdit à tous ceux de la Religion d'en posséder. Mais peut-être commet-il une erreur. Nous vivons tranquillement et n'avons jamais rien dit ou fait contre la volonté de Sa Majesté qui puisse justifier qu'on nous traite de la sorte. L'édit de révocation lui-même nous permet de pratiquer notre culte à l'intérieur de notre maison.
- Certes, monsieur. . . " L'officier déroulait son ordre couvert de cachets rouges brisés. " Mais tous les enfants doivent désormais être élevés dand la religion romaine. Or, vous n'envoyez pas les vôtres au catéchisme ni à la messe. Vous les forcez même à rester protestants alors qu'ils désirent abjurer.
- Comment cela ? " Ma mère, sûre d'elle, regardait bien en face le capitaine qui instinctivement fit un pas en arrière. " Aucun d'eux n'a jamais exprimé un tel désir.
- Vous vous trompez, madame. Nous avons des témoins. " Il se mit à lire avec application, hésitant à presque chaque mot. " Le nommé Jean Pèlerin, cocher de madame de Javelle, atteste sous serment qu'il a vu la demoiselle de Grézac baiser une médaille de la Vierge.
- Quel mensonge indigne ! ", commença ma mère, puis elle de tut. Son regard venait de rencontrer le mien, qui ne pouvait lui mentir. Je lus dans ses yeux l'horreur de mon crime, bien innocemment commis et dont j'avais à peine conscience. Ce fut une brutale révélation, et j'eus aussitôt la certitude qu'on ne pourrait jamais me pardonner, ni m'aimer encore. La détresse et la honte me submergeaient ; je ne songeai même pas à haïr le cocher. J'enfuis mon visage contre le baudrier de l'homme qui me portait, et qui n'était peut-être pas méchant car il me serra contre lui à deux reprises, en manière de réconfort. Mais je savais que tout était perdu.
Je n'avais sur moi qu'une méchante chemise de toile, et mon frère n'était guère mieux pourvu ; il dansait d'un pied sur l'autre et se frottait les épaules en grelottant. " Dois-je les emmener ainsi ? dit le sergent. Ou bien Madame consent-elle à les préparer de bonne grâce ? "
Ma mère sembla sortir d'une transe. D'un geste, elle écarta les hallebardes et se dirigea vers le coffre. La nourrice de ma petite soeur, qui vint l'aider, pleurait à gros sanglots ; elle fit deux paquets de nos hardes et nous descendîmes tous dans la cour. On amena le cheval noir que Gabriel avait reçu en présent au dernier automne ; il se mit en selle et trouva le courage de me sourire. Le capitaine me prit devant lui sur son alezan et passa un bras autour de moi ; je criai et regardai mon père, que je vis souffrir : il lui ressouvenait comme à moi de nos promenades dans les sentes forestières. Il prit ma main dans les siennes.
" Puis-je au moins savoir où vous les emmenez ? demanda-t-il encore.
- A Nìmes, dit assez gentiment le capitaine, qui semblait prendre peu de plaisir à la tâche qu'il devait accomplir. La fillette ira chez les religieuses, et le jeune homme poursuivra sa route jusqu'à Montpellier, où il sera éduqué au collège des jésuites. "
Il éperonna son cheval qui partit au galop. La lune s'était levée, dessinant un grand C pâle dans le ciel. Ma mère était restée raide, les yeux baissés. Ses doigts déchiquetaient le bord de son châle. D'elle, je n'emportais dans ma nouvelle vie ni un baiser ni même un adieu.
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Le désir de savoir vient du diable, disait-on autrefois. Va pour le diable. Je souhaite soudain vivre encore, vivre assez pour assister à la naissance d’un monde différent, dont je sais bien qu’il ne se construira pas sur de la nostalgie.
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Une femme hindoue ne peut avoir de destinée hors du mariage.Ni amours ni activités personnelles.C'était l'évidence au temps de l'enfance de Mohini et,si les choses ont changé,c'est qu'aucune société ne peut plus se tenir à l'écart des courants d'idées qui remuent le monde et érodent les traditions.
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ma mzin cherche dans l'ombre celle de Cecilia, douce, chaude,abandonnée comme un petit animal en quête de caresse.
Pour un moment, nous sommes à l'unissons
Demain n'existe pas
les dieux qui nous envoient une goutte de bonheur et assez de sagesse pour ne demander rien de plus p 37
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parlant de son épouse qui est décédée :
*je ne puis oublier la lumière de cette confiance totale
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