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Citations de Roy Braverman (231)


Ils filent à travers le trafic et se dirigent vers l’endroit où des ingénieurs sous acide ou Lexomil ont tissé l’incroyable écheveau qui tresse ensemble le flux de la Francilienne avec ce qu’on appelle encore l’autoroute du nord, l’A1, l’A3 et l’E19.
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Sur la terrasse d’une propriété nichée dans les calanques, le patriarche s’assied en bout de table, à la place qui lui revient. Son fils Faoud à sa droite, et Haroun Saïdi, un homme du même âge que le patriarche, mais moins ostensiblement parvenu, plus discret, prend place à sa gauche. Quelques hommes s’assoient à table, eux aussi. Des gardes corps. Des enfants sortent en courant de la maison. Une jeune femme à la beauté captivante irradie de bonheur. Sur un geste du patriarche, elle virevolte sur ses pieds nus et se dirige d’un pas glissé de danse jusqu’au berceau. Elle se penche, prend le bébé qu’elle couvre de baisers, et revient vers la tablée joyeuse… La femme s’approche du vieil homme qui réclame l’enfant. Assad Maalouf prend le bébé dans ses mains de chef, l’embrasse, l’embrasse à nouveau, l’embrasse dix fois, et le montre à l’assemblée.
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Le gamin garde le zodiac contre le courant, au pied des falaises, un peu au nord des basses de Cap Rouge. Soudain un souffle jaillit de la mer. Les gouttelettes qui retombent auréolent la surface d’une eau qui s’alourdit.
– P’pa, une baleine ! Une baleine ! hurle le gamin joyeux. La première de l’année ! Soudain le dos de la baleine émerge et s’arrondit à une dizaine de mètre à peine devant eux. Le monstre roule sur le dos et plonge. Seule sa nageoire caudale reste visible à fleur d’eau. Puis elle se soulève, ruisselante, luisante, plate, immense. À l’horizontale d’abord, un mètre au-dessus de la surface, puis soudain dressée à la verticale dans un ample et élégant mouvement. Un gigantesque « V » noir et blanc qui glisse dans l’océan sans bruit et sans écume… Quand le père se retourne, Patxi n’est plus là. Quand il aperçoit le corps de son fils qui dérive, lentement, dans son sang, le dos troué par un impact, il se jette à l’eau et son cri déchire le bruit des vagues et du vent et se fracasse contre les falaises ocre de Cap Rouge.
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Cette femme, c’était un aimant. Un trou noir. Elle aspirait tout de lui.
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Devant, une table appuyée contre le mur, juste sous la fenêtre. Une chaise devant la table. Sur la table, un fusil de précision. Un M40A3 des Marines américains, si elle se souvient bien. Elle vérifie toutes les pièces une par une, et c’est en revenant vers l’arme qu’elle aperçoit les munitions. Trois. Du .308 Winchester. Par instinct encore une fois, et parce qu’elle ne sait pas quelle police de ploucs va venir polluer cette scène de crime, elle sort son téléphone et prend des photos. L’arme, les munitions et la maison sous tous les angles. Deux des balles sont posées droites sur leur fût, l’ogive vers le plafond. L’autre est couchée sur la table. Quand elle se penche pour en photographier le cul, elle voit sur son écran, gravées dans le laiton autour de l’amorce, les lettres TFS.
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— Je suis flic moi aussi, il faut m’aider.
— C’est ça, un flic en maillot deux-pièces fluo dans un kayak rouge. La nouvelle dotation de la fluviale, peut-être ?
Les deux autres flics rient. Petits cons de même pas flics, petites missions de merde à rançonner à discrétion les gens du fleuve, petites frappes et grandes gueules. Maria reprend sa pagaie qu’elle n’a pas le temps de plonger dans l’eau. Le flic crible de balles l’arrière de son kayak qui prend l’eau aussitôt. Elle s’en dégage et tente de nager jusqu’à la berge, mais la vedette manœuvre pour l’en empêcher.
C’est quand il voit les deux cicatrices dans son dos qu’un des policiers comprend.
— C’est la Mendoza.
— La Mendoza, t’es sûr ?
— Regarde ses cicatrices.
— Merde alors ! murmure le chef décontenancé.
Maria refuse leur aide et se hisse à bord toute seule.
— Je veux parler à votre chef.
— C’est moi…
— Pas le chef des sous-fifres, le chef de la brigade fluviale. Tout de suite ! Et rangez vos armes avant de blesser quelqu’un, abrutis !
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Sous l’eau, Maria, restée dans son kayak retourné, escamote et se remet à flot. La vedette cogne contre la coque en résine et trois policiers, penchés par-dessus le bastingage, la menacent de leur arme.
— Un gosse a été blessé par balle sur le pont de l’Escondido, hurle Maria. Je suis certaine qu’on a tiré de cette maison rose.
— Laisse tes mains en évidence et monte à bord, ordonne celui qui semble être le chef.
— Je vous dis qu’un môme vient d’être abattu, accompagnez-moi jusqu’à la maison !
— Tu bouges un cil, et c’est ton kayak de pouffiasse que je flingue. Tu as vu le bordel que tu as semé sur le fleuve ?
— Je suis flic moi aussi, il faut m’aider.
— C’est ça, un flic en maillot deux-pièces fluo dans un kayak rouge. La nouvelle dotation de la fluviale, peut-être ?
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– Ne jouez pas à ça avec moi, Mardirossian, vous allez sérieusement aggraver votre cas. Qu’avez-vous trouvé d’autre ?
– Un indice très précieux, d’après moi. Disons au prix de ma liberté de mouvement et de la levée de toutes ces méchantes accusations.
– Allez vous faire voir, Mardirossian.
– Agent Daimler, intervient McFly, si le procureur veut boucler le dossier pour demain…
Daimler ferme les yeux le temps de contenir sa colère et se résout à enlever les menottes des poignets de Mardirossian sans ménagement.
– Et pour les accusations ?
– C’est bon, Mardirossian, c’est bon, elles sont levées, répond McFly à la place de Daimler.
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Daimler plaque le vieil Arménien contre le mur et lui passe les menottes.
– Monsieur Mardirossian, je vous arrête pour violation d’une scène de crime, obstruction à la justice et dissimulation de preuves. Le shérif McFly va vous lire vos droits.
– Oh, rassurez-vous, je les connais. Vous êtes ma 248e arrestation en quarante ans de carrière. Mais je trouve inattendu le motif de dissimulation, alors que je vous fais justement découvrir des indices.
– Ce n’est pas à vous de le faire, Mardirossian, et ces fibres sont désormais suspectes de par votre faute. En cas de procès, la défense aura beau jeu d’affirmer qu’elles ont été placées là par vous dans le but de nuire à sa cliente.
– Bon, très bien, alors je ne dirai plus rien. Je vous laisse trouver l’indice suivant par vous-même.
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– J’y crois pas, s’amuse Dwayne en se prenant la tête entre les mains dans un mouvement qui dessine son torse en logo Volkswagen, tu veux nous faire chanter alors ?
Mardirossian se laisse glisser du capot de sa Pacer, et les deux apprentis Stallone lui prennent aussitôt deux têtes de plus.
– Bien sûr que c’est du chantage, client, la vie entière n’est qu’un interminable chantage. Tout se négocie : les boulots, les amours, les enfants, la vie, la mort, tout ! Le chantage, c’est juste du commerce un peu corsé, il suffit de savoir ce que l’un demande contre ce que l’autre est prêt à lâcher. Les deux se regardent pour être sûrs qu’ils ont bien compris, comme dans un mauvais film de karaté.
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– Il prétend que nous vendons des stéroïdes.
– Non, non, client, l’Arménien est précis : je ne le prétends pas, je l’affirme. D’ailleurs j’ai les plaques minéralogiques de tous les Schwarzenegger qui se sont arrêtés chez M’ma Baker aujourd’hui pour faire provision de muscles.
– Tu n’oserais quand même pas nous menacer, grand-père ?
– Si, pourquoi ?
– Parce que ce business, comme tu dis, c’est ce qui permet à M’ma Baker de survivre, et survivre, vois-tu, c’est se débarrasser de tout ce qui te met en danger, tu piges ?
– Bien sûr que je pige, mais pourquoi voudrais-tu que je vous mette en danger, client ? Je vous fais savoir que j’ai compris votre petit business, et maintenant que vous le savez, on discute, et puis c’est tout.
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C’est dire la valeur des croyances et des évidences. Un jour à Noël, j’ai reçu une panoplie de juge. De juge ! Qui offre une panoplie de juge à son enfant ? Alors j’ai pleuré, parce que, bien sûr, je voulais un uniforme de policier.
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On croit ce qu’on veut, c’est ça le problème. On décide d’y croire, puis on s’y accroche, et quand on est accroché, on ne lâche plus sa croyance pour ne pas avoir à avouer qu’on s’est peut-être trompé. C’est comme ça avec Dieu ou avec le fait que la terre soit plate. Pareil avec le père Noël. On y croit par peur de ne pas être comme les autres, mais ce qui nous blesse quand on n’y croit plus, ce n’est pas qu’il n’existe pas, c’est la honte d’y avoir cru quand les autres avaient déjà compris et n’y croyaient plus. Alors pour nous venger, nous y faisons croire nos enfants.
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La petite ville est la caricature de la ville américaine des films gentils. C’est le Hill Valley de Retour vers le futur avec tout autour, le « petit grand canyon du Vermont ». Un musée des shakers, la Société Unie des Croyants en la Seconde Apparition de Dieu, une petite mine d’or payante pour orpailleurs amateurs, un musée de la crèche avec quatre cents représentations de la Nativité, le Great Stone Dwelling qui fut, il y a longtemps, le plus haut bâtiment au nord de Boston.
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Il se jette sur le tableau, l’arrache du mur et beugle de joie pour se féliciter de sa victoire, comme un de ces nouveaux boxeurs après qu’il a massacré son adversaire au sol. Puis ses doigts boudinés d’avidité, il compose le code, grogne de plaisir quand il pense que le mécanisme se déclenche et, après une seconde de stupéfaction hurle de rage. Il recommence, secoue Brenda pour lui faire répéter le code, mais rien n’y fait. Ce putain de coffre ne s’ouvre pas ! Il se précipite sur Brenda qui reprend connaissance et avant même qu’il ne l’assomme à nouveau de son poing brandi, elle le regarde à travers ses paupières tuméfiées.
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Elle s’évanouit à nouveau et il panique. Elle l’entend courir à la fenêtre. Cet imbécile doit scruter la nuit à regarder les dunes ! Maintenant il arpente la maison dans un chapelet de jurons. De pièce en pièce. A l’étage. Dehors sur la véranda. De temps en temps il revient vers elle pour la réveiller, mais elle continue à faire la morte. Elle comprend qu’il a trouvé quand ses pas s’immobilisent. Une évidence. Dans le salon, sous ses yeux depuis le début, une grande toile impressionniste. Un paysage de dunes dans la lumière du matin. Sable d’or tendre et mat, frangé d’herbes acidulées, bordé d’ombres légères couleurs lilas.
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Donnelli lève un regard fatigué vers Pfiffelmann.
- Pfiff, qu'est-ce que tu fais encore là !
- Je suis ton équipier, non ? Je fais mon job de flic !
- Tu n'es plus flic, Pfiff.
- Qu'est-ce que tu racontes, flic un jour, flic toujours, tu le sais bien ! Fanfaronne l'autre.
- Plus pour toi.
- Et pourquoi ça ?
- Parce que tu es mort, Pfiff. Tu es mort. Tu n'es même plus vivant. Tu t'es fait descendre il y a trois semaines et je t'ai porté en terre moi-même après avoir rameuté quelques flics juifs du service pour m'aider à te mettre dans le trou.
- Ah oui, c'est vrai...
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Que serait un polar à l'américaine sans une scène dans un motel ? ( p 152 )
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Elle s’évanouit à nouveau et il panique. Elle l’entend courir à la fenêtre. Cet imbécile doit scruter la nuit à regarder les dunes ! Maintenant il arpente la maison dans un chapelet de jurons. De pièce en pièce. A l’étage. Dehors sur la véranda. De temps en temps il revient vers elle pour la réveiller, mais elle continue à faire la morte. Elle comprend qu’il a trouvé quand ses pas s’immobilisent. Une évidence. Dans le salon, sous ses yeux depuis le début, une grande toile impressionniste. Un paysage de dunes dans la lumière du matin. Sable d’or tendre et mat, frangé d’herbes acidulées, bordé d’ombres légères couleurs lilas. Il se jette sur le tableau, l’arrache du mur et beugle de joie pour se féliciter de sa victoire, comme un de ces nouveaux boxeurs après qu’il a massacré son adversaire au sol. Puis ses doigts boudinés d’avidité, il compose le code, grogne de plaisir quand il pense que le mécanisme se déclenche et, après une seconde de stupéfaction hurle de rage. Il recommence, secoue Brenda pour lui faire répéter le code, mais rien n’y fait. Ce putain de coffre ne s’ouvre pas ! Il se précipite sur Brenda qui reprend connaissance et avant même qu’il ne l’assomme à nouveau de son poing brandi, elle le regarde à travers ses paupières tuméfiées.
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La petite ville est la caricature de la ville américaine des films gentils. C’est le Hill Valley de Retour vers le futur avec tout autour, le « petit grand canyon du Vermont ». Un musée des shakers, la Société Unie des Croyants en la Seconde Apparition de Dieu, une petite mine d’or payante pour orpailleurs amateurs, un musée de la crèche avec quatre cents représentations de la Nativité, le Great Stone Dwelling qui fut, il y a longtemps, le plus haut bâtiment au nord de Boston. Et des vieux ponts couverts en bois sous lesquels des gosses cherchent des écrevisses dans des eaux claires…
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