Jacques-Olivier BOSCO en plein confinement, ça déménage ! Et je ne vous en dirais pas plus !
D'autres iront s'en prendre aux villageois démunis, aux villageois démunis, aux plus faible, nous, c'est aux généraux qu'on s'attaque,lorsqu'ils sont à terre, qu'ils nous tournent le dos. Ces gradés, ces capitaines d'industrie, ces guerriers du CAC 40 déciment leurs propres citoyens pour se nourrir, nourri ,leur cause, leur promotion, leur soif de puissance, de pouvoir. Ces enfoirés vont pousser des mecs au suicide, à la rue, aux restos du cœur. Nous, on braque des postes, des banques, des truc assurés. On fait chier personne. On prend des risques, des putains de risques. Pour les emmerder, c'est vrai. (page 123)
Le grain tombe et l'écorce s'envole, grommelle le flic entre les dents.
Alcoolique, ouais, ça ne signifiait rien pour lui. Ce qu'il voyait, ce qu'il désirait, c'était un châtiment. S'empoisonner, se noyer, se blesser, jusqu'à se rendre malade, gerber. Tous les jours que Dieu fait, des braises de l'aube jusqu'à la dernier lueur du crépuscule, il buvait. Un besoin de se détruire, pour se punir. Comme ces moines extrémistes en pénitence, il se fouettait le cœur, jusqu'à le noyer dans son propre sang.
Elle se concentra. Pour que cela passe, pour évacuer la frustration, le sentiment de déception, la rage au cœur qui la prenaient dans ces moments-là. Comme si son cerveau se découpait en deux parties. Dans l’une, soufflaient, grondaient et tremblaient la violence, le goût du sang et l’envie de frapper; dans l’autre, le calme plat de la concentration sur une tâche professionnelle qui arrivait à masquer, sinon à calmer, les pics de douleur qu’elle ressentait dans sa chair. Son cerveau émettait des signaux d’alerte et sa conscience prenait le relais en appliquant la procédure de secours.
Le Monstre n'a plus que quelques pas à faire. Il ne pense à rien, il respire les mouvements des hommes dans la petite pièce, certains assis, d'autres debout à s'échanger une bouteille, ils parlent une langue inconnue. Ils crieront dans une langue inconnue.
Cramé: fou, téméraire et inconscient, ne connaissant pas la peur et bravant les coups et les blessures, jusqu'à défier la mort elle-même. Il avait fait tout ça, et le ferait encore, c'était dans ses gènes depuis son enfance, dans son passé.
Il y avait des règles, des astuces qu’elle avait acquises à force d’expérience. Un combat est une bataille, et tous les moyens sont bons pour gagner. Chercher la faille, le point faible, et appuyer dessus fait partie de ces règles. Et la première chose à retenir si l’on veut gagner est de savoir rester vivant.
Ce qui l’avait mené là, les bras en V derrière le dossier de sa chaise, le collier anti-émeute tailladant ses poignets. Deux autres inspecteurs, des molosses type Rottweiler, gardaient la porte dans son dos, bras croisés, ils portaient le jean moule-bite et le blouson en cuir noir marchandé aux puces de Saint-Ouen mais auraient très bien pu être sapés de costards froissés et délavés, leurs têtes coiffées d’un chapeau mou, à la façon des flics brutaux des années cinquante.
Ces personnes ne recherchaient pas seulement le sexe, elles voulaient aussi sa compagnie, son humour, sa gentillesse et sa curiosité, sa discrétion et sa malléabilité, car nombre des grands de ce monde étaient maniaco-dépressifs, schizophrènes ou paranoïaques. Vivant au-dessus de tout, il fallait bien qu’ils se créent des problèmes.
Le petit bolide prit la corniche de Rauba Capeu, coincée entre le pied du Château et la grande Bleue, pour s’en aller devant le terrible et immense monument aux morts d’allure soviétique de la ville de Nice, descendre sur le port vers la place île de Beauté. Elle avait son appart au coin d’une rue derrière l’église, avec vue sur la mer. Isa partageait un beau trois pièces «meublé moderne» avec sa cousine Maria. Elle l’imagina encore nue, couchée sur son lit, à dormir comme une masse et certainement seule, ce n’était pas le genre en ce moment à ramener des mecs. Isa soupira en accélérant dans la pente, pressée de la voir.