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Critiques de Rutu Modan (92)
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La propriété

_ S''ils ont démoli l'ancien immeuble et construit autre chose à la place, ça appartient à un autre.

_ NON ! C'est une erreur répandue. Selon les lois Européennes sur la propriété, peu importe qui l'a construit. Le bâtiment appartient toujours aux propriétaires légaux du terrain...

extrait du chap. "3em jour" (ici, les pages ne sont pas numérotées !)



Une grand mère et sa petite fille, prennent l'avion pour une histoire d'Expo lia Sion à Varsovie...



Sur les traces du Souvenir, Note d'Espoir

Gravée dans les mémoires, une page d'Histoire.

Dédiée aux victimes de la Shoah

Un roman Graphique de choix...



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La propriété

Suite au décès de son fils, Régina Segal, une juive ayant fui la Pologne il y a soixante-dix ans, décide de se rendre à Varsovie, voyage qu’elle repousse depuis de nombreuses années, afin de régler avec le notaire ses droits concernant une propriété ayant appartenu à ses parents et dont ils ont été spoliés par les polonais lors de la seconde guerre mondiale. Pour ce retour aux sources des plus déstabilisants, la vieille femme est accompagnée de Mica, sa petite fille. Le voyage, prévu pour une semaine, va se révéler riche en surprises et en découvertes. Si la ville s’est reconstruite sur ses ruines, certains visages du passé n’ont pas disparus et avec eux resurgissent des secrets enfouis depuis longtemps… Ce voyage dans le temps sera peut-être l’occasion pour Mica d’en découvrir plus sur ses origines et ainsi de se rapprocher de sa grand-mère…





« La propriété », prix spécial du jury au festival d’Angoulême en 2014, est un roman graphique prenant et bien mené qui nous plonge dans l’histoire d’une famille juive sur le point de renouer avec son passé. Le dessin est simple mais très coloré et apporte une réelle fraîcheur à l’histoire pourtant torturée des Segal. Les personnages, quant à eux, sont haut en couleur, notamment celui de la grand-mère dont le caractère bien trempé et les réparties offrent une touche d’humour agréable et bienvenue. Sa relation avec sa petite fille, faite de non-dits et d’incompréhensions liées à la différence de génération, ne manque pourtant pas de tendresse et d’affection et s’avère très attachante.





L’intrigue, à priori simple, se dévoile par petits bouts et révèle des secrets anciens que l’on prend le plus grand plaisir à découvrir. On avance pas à pas, aux côtés de Mica, dans la découverte des origines de sa famille avec, en toile de fond, une histoire d’amour magnifique mais contrariée. « La propriété » est une bande dessinée touchante et joliment réalisée, qui soulève des sujets sensibles avec beaucoup de finesse et d’humour et dont on ressort ému. Une jolie découverte !
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La propriété

• Régina Segal, petite mamie juive au caractère bien trempé, vivant en Israël, embarque à l'aéroport de Ben-Gourion pour un vol à destination de Varsovie, dont elle est originaire. Voyage d'agrément ou retour aux sources, à la recherche de ses racines?

• L'auteur, Rutu Modan, cite en préambule quelques mots, visiblement d'un membre de sa propre famille (Michaela Modan): "En famille, on n'a pas à dire toute la vérité, et ça ne s'appelle pas mentir."

• L'auteur aborde à travers ce roman graphique les secrets de famille et leur poids sur les épaules de ceux qui les portent, pensant faire au mieux en taisant leur part d'Histoire. Régina Segal entreprend ce voyage au crépuscule de sa vie, (accompagnée de sa petite-fille, une jeune femme nommée Mica), officiellement pour se renseigner sur la possible restitution d'un bien immobilier ayant appartenu à ses parents, avant leur déportation.

• L'auteure aborde donc de façon explicite le thème des Juifs spoliés de leurs biens durant l'occupation nazie et leur difficile restitution. Mais implicitement, elle revisite surtout l'histoire familiale par le biais de ce qui fut tu, passé sous silence, pour survivre, "passer à autre chose", oublier un passé trop douloureux pour s'autoriser une reconstruction.

• On perçoit très vite, à travers les mots et répliques de cette mamie un peu "pète-sec", que les liens avec la Pologne sont difficiles et douloureux, mais que ceux avec les Polonais eux-mêmes sont encore plus tendus et complexes.

• J'ai lu ce roman graphique en une soirée, le dessin s'attarde sur les expressions des visages et les tonalités chromatiques, jamais criardes, participent de cette teinte douce-amère du récit.

•Ce dernier s'étale en 7 chapitres, chacun correspondant à un des 7 jours du séjour de Régina et sa petite-fille Mica, à Varsovie. Plus les jours passent, plus la dame âgée habituellement impétueuse se referme et s'étiole sous le poids des souvenirs, alors que sa petite fille prend le contre-pied inverse, s'aventure dans Varsovie, fait des rencontres et enquête, attitude d'une jeunesse dans l'ignorance du passé et en parfait contrepoids au silence de sa grand-mère.

• "La Propriété" allie habilement la grande et dramatique Histoire avec la petite histoire: celle de Régina.

• Mais si l'histoire reste assez centrée sur Régina et sa famille, j'ai regretté que ne soit pas plus développé le contexte historique de l'époque, le sort des Juifs de Pologne ayant été particulièrement cruel : c'est sur le territoire polonais administré par les nazis que les camps furent installés. Et, sur 3,3 millions de Juifs polonais, 2,9 millions ont été exterminés. Le roman graphique est peu traité sous cet angle historique et se focalise surtout sur les conséquences de ces événements sur l'histoire familiale. Le personnage de Régina, maîtresse femme qui ne s'en laisse pas compter, mais s'effondre en silence une fois revenue dans sa Varsovie natale, m'a émue par cette blessure toute en pudeur, mais j'aurais aimé que lui soit faite plus de place, plus d'images du passé (en sépia peut-être pour marquer le contraste avec la Varsovie d'aujourd'hui), au lieu de quoi le lecteur observe une femme chanceler, changer d'humeur de façon cyclotimique et se refermer sur elle-même, sans trop en comprendre les raisons, attitude nous rendant le personnage presque inaccessible, alors qu'elle aurait tant à dire...

• Je regrette aussi en parallèle l'adjonction de personnages portant une intrigue qui ne m'est pas apparue nécessaire au récit (l'étrange et "collant" Avram Yagodnik). J'aurais préféré que la place qu'il prend soit plus dévolue à Régina, qui s'efface trop à mon goût au fur et à mesure du récit.

• Par contre, certaines scènes qui pourraient sembler anecdotiques sont très pertinentes, et, croquées de façon anodines par Rutu Modan, donnent énormément de force au récit: lors du vol-aller pour Varsovie, Régina est assise à côté d'un professeur accompagnant ses élèves sur les traces de la Shoah. Tout en mangeant son plateau-repas, il énumère les étapes de voyage de classe, comme un GO du Club Med son programme des distractions hebdomadaires: "Bon. Lundi, Treblinka. Mardi, Majdanek et les chambres à gaz". Et d'entendre répliquer les élèves derrière lui, tout à leur dissipation adolescente : "Su-per"...

Cette simple planche pose toute l'ambivalence de l'enseignement de l'Histoire: enseigner, éduquer, raconter pour que ne tombent pas dans l'oubli ces millions de victimes, pour que la barbarie ne reste pas impunie en recouvrant de silence ses exactions, pour que de futures mêmes causes ne mènent pas aux mêmes conséquences. Et pourtant, tout comme la science, je serai bien tentée de dire que, sans réelle conscience, l'Histoire aussi ne deviendrait que "ruine de l'âme". Et à travers les silences lourds de Régina sur un drame personnel, on perçoit que raconter ses douleurs, ses traumas n'est pas chose aisée. L'Histoire pose des dates, éclaire des évènements, leurs conséquences... mais sans l'histoire personnelle des individus, sans les mots charnus mais pudiques de leur souffrance et de leur déchirements pour habiller le squelette synthétique de l'Histoire, cette dernière resterait une science froide.



Nota Bene:

-----------

Ce roman graphique fut publié pour l'édition française en 2013. Une loi promulguée en août 2021 complique la restitution des biens juifs confisqués par les nazis, puis nationalisés par le régime communiste après-guerre.

En 1989, après la chute du rideau de fer, les pays de l’Est avaient organisé la restitution des biens spoliés... à part... la Pologne, qui a laissé chaque individu tenter sa chance devant les tribunaux!

Le nouveau texte d'août 2021 impose dorénavant un délai de prescription de 30 ans pour faire une réclamation, bloquant ainsi presque toutes les demandes des descendants des victimes de la Shoah.
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La propriété

« La propriété », c’est la raison pour laquelle une dame âgée, Régina Segal, accompagnée de sa petite fille Mica, va retourner en Pologne après avoir dû fuir ce pays 70 ans plus tôt pour se réfugier en Israël.

Mais ce retour au pays ne sera pas que l’occasion de régler une succession, à savoir récupérer un appartement dont sa famille et elle ont été spoliés, comme des milliers d’autres juifs.

Ce sera aussi l’heure des révélations et des retrouvailles avec son passé et ses nombreux secrets.

Cette bande dessinée nous raconte tout un pan de la vie de cette femme et de sa famille, avec ses secrets, ses non-dits, ses jalousies, ses mesquineries, et bien sûr, son lot de souffrance.

Je me suis attachée à cette femme âgée qui a traversé bien des épreuves et qui va se retrouver confrontée à un secret vieux de 70 ans.

Une bande dessinée fine et émouvante.

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La propriété

Dès les premières pages, on comprend que Régina Segal, israélienne, est une vieille dame, certes, mais avec un caractère bien trempé!

Elle retourne, pour la premières fois depuis la deuxième guerre mondiale, en Pologne avec sa petite-fille Mica. Officiellement pour récupérer des biens perdus lors du déménagement de la population juive dans le ghetto de Varsovie, mais officieusement pour une toute autre raison, qu'elle a gardé secrète à toute sa famille.

Ayant perdu son fils ainé il y a deux mois, elle se sent maintenant responsable de Mica et accomplit ce voyage surtout pour elle. Dans l'avion, elles rencontrent par hasard Avram Yagodnik, un ami de la famille qui aura la fâcheuse habitude de se retrouver partout où elles iront et à passer des coups de fil mystérieux tout au long de leurs recherches dans la ville.

Lignes claires, visages expressifs et très réalistes, intrigue qui fait mouche, l'album se lit d'une traite et sans difficultés. Il y a bien sûr cet Avram prodigieusement agaçant, la grand-mère qui change sans cesse d'avis - mais on comprendra vite que ce ne sont pas des caprices - et un beau Polonais qui s'immisce dans les recherches sans qu'on ne soit sûr de ses motivations... face à ces hurluberlus, Mica a bien de la patience!!!



Pour une fois, Varsovie, le ghetto et l'expulsion des familles juives de leurs domiciles sont traités avec une certaine distance, un humour et un regard moderne qui reste lucide mais n'entre pas - ou à peine - dans le pathos.

Le ghetto est d'ailleurs lucratif et guides, associations en tout genre et auteurs en profitent sans vergogne.

Régina et sa famille ne sont pas les premiers juifs d'Israël venus récupérer ce qui leur appartenait, accusés de ne penser qu'à l'argent, 70 ans après.



Mais, derrière cette histoire de propriété, il y en a une autre, tenue secrète pendant soixante-dix ans qui nous ramène à la jeunesse polonaise de Regina.

Comment vivre après de tels événements, comment se reconstruire, en tant qu'individu, famille, descendants et pays, sans oublier pour autant? Tout est, très simplement, évoqué ici. Une belle trouvaille.
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La propriété

Très belle BD , enfin je préfère le terme roman graphique qui est je pense l'appellation exacte .

Mica accompagne sa grand mère Regina en Pologne , dans l'avion , les ados sont surexcités , ils vont visiter des sites sensibles , des anciens camps de concentration , ils chahutent comme tout les jeunes de leur âge , le retour , sera presque silencieux , ils seront bouleversés bien sur .

Mica ne fait pas le voyage pour la même raison , elle n'a pas voulu que sa grand mère entreprenne ce long voyage éprouvant toute seule .

Dès le début le ton est donné , la vieille dame refuse de laisser sa bouteille d'eau à l'aéroport ,pour elle , les consignes de sécurité sont idiotes , ce passage donne nous montre l'intransigeance de Regina , son caractère bien trempé .

A l'arrivée à Varsovie , Regina a un choc en cherchant le numéro de téléphone de l'avocat qu'elle veut contacter , elle veut absolument reprendre l'avion du retour .

Dans cette quête de propriété comme le dit le titre , nous allons de surprises en surprises , faut il vraiment se méfier de tout le monde ? , faut il protéger le passé à tout prix ?

Pour cette dernière question , Regina est intraitable , il y a des secrets qu'il ne faut jamais dévoiler .

Les relations juifs et polonais sont nuancées , mine de rien , ce roman graphique aborde des thèmes très durs mais toujours avec un humour , une auto dérision , oui l'époque a changé , mais les histoires d'amour sont intemporelles .

Le changement de réaction des jeunes qui participent à ce voyage pour que certaines choses ne s'oublient jamais , m'a semblé très juste .Les relations entre Mika et sa grand mère aussi , certaines choses se sont transmises malgré les apparences .

Encore tellement de choses à dire mais je m'arrête là , je vous recommande chaleureusement cette BD , je pense qu'elle devrait être lue dans les écoles .
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La propriété

Une jeune fille accompagne sa grand-mère à Varsovie où elle doit faire valoir le droit à une propriété dont elle a été spoliée pendant la seconde guerre mondiale parce qu'elle était juive.



Mais sur place, la vieille dame se fait évasive et fuyante et ne souhaite plus parler de ce bien alors que sa petite fille enquête...

Accompagnée d'un jeune guide, elle va lever le voile sur un secret de famille...



Une bande dessinée un peu compliquée au départ mais qui mêle la question des biens et des traces des juifs en Pologne à celle d'une histoire de famille. Intéressant.

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La propriété

La propriété est un long roman graphique à tiroirs. Plusieurs intrigues s'entremêlent autour de cette propriété située dans le centre de Varsovie. Regina Segal, octogénaire avec un caractère de grand-mère juive bien trempé, revient à Varsovie deux mois après la mort de son fils. Sa petite-fille Mica l'accompagne. Dans l'avion elles croisent un ami qui va coller Mica dans ses déplacements à Varsovie.



Le comportement de Regina est d'abord particulier. Mais à mesure que le roman progresse, le lecteur va arriver à décrypter les sautes d'humeur de la vielle dame. Elle retourne à l'appartement qui était la propriété de son père. On découvre que ce bien a été vendu pour une bouchée de pain par le père de Regina au vieil homme, Roman, qui l'occupe avec une jeune femme qui tient un restaurant dans l'appartement. La vie est dure à Varsovie. Puis, il vient tout naturellement que Roman et Regina étaient fiancés, qu'elle est tombée enceinte mais a été écartée en Palestine. Reuben, le fils mort deux mois auparavant, est l'enfant de Roman. Pendant ce temps, Mica noue une idylle avec un jeune Polonais (originaire d'Ukraine en fait). Et elle entame les démarche pour récupérer les droits de propriété sur l'appartement (je passe les errements et les quiproquos).



On a une histoire d'amour, plutôt touchante et réussie. On a aussi l'idée de refaire sa vie à 80 ans. On a aussi l'idée de la diaspora juive. Le nazisme est omniprésent. Et notamment via l'angle de la spoliation des biens juifs. L'insurrection de Varsovie est aussi abondamment évoquée. Bref plein des fils d'intrigues qui s'entrecroisent, le tout avec une bonne dose d'humour assez percutant, à froid et décalé comme je l'aime. Belle découverte.
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La propriété

Suite au décès de son fils, une grand-mère demande à sa petite-fille de l’accompagner à Varsovie, à priori pour récupérer un bien immobilier. 70 ans qu’elle n’y a pas mis les pieds. Histoire d’une famille juive et de non-dits. Elles resteront une semaine, le temps de cette BD et de faire la connaissance d’un guide qui aidera la jeune femme à donner des réponses à ses questions. Le dessin est réaliste et les couleurs au ton pastel sont belles et ressortent bien.
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La propriété

Première incursion pour moi dans le monde de la BD. L'album, qui se présente sous la forme d'un livre, m'est conseillé par la bibliothécaire et je ne suis pas déçue. Hasard des lectures, je viens de finir "Le mont-de-sable" dont l'action se déroule en Pologne - c'est aussi le cadre de "La propriété".

J'ai beaucoup aimé cette histoire de retour aux sources. Mica Segal accompagne sa grand-mère Regina à Varsovie, suite au décès de son père. Le prétexte de ce voyage est de récupérer un appartement spolié durant la guerre aux parents de Regina.

Pour Mica, c'est l'occasion de découvrir le pays dont est originaire sa famille et mais aussi d'obtenir réparation. Pour Regina, je n'en dirai pas plus.

Je n'ai pas forcément été sensible aux dessins ou aux couleurs. En revanche, j'ai été touchée par le propos (le ghetto de Varsovie, l'exil, etc.) et par la façon dont l'auteur l'approche. L'ensemble n'est pas dénué d'humour de surcroît.

Enfin, j'ai apprécié de lire en peu de temps (moins d'une heure) une histoire bien construite, aux dialogues allant à l'essentiel - le tout dégageant, à ma grande surprise, de l'émotion.
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La propriété

Je découvre avec cette BD, Rutu Modan et la bande dessinée israélienne… Ah non, pas tout à fait, puisque j’avais vu l’adaptation, magnifique, de Valse avec Bachir, de Ari Folman et David Polonsky. Ce n’est pas du tout le même style ici, mais un dessin assez simple d’apparence, d’apparence seulement. Les personnages dévoilent des expressions et des personnalités intéressantes qui se dégagent au fur et à mesure des pages. J’ai été surprise par le générique de fin, chose que je n’avais jamais remarqué dans les bandes dessinées et qui prouve que la dessinatrice travaille d’après ses différents protagonistes d’après modèles.

Et l’histoire dans tout ça ? Une grand-mère et sa petite fille se rendent en Pologne pour récupérer un immeuble dont leur famille avait été spoliée pendant la guerre. La grand-mère a un bon caractère entêté et surtout quelques idées bien précises de la façon dont ce voyage de retour va se dérouler… Un ami de la famille qui se trouve dans le même avion, se mêle de tout, c’est « l’agaçant de service » ! Mica, la petite-fille, rencontre un jeune polonais guide touristique et dessinateur également. L’histoire n’est pas simpliste, elle a de nombreuses ramifications et soulève des thèmes divers et variés. Pas une once d’ennui, et de très belles images, notamment celles de la couverture !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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La propriété

Le récit se passe sur une semaine. Mica effectue un voyage avec sa grand-mère Regina en Pologne afin de récupérer un bien immobilier ayant appartenu aux parents de Regina avant la seconde guerre mondiale. Mais des secrets de famille pourraient bien changer la donne.



Une histoire très tendre avec des personnages écorchés vifs à fleur de peau. Le mélange des langues avec la typographie attribuée à chacune m'a beaucoup plu, tout comme ces histoires d'amour tout en délicatesse et en revirement. Une très belle BD dans le style de l'histoire et la capacité de l'intrigue à rebondir. Je ne suis pas particulièrement friande du style graphique de cette BD mais l'histoire emmène et on se laisse porter.
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Tunnels

Une drôle de bande dessinée et une BD assez drôle. Mais serait-ce suffisant pour en faire un succès ?

Pas vraiment...



La technique de la ligne claire de Rutu Modan nous ramène… ouh-la, bien 50 ans en arrière ! Ce trait caractéristique tout droit issu de l'école belge est bien dans le « style Tintin » mais largement moins abouti.

Alors que plane le mystère autour de rocambolesques aventures prenant leur source dans un château de Moulinsart israélite, des personnages hauts en couleurs et des lieux hors du commun vont apparaitre ou prendre place les uns après les autres. La grande et belle demeure d’Émile Abouloff recèle une collection d'antiquités privée unique qui n'est pas sans rappeler les vastes souterrains où fut retenu Tintin dans le Secret de la Licorne. Et si les caves du château de Moulinsart servaient de dépôt d'antiquités, les nombreux salons et salles d'exposition de notre étrange collectionneur, mi-historien, mi-homme d'affaire, sont un vrai musée au-dessus duquel règne et veille au grain sa richissime épouse, une sorte de Castafiore autoritaire portant la culotte.

Au moins ici, les femmes prennent toute leur place et ne font pas office de potiches ; elles sont maîtresses de leur destin et c'est déjà ça de gagné ! Un bon point.

Dans TUNNELS, les personnages sont pratiquement tous des caricatures d'eux-mêmes, ce qui fait un autre point commun avec Hergé, mais là encore, il ne s'agit plus de l'original et le lectorat moderne raffole de personnages davantage complexes, voir ambivalents.

L'enjeu de la découverte archéologique n'est rien d'autre que la légendaire Arche d'alliance qui serait enfouie dans un souterrain aujourd'hui situé derrière le Mur, en territoire Palestinien. Sans autorisation dûment accordée, nos archéologues en herbe vont devoir ruser pour tenter d'accéder au trésor…

De nombreux thèmes seront abordés parmi lesquels l'éducation des enfants, l'addiction des jeunes aux jeux et à la téléphonie mobile, l'homosexualité dans un pays orthodoxe, les relations entre juifs et arabes, les religions et leurs paradoxes (comme cette hilarante conversation entre deux israélites autour de la possibilité de faire la vaisselle un jour de shabbat), l'hypocrisie des uns, l'individualisme des autres et l'histoire ancienne ou récente de ces pays que tout divise.

Du bon, du moins bon, je reste sur ma faim.
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La propriété

En partance pour Varsovie avec sa grand-mère, Mica pense s’envoler pour un voyage mémorial sur la trace de ses ancêtres disparus dans les chambres à gaz de sinistre mémoire. La présence faussement amicale d’un compatriote Avram, la rencontre avec Tomasz un jeune et séduisant interprète et pardessus tout du vieux Roman vont donner un tour bien particulier à cette balade dans le passé. Il sera alors question de confiscation de biens, d’amours contrariés mais aussi d’avidité matérialiste bien contemporaine, de souvenirs qu’il ne faut pas trop réveiller mais aussi de blessures personnelles apaisées.

Ce qui aurait pu être un énième récit sur la Shoah et son impact sur les générations suivantes se transforme en une sorte d’enquête tragico-comique grâce à des personnages particulièrement bien troussés et attachants et d’un dessin étonnement simple aux couleurs joyeuses.

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La propriété

"En famille, on n'a pas à dire toute la vérité, et ça ne s'appelle pas mentir" (Michaela Modan)



Vol El Al 513 pour Varsovie.Une bande d'ados surexcité, qui dans le cadre de La marche de la vie" vont visiter Treblinka, Maïdenek et les chambres à gaz. Hypercalmes à la fin du livre, lors du voyage retour. Comme dit Regina, la grand-mère de Mica, "Le voyage en Pologne leur a fait du bien."



Mais nos héros sont Régina et Mica Segal, dont l'objectif est de récupérer une propriété (pas vraiment définie) spoliée pendant la guerre. Regina, on le comprendra vite, effectue ce voyage pour une autre raison, qui remonte à près de soixante-dix ans. Mica va rencontrer Tomasz, pour des "visites guidées dans la Varsovie juive"...



Avec un humour décapant mêlé à l'art de laisser monter l'émotion, Rutu Modan conte une belle histoire de filiation et de mémoire, dans la Varsovie du passé et du présent. A découvrir, ainsi que son précédent roman graphique, Exit wounds.


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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La propriété

Je découvre ce roman graphique alors qu'on célèbre les 50 ans du soulèvement du ghetto de Varsovie. L'autrice contribue au nécessaire devoir de mémoire en racontant l'histoire de Régina Segal.

Après la mort de son fils, cette vieille dame juive retourne à Varsovie accompagnée de sa petite fille. Elle enquête : qui occupe l'immeuble ayant appartenu à ses parents, maintenant sa "propriété" ? Elle retrouve ainsi l'homme qu'elle a aimé et quitté alors qu'enceinte sa famille l'a obligée à s'exiler en Israël. Une belle histoire d'amour dans les tourments de l' Histoire.

Le dessin est clair, les personnages bien croqués et l'atmosphère locale bien rendue.
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La propriété

Ici, le terme "roman graphique" prend toute sa signification: l'histoire est construite comme un roman à suspense avec juste ce qu'il faut de personnages aux caractères bien définis. Les indices sont donnés au compte-goutte et on a hâte de comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire familiale (avec ses inévitables secrets), très contemporaine mais qui prend racine dans les années précédant la deuxième guerre mondiale. C'est presque un script aussi car on a un véritable scénario, un casting, un générique...

J'avais adoré Exit Wounds du même auteur. Je crois que je préfère encore La propriété que j'ai dévoré en une soirée tant j'avais hâte de découvrir la fin.
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La propriété

J'ai dû m'accrocher au départ car le dessin ainsi que les dialogues n'étaient guère encourageants. Par la suite, on arrive à apprécier cette vieille grand-mère israélienne un peu acariâtre qui retourne en Pologne juste avant l'invasion de ce pays par Hitler. On connait malheureusement le sort du ghetto juif de Varsovie. La raison du voyage : une propriété laissée en héritage par ses parents mais spoliée par les nazis.



Il faut dire que la première scène se passe à l'aéroport où la vieille dame refuse de laisser une bouteille d'eau lors du passage au contrôle. Elle en fait une question de principe pour ne pas gaspiller l'eau. Je n'ai jamais trop compris en quoi cela pouvait être dangereux que de faire passer de l'eau minérale sachant qu'elle est vendue hors de prix au duty free. Bon, les allusions à la radinerie vont se multiplier ce qui ne fait pas bon ménage.



Pour le reste, j'ai réussi tout de même à m'intéresser à cette grand-mère qui a caché toute sa vie un lourd secret à l'homme qu'elle aimait jadis. Les retrouvailles sont un peu bizarres mais cela rend cette oeuvre plutôt singulière. C'est une chronique intime dans laquelle on se laisse emporter malgré toutes les maladresses de la mise en scène. Le ton est plutôt léger : c'est une comédie avec ses moments d'émotion un peu comme un Woody Allen.
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La propriété

Peu après la mort de son fils Reuben, Regina Segal quitte Tel Aviv pour Varsovie, sa ville natale avec sa petite fille Mica. Objectif du voyage: retrouver la maison et la fabrique des parents de Regina, qu'ils ont perdu au cours de la seconde guerre mondiale.



Après un vol mouvementé au milieu d'adolescents partant "faire la  tournée des camps de la mort", Regina et Mica exploreront à tour de rôle l'actuelle Varsovie et le but réel de ce voyage se fera jour.



Un très joli roman graphique où les nombreux secrets  tissent tour à tour un écran camouflant les ressorts des personnages. Un je de tromperies, surveillance, mais aussi de tendresse, de coup de foudre ... 



Un roman qui construit des liens inter-générationnels 



Un dessin précis, une évocation des traditions polonaises, de la cuisine avec les leniwe insipides, à Zaduszki, qui traîne les foules dans les cimetières pour honorer leurs morts ... 



Un roman plaisant qui m'a réconciliée avec le genre après la déception de ma lecture précédente ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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La propriété

J'ai aimé faire ce voyage à Varsovie avec Mica et sa grand-mère, toutes deux israéliennes. Retour aux sources pour cette dernière et découverte de ses racines pour sa petite fille.

On retrouve ainsi l'histoire du ghetto juif de Varsovie et des biens spoilés aux Juifs. Belle découverte de la ville d'hier et d'aujourd'hui et des traditions juives. Mais ce voyage leur réserve aussi de nombreuses péripéties et quiproquos mais également des moments tendres.

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